Premier ouvrage consacré à l´étude du code de l´Indigénat mis en oeuvre dans l´Algérie française, l´auteure, Samira Benhaddou y a consacré plusieurs années de recherches et a nécessairement consulté les archives nationales. Dès les débuts de la conquête de l'Algérie, le Gouvernement français attribue à des militaires des pouvoirs disciplinaires et judiciaires sans commune mesure. Les indigènes musulmans sont soumis à une (in)justice d´exception. Ces derniers voient leurs libertés publiques bafouées. À travers cette étude, l´auteure nous décrit la façon dont le colon exprime ce besoin irrépressible de domination sur l'indigène, usant de la torture et de diverses humiliations. Naturellement, des mouvements de protestation émergent. Certains optent pour des solutions pacifiques, une démarche qui n´aura aucun effet. D'autres indigènes, comme les fellahs choisissent comme mode de contestation la lutte armée. Des désaccords existent au sein d´une troisième tendance, celle qui prône l´assimilation. Les principaux acteurs de la contestation n´envisageaient pas d´autres modèles que le modèle libéral occidental, qui s'est avéré inadapté à une société traditionnelle comme l´est la société algérienne. Cet ouvrage nous éclaire sur ce qu´était le statut de l´indigène sous la colonisation française en Algérie. Ces évènements ont marqué l´histoire et la postérité du peuple algérien tout comme ils ont marqué l´histoire de la France.