À propos

Ce volume réunit pour la première fois le récit de l'écrivain russe Nicolas Leskov (1831-1895), Le Voyageur enchanté, et Le Narrateur : réflexions sur l'oeuvre de Nicolas Leskov, l'article que Walter Benjamin lui a consacré en 1936, l'un de ses textes les plus importants. Leur compréhension s'en trouve mutuellement enrichie.

Ivan Sévérianitch Flaguine, colosse en habit de moine, traverse le lac Ladoga et raconte à ses compagnons les aventures qui l'ont amené à s'engager dans les ordres...

Walter Benjamin voyait en Leskov l'une des dernières figures de cet art de raconter, appelé à disparaître. Il explore ici le sens et le destin de l'art immémorial du récit, dont la modernité entraînerait la fin. Le thème du déclin de l'expérience qu'accompagne l'effacement de la narration est au coeur de sa philosophie. Que signifie raconter une histoire ? Pourquoi cela devient-il si rare, si difficile ? Préserver le fil de la tradition du récit, n'est-ce pas résister à l'appauvrissement progressif de l'existence ? Telles sont les interrogations qui guident le texte de Benjamin, à la recherche d'une essence de l'art de raconter, en deçà des formes et des genres littéraires institués.

" L'art de raconter touche à son terme. De plus en plus rarement nous rencontrons des gens qui savent raconter quelque chose, au sens propre du terme. De plus en plus souvent un embarras se fait sentir à la ronde, lorsqu'on exprime le souhait d'entendre quelqu'un raconter une histoire. Tout se passe comme si une faculté qui semblait nous être inaliénable, évidente entre toutes, nous était désormais retirée. Je veux parler de la faculté d'échanger des expériences. " L'étude de Benjamin s'étend certes bien au-delà du récit de Leskov, et c'est pourquoi sa portée en est si grande. Elle y reste pourtant profondément ancrée et l'on ne peut que mieux en saisir la richesse en ne la séparant pas de son point de départ.

Quant au récit de Leskov, il vaut d'être lu et redécouvert à la lumière des analyses de Benjamin, mais également pour lui-même, pour sa singularité, l'expression profonde de la civilisation russe, sa tonalité ancestrale, " à la frontière du conte et de l'histoire vraie ", comme le disait Gorki ; dans des termes dont Benjamin s'inspire d'ailleurs pour conduire son analyse.


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  • Auteur(s)

    Nicolas Leskov, Walter Benjamin

  • Traducteur

    VICTOR DERELY

  • Éditeur

    Rivages

  • Distributeur

    Union Distribution

  • Date de parution

    05/10/2011

  • Collection

    Rivages Poche ; Petite Bibliotheque

  • EAN

    9782743622770

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    257 Pages

  • Longueur

    17 cm

  • Largeur

    11 cm

  • Épaisseur

    1.8 cm

  • Poids

    160 g

  • Support principal

    Poche

Infos supplémentaires : Broché  

Walter Benjamin

Walter Benjamin est un philosophe, journaliste, critique littéraire, critique d'art et traducteur allemand, rattaché à l'école de Francfort. Il naît à Berlin en 1892 de parents juifs. Là, il participe activement au "Mouvement de jeunesse" antibourgeois. Il rejoint également le mouvement " Le commencement " ; c'est l'occasion pour lui de publier ses premiers textes sous le pseudonyme d'Ardor. Il fait des études de philosophie à l'Université de Berlin en 1912 et soutient sa thèse sur la critique d'art à l'époque romantique en 1918 à l'Université de Berne. Il commence à traduire Baudelaire en 1914. Dans les années 1927-1930, il se lie d'amitié avec Horkheimer, Adorno, et Brecht. La présence hitlérienne le pousse à effectuer de nombreux voyages, notamment en France. Il traduit alors Proust et Balzac. Il s'exile définitivement en 1933. Il tente de quitter l'Europe pour les États-Unis en 1940. Mais la nuit de son arrivée en Espagne, il est arrêté et se suicide en absorbant une dose mortelle de morphine, pensant que les autorités espagnoles allaient le livrer à la Gestapo.

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