L'année 2020 marque le centenaire de la publication des Champs magnétiques, « première oeuvre purement surréaliste » et moment de rupture majeur dans le domaine de la création littéraire. Ce texte d'André Breton et Philippe Soupault marque en effet la naissance de l'écriture automatique.
Cette première exposition consacrée au surréalisme organisée à la BnF est centrée sur les années de jeunesse du mouvement, au moment où, sur les décombres de la Première Guerre mondiale, émerge un besoin radical de liquidation des valeurs passées et de renouvellement des formes d'expression.
Le catalogue édité à cette occasion propose des éclairages inédits de ces pages fascinantes et révèle au grand public, avec des analyses neuves, certains des « trésors » de la BnF, comme le manuscrit de travail des Champs magnétiques (1919) ou celui de Nadja, réputé perdu, tout récemment retrouvé (l'une des plus importantes acquisitions patrimoniales de ces dernières années, jamais encore exposé).
Si l'accent est mis sur le traitement novateur apporté par le surréalisme à l'écrit et au langage, la place est aussi faite à une grande diversité de supports, afin de rendre compte de la poétique surréaliste dans sa globalité. Les quatre sections - Guerre et esprit nouveau, Rêve et automatisme Manifestes et provocations, Amour et folie : Nadja, l'âme errante - qui rythment l'exposition structurent l'ouvrage, chacune organisée autour d'un document littéraire exceptionnel, auquel répondent tableaux, dessins, photographies, films, costumes, objets.
Une vision kaléidoscopique pour restituer l'aventure de cette génération de poètes qui, au lendemain d'une expérience barbare, cria son dégoût pour le monde dans des éclats de rire sauvages.