Vendée 1856 : le nom de Joseph Roubaud se répand en France comme un écho de terreur... Joseph Roubaud est infirme de naissance, on l'appelle le pied-bot. Il rappelle ces héros un peu tordus que la plume d'un Hugo rend bouleversants, l'Homme qui rit, ou Quasimodo, sauf que ce Roubaud est un vrai salaud qui mérite cent fois la mort. Il a commencé par exécuter trois types qu'il soupçonnait d'avoir violé sa fille Ophélie. La petite de douze ans était tout ce qui le rattachait à l'humanité, son cadavre flotte dans la rivière voisine. Les villageois, eux, le soupçonnent d'être lui-même le bourreau de son Ophélie.
Tout l'accuse, mais plutôt que de répondre aux interrogations de la police, Roubaud se lance dans une expédition sanguinaire, fuite en avant désespérée et dérisoire. Il est accompagné de La Forge , un géant au visage figé dans un calme olympien, « fruit du métal et de la terre », un homme de béton, une sorte de robot avant la lettre, qui ignore tout de ses origines, de son enfance, de l'amour... Un couple bancal et maudit, furieux et génial, qui va écrire sa légende, révéler les mensonges des uns, les turpitudes des autres. Chabert, le maire du village, sera la première victime de ces vérités exposées, sa famille totalement détruite. Car dans ce conte apocalyptique, les discours sont des armes, les mots tuent, les idées massacrent.