Homme de convictions, passionné, redoutable polémiste, Georges Bernanos ne peut laisser personne indifférent. N'éludant aucun débat, il soutint la controverse avec les représentants majeurs de la vie littéraire, politique et spirituelle de la première moitié du siècle : Maurras, Maritain, Péguy, Mauriac, Claudel, de Gaulle et bien d'autres. En août 1914, quoique réformé, il s'engage ; en 1917, il épouse Jeanne Talbert d'Arc, descendante de l'un des frères de la Pucelle d'Orléans ; après l'armistice, il devient inspecteur d'assurances... C'est la publication de Sous le soleil de Satan qui le projette sur le devant de la scène littéraire. Paul Claudel saluera dans le roman «cette qualité royale, la force». Parti s'installer aux Baléares, il est témoin de la guerre d'Espagne. Révolté par la répression franquiste, il écrit Les Grands Cimetières sous la lune, dont l'influence sera considérable. En 1938, il va vivre au Brésil, interrompant son travail romanesque pour consacrer sa plume à la politique, au point d'être considéré comme «l'un des grands animateurs spirituels de la Résistance française». À la Libération, quand le général de Gaulle lui télégraphie «Votre place est parmi nous», il rentre en France. Mais il refuse les fonctions officielles et poursuit à travers ses articles ses réflexions intransigeantes et prophétiques sur notre temps. Trop souvent décrit comme un conservateur sectaire, un catholique intransigeant, Bernanos trouve ici un interprète sensible à la beauté de son oeuvre mais aussi à l'originalité de sa pensée et à la cohérence de sa vie. Un écrivain d'une étonnante actualité.