Au début des années 1860, l'Amérique décide d'en finir une bonne fois pour toutes avec les Indiens. C'est principalement dans les Grandes Plaines que des tribus entendent résister à l'avancée des Blancs. La guerre de Sécession terminée, c'est à l'armée qu'incombe la tâche de régler le problème indien. Ironie de l'histoire, le 25 juin 1876, le général Custer et son régiment sont anéantis par l'ennemi sur les rives de la Little Bighorn. Ce jour-là, Crazy Horse et Sitting Bull infligent à l'Amérique sa plus désastreuse défaite. Et pourtant, elle annonce la fin d'un monde : lors des années qui vont suivre, tous les Indiens finiront parqués sur des réserves.
C'est la version indienne de l'Histoire que James Welch s'attache ici à faire revivre. Relatant par-delà les mythes et les malentendus un des épisodes les plus sombres de l'histoire américaine, il dit la fierté et le désespoir d'un peuple privé de ses droits, devenu étranger sur sa propre terre.
Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, le territoire couvert aujourd'hui par le Nouveau-Mexique, l'Arizona et le Nord du Mexique fut le théâtre d'une tragédie marquée par la violence, la perfidie et la cruauté. Dans cette lutte sans merci, les chefs apaches n'auront de cesse de défendre leur patrie, alors que leurs ennemis n'aspirent qu'à leur mort, leur déportation ou leur parcage sur des réserves. Peu de chefs indiens auront exercé une aussi grande fascination que les figures désormais légendaires de Cochise et Géronimo. Sous la plume de David Roberts, écrivain et journaliste, cette histoire des guerres apaches devient une véritable épopée. II nous donne à lire une immense fresque épique, remarquablement construite et mise en scène, qui porte un regard particulier sur le rapport entre des cultures différentes et sur les peuples qui combattent pour leur liberté.
De génération en génération, les récits des Indiens se sont longtemps transmis oralement. Richard Erdoes et Alfonso Ortiz ont entrepris d'en rassembler un grand nombre, émanant de multiples tribus de tout le continent nord-américain. Puisés aux meilleures sources ethnologiques du XIXe siècle ou racontés par des voix contemporaines, ces mythes de la création du monde et des êtres vivants sont l'expression de croyances et de traditions, mais aussi d'une vision du monde, d'une philosophie et d'une spiritualité qui ont encore beaucoup à nous apprendre.
La conquête et la colonisation du continent nord-américain par les puissances européennes puis par les Américains furent marquées par une longue série de conflits avec les nations indiennes qui peuplaient déjà l'ensemble du territoire bien avant l'arrivée de l'homme blanc. De cadeaux de pacotille en négociations truquées, de promesses jamais respectées en traités violés, de déportations massives en attributions de réserves misérables, c'est par la guerre que les Blancs ont imposé leur vision du Nouveau Monde au nom de la « civilisation » et de la « vraie religion ».Depuis l'arrivée du Mayflower en 1620 jusqu'au massacre de Wounded Knee en 1890 où s'achève la conquête, Robert Marshall Utley et Wilcomb E. Washburn, spécialistes de la question indienne, retracent les trois cents ans de la dramatique résistance indienne à l'avancée inexorable des colons, sur tout le territoire américain. Des Cherokees, Iroquois, Séminoles, Cheyennes, Apaches, Sioux et des autres tribus, ils font revivre les figures légendaires, Sitting Bull, Géronimo, Cochise, ou moins connues mais tout aussi déterminantes, comme Pontiac, Tecumseh, Black Hawk ou Chef Joseph...Reprise en poche d'un grand format paru en 1992.
De génération en génération, les récits des Indiens se sont longtemps transmis oralement. Richard Erdoes et Alfonso Ortiz ont entrepris d'en rassembler un grand nombre, émanant de multiples tribus de tout le continent nord-américain. Puisés aux meilleures sources ethnologiques du XIXe siècle ou racontés par des voix contemporaines, ces mythes de la création du monde et des êtres vivants sont l'expression de croyances et de traditions, mais aussi d'une vision du monde, d'une philosophie et d'une spiritualité qui ont encore beaucoup à nous apprendre.
Mary Crow Dog est une Indienne, de la nation Sioux Lakota. Née en 1954, elle grandit sur une réserve du Dakota du Sud dévastée par le chômage et l'alcoolisme. Cette violence du quotidien conjuguée au racisme ordinaire l'amènent, à l'adolescence, à rejoindre l'American Indian Movement. Elle est ainsi de ceux qui, encerclés par l'armée et le FBI, occupent Wounded Knee en 1973. C'est là qu'elle met au monde son premier enfant et devient pour les siens OhitiKa Win - « Femme Brave ».
Publié pour la première fois en 1990 et récompensé par l'American Book Award, ce témoignage poignant est sans équivalent dans la littérature indienne. La voix de Mary Crow Dog, décédée en 2013 à l'âge de 58 ans, reste unique, elle qui raconta avec une violence et une noblesse sans égales le parcours d'un peuple à la redécouverte de lui-même, dans une Amérique qui cherche à l'ignorer. Elle fut aussi la première à évoquer la vie des femmes indiennes dans l'ombre des hommes « braves », et son combat reste une source d'inspiration pour toutes celles qui, de par le monde, continuent à se battre pour leurs droits.
En 1542, soit un demi-siècle après le premier voyage de Christophe Colomb dans le Nouveau Monde, les monarques ibériques interdirent l'esclavage des Indiens aux Amériques, du littoral oriental des Etats-Unis jusqu'à la pointe de l'Amérique du Sud. Pourtant, comme le révèle ici l'historien Andrés Reséndez, il a perduré pendant des siècles sur tout le continent. Des centaines de milliers d'autochtones ont ainsi été victimes de kidnapping et d'asservissement brutal, envoyés dans l'enfer des mines d'or ou livrés aux pionniers en tant qu'esclaves, y compris aux Etats-Unis, jusqu'à la seconde moitié du XIXe siècle.
Cet esclavage de masse a décimé les populations amérindiennes aussi sûrement que les maladies apportées et transmises par les Européens : à travers des documents inédits, ce récit terrible et passionnant en apporte la preuve. Alors que de nombreux pays, et les Etats-Unis en particulier, sont aux prises avec l'héritage du passé, Andrés Reséndez dévoile un chapitre essentiel d'une histoire douloureuse à laquelle il est plus que jamais nécessaire de se confronter.
Des premiers Américains, de leurs langues, de leurs cultures, de leurs traditions, que savons-nous réellement ?
Serge Bramly a passé plusieurs années en Amérique du Nord sur la terre sacrée des Indiens pour y chercher le vrai visage, la dernière voix d'une civilisation millénaire porteuse de vérités essentielles.
Les religions des Indiens, qu'ils soient des plaines, des montagnes ou des déserts, présentent de remarquables constantes : l'homme n'est jamais seul, l'univers est peuplé de forces actives, invisibles et puissantes, qu'il importe de capter pour survivre.
Sans elles, l'homme n'est rien. Pour s'allier à elles, se concilier leurs faveurs, les nombreux rites des Indiens, dramatiques ou grandioses, tendent tous vers un seul et même but : la quête de pouvoirs à travers la connaissance divinatoire et religieuse de la nature.
Les chants indiens qui s'élèvent dans cet ouvrage, d'une beauté poignante, ont l'ampleur de visions prophétiques.
Monumental et captivant, un essai révolutionnaire qui bouleverse notre vision historique et culturelle des Amériques avant Christophe Colomb. Synthèse des découvertes les plus récentes, fruit du travail colossal d'archéologues, d'anthropologues, de scientifiques et d'historiens, le livre de Charles C. Mann nous montre pour la première fois le vrai visage des mondes précolombiens. Une mosaïque de peuples, de langues, de cultures, d'empires, de cités puissantes, souvent plus riches et plus vastes que celles d'Europe ; un creuset de civilisations brillantes et évoluées, soucieuses de leur environnement.
Et non pas le continent vierge et sous-exploité que l'Histoire officielle a voulu nous présenter. De la forêt amazonienne aux plateaux andins des Incas, du Mexique maya, olmèque ou aztèque aux villages des Iroquois, 1491 rétablit une vérité historique longtemps niée et nous entraîne au coeur d'un voyage fantastique à travers des Amériques que nous découvrons peut-être pour la première fois sous leur véritable jour.
Longtemps tenus à l'écart de l'écriture de l'histoire de leur pays, les indiens ont pâti d'une image négative et souvent fausse, leur destin se dessinant en creux dans la rhétorique conquérante des Etats-Unis.
Pourtant, leur présence reste irrémédiablement inscrite dans la topographie d'un continent à jamais résonnant de leurs noms et de leurs langues.
Des récits de voyage de Jacques Cartier et Samuel de Champlain à Bill Clinton et George W. Bush, ce livre aborde pour la première fois l'histoire indienne comme une dimension générale de l'histoire américaine. Rassemblant les grands textes - parfois méconnus ou inédits - de ces cinq siècles où hommes rouges et hommes blancs se découvrent, se rencontrent, s'affrontent et finalement tentent de vivre ensemble, il fait écho aux lieux de la mémoire indienne, et met en parallèle les voix de grandes figures tribales et celles de présidents, de militaires mais aussi de journalistes et écrivains qui se sont faits les chroniqueurs des tragiques étapes de ce choc des cultures.
Deux cultures et deux visions du monde qui cherchent peut-être enfin, aujourd'hui, à se rejoindre.
Pirate à ses heures, le capitaine anglais Martin Frobisher (1535-1594) cherche dans le blanc des cartes, parmi les glaces du Grand Nord canadien, le mythique passage du Nord-Ouest vers la Chine. Il ne le trouvera pas. Ce qu'il découvre en revanche dépasse ses plus folles espérances : les gros blocs d'une pierre noire et brillante à fleur de toundra dont il fait remplir les soutes de son navire sont aurifères.
Telle est du moins l'opinion de quelques alchimistes et orfèvres londoniens de renom dont John Dee, cosmographe et devin de la reine d'Angleterre. Dès lors, un vent de folie balaie la capitale. Lords, grands argentiers du royaume, Élisabeth Ire en personne, se bousculent pour investir dans les mines d'or de cette terre lointaine baptisée Meta Incognita, Frontière de l'Inconnu. Une flotte considérable est armée en hâte pour l'exploiter et la peupler.
Ce chimérique Eldorado polaire, première bulle financière de l'Histoire, illustre à lui seul l'ère de l'exploitation coloniale, dont les abus et les violences s'étendront à tout le continent nord-américain. Les Inuit traités sans ménagement par Frobisher et ses hommes, capturés pour l'amusement des foules et de la Cour, en sont un avant-goût. Le face-à-face de deux mondes ne fait que commencer.
À travers cet épisode méconnu, la journaliste Marie Hélène Fraïssé, spécialiste de l'histoire de l'Amérique coloniale, jette une lumière crue sur les débuts de la globalisation, au fil d'un captivant récit de voyage et d'aventures.
Pour les Indiens d'Amérique du Nord, dont l'histoire sur le continent remonte à près de vingt mille ans, l'arrivée des Européens s'est traduite par une remise en question dramatique de leur culture, de leurs traditions et de leur existence même.
Des premières confrontations avec les colons blancs jusqu'à l'époque contemporaine où ils ont réussi à faire valoir leurs droits et à retrouver un héritage ancestral, Angie Debo raconte avec passion quatre siècles d'histoire des Etats-Unis dans laquelle les Indiens ont joué un rôle déterminant.
Les événements majeurs, les actes politiques, les combats, les grandes figures, le destin des tribus composent cette impressionnante geste des nations indiennes dont elle célèbre l'esprit de résistance et la volonté de survie. De cette synthèse aussi documentée que passionnante, l'Académie américaine des Sciences sociales et politiques a estimé qu'elle était "sans nul doute la meilleure histoire des Indiens des Etats-Unis".
De la femme indienne, nous connaissons, à travers la littérature et le cinéma, l'image couramment admise de la squaw soumise et opprimée.
Mais quels étaient sa véritable condition, son mode de vie et son rôle dans les diverses cultures d'Amérique du Nord ? A travers ce formidable ouvrage de référence, résultat d'un long travail de recherche et de synthèse, Carolyn NIETHAMMER dresse le portrait de ces " Filles de la terre " dignes, fières et déterminées. Si elles participaient à l'économie domestique, bâtissant les maisons, tissant des couvertures, peignant des poteries ou moulant le maïs, elles pouvaient également prendre part aux courses de chevaux, pratiquer des sports violents et, occasionnellement, souveraines ou guerrières, mener les hommes au combat et présider aux destinées de leur peuple.
Des rites de naissance aux cérémonies de puberté, des coutumes de fiançailles aux modes d'éducation, de leur sexualité à leurs fonctions religieuses, politiques, militaires ou économiques, tous les moments de la vie des femmes indiennes sont ici exposés. Enrichi de contes traditionnels, de récits et de témoignages contemporains, ce document érudit dévoile une condition féminine beaucoup plus évoluée que le laissent croire les idées reçues.
Sioux, Cheyennes, Comanches, Kiowas, Pieds-Noirs ou encore Arapahos : les Indiens des Plaines incarnent toujours, aux yeux du grand public, l'archétype de l'Indien d'Amérique du Nord.
Rarement culture aura autant frappé les esprits et les imaginations. De Buffalo Bill à Danse avec les loups, ces cavaliers nomades, chasseurs de bisons, ont été immortalisés dans la littérature et la bande dessinée, au cinéma et à la télévision. Par-delà l'imagerie populaire et les clichés, c'est le portrait d'une culture fascinante que dresse Paul Carlson à travers un récit vivant et érudit, où il est autant question d'organisation sociale, politique, militaire, économique que religieuse.
De la préhistoire à nos jours, où les Indiens des Plaines redonnent vie à leur spiritualité et à leurs traditions, l'historien américain retrace les grands moments d'une aventure où le choc des cultures, notamment lors de la conquête de l'Ouest, tient une large part.
Salué par la presse américaine comme l'un des meilleurs ouvrages sur le sujet, le livre de Paul Carlson s'impose déjà comme un classique.
« Nous ne pouvons pas effacer les tragédies du passé, mais nous pouvons créer un futur dans lequel tous les peuples de notre pays pourront partager le rêve américain. Célébrons à travers cet ouvrage la culture des ''Premiers Américains''. » Bill Clinton (extrait de la préface) Véritable odyssée à travers le continent, de l'Alaska à l'Arizona, du Montana au Texas, ce livre exceptionnel mêle photos et textes de personnalités tribales, religieuses ou politiques, artistes ou descendants de chefs illustres (dont John Trudell, Russell Means, Leonard Peltier ou N. Scott Momaday) pour un voyage inoubliable. Voyage dans le passé et le présent des cultures indiennes nord-américaines, mais aussi au coeur de l'histoire d'une terre sacrée, des commencements du monde à l'Amérique de George W. Bush. « L'équivalent pour le XXIe siècle de l'oeuvre de Edward S. Curtis : la collection photographique de notre époque sur les Indiens d'Amérique. » The Guardian « Un ouvrage remarquable et d'une grande beauté. » The Los Angeles Times
La conquête et la colonisation du continent nord-américain par les puissances européennes puis par les américains furent marquées par une longue série de conflits avec les nations indiennes qui peuplaient déjà l'ensemble du territoire bien avant l'arrivée de l'homme blanc.
De cadeaux de pacotille en négociations truquées, de promesses jamais respectées en traités violés, de déportations massives en attributions de réserves misérables, c'est par la guerre que les blancs ont imposé leur vision du nouveau monde au nom de la " civilisation " et de la " vraie religion ".
Depuis l'arrivée du mayflower en 1620 jusqu'au massacre de wounded knee en 1890 oú s'achève la conquête, robert m.
Utley et wilcomb e. washburn, spécialistes de la question indienne, retracent les trois cents ans de la dramatique résistance indienne à l'avancée inexorable des colons, sur tout le territoire américain. des cherokees, iroquois, séminoles, cheyennes, apaches, sioux et des autres tribus, ils font revivre les figures légendaires, sitting bull, géronimo, cochise, ou moins connues mais tout aussi déterminantes, comme pontiac, tecumseh, black hawk, chef joseph.
C'est un véritable tour de force d'embrasser ainsi trois siècles de conflits. passionnant et parfaitement documenté, ce livre qui est une référence aux etats-unis est une contribution unique à l'histoire de la terre indienne.
À partir d'une réflexion sur la situation historique et géographique du Brésil (et de l'Amérique latine), Candido Mendes brosse le récit de l'émergence d'un pays-continent et de la formation d'une idée, celle de la latinité, qui s'accompagne d'une " vision du monde " pour des temps de transition. Candido Mendes est le chantre d'un Brésil latin qui saurait retrouver les clés d'un monde polycentrique. Contre l'hégémonie nord-américaine, nous condamnant à l'amnésie et à l'exil, il reste la voie latine et le refus de la fatalité d'un monde annoncé, celui du règne exclusif des nantis et des puissants. Cette latinité n'est pas un idéalisme ou une réaction de repli ; elle se présente comme un nouvel humanisme.
Pendant longtemps, les Indiens furent les oubliés de l'Amérique.
Mythifiés, caricaturés, isolés, identifiés au passé du Nouveau-Monde, lis étaient à la fin du XIXe siècle devenus silencieux et presque invisibles. C'était le point le plus bas de leur déclin démographique, le crépuscule des cultures indiennes. Le XXe siècle a été marqué par leur résistance inattendue et leur redressement progressif sur le plan social, politique, culturel et artistique. Joëlle Rostkowski retrace les temps forts de ce renouveau.
Elle explique comment les " Premiers Américains ", en se fondant sur la spécificité de leur statut territorial et en favorisant l'évolution de leurs droits, ont pu affirmer leur identité vis-à-vis des États-Unis. Les organisations pan-indiennes, la presse et la montée du Red Power ont aussi joué, à la faveur du mouvement des droits civiques des années 1960-1970, un grand rôle. Aujourd'hui, les Indiens " sont de retour " dans leur propre pays et reprennent en main leur destinée.
En relatant ce difficile combat, Le renouveau indien aux États-Unis s'impose comme la chronique passionnante d'un défi à l'oubli.
En croisant deux thèmes, celui de la frontière et celui de l'unité de l'océan, ce livre isole trois grandes périodes chronologiques depuis 1784, date de l'arrivée en Chine du premier navire battant pavillon américain. La première, qui va jusqu'aux lendemains de la guerre de Sécession, correspond à la « grande frontière », où les activités américaines couvrent tout l'espace maritime. La seconde, qui s'étend des années 1860 à Pearl Harbor (1941), voit à la fois la contraction du domaine où se déploient les divers intérêts américains et la résorption progressive de la frontière. Avec la Seconde Guerre mondiale débute enfin la troisième période, celle que nous connaissons encore actuellement, où le Pacifique dans son ensemble devient un lac américain et où l'ancienne frontière tend à disparaître.
Ainsi, si l'histoire de la frontière suit une évolution relativement rectiligne, il n'en va pas de même de celle du Pacifique américain, qui présente une alternance d'expansion et de repli. De cette imbrication naît un mouvement complexe dont l'auteur analyse les différentes trajectoires.
Sous le signe de l'anti-colonialisme et de l'anti-impérialisme, les colons d'Amérique ont acquis leur indépendance après une guerre décisive contre la Grande-Bretagne. Dès ses débuts, la jeune République se heurte pourtant à la présence des peuples indiens qu'elle reconnaît paradoxalement comme légitimes propriétaires de la terre. Comment alors concilier les principes fondateurs et l'appropriation des terres ? Cherchant à légitimer leurs actes, les conquérants devront constamment réécrire leur histoire et l'Histoire.
L'Entaille rouge, c'est précisément la marque laissée par les nations indiennes dans l'épopée américaine, de 1776 à nos jours. Au terme d'une enquête minutieuse, Nelcya Delanoë en retrace l'historique tout en reconstituant l'édification de la démocratie américaine.
Aujourd'hui détenteurs légitimes, par une ironie de l'histoire, de ressources énergétiques enfouies dans le sous-sol de leurs réserves, les Indiens suscitent de nouveau envies et menaces. D'autant plus qu'ayant reçu la bénédiction du gouvernement fédéral pour ouvrir des casinos, ils concurrencent ainsi Las Vegas. En cette fin de siècle, à quel poker menteur se livrent donc les Américains et les Amérindiens après avoir si longtemps joué aux cow-boys et aux Indiens ?