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Seuil
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L'archipel français ; naissance d'une nation multiple et divisée
Jérôme Fourquet
- Seuil
- 7 Mars 2019
- 9782021406023
En quelques décennies, tout a changé. La France, à l'heure des gilets jaunes, n'a plus rien à voir avec cette nation une et indivisible structurée par un référentiel culturel commun. Et lorsque l'analyste s'essaie à rendre compte de la dynamique de cette métamorphose, c'est un archipel d'îless'ignorant les unes les autres qui se dessine sous les yeux fascinés du lecteur.
C'est que le socle de la France d'autrefois, sa matrice catho-républicaine, s'est complètement disloqué. Jérôme Fourquet envisage d'abord les conséquences anthropologiques et culturelles de cette érosion, et il remarque notamment combien notre relation au corps a changé (le développement de pratiques comme le tatouage et l'incinération en témoigne) ainsi que notre rapport à l'animalité (le veganisme en donne la mesure). Mais, plus spectaculaire encore, l'effacement progressif de l'ancienne France sous la pression de la France nouvelle induit un effet d'« archipelisation » de la société tout entière : sécession des élites, autonomisation des catégories populaires, formation d'un réduit catholique, instauration d'une société multiculturelle de fait, dislocation des références culturelles communes (comme l'illustre, par exemple, la spectaculaire diversification des prénoms).
À la lumière de ce bouleversement sans précédent, on comprend mieux la crise que traverse notre système politique : dans ce contexte de fragmentation, l'agrégation des intérêts particuliers au sein de coalitions larges est tout simplement devenue impossible. En témoignent, bien sûr, l'élection présidentielle de 2017 et les suites que l'on sait...
Avec de nombreuses cartes, tableaux et graphiques originaux réalisés par Sylvain Manternach, géographe et cartographe.
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Technopolitique : Comment la technologie fait de nous des soldats
Asma Mhalla
- Seuil
- 10 Février 2024
- 9782021548549
Intelligence artificielle, réseaux sociaux, implants cérébraux, satellites, métavers... Le choc technologique sera l'un des enjeux clés du xxie siècle et les géants américains, les « BigTech », sont à l'avant-garde. Entités hybrides, ils remodèlent la morphologie des États, redéfinissent les jeux de pouvoir et de puissance entre nations, interviennent dans la guerre, tracent les nouvelles frontières de la souveraineté. S'ils sont au coeur de la fabrique de la puissance étatsunienne face à la Chine, ils sont également des agents perturbateurs de la démocratie. De ces liens ambivalents entre BigTech et « BigState » est né un nouveau Léviathan à deux têtes, animé par un désir de puissance hors limites. Mais qui gouverne ces nouveaux acteurs privés de la prolifération technologique ? A cette vertigineuse question, nous n'avons d'autre choix que d'opposer l'innovation politique !
S'attaquant à tous les faux débats qui nous font manquer l'essentiel, Asma Mhalla ose ainsi une thèse forte et perturbante : les technologies de l'hypervitesse, à la fois civiles et militaires, font de chacun d'entre nous, qu'on le veuille ou non, des soldats. Nos cerveaux sont devenus l'ultime champ de bataille. Il est urgent de le penser car ce n'est rien de moins que le nouvel ordre mondial qui est en jeu, mais aussi la démocratie.
Docteure en études politiques, Asma Mhalla est chercheure au LAP (Laboratoire d'Anthropologie Politique) de l'EHESS/CNRS. Spécialiste des enjeux politiques et géopolitiques de la Tech et de l'IA, elle enseigne à Sciences Po et Polytechnique et conseille les institutions dans leur politique publique technologique. Elle a produit et animé, à l'été 2023, l'émission « CyberPouvoirs » sur France Inter qui a été très remarquée. -
Les liens entre l'extrême droite française et la Russie font désormais souvent la Une, mais cet ouvrage est le premier à les mettre en perspective sur un siècle.
Entre 1917 et 1945, la France a été une base arrière essentielle des Russes antisoviétiques, qui se sont greffés aux soubresauts de l'extrême droite hexagonale. Relier Paris, Berlin et Moscou est devenu une utopie mais aussi une pratique. Avec la Guerre froide, l'anticommunisme a redéfini les positionnements, mais certaines extrêmes droites ont vu Moscou comme un rempart contre Washington et sa société du melting-pot. La chute de l'Union soviétique et l'ère Poutine ont dessiné un nouvel arc : la Russie devient un modèle politique, et exerce une influence directe sur les formations françaises. Toutes les dynamiques mises en place pendant un siècle convergent lors de l'invasion de l'Ukraine.
L'enjeu dépasse ainsi la question des forces partisanes : il s'agit de définir les zones entre guerre et paix. Observer les relations nationalistes entre France et Russie, c'est comprendre comment la diffusion patiente de discours permet de façonner les politiques étrangères et les rivalités géopolitiques. -
Journalistes, hommes politiques, hauts fonctionnaires... C'est l'histoire encore secrète d'hommes et de femmes - et non des moindres - qui ont espionné pour l'Est durant la guerre froide.
Certains ont livré des secrets d'État, d'autres ont infiltré les médias.
Le plus souvent, ils collaboraient pour de l'argent, parfois par idéologie ou même les deux.
Leurs histoires dormaient depuis plus de trente ans, à l'abri des regards, dans les coffres-forts de l'ancien bloc soviétique. Jusqu'au jour où la Tchécoslovaquie a décidé - fait sans précédent - d'ouvrir toutes les archives de son service d'espionnage, la StB, des années 1960 à la fin des années 1980. S'appuyant sur ce matériau unique, des centaines de milliers de documents top secret, l'auteur révèle comment une trentaine de Français, aux noms souvent familiers, ont espionné pour le compte de la StB - donc pour le KGB dont le service secret tchécoslovaque n'était qu'une filiale.
Un document exceptionnel, qui porte un regard inédit sur l'histoire récente de la France et éclaire les manipulations de la Russie d'aujourd'hui. -
Guerrière de la paix : Juifs et musulmans, quand les femmes engagent le dialogue
Hanna Assouline
- Seuil
- 10 Mai 2024
- 9782021563887
4 octobre 2023, Jérusalem. Des milliers de femmes israéliennes et palestiniennes marchent main dans la main pour demander d'une même voix l'arrêt du cycle de la violence et de la haine. Hanna Assouline et des militantes du mouvement Les Guerrières de la paix, venues du monde entier, sont à leurs côtés.
Pendant plusieurs jours, elles sillonnent la région à la rencontre d'activistes de la paix israélien.nes et palestinien.nes, de Jérusalem à Huwara et Ramallah en Cisjordanie, en passant par les kibboutz du Sud, à la frontière de Gaza.
Le 7 octobre, quelques heures après leur retour chez elles, le monde bascule.
Ce livre est né de la nécessité de témoigner du courage de ces femmes et de ces hommes, de relayer leur combat pour que leurs deux peuples, dressés l'un contre l'autre, entament un processus d'acceptation mutuelle. Il rapporte aussi les questionnements que ces rencontres ont provoqués. Comment reconnaître l'autre quand tous les récits le représentent en ennemi ?
Cette question résonne de façon intime pour Hanna Assouline, jeune femme séfarade qui a grandi dans un quartier populaire et multiculturel de Paris. Elle a vu les relations se tendre entre communautés, les idéo-logies figer les identités, nourrir le racisme et l'antisémitisme, le conflit israélo-palestinien servir de prétexte à la haine.
Mêlant récits collectif et personnel, elle défend une autre voie - une voie où les femmes ont un rôle particulier à jouer : celle de la reconnaissance pleine et entière de la légitimité de chacun, celle de la solidarité, de la responsabilité et de la sororité.
Militante pacifiste engagée contre le racisme et l'antisémitisme,Hanna Assouline est présidente fondatrice du mouvement de femmes Les Guerrières de la paix. Journaliste et documentariste, elle a réalisé Les Guerrières de la paix (2018) et À notre tour ! (2020). -
Ouvrir grand les frontières, une semaine de travail de quinze heures, le revenu de base universel... Des idées naïves et dépassées ou bien la force de l'utopie renouvelée ? Résolument anti-décliniste, Utopies réalistes tombe à pic et nous explique comment construire un monde idéal aujourd'hui et ne pas désespérer ! D'une ville canadienne qui a totalement éradiqué la pauvreté à l'histoire d'un revenu de base pour des millions d'Américains sous Richard Nixon, Rutger Bregman nous emmène dans un voyage à travers l'histoire et, au-delà des divisions traditionnelles gauche-droite, défend des idées qui s'imposent par la force même de l'exemple et le sérieux de la démarche historique. Tout progrès de la civilisation - des débuts de la démocratie à la fin de l'esclavage - fut d'abord considéré comme un fantasme de doux rêveurs.
À la fois stimulant et passionnant, appuyé sur les travaux d'Esther Duflo, Thomas Piketty, David Graeber, etc., cet essai vif, pédagogique et amusant rouvre plusieurs perspectives : la réduction du temps de travail, le revenu universel, plus largement la lutte contre la pauvreté et la réduction des inégalités, la taxation des flux financiers, et enfin l'ouverture des frontières. Alors laissons l'enthousiasme de l'auteur, à contre-courant du pessimisme ambiant, nous convaincre que de nouvelles propositions utopiques peuvent être envisageables à court terme.
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Se tenir droit : Douze portraits pour une politique sensible
Edwy Plenel
- Seuil
- 29 Septembre 2023
- 9782021507010
Notre temps vit un relâchement général de la politique, de ses mots comme de ses actes, ayant institué en norme le manque de tenue et l'absence de scrupule. L'amoralisme est érigé en vertu, l'absence de principes en bienfait, la violence du verbe en nécessité, la vulgarité d'esprit en réjouissance. Inversement, la simple recherche d'une espérance qui nous élève et qui nous rassemble semble exclue du champ politique et médiatique, lequel n'aurait d'autres règles enviables que l'égoïsme de la réussite, l'appétit de pouvoir et l'envie de dominer.
Du sursaut éthique que signifia le dreyfusisme au combat sans cesse recommencé contre les ennemis de l'égalité, des libertins échappant en secret à l'absolutisme monarchique aux magistrats anti-corruption dressés contre l'hydre mafieuse, des révoltes sociales contre la loi de la marchandise aux épopées héroïques des luttes antifascistes, des résistances anticolonialistes face aux impérialismes à l'opposition de gauche au stalinisme, douze portraits illustrent ici le contraire : une politique de la droiture.
C'est une politique sensible, de l'attention et de la précaution, revendiquant l'écoute et la bienveillance sans crainte d'en être paralysée ou d'en devenir impuissante. -
La politique expliquée à nos enfants
Myriam Revault d'allonnes
- Seuil
- Explique A ...
- 5 Octobre 2017
- 9782021352559
Pourquoi avons-nous besoin de chefs ? Pourquoi leur obéit-on ? Pourquoi les sociétés n'ont-elles pas toutes les mêmes régimes politiques ? Pourquoi se défie-t-on autant de la politique ?
En abordant ces questions si actuelles, ce dialogue veut faire comprendre que la démocratie, qui nous apparaît aujourd'hui bien fragile et même décevante, est toujours à recommencer, à inventer, et qu'il est de notre responsabilité de la faire vivre.
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Luttes pour le logement au Pays basque.
Luttes de la terre en Loire-Atlantique.
Luttes féministes à Grenoble.
Luttes de l'énergie sur le littoral breton.
Luttes contre les violences policières dans les banlieues parisiennes.
Luttes contre l'extrême droite à Lyon.
Luttes anticolonialistes en Guadeloupe.
Où et pourquoi se mobilise-t-on aujourd'hui en France ? Il existe, dans certains territoires, une tradition de lutte spécifique qui s'est ancrée localement et se perpétue. Du littoral breton aux banlieues parisiennes, de la campagne basque aux universités lyonnaises en passant par l'archipel guadeloupéen, le journaliste Romain Jeanticou est allé à la rencontre de celles et ceux qui mènent ces combats. Dans les potagers de Notre-Dame-des-Landes, Paul, le doyen de la ZAD, raconte une vie de luttes bottes aux pieds en Loire-Atlantique. À Grenoble, Anne, jeune militante féministe, renouvelle les combats du tout premier planning familial du pays. À travers sept territoires et des dizaines de récits intimes et politiques, l'auteur dresse un tableau vivant de l'évolution du militantisme. On y entend les désillusions, la violence et le poids de l'engagement sur les existences, mais aussi le coeur vibrant et joyeux de la lutte. -
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Impossible, en évoquant la Russie, d'échapper à la tourmente du « pour » ou « contre » Poutine. Je le dis franchement : loin de moi ici l'idée de répondre définitivement à la question « Qu'y a-t-il dans la tête de Poutine ? », ni d'affirmer que Poutine représente un « bien » ou un « mal » pour son pays - en aucun cas je ne me pose en juge -, mais j'ai plutôt le désir d'écouter l'essentiel, c'est-à-dire ce que les Russes ont à en dire, et de montrer comment, bon an mal an, cet homme a accompagné leur vie ces dix-sept dernières années.
En partant de l'extrême-est pour remonter jusqu'à la partie européenne de la Russie - ce qu'avait choisi de faire, au moment de son retour, Alexandre Soljenitsyne, lauréat du Nobel de littérature -, nous allons montrer quels sont les ressorts, les sentiments qui influencent le choix du peuple ; pourquoi voter Poutine n'est pas forcément, dans la tête des Russes, choisir un « dictateur ». Saisir la « petite réalité » dans la « grande » et interroger la société sur son quotidien, ses espoirs, ses angoisses, sa place dans le concert des nations. Sans parti pris ni vision stéréotypée, faire oeuvre de curiosité attentive et bienveillante en exposant le bouillonnement d'une société complexe et si attachante.
A. N.
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Dans l'oeil du FSB : pourchassé par les services secrets russes, un Français raconte
Jean-michel Cosnuau, Antoine Izambard
- Seuil
- 12 Mai 2023
- 9782021535976
Jean-Michel Cosnuau, après une carrière de publicitaire, s'installe en Russie en 1996. Il ouvre une vingtaine de clubs, bars restaurants, dont le dernier le KM19 est situé à deux pas de la Loubianka, le siège du redouté FSB (renseignement intérieur, ex-KGB).
Durant dix ans s'y presse une foule d'espions, d'oligarques, d'hommes politiques français attirés par la Russie. Alors que ses affaires sont florissantes, Jean-Michel Cosnuau est victime d'un Kompromat et accusé d'espionnage par l'un des hommes les plus puissants du FSB, Oleg Feoktistov, proche de l'oligarque Igor Setchine, compagnon de route historique de Vladimir Poutine.
Le Français raconte dans ce livre cette « barbouzerie d'État », il y décrit son quotidien et les rouages d'un régime inique et corrompu. Après une cavale homérique via la Biélorussie, et un exil au Maroc, Jean-Michel Cosnuau sera arrêté à Marrakech et livré par les autorités locales à la Russie. Ses ennuis ne cesseront qu'après un procès à Moscou en 2019. Un document haletant, témoignage rare d'un homme pourchassé par les services secrets russes. -
La nouvelle question sociale ; repenser l'état-providence
Pierre Rosanvallon
- Seuil
- 4 Janvier 1995
- 9782020220309
L'Etat-providence est toujours en crise.
Mais celle-ci a changé de nature. Au-delà des lancinants problèmes de financement et de gestion, au-delà des questions posées sur l'efficacité du système de redistribution, ce sont les principes organisateurs de la solidarité et la conception même des droits sociaux qui se trouvent remis en cause. La crise est maintenant d'ordre philosophique. Elle est liée à l'avènement d'une nouvelle question sociale.
Il ne s'agit plus seulement, comme il y a dix ans, de relégitimer l'Etat-providence. Devant les fractures sociales des années 1980, l'intervention publique a en effet retrouvé toute sa justification. C'est à une refondation intellectuelle et morale qu'il faut aujourd'hui procéder. Pierre Rosanvallon explore, dans ce livre, les formes que pourrait prendre un Etat actif-providence lié au développement de la citoyenneté sociale.
Il invite notamment à enrichir la notion de droit social, à reformuler la définition du juste et de l'équitable, à réinventer les formes de la solidarité. Cette recherche est indissociable d'une pratique plus active de la démocratie et d'une idée renouvelée de la nation. Ce livre propose une rediscussion d'ensemble de la question sociale. Il prolonge et renouvelle profondément les analyses désormais classiques que l'auteur avait menées dans la Crise de l'Etat-providence.
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La religion des faibles ; ce que le djihadisme dit de nous
Jean Birnbaum
- Seuil
- 20 Septembre 2018
- 9782021346497
« Le croyant est le miroir du croyant », affirme le djihadiste. Par ces mots, il adresse à l'Occident un défi : toi qui ne me prends jamais au sérieux, contemple ma ferveur et vois ta propre foi.
Alors, faisons face. Saisissons le miroir. Observons l'image qu'il nous renvoie, nous qui sommes si réticents à dire « nous », parce que ce serait délimiter une frontière avec « eux ». Mais le djihadiste nous y contraint. « Nous aimons la mort comme vous chérissez la vie », martèle-t-il, de Ben Laden à Merah. Et en disant vous il exhibe un nous. Du même coup, il dévoile la pieuse arrogance qui nous désarme : nous sommes convaincus d'être le centre du monde, le seul avenir possible, l'unique culture désirable.
Or, le djihadisme sème le doute. Sa puissance de séduction révèle la fragilité de « notre » universalisme. Nous voici donc obligés d'envisager autrement les rapports de force passés (l'histoire des colonialismes) et présents (depuis l'affaire Rushdie jusqu'à Charlie). Nous voici également contraints de porter un regard neuf sur la conquête des libertés (démocratiques, sociales, sexuelles...) qui distinguent l'Europe comme civilisation.
Au miroir du djihadisme, cette croyance conquérante, nous découvrons ce qu'est devenue la nôtre : la religion des Faibles.
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Dans un monde néolibéral où tous les coups sont permis, la France n'a plus d'alliés, seulement des concurrents ; sur tous les terrains, ses positions sont contestées. Et Emmanuel Macron semble perdu, lui qui avait pourtant promis de restaurer l'« autonomie stratégique » du pays et de « relocaliser » ses industries. Nos élites se sont progressivement vendues aux plus offrants, au point qu'elles sont sous l'emprise d'intérêts étrangers, parfois contradictoires.
Airbus, Alstom, Areva, EDF : les industries stratégiques françaises sont au coeur d'une guerre économique brutale face aux États-Unis, à la Chine et à la Russie, où les batailles se gagnent à coups d'interventions de barbouzes, d'avocats et de banquiers d'affaires. Parasité par des réseaux français qui se court-circuitent ou qui jouent le jeu d'autres puissances par intérêt personnel, la France se montre incapable de se défendre contre ses « alliés », qui ont pourtant ouvertement déterré la hache de guerre.
Une enquête riche en révélations sur les scandales diplomatiques récents (Pegasus, crise des sous-marins en Australie, etc.) et sur les principaux acteurs qui en tirent les ficelles.
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Grandeur et décadence de la maison Lagardère
Olivier Ubertalli
- Seuil
- Documents
- 4 Février 2022
- 9782021490213
Arnaud Lagardère, fils unique et héritier de Jean-Luc Lagardère, quittera bientôt le château de Presbourg, siège de la société qui porte son nom. La chute de la maison Lagardère est imminente. En deux ans, le fils a perdu le contrôle d'un empire patiemment construit par son père. Sa fin de règne paraît inéluctable.
Les temps du capitaine d'industrie Jean-Luc Lagardère, des bolides des 24 heures du Mans, des missiles Matra, des avions Airbus, des magazines internationaux et des studios de production paraissent bien loin désormais. Même Hachette, dernier joyau du groupe, s'apprête à tomber dans l'escarcelle de Vincent Bolloré et de ses héritiers.
L'histoire des Lagardère est un roman. Un roman bien français, où l'on croise Pierre Messmer, Georges Pompidou, François Mitterrand, Luis Fernandez, Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron, Francis Bouygues, Bernard Tapie, Nagui, Jean-Marie Messier, Barack Obama, Vincent Bolloré ou encore Bernard Arnault... Un roman qui vire à la telenovela lorsque deux mannequins, la Brésilienne Elizabeth Pimenta Lucas et la Belge Jade Foret, entrent dans la vie de Jean-Luc et Arnaud Lagardère, ou au polar quand Vincent Bolloré et Bernard Arnault tentent de se partager les restes de l'empire industriel. Cette histoire, depuis ses premières heures jusqu'à sa chute, se dévoile ici pour la première fois.
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D'où vient l'europe ? comment et depuis quand s'est-elle constituée ? quelles sont ses frontières ? comment ce continent s'est-il unifié, qu'est-ce qui en a fait le ciment hier, qu'est-ce qui le réunit aujourd'hui ? comment est née l'europe de la chrétienté, des idées humanistes, des inventions scientifiques, des révolutions politiques, de la culture démocratique ? mais aussi pourquoi s'est-elle souvent divisée, avec des guerres entre nations, régions, peuples européens, ou des guerres contre d'autres que les européens ? quel bilan a-t-elle laissé de la colonisation ? comment expliquer le tragique xxe siècle ? où allons-nous maintenant avec l'union européenne ? de quelle europe devons-nous nous souvenir, quelle europe devons-nous construire ?
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Depuis quelques années, les politiques nous entretiennent d'eux-mêmes, en partie pour ne plus avoir a parler de nous. De quoi ces mises en scène de l'intime, sont-elles le symptôme? La "pipolition" n'affecte pas seulement la politique, mais l'intime lui-même qui se trouve dévalué d'être ainsi donnée à voir. L'intime désigne l'ensemble des liens qui n'existent que pour autant qu'ils sont soustraits au regard social et à son jugement. Ces liens sont le support d'expériences qui, contrairement à ce que l'on dit le plus souvent, ne sont pas sans rapport avec la démocratie. La privation de l'intime est d'abord sa " privatisation ", c'est à dire sa confusion avec les propriétés du Moi. L'intime n'est pas le privé parce qu'il renvoie à des liens affectifs, amoureux, désirants où le sujet prend le risque de se perdre. On découvrira que la ^préservation de l'intime est aussi une manière de nie pas rabattre la démocratie sur un société de propriétaires. Michaël Foessel interroge les ambivalences de la modernité libérale qui invente l'intime et l'identifie presque aussitôt avec le privé. De là des questions inattendues: la démocratie doit-elle être sensible pour demeurer démocratique? L'intime peut-il figurer au range d'idéal commun? Dans quelle mesure l'amour est-il un sentiment politique ?
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Laïcités sans frontières
Jean Baubérot, Micheline Milot
- Seuil
- La Couleur Des Idees
- 13 Janvier 2011
- 9782020996167
D'un côté, partout dans le monde la sécularisation s'accélère ; de l'autre, les religions manifestent une forte vitalité : telle semble la contradiction de ce temps. Ce livre éclaire, à l'échelle mondiale, ces phénomènes mêlés de sécularisation et de réveil religieux. Mais il montre aussi la puissance de " laïcisation " partout à l'oeuvre, avec la démocratie et les droits de l'homme, l'individualisme, le consumérisme... Dans bien des régions du monde, les États prennent des mesures constitutionnelles pour mettre fin au poids d'une religion officielle et permettre le pluralisme religieux ; ils donnent les mêmes droits à toutes les religions ; ils refusent les vetos religieux qui voudraient brider les libertés collectives et individuelles. Mais en même temps que cette " laïcisation ", ils s'efforcent d'entretenir de bonnes relations avec les religions, en leur accordant des avantages matériels et parfois des droits nouveaux. Au-delà des apparences, cet ouvrage de référence éclaire ces mutations religieuses et laïques en cours dans le monde entier dès lors que les libertés démocratiques sont respectées.
Jean Baubérot a été le premier titulaire de la Chaire d'Histoire de la laïcité à l'EHESS. Ses nombreux travaux sur la laïcité font autorité en France et à l'étranger.
Micheline Milot, professeure à l'Université du Québec à Montréal, experte auprès du Conseil de l'Europe, est auteure de plusieurs ouvrages sur la religion, l'éducation et la laïcité.
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La gauche, c'est d'abord une attitude face à la société, fondée sur une certaine conception de l'homme.
Sont de gauche ceux qui ne se résignent pas à l'injustice, la déraison, la barbarie du monde. ceux qui voient dans la mauvaise organisation de la société, et non dans la nature des choses, la responsabilité du désordre existant. ceux qui entendent changer le monde par l'action collective, et donner vie à leurs valeurs : liberté, égalité, solidarité, droits de l'homme, démocratie, justice sociale, laïcité, défense de la nature.
Henri weber explique à inès, 13 ans, et clémence, 15 ans, comment ces valeurs s'incarnent dans trois grands objectifs: maîtriser notre avenir collectif, harmoniser notre société, édifier une démocratie accomplie.
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Le miroir et la scène ; ce que peut la représentation politique
Myriam Revault d'allonnes
- Seuil
- La Couleur Des Idees
- 25 Août 2016
- 9782021182132
La politique, dit-on, serait en crise du fait de l'inadéquation de nos représentants à la réalité qu'ils sont censés représenter : la fameuse "coupure" entre le peuple et ses élites témoignerait au premier chef de ces troubles dans la représentation. Myriam Revault d'Allonnes prend, en philosophe, le contre-pied d'une approche de la "représentation" qui, dit-elle, réduit à tort cette notion à sa dimension juridico-politique.
Revenant aux sources de la "représentation" (arts visuels, théâtre), puisant aux deux grands paradigmes de la mimesis, la peinture et le théâtre, en compagnie de Platon et d'Aristote, cet essai interroge - au travers de l'élaboration de la notion de "représentation politique" (Hobbes, qui mobilise la métaphore théâtrale), de sa critique radicale (Rousseau, qui récuse la représentation et dénonce le simulacre du théâtre au nom de la "transparence") et jusqu'aux débats actuels sur la supposée "crise de la représentation" - la question de l'exercice de la souveraineté.
Au terme de l'exploration, surprise : il apparaît que le lien représentatif moderne est fondamentalement lien de séparation. Et que c'est une illusion de penser que la représentation est susceptible de "figurer" de manière adéquate la réalité. Mais alors, que reste-t-il aux citoyens pour donner corps à la souveraineté politique ? La délibération, la discussion, la contestation, répond l'auteur, toutes modalités d'action non électives qui se donnent à voir et ne s'exercent que dans la non-coïncidence à soi.
Alors s'ouvrent de nouvelles et riches perspectives à la représentation dans l'espace du politique, mais une représentation placée dès lors sous le signe de la re-configuration - et non celui de l'impossible figuration.
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Parmi les grandes civilisations non européennes, celle d'islam est l'une des dernières, sinon la dernière à faire exception, en résistant à la modernisation du politique, de l'économie, du religieux, des modes de vie, des rapports hommes/femmes. Il importe à cet égard de refuser les jugements globaux, définitifs, souvent idéologiques et polémiques, qui considèrent que l'islam est « par nature », substantiellement, incapable d'accéder à la modernité. Pas moins que les autres religions, cultures et civilisations l'islam n'échappe à l'histoire, et les éléments de son exception ou de ses exceptions doivent être analysées avec précision, sans a priori mais dans un esprit critique, pour tenter de dévoiler et de défaire le « noeud gordien » qui fait stagner les pays d'islam. Du parcours de Hamadi Redissi dans les exceptions islamiques ressort un paradoxe éclatant : ce n'est pas un refus frontal de la modernité qui enferme l'islam dans la tradition. Au contraire, depuis les temps médiévaux, une « raison conciliatoire », un esprit d'accommodement, des demi-mesures de toutes sortes empêchent les intellectuels musulmans, même « réformistes », d'admettre qu'il y a de l'inconciliable entre islam et modernité et d'envisager les ruptures nécessaires. Faute de payer le prix de la modernisation, les pays d'islam végètent dans des semi-modernités, où, en dernière instance, le religieux a toujours le dernier mot et fait peser sa chape sur les sociétés et les individus musulmans.
L' « exception islamique » provient notamment de l'idée, ancienne, que l'islam peut se concilier sans peine avec les temps modernes. Cette pensée conciliatoire mène à une impasse.