Filtrer
Rayons
- Littérature
- Jeunesse
- Bandes dessinées / Comics / Mangas
- Policier & Thriller
- Romance
- Fantasy & Science-fiction
- Vie pratique & Loisirs
- Tourisme & Voyages
- Arts et spectacles
- Religion & Esotérisme
- Entreprise, économie & droit
Support
Éditeurs
Prix
Karthala
-
La nuit est froide, ce dix-sept janvier 1961, au Katanga.
La riche province du cuivre, peu aptes l'indépendance du Congo, a fait sécession avec l'aide de la Belgique. Dans la savane boisée, un endroit ouvert est illuminé par les phares des voitures de police. Un commissaire de police belge prend Lumumba par le bras et le mène jusque devant le grand arbre. L'ex-Premier ministre congolais marche avec difficulté : pendant des heures il a été gravement maltraité. Un peloton d'exécution, fort de quatre hommes armés de stenguns-Vigneron et de fusils-FAL, se tient en attente, alors qu'une vingtaine de soldats, de policiers, d'officiers belges et de ministres katangais regardent en silence.
Un capitaine belge donne l'ordre de tirer et une salve énorme fauche Lumumba.
Ce livre révèle qui a assassiné Patrice Lumumba, les raisons de ce meurtre et comment il a été perpétré. L'histoire de cet assassinat annoncé est écrite par le gouvernement belge de Gaston Eyskens et exécutée par des officiers et diplomates belges, avec l'aide de leurs complices congolais. Bruxelles, tout comme Washington et les dirigeants des Nations unies, étaient d'avis que la liquidation de Lumumba était indispensable pour sauvegarder les intérêts des trusts qui exploitaient la colonie comme leur pays conquis.
Cinq ans et des dizaines de milliers de morts plus tard, la quête occidentale d'un régime néocolonial stable est parachevée par le second coup d'État de Mobutu.
-
La police morale de l'anticorruption ; Cameroun, Nigeria
Olivier Vallée
- Karthala
- 19 Février 2010
- 9782811103347
La lutte contre la corruption est aujourd'hui devenue le leitmoitiv de toutes les politiques menées en Afrique au nom du développement.
Echouant très souvent à atteindre leurs objectifs, ces politiques anticorruption sont rarement étudiées en profondeur. Olivier Vallée en offre ici une analyse novatrice et radicale, fondée sur une connaissance intime des rouages de l'économie politique du continent. Ce livre propose une ambitieuse théorie critique des politiques internationales et locales de lutte contre la corruption, mais aussi une herméneutique des discours moraux et normatifs qui les accompagnent.
A partir de l'analyse comparée des deux pays stigmatisés par Transparency International, le Cameroun et le Nigeria, il retrace la floraison de discours, d'enquêtes, de lois et d'organes de contrôle qui tentent d'endiguer la corruption africaine. Il raconte aussi les retournements et la réversibilité de ces processus d'endiguement.
-
De la postcolonie ; essai sur l'imagination politique dans l'Afrique contemporaine
Mbembe J-A.
- Karthala
- 2 Avril 2005
- 9782845860780
Sur la base d'une dramatisation caricaturale, la guerre sévirait partout en afrique.
Grand corps mou et fantasque, le continent, impuissant, serait engagé dans un processus d'autodestruction ravageante. l'action humaine, stupide et folle, y suivrait presque toujours autre chose qu'un calcul rationnel. cannibalisme, pandémies et pestilence partout imposeraient leur loi.
Non point que de détresse, il n'y en ait point. d'horribles mouvements, des lois qui fondent et ordonnent la tragédie et le génocide, des dieux qui se présentent sous le visage de la mort et de la destitution, des cadavres errant au gré des flots, des menaces de toutes sortes, des ondes aveugles, des forces terribles qui, tous les jours, arrachent les êtres humains, les animaux, les plantes et les choses à leur sphère de vie et les condamnent à mort : il y en a, en effet.
Ce qui fait cependant défaut, loin des culs-de-sac, des constats à l'aveuglette et des faux dilemmes (afropessimisme contre afrocentrisme), c'est la radicalité du questionnement.
Car ce que l'afrique en tant que notion met en crise, c'est la façon dont la théorie sociale a, jusqu'à présent, pensé le problème du basculement des mondes, de leurs oscillations et de leurs tremblements, de leurs retournements et de leurs déguisements.
C'est aussi la façon dont cette théorie a échoué à rendre compte du temps vécu dans sa multiplicité et ses simultanéités, sa volatilité, sa présence et ses latences, au-delà des catégories paresseuses du permanent et du changeant qu'affectionnent tant d'historiens.
-
L'Afrique de Nicolas Sarkozy ; un déni d'histoire
Jean-Pierre Chrétien, Boilley, Mbembe, Thioub
- Karthala
- Disputatio
- 1 Juin 2008
- 9782811100049
26 juillet 2007, dakar : s'adressant à un public de notables et d'universitaires africains, le président français nicolas sarkozy évoque la rencontre de la culture africaine avec la modernité et développe le vieux discours du " continent sans histoire ".
le discours de dakar a provoqué une onde de choc en afrique, en europe et particulièrement dans la communauté des historiens. après le temps de l'indignation vient celui de la réflexion. cinq universitaires africains et français ont décidé de réagir pour s'opposer à un véritable déni d'histoire. chacun des auteurs a choisi son angle d'attaque ; la place de l'afrique dans l'histoire universelle, la persistance de l'imaginaire colonial, les pesanteurs de la tradition raciste à l'égard des noirs, l'absence remarquable de l'afrique dans le contenu de l'enseignement en france et la richesse du débat historiographique en afrique.
au-delà des réactions à chaud, le discours de dakar méritait des réponses documentées. le premier livre de la collection disputatio réunit les meilleurs historiens français et africains et apporte un regard croisé sur le discours de dakar.
-
Les études postcoloniales ; un carnaval académique
Jean-François Bayart
- Karthala
- Disputatio
- 21 Janvier 2010
- 9782811103231
Les études postcoloniales se sont imposées comme un courant important des études culturelles et de la recherche en sciences sociales de langue anglaise.
Il est de plus en plus reproché à l'Université française de les ignorer, alors que des militants et des historiens engagés interprètent la crise des banlieues dans les termes d'une " fracture coloniale " plutôt que sociale. Ce mauvais procès n'est pas fondé. Il occulte toute une tradition d'écrits et de travaux qui ont perpétué en France une pensée critique sur la colonisation. Il tient pour acquise la contribution scientifique des études postcoloniales, qui certes ont pu être utiles, dans leur diversité, mais qui sont largement superflues au regard des apports d'autres approches.
Surtout, les études postcoloniales restent prisonnières du culturalisme et du récit national dont elles prétendaient émanciper les sciences sociales. Et elles s'interdisent de comprendre l'historicité des sociétés, celle du moment colonial, celle enfin de l'éventuelle transmission d'un legs colonial dans les métropoles ou dans les pays anciennement colonisés. Leur reconsidération fournit l'opportunité, d'ouvrir de nouvelles pistes de réflexion pour l'analyse de l'Etat, au croisement de la science politique, de l'histoire, de l'anthropologie et de l'économie politique.
-
Les lieux de la colère ; occuper l'espace pour contester, de Madrid à Sanaa
Hélène Combes, David Garibay, Camille Goirand
- Karthala
- Questions Transnationales
- 11 Janvier 2016
- 9782811115371
Dans bien des capitales, des places majestueuses, chargées d'histoire et de symboles, sont investies par des manifestants : les étudiants de la place Tian-An-Men à Pékin, les Indignés sur la Puerta del Sol à Madrid, les mères de disparus sur la Place de Mai à Buenos Aires, les contestataires sur le Zócalo de Mexico. Cette centralité de l'espace dans la construction de la contestation a été notée par de nombreux observateurs au cours des révoltes arabes et du mouvement Occupy. Or, en dépit de cette apparente évidence du lieu, la dimension spatiale n'a que rarement fait l'objet d'une attention en tant que telle dans la sociologie des mobilisations. Cet ouvrage s'attaque à cet angle mort. Il propose au lecteur de comprendre l'importance des lieux physiques et vécus et leurs effets sur l'action collective en suivant des mobilisations très variées - locales ou nationales-, d'hier ou d'aujourd'hui, de la péninsule arabique à la Bretagne, de New York à la Seine-Saint-Denis, de l'Amazonie péruvienne à Madrid.
-
Rwanda, les médias du génocide
Jean-Pierre Chrétien
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 3 Mai 2000
- 9782865376216
-
L'esclavage en héritage ; le droit à la terre des descendants de marrons
Jean-françois Veran
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 1 Novembre 2003
- 9782845864139
La constitution brésilienne de 1988 prévoit que soient reconnues et légalisées les terres des populations noires paysannes dont les ancêtres étaient des esclaves fugitifs et vivaient en communautés (communautés marrons, en brésilien quilombos).
Votée dans le contexte du premier centenaire de l'abolition de l'esclavage et sous la pression des mouvements militants noirs, cette disposition était surtout un gage symbolique de réconciliation nationale. Dépourvue de tout cadre réglementaire, elle ne semblait d'ailleurs pas applicable. Les quilombos n'étaient voués qu'à être d'improbables lieux de mémoire. Au début des années 1990, pourtant, des " communautés noires " affirment être les héritières des anciens quilombos et, invoquant la constitution, exigent les titres de propriété des terres qu'elles occupent.
A l'interface entre " question agraire " et " question raciale ", entre mémoire et ethnicité, au carrefour du terrain ethnographique et de l'analyse sociologique, cet ouvrage propose de suivre l'aventure au cours de laquelle l'une de ces communautés, Rio das Rãs (littéralement " Rivière des Grenouilles ") de l'État de Bahia, fut amenée à puiser dans son passé les ressources pour garantir sa survie dans le Brésil contemporain.
-
La gouvernance ; un concept et ses applications
Prud'Homme J-F.
- Karthala
- 2 Février 2005
- 9782845865778
Le mot de gouvernance revient désormais à tout propos, comme une espèce de brevet de compétence que les dirigeants qui l'utilisent à profusion se décernent à eux-mêmes, mais sans que " les gouvernés " que nous sommes ne comprennent en général de quoi ils parlent précisément.
Cet ouvrage se propose d'éclairer " ce que gouvernance veut dire ", sous ses multiples angles d'application et depuis divers lieux l'Europe, le Mexique et l'Amérique du Nord. Le mot souvent ne fait guère que se substituer à celui de gouvernement, sans rien y ajouter, sinon une tonalité caressante inspirée par la mode. D'autres fois, pourtant, il possède des significations bien définies, mais malheureusement dispersées, applicables selon les cas à la conduite des entreprises, ou bien à la gestion des villes, ou encore au fonctionnement d'un système international en quête de procédures nouvelles.
Cela sans oublier la " bonne gouvernance " exigée des pays pauvres par la Banque mondiale, de même que la gouvernance européenne qui est synonyme du mode de gouvernement post-étatique de l'Union européenne. Au constat de tous ces frémissements qui modifient l'art de mener les peuples, une question cruciale surgit finalement à l'esprit. La gouvernance n'est-elle qu'une simple méthode ou technique nouvelle de " management " de nos sociétés ? Ou bien ne faudrait-il pas y voir déjà le nom d'un régime politique en gestation, futur certes, mais proche, celui d'une après-démocratie qui s'insinuerait dans nos pays sans que nous y prenions encore garde ?.
-
Retours en Palestine ; trajectoires, rôles et expériences des retournées dans la société palestinienne après Oslo
Picaudou-Catusse N.
- Karthala
- 1 Juillet 2006
- 9782845867604
Vouloir étudier le retour de quelques milliers de Palestiniens dans les zones autonomes de Cisjordanie et de la bande de Gaza après les accords d'Oslo, c'est se heurter à la difficulté de nommer le phénomène.
La langue française n'offre guère de terme adéquat pour traduire l'arabe Widûn ou l'anglais returnee, deux vocables communément utilisés dans les Territoires pour désigner ceux qui sont venus ou revenus s'installer en Palestine après 1993. La difficulté de nommer invite à s'interroger sur la nature du processus observé. Les returnees doivent-ils être pensés comme une catégorie spécifique et parfaitement délimitée, ce " triste convoi de returnees et de rêveurs " dont parlait Mahmoud Darwish, nourri d'une mémoire restauratrice qui prétend retrouver une terre à investir ? A moins qu'ils ne viennent plutôt donner un visage concret à une dynamique du retour attachée à un moment singulier, celui de la cristallisation d'une patrie palestinienne en devenir, de part en part traversée par l'exil.
Concept sociologique ou référence symbolique, catégorie d'analyse ou schème de représentation, tel est bien l'enjeu du débat sur la figure du returnee dans la Palestine d'Oslo.
-
Politique du prophétisme au Congo-Brazzaville : hiérarchies au sein de l'Eglise de Zéphrin
Fred o. Biyela
- Karthala
- 22 Septembre 2022
- 9782811129675
Ce livre aborde la question du prophétisme au Congo-Brazzaville en partant de l'Église de Zéphirin qui n'a encore jamais fait l'objet d'une étude approfondie. Il montre comment cette institution gouverne ses fidèles et de quelle manière s'y recompose l'identité religieuse. En interrogeant le mécanisme de production de sujets et les modes de gouvernance d'une institution ecclésiale, il analyse les enchevêtrements réciproques des pouvoirs religieux, étatiques et lignagers aux marges de la laïcité constitutionnelle héritée de l'ancienne métropole coloniale. L'originalité de la démarche est ici de souligner l'importance du lignage, que les recherches sur les prophétismes ont peu étudié.
Menée de l'intérieur de l'institution prophétique, cette étude met au jour des pratiques issues de l'histoire politique du Congo, que les acteurs religieux reproduisent dans leur Église. À travers l'analyse de ces pouvoirs imbriqués, l'ouvrage s'intéresse à la jeunesse en Afrique, aux conflits intergénérationnels et à l'émergence de nouvelles figures du politique et du religieux. Ces dernières apparaissent largement influencées par le mécanisme sorcellaire appréhendé comme langage de parenté et comme forme de gouvernementalité au sein même d'une institution religieuse qui, officiellement, est censée le conjurer. Le sorcellaire « intramuros » est un indice privilégié des réinventions de la parenté en vertu desquelles l'Église de Zéphirin se constitue comme un nouveau lignage. Cet ouvrage constitue une plongée inédite dans la politique du prophétisme en Afrique centrale et ailleurs. -
Le Hamas et l'édification de l'Etat palestinien
Olivier Danino
- Karthala
- Terrains Du Siecle
- 22 Septembre 2009
- 9782811102425
Organisation terroriste pour les uns, mouvement de libération nationale pour les autres, le Hamas refuse, dès sa création en 1989, de reconnaître l'OLP comme seul représentant du peuple palestinien. La tension entre les deux mouvements monte d'un cran en 1993 suite à la signature des accords d'Oslo par l'OLP et Israël. Le Hamas s'y oppose violemment, accusant l'organisation palestinienne, et en particulier le Fatah de Yasser Arafat, de traîtrise. En 2004-2005, le Hamas opère un changement de stratégie en faisant le choix de participer pleinement à la vie politique palestinienne.
Dans cet ouvrage, Olivier Danino étudie l'identité du Hamas, son idéologie et ses objectifs. il analyse les raisons de son ascension, les causes de son opposition au Fatah et la manière dont il exerce le pouvoir à Gaza. Il s'interroge enfin sur les différents scénarios de sortie de crise et sur les conséquences de la situation actuelle sur le processus d'édification de l'Etat palestinien.
-
L'Angola postcolonial Tome 2 ; sociologie politique d'une oléocratie
Christine Messiant
- Karthala
- 1 Janvier 2009
- 9782811100858
Le premier volume porte plus précisément sur la sociologie historique de la guerre, en rapport étroit avec celle de l'Etat clientélisme étudiée dans ce second volume. Christine Messiant retrace ici l'histoire sociale du MPLA, le mouvement jusqu'à ce jour dominant, pour mieux montrer en quoi ses caractérisitiques ont engendré une misère profonde qui rend le clientélisme d'autant plus nécessaire et extrême. Elle montre que la pacification sans démocratisation (1991-2002) a fait place à un multipartisme sans démocratie qui a permis une reconversion économique hégémonique de la nomenklature au pouvoir.
-
Revue politique africaine n.156 : global health : et la santé ?
Revue politique africaine
- Karthala
- Revue Politique Africaine
- 25 Juin 2020
- 9782811127541
Les problématiques de santé en Afrique connaissent un tournant majeur depuis les années 2000. La Global health et son objectif d'inscrire les chocs épidémiologiques dans les agendas internationaux s'illustrent par l'intervention inédite d'une constellation d'acteurs sur les terrains de la santé. Ces nouveaux faisceaux de partenariats public-privé, de réseaux transnationaux, de programmes internationaux, sur lesquels se redéploient de manière inégale des trajectoires de politiques nationales, renouvellent la pensée politique de la santé en Afrique. Ce dossier soumet à l'épreuve des faits cette reconfiguration des politiques de santé, dissèque les déterminants des progrès et des inégalités, ainsi que les apories qui fondent les rapports entre l'économie de marché et les impératifs de santé publique. Les textes de ce dossier montrent, sur des politiques spécifiques, des césures et des continuums dans la manière de penser la santé tout en mettant en lumière des angles morts de la Global Health.
-
Au Sénégal, le système électoral est confronté à deux obstacles permanents : le rôle prépondérant du parti au pouvoir dans la définition des règles du jeu et dans l'arbitrage du verdict des urnes ; le poids des logiques sociales et des représentations symboliques qui influencent le vote.
L'alternance de mars 2000 était porteuse d'une révolution des moeurs politiques, d'une consolidation de la démocratie et d'un renforcement des institutions de la République. Mais les espoirs de changement de régime ont été déçus. Serait-ce parce que le Sénégal n'est qu'une " démocratie sans démocrates " ? La réalité, plus complexe, peut être décrite avec la métaphore du phénix qui renaît de ses cendres.
Le pouvoir d'Etat repose dans ce pays sur des forces sociales enracinées et élabore sa légitimation sur la base de représentations monarchiques du pouvoir. Alioune Badara Diop le démontre en proposant une sociologie électorale du Fouta Tooro où la domination politique de l'oligarchie tooroodo pèse sur le vote, en perpétuant les logiques sociales qui l'ont toujours déterminé. Ce livre souligne également que la déroute du Parti socialiste en mars 2000 a provoqué un afflux de soutiens politiques vers Abdoulaye Wade qui a désormais toutes les cartes en main pour reconfigurer les rapports de force à sa guise.
Il met en évidence les erreurs de jugement, les dérives et les excès auxquels a conduit cette posture hégémonique de Wade. Il fournit surtout une étude critique d'une démocratie représentative dont les limites résident dans la difficile structuration d'un espace public délibératif et laïc. Cet ouvrage constitue un outil indispensable à la compréhension des mutations sociales et politiques du Sénégal contemporain.
-
La gauche française et l'Afrique subsaharienne ; colonisation, décolonisation, coopération (XIXe-XXe)
Abdoulaye Diarra
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 17 Avril 2014
- 9782811110932
Cet ouvrage embrasse une période qui débute avec l'entreprise coloniale, dans les années 1880, et traverse tout le XXe siècle, marqué en son milieu par la décolonisation et la mise en route des processus d'indépendance. Après un rappel de la pensée socialiste européenne au début du XXe siècle, le livre revient sur les idées et les pratiques de la gauche française (SFIO, Parti communiste, Parti socialiste unifié) face à la décolonisation de l'Afrique. Au travers des débats qui positionnent les uns et les autres, le lecteur retrouvera les noms des acteurs qui s'imposeront : Jean Jaurès, Léon Blum, Guy Mollet, François Mitterrand, Michel Rocard... Les nouvelles institutions de la Ve République vont opérer une mutation de la vie politique française. Mais cette évolution ne s'accompagnera pas d'une transformation des comportements et des représentations en matière internationale, notamment africaine. Cela sera patent dans le programme commun qui permettra l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981. Et pourtant, dans cette période, les débats sur le tiers-monde, sur les règles économiques à changer et sur le nouvel ordre international sont bien présents dans les discussions et les résolutions de la gauche. Avec l'élection de François Mitterrand en 1981, la politique tiersmondiste du PS n'a pas résisté à l'épreuve du pouvoir, comme le montrera l'abandon de la politique de Jean-Pierre Cot en 1982. Malgré les liens du parti avec l'Internationale socialiste et les pistes nouvelles que cette dernière ouvrait, la pratique du « domaine réservé » au niveau de la présidence de la République a très fortement limité les stratégies réformistes. Dans sa dernière partie, l'ouvrage traite de l'abolition de l'apartheid en Afrique du Sud, de la fin des Blocs et de la guerre froide, de l'avènement de nouvelles relations internationales et d'une certaine évolution de la pensée de la gauche concernant l'Afrique. La suppression du ministère de la Coopération en 1998 sous Lionel Jospin en sera un signe. Avec l'arrivée de François Hollande au pouvoir et son engagement au Mali, puis en Centrafrique, ce sont de nouvelles initiatives qui engagent les socialistes français. Membre de la Cour constitutionnelle du Mali (1994-2008) et expert de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Abdoulaye Diarra est diplômé de l'université Paris X Nanterre (doctorat d'État) et de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il a écrit de nombreux articles sur l'évolution de la vie politique du Mali et sur les processus de démocratisation dans les pays francophones d'Afrique noire. Il est aujourd'hui recteur de l'Université des sciences juridiques et politiques de Bamako.
-
L'état de distorsion en Afrique de l'Ouest ; des empires à la nation
Jean-François Bayart, Ibrahima Poudiougou, Giovanni Zanoletti
- Karthala
- Terrains Du Siecle
- 22 Mars 2019
- 9782811126247
Les classes politiques africaines ont choisi, au lendemain des indépendances, de reproduire le cadre territorial hérité de la colonisation et ont entériné le principe de l'État-nation. Ce dernier contredit la plupart des ressorts politiques, économiques, culturels des sociétés africaines. Mais il a aussi fait l'objet de processus d'appropriation souvent massive, et toujours créative, de la part de l'ensemble de leurs acteurs.
Cette double réalité rend insuffisantes la plupart des interprétations qui mettent l'accent sur des contradictions supposées insurmontables entre un État hérité de la colonisation et les sociétés du cru, sous la forme d'un jeu à somme nulle. Les choses sont en fait plus compliquées. Car les régimes de légitimité, de sécurité, de responsabilité sociale, d'enrichissement, de représentation culturelle et politique du « bon gouvernement » participent simultanément de ces deux dimensions historiques, d'espaces différents, de durées disparates qui s'encastrent les unes dans les autres plutôt qu'elles ne se succèdent.
Cette distorsion inhérente aux sociétés africaines contemporaines est source d'ambivalence, plutôt que d'ambiguïté comme le pensaient Cheikh Hamidou Kane et Georges Balandier. Elle rend problématique l'institutionnalisation d'une gouvernance de la transparence, et tend à inscrire la compétition politique, l'accumulation de la richesse et la lutte sociale dans l'ordre de la violence.
-
Le politique par le bas en Afrique noire
Collectif
- Karthala
- Science Politique Comparative
- 1 Juillet 2007
- 9782811100193
Dès le tout début des années 1980, les auteurs posaient le problème du politique par le bas en Afrique.
Ils soulignaient le rôle des " petits ", des " sans importance ", des " en bas du bas " dans l'invention de formes originales de l'Etat, alors même que prévalaient au sud du Sahara des situations autoritaires. Mais ils s'interdisaient aussi de postuler l'existence d'une " culture populaire ", en reprenant à leur compte les critiques formulées à l'encontre de cette notion. Ils proposaient pour leur part une problématique de l'énonciation du politique, seule à même de restituer l'historicité du politique dans sa complexité et son ambivalence.
Leurs analyses ont marqué le renouvellement des études africaines et ont reçu une large audience bien au-delà de ces dernières. Réunies en 1992 dans un volume qui fit date mais qui était épuisé depuis plusieurs années, elles sont aujourd'hui reprises, alors que de nombreux travaux redécouvrent la portée de l'approche du " politique par le bas " et la mettent en perspective avec les subaltern studies indiennes, l'Alltagsgeschichte allemande, la microstoria italienne ou l'historiographie marxiste anglaise.
Dans cette nouvelle édition augmentée, une préface inédite montre en quoi elle demeure utile pour comprendre le monde contemporain en dehors des facilités de pensée. A condition de voir qu'elle n'a jamais prétendu être une " école ", mais un simple état d'esprit, une forme d'hétérodoxie par rapport aux courants établis des sciences sociales, une expression de cynisme heuristique vis-à-vis des croyances et des convenances académiques ou politiques.
-
Politique de l'hospitalité dans le sud jordanien
Christine Jungen
- Karthala
- Hommes Et Societes ; Anthropologie
- 12 Mai 2009
- 9782811102159
À partir d'une enquête ethnographique effectuée dans le monde tribal du sud de la Jordanie, ce livre traite des enjeux de l'hospitalité chez les chrétiens de la région de Karak.
Il décrit comment s'y déploient les micro- pratiques de pouvoir, de prestige et d'autorité qui contournent les stratégies de la monarchie hachémite ou qui les confortent. De l'offre d'une tasse de café entre proches aux cérémonieux tribaux, de l'accueil de l'ethnologue à celui du roi, l'ouvrage décrypte la manière dont se négocient et sont mis à l'épreuve des statuts et des rapports de force, dont sont mobilisés des savoir-faire, déployant des canevas alternatifs à la pratique politique institutionnalisée.
À l'encontre de la vision d'un Proche-Orient éclaté entre minorités religieuses et soumis à une violence latente, Christine Jungen analyse comment sont mobilisées les solidarités entre parents et " presque frères ", entre alliés et tribus, entre la sphère locale et le roi. En s'attachant aux paroles et gestes ordinaires, elle montre comment se font et se défont les hiérarchies, comment se reconfigurent les réseaux d'actions, et la manière dont se laissent lire le jeu des fictions et des faux-semblants, les recalibrages et les ajustements qui nourrissent les façons de penser le pouvoir, de le pratiquer et d'y résister.
-
L'émergence de la chine sur la scène internationale est un fait géopolitique majeur.
F n afrique, la chine mène une politique de conquête économique et politique sans précédent. elle investit dans tous lus secteurs, agricole, industriel et minier, avec en arrière-plan son insatiable appétit de pétrole. l'offensive chinoise en afrique change les règles du jeu et place lus puissances installées face au tait accompli. pour écrire un ouvrage aussi informé et justement nuancé, il ne tallait pas seulement la solide connaissance que philippe richer a de la politique étrangère chinoise, en particulier envers le tiers-monde.
Il fallait aussi son expérience diplomatique et politique et, plus généralement, la capacité de jugement que seule apporte la fréquentation directe des grands événements et dus grands hommes. le livre de philippe richer est à la fois un livre de spécialiste et de généraliste, d'homme de connaissance et d'action. extrait de la préface de jean-luc domenach.
-
Democraties d'ailleurs
Christophe Jaffrelot
- Karthala
- Recherches Internationales
- 1 Décembre 1999
- 9782865379705
-
Enfermement, prison et châtiments en Afrique ; du XIX siècle à nos jours
Florence Bernault
- Karthala
- Hommes Et Societes ; Histoire Geographie
- 15 Novembre 1999
- 9782865379460
A la fin du XIXe siècle, sauf à l'intérieur de quelques garnisons et forts de traite européens de la côte, les prisons étaient inconnues en Afrique.
Aujourd'hui, les Etats africains utilisent massivement le système pénitentiaire légué par les colonisateurs. Comme le rappellent chaque jour les prisons surpeuplées du Rwanda, la nuit carcérale étend désormais son ombre sur l'ensemble des sociétés au sud du Sahara. Dès les premières années de la conquête coloniale, la prison joua un rôle central dans le contrôle de la population. Des bâtiments temporaires aidèrent à contraindre et à soumettre les Africains au travail forcé et à l'impôt obligatoire, remplacés bientôt par un maillage serré de prisons permanentes, partie intégrante du décor colonial et de ses techniques répressives.
Aujourd'hui, ce réseau architectural n'a été ni détruit ni remplacé, et fournit la majeure partie des bâtisses utilisées par le régime pénal des Etats contemporains. Mais la prison fait partie d'un ensemble plus vaste. Les gouvernements coloniaux dotèrent leurs territoires d'institutions destinées à connaître, comprendre et surtout quadriller les espaces et les hommes qui persistaient à leur échapper.
Ces outils intellectuels et matériels - cartes ethniques, routes, villages regroupés, asiles, camps de travail - enfermèrent peu à peu l'Afrique dans une nouvelle forme d'espace politique, dont les paysages actuels sont les héritiers directs. Ce basculement séculaire d'une Afrique ouverte à une Afrique fermée contient de précieuses leçons sur l'efficacité des modèles de gouvernement occidentaux à envahir d'autres aires culturelles, sur la capacité des hommes ordinaires à refuser ou à manipuler les systèmes imposés de l'extérieur, ainsi que sur le destin de l'autorité en Afrique, et de ses Etats.
Cet ouvrage présente pour la première fois l'histoire sociale, culturelle et politique des arsenaux répressifs apparus en Afrique, depuis la capture des esclaves au XIXe siècle jusqu'aux prisons du génocide rwandais, en passant par les asiles d'aliénés coloniaux, les camps de réfugiés, et les réponses des prisonniers à leurs bourreaux.
-
Pression démographique et changement social au Kenya
Wip
- Karthala
- Hommes Et Societes ; Histoire Geographie
- 1 Avril 2009
- 9782811101787
Ce travail permet de distinguer les changements progressifs liés à l'évolution du contexte économique régional et national, des effets de conflits plus radicaux et plus brutaux. La relation entre densités de population élevées et violence est démystifiée par une compréhension globale des enjeux économiques et politiques locaux. La démarche repose entre autres sur une enquête biographique conduite au sud-ouest du Kenya, à la limite du district de Gucha dans la région de Magenche.
La pression démographique conduit la population dans deux directions principales : des systèmes migratoires complexes et le développement local. Ce travail montre à quel point l'économie peut être perturbée par les conflits intercommunautaires, mais il montre aussi que la densification de la population peut être le moteur de pratiques économiques nouvelles, particulièrement dans le secteur informel, qui viennent s'ajouter au dynamisme agricole mieux documenté.
-
Une guerre contre les civils ; réflexions sur les pratiques humanitaires au Congo Brazzaville (1998-2000)
Pierre Salignon, Marc Le pape
- Karthala
- Tropiques
- 1 Novembre 2003
- 9782845862067
Face aux violences de guerre, comment agit, aujourd'hui, une organisation de secours médical ? Ce livre restitue une expérience, décrit et analyse les caractéristiques d'une intervention, celle conduite par Médecins Sans Frontières au Congo Brazzaville en 1998-2000.
Les cruautés et humiliations contre des civils y furent massives : expulsions, déplacements forcés, pillages, brutalités, tueries, exécutions sommaires, viols. Comment, dans ces conditions, améliorer les secours, leur répartition, comment éviter qu'ils ne soient refusés à certains, en raison de routines humanitaires, d'incompréhensions, d'engagements émotionnels ?
Des intervenants, des témoins, des observateurs mettent en lumière le quotidien de cette mission humanitaire et les conséquences de la guerre.
Leurs récits et enquêtes sont associés à une réflexion sur les secours, sur les choix qui affaiblissent ou améliorent leur qualité.