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Grasset
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Après Le droit d'emmerder Dieu, éloge du droit au blasphème, Richard Malka revient sur l'origine profonde d'une guerre millénaire au sein de l'Islam : la controverse brûlante sur la nature du Coran.
Plus qu'une plaidoirie, ces pages mûries pendant des années questionnent ce qu'il est advenu de l'Islam entre le VIIème et le XIème siècle, déchiré entre raison et soumission.
Les radicaux ont gagné, effectuant un tri dans le Coran et les paroles du Prophète, oppressant leurs ennemis - au premier rang desquels les musulmans modérés, les musiciens, artistes, philosophes, libres penseurs, les femmes et minorités sexuelles.
Plonger avec passion dans cette cassure au sein d'une religion n'est pas être « islamophobe », c'est regarder l'histoire en face.
Traité sur l'intolérance est une méditation puissante, un appel aux islamologues du savoir et de la nuance - pour qu'enfin chacun sache, comprenne, échange, s'exprime. -
Autocratie(s) : Quand les dictateurs s'associent pour diriger le monde
Anne Applebaum
- Grasset
- Essais Grasset
- 15 Janvier 2025
- 9782246834113
« Si Trump parvient à utiliser les cours fédérales et les forces de l'ordre contre ses ennemis, de pair avec une campagne massive de trolling, le mélange des mondes autocratique et démocratique sera complet. » A.A.
Les autocraties travaillent désormais ensemble pour assurer surveillance et désinformation afin de détruire la démocratie. Les dirigeants russe, chinois, iranien, vénézuélien, ou nord-coréen savent que le langage de la transparence, de la responsabilité, de la justice et de la liberté séduira toujours une partie de leurs citoyens, et que pour rester au pouvoir, ils doivent saper ces idées.
Autocrati(e)s décrit ce nouveau monde kleptocrate et autoritaire - d'où il vient, pourquoi il dure, comment il fonctionne, de quelle façon l'Occident a involontairement contribué à le consolider -, et la manière dont nous devrions nous organiser pour lui faire face.
« Courageux et clairvoyant. » The Guardian
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Aude de Saint Loup et Pierre-Emmanuel Dauzat -
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« Qui suis-je ? Un homme de déchirures, arraché encore enfant à son Maroc natal, jeté dans la fournaise idéologique, bousculé par la lutte des classes, enfiévré par le rêve révolutionnaire, embrasé par la conquête politique, subjugué par François Mitterrand, trahi, brocardé, méprisé, marginalisé par le Parti socialiste. Qui suis-je ? Un insoumis, le bruit et la fureur, l'espoir d'un peuple qui veut renverser le système et y parviendra. Quoi qu'il en coûte. »
Septembre 2026. À 20h, ce dimanche-là, Jean-Luc Mélenchon doit annoncer s'il est ou non candidat à la présidentielle 2027. Une quatrième et ultime tentative. Réfugié dans sa maison de campagne du Gâtinais, comme sur une scène, il raconte, il se raconte. Sa vie, ses combats, ses blessures. Sa jeunesse. Mitterrand, adulé. Le Parti socialiste, abandonné. Les élites, détestées. Mais aussi la France, le peuple, les idéaux, le désir de révolution, les mots, la justice, la violence.
Moi, Jean-Luc M., c'est l'épopée d'un homme à travers cinquante ans de luttes. C'est l'ascension d'un tribun que n'effraie plus aucune surenchère : haï, adoré, mais un homme comme on en voit peu. C'est aussi la transformation politique d'un militant qui se radicalise. Le gladiateur va disputer son dernier combat...
« Depuis trente ans, j'ai vu Jean-Luc Mélenchon changer de stature, mais aussi de valeurs, je l'ai vu grandir et se perdre, prôner puis pourfendre le socialisme gestionnaire, adorer puis trahir la République laïque. Je l'ai vu passer de la générosité à la férocité, de l'humanisme au fanatisme, du charisme au clanisme... »C.B -
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Comment s'emparer d'un Etat à l'ère de la modernité, et comment le défendre ? Voilà la question à laquelle Malaparte répond dans cet essai publié pour la première fois en 1931. La première édition a été française, chez Grasset, et le livre a été interdit dans toutes les dictatures du moment, pour n'être traduit en Italie qu'en 1948. Selon Malaparte, le temps des révolutions populaires est terminé. Nul besoin désormais de mobiliser un peuple afin de conquérir le pouvoir. Pour renverser un régime, il suffit d'une organisation technique et tactique, d'un nombre restreint d'individus capables de paralyser, pendant quelques heures, les administrations. Il illustre cette thèse en analysant le coup d'Etat bolchevique de 1917, la victoire du Polonais Pilsudski contre les Soviétiques en 1920, le putsch manqué de Kapp la même année à Berlin, et consacre un chapitre au 18 Brumaire de Bonaparte.
Loin d'être un traité sec et analytique, ce livre donne l'occasion à Malaparte de déployer son génie du portrait. Et voici un homme politique allemand qui n'exerce pas encore le pouvoir au moment où est publié le livre : hystérique, jaloux, peureux, tous traits de caractère qui ne pourront le mener qu'à une férocité impitoyable et sans limite. Ce politicien, c'est Hitler, et la description est prophétique.
Théorie impeccable, art du portrait et pénétration psychologique font de ce livre un classique. Et ce n'est pas parce que les réseaux sociaux sont arriver qu'il s'agit moins, à un moment donné, de prendre d'assaut un bâtiment symbolique du pouvoir... Tous ceux qui se rappellent le 6 janvier 2021 à Washington le savent.
Traduit de l'italien par Juliette Bertrand. -
« Le Royaume-Uni des années 1980. Les années Thatcher. Elles sortent toutes de là, les voix qui courent dans ce livre, elles plongent au creux de plaies toujours béantes, tissent un récit social, la chronique d'un pays, mais plus que cela, elles laissent voir le commencement de l'époque dans laquelle nous vivons et dont nous ne savons plus comment sortir.
C'est l'histoire d'un spasme idéologique, doublé d'une poussée technologique qui a bouleversé les vies. Ici s'achève ce que l'Occident avait tenté de créer pour panser les plaies de deux guerres mondiales. Ici commence aujourd'hui : les SOS des hôpitaux. La police devenu force paramilitaire. L'information tombée aux mains de magnats multimilliardaires. La suspicion sur la dépense publique quand l'individu est poussé à s'endetter jusqu'à rendre gorge. La stigmatisation de populations entières devenues ennemis de l'intérieur.
Londres. Birmingham. Sheffield, Barnsley. Liverpool. Belfast. Ancien ministre. Leader d'opposition. Conseiller politique. Journaliste. Ecrivain. Mineur. Activistes irlandais. Voici des paroles souvent brutes qui s'enchâssent, s'opposent et se croisent. Comment ne pas entendre ces quelques mots simples venus aux lèvres de l'ancien mineur Chris Kitchen comme de l'écrivain David Lodge : une société moins humaine était en gestation ?
Comment ne pas constater que le capitalisme qui prétendait alors incarner le monde libre face au bloc soviétique en plein délitement, est aujourd'hui en train de tuer la démocratie ?
Quand la mémoire prend forme, il est peut-être trop tard, mais il est toujours temps de comprendre. »J.P. -
Histoires diplomatiques : leçons d'hier pour le monde d'aujourd'hui
Gérard Araud
- Grasset
- Document Grasset
- 7 Septembre 2022
- 9782246827382
L'invasion de l'Ukraine par la Russie a bouleversé les Européens qui assistent médusés au retour de la guerre interétatique sur leur continent. En effet, depuis 1945, les Européens de l'ouest sont sortis de l'Histoire grâce aux Etats-Unis. Poutine, qui se comporte comme les Etats l'ont fait pendant des siècles, leur prouve qu'ils doivent aujourd'hui se réhabituer à vivre une tragédie et non un drame bourgeois. Le ''moment occidental'' arrive à son terme, et l'on voit apparaître un monde de grandes puissances qui ont à définir un équilibre fondé sur les rapports de force, similaire à celui que connaissait l'Europe jusqu'en 1914. Or, les Etats appelés à coexister aujourd'hui n'ont ni langage ni tradition ni vision du monde en commun... Tout est donc à réinventer.
Gérard Araud propose ici de nourrir le réarmement intellectuel de l'opinion publique française à partir d'exemples tirés de son histoire pour mettre en lumière toute la gamme des obstacles inhérents aux relations internationales. Il nous livre un véritable manuel de diplomatie avec, à chaque fois, un rappel historique des faits, mais aussi l'explication des choix diplomatiques et leurs conséquences.
Ce livre, audacieux dans sa forme, dresse des parallèles entre histoire et actualité :
La guerre de succession d'Espagne et le conflit israélo-palestinien lui permettent d'interroger la meilleure manière de terminer une guerre.
La paix d'Amiens de 1803 et le Brexit illustrent l'art de conclure des traités.
Le Congrès de Vienne éclaire la distinction entre politique étrangère et diplomatie.
La dépêche d'Ems de 1870 interroge la pression des opinions publiques indignées à l'heure des réseaux sociaux.
L'Entente cordiale évoque l'idée d'équilibre des puissances incarnée aujourd'hui par les Etats-Unis.
La Première Guerre mondiale montre comment les alliances comme l'OTAN peuvent dévier de leurs causes initiales.
Le Traité de Versailles permet de comprendre que la « question allemande » est aussi une « question française ».
Le désastre de mai 1940 se pose comme matrice de la relation de la France aux Etats-Unis.
L'expédition de Suez de 1956, leçon sur la militarisation d'une politique étrangère, informe l'engagement de la France au Mali.
Enfin, le refus français l'invasion de l'Irak en 2003 démontre que la stature d'un pays ne se résume pas à son PIB ou sa force de frappe.
Cet essai brillant, manifeste du réalisme en politique étrangère, se dévore comme un livre d'histoire. -
Le communisme est un cas unique dans l'histoire.
Aucune doctrine n'a connu un engouement de cette ampleur si rapidement, aucune n'a conquis autant de pays en si peu de temps, aucune n'a provoqué de tels dégâts humains, aucune n'a réussi à conserver pareille force d'attraction en dépit de son échec, aucune ne laisse à ce point de regrets.
Pourtant, hors de l'apologie ou du rejet dont les régimes communistes ont pu être l'objet, au-delà de la sanctification de l'idéologie ou de sa condamnation, ce phénomène exceptionnel continue d'échapper pour l'essentiel à une réflexion de fond.
D'ou vient le communisme, de quel processus historique est-il l'aboutissement, à quoi correspond son apparition dans l'évolution des sociétés humaines, pourquoi a-t-il tant séduit, qu'est-ce qui explique sa faillite, pour quelles raisons son deuil est-il si difficile à porter, sa fin est-elle définitive, peut-il muter et si oui de quelles manières ?
Ce livre répond à ces questions.
Penser le communisme de nos jours, c'est sonder les aspirations humaines les plus profondes, c'est en révéler les cicatrices laissées, c'est en estimer l'évolution possible. -
Le président est-il devenu fou ? le diplomate, le psychanalyste et le chef de l'Etat
Patrick Weil
- Grasset
- Essais Grasset
- 16 Mars 2022
- 9782246858119
Quand Le président T.W. Wilson : portrait psychologique, paraît en 1966, co-signé par le Viennois Sigmund Freud et William Bullitt, un diplomate originaire de Philadelphie, beaucoup crient au faux et mettent en doute la participation du père de la psychanalyse à ce livre entièrement consacré à un chef d'État américain. L'ouvrage fait scandale. La polémique enfle puis s'éteint sans que la vérité sur ses auteurs ait été démontrée. Le livre imprimé n'était en fait que l'ombre du manuscrit achevé en 1932. Le texte avait subi de nombreuses amputations et corrections - plus de trois cents - opérées par Bullitt sans l'aval de Freud, décédé depuis presque trente ans. Une fois le diplomate américain disparu à son tour, on crut le manuscrit princeps perdu. Patrick Weil l'a retrouvé.
Pour comprendre comment cette oeuvre a été conçue, y mesurer l'apport du père de la psychanalyse et saisir pourquoi elle a été censurée par son co-auteur, il nous faut plonger dans la vie de William Bullitt et le suivre, pas à pas, à travers les méandres de sa carrière diplomatique. D'abord proche conseiller de T. W. Wilson lors de la négociation du traité de Versailles qui devait, selon les voeux même du président américain, mettre fin à toutes les guerres et poser les fondements d'une paix mondiale via la SDN (La société des nations), Bullitt démissionne quand il découvre que le Président s'apprête à signer un traité qui dénature ses promesses, puis témoigne à charge contre lui devant le Sénat et l'opinion publique mondiale en septembre 1919. Quelques mois plus tard, à la grande surprise de Bullitt, Wilson sabote volontairement la ratification du traité... Comment un chef d'Etat peut-il détruire ce pour quoi il s'est battu ? Wilson, victime héroïque des revendications outrancières d'isolationnistes républicains comme l'Histoire l'a retenu ? La cause de son ahurissant retournement est-elle à plutôt à chercher dans la tête même du Président, son inconscient, ses mécanismes psychiques ? Le Président était-il devenu fou ? Bullitt en discute avec Freud, auprès duquel il suit une psychanalyse. C'est à Vienne, en 1930, que naît leur projet d'écrire ensemble un portrait psychologique du président américain.
Grâce à Bullitt et Freud, on découvre une autre réalité du Traité de Versailles, un nouveau récit de la période 1936-1940 qui précède l'effondrement de la France. Car quatorze ans après sa fracassante démission de 1919, Bullitt est devenu l'un des grands diplomates de Roosevelt, premier ambassadeur américain en URSS, puis à Paris entre 1936 à 1940. A travers ce témoin privilégié de l'Histoire, on découvre les grands événements internationaux du XXe siècle en compagnie des géants de l'époque : Lénine, Staline, Roosevelt, Herbert Hoover, de Gaulle, Churchill, Tchang Kaï-chek, Léon Blum, Daladier, Jean Monnet et bien sûr Wilson. Et l'on déchire enfin le rideau qui nous obscurcit la vue sur un passé souvent mythifié et mystifié. Quatre-vingt-dix ans après l'achèvement de leur livre commun, l'appel de Bullitt et Freud à reconnaître chez nos dirigeants les symptômes d'une personnalité pathologique avant qu'ils ne nous mènent à des catastrophes résonne de toute sa force. -
Démocraties en déclin : Réflexions sur la tentation autoritaire
Anne Applebaum
- Grasset
- 12 Mai 2021
- 9782246855125
L'historienne américaine Anne Applebaum n'est pas la seule à faire le constat alarmant que nos démocraties sont en danger. Mais son expérience - les années qu'elle a passées en Pologne après avoir travaillé à Londres - donne à son regard une acuité que peu d'observateurs possèdent. Son livre nous propose un voyage en Pologne, en Hongrie, au Royaume-Uni puis aux Etats-Unis qui nous conduit de l'intérieur de la droite modérée vers cette nouvelle droite flirtant avec l'illibéralisme et la tentation autoritaire. Son analyse est précise et s'appuie sur une connaissance approfondie des politiques mises en place par Droit et Justice en Pologne ou par le gouvernement Orban en Hongrie, en décrivant notamment les purges dans les administrations, institutions culturelles et médias. Applebaum examine ensuite les raisons qui ont poussé des hommes comme Boris Johnson à soutenir l'idée du Brexit et comment le mensonge assumé est devenu une arme politique d'une efficacité redoutable. L'hypocrisie, le cynisme, la soif de pouvoir d'une droite prête à tout prend des formes légèrement différentes dans ces pays, mais la tentation de gouverner de manière autoritaire est la même partout, et le trumpisme en fut l'illustration la plus spectaculaire pour Anne Applebaum. Son livre est un cri d'alarme à la fois rigoureusement argumenté et infiniment personnel.
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La nation inachevée : la jeunesse face à l'école et la police
Sebastian Roché
- Grasset
- Essais Grasset
- 19 Janvier 2022
- 9782246819707
La démocratie est en crise, le pays se fissure et notre boussole politique s'est démagnétisée. Le diagnostic ne trompe pas : le débat public se crispe sur l'identité nationale, les valeurs républicaines et la laïcité tandis que la participation électorale décline... Tout indique que le processus de fabrication de la nation et des citoyens libres semble bloqué. Les causes désignées par les chaînes d'information en continu, qui abreuvent des pans entiers de la société ? la tyrannie des minorités ethniques ou religieuses, et la perte de l'autorité de l'Etat. Les solutions proposées par les mêmes ? Une école Troisième République où les maîtres inspirent le respect et une police renforcée, plus nombreuse et plus agressive dans les zones pauvres. Au-delà de l'emballement médiatique autour des faits-divers et de leur utilisation par des responsables politiques, quelle est la pertinence de ce diagnostic ?
Dans cet essai charpenté et incisif, fruit d'une enquête scientifique et de travaux de recherche menés depuis dix ans, Sebastian Roché dessine un paysage et une réalité sociale bien plus complexes qu'on ne l'entend d'ordinaire. Oui, la question de l'identité collective et de la culture civique ont toute leur légitimité dans le débat - elles sont au fondement du fonctionnement des Etat-Nations- mais il ne faut pas oublier que la fabrique de la démocratie repose pour une large part sur la socialisation des enfants et l'éducation. Oui, les croyances dans les principes civiques et l'identité collectives sont bien affectées par les phénomènes migratoires et les pressions religieuses. Mais, loin de faciliter la cohésion sociale, les fonctionnements actuels de l'Ecole et de la Police creusent le sentiment de rejet et amplifient le malaise. L'instruction publique n'est pas la matrice des valeurs collectives, elle ne convainc que les gagnants de la compétition scolaire, laissant les perdants sur le bord de la route. Et la police, de son côté, par ses pratiques douteuses, comme les contrôles d'identité discriminatoires, et son impossible réforme face à un pouvoir faible, freine l'intégration des enfants des zones pauvres et des minorités ethniques...
Au terme de ce constat en clair-obscur apparaît une question qui vient ébranler le fondement de nos institutions : Et si l'Etat tel que nous le connaissons était le poison et non l'antidote à la crise que nous traversons ? -
Depuis le traumatisme de janvier 2015, la République n'a cessé d'être invoquée et convoquée, notamment lors des immenses manifestations du 11 janvier. Fondement de notre société, socle de la citoyenneté et rempart de notre laïcité, elle fut aussi décriée. A force de ne pas tenir ses promesses, il lui fut reproché de favoriser l'entre-soi, le communautarisme, voire l'apartheid social. Après la Concorde... vint le temps de la discorde. C'est alors que la volonté de questionner Patrick Weil apparut comme une évidence. Historien de l'immigration et de la nationalité, directeur de Recherche au CNRS, professeur invité à l'Université de Yale et à l'école d'économie de Paris, il est un des rares intellectuels à pouvoir intervenir dans le débat public sur des sujets aussi brûlants que l'intégration, les migrations, la religion, le racisme, l'antisémitisme. Sans langue de bois, sans éviter les sujets qui fâchent, comme l'islam ou l'identité nationale, les frontières ou l'héritage colonial, il se nourrit de véritables recherches empiriques et d'une longue pratique des politiques publiques, à la différence de tant de ceux qui occupent la scène médiatique. Il donne ici du sens à la République, à savoir une direction et une orientation. Son récit savant et vivant d'une histoire partagée par tous les Français, quelque soit leur origine, ranime les valeurs républicaines. Contre les prophètes de la division, il nous donne les raisons d'espérer en un avenir commun.
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L'opium des élites : comment on a défait la France sans faire l'Europe
Aquilino Morelle
- Grasset
- Essais Grasset
- 22 Septembre 2021
- 9782246815280
Raymond Aron avait analysé en son temps l'emprise du communisme sur les esprits dans L'opium des intellectuels.
Et si l'opium des élites était aujourd'hui l'européisme ?
On nous endort tous les cinq ans en nous promettant des lendemains qui chantent, alors que les vrais choix politiques ont été opérés il y a plus de trente ans. Et n'ont jamais été expliqués aux Français, auxquels on a au contraire raconté des fables lénifiantes.
« La gauche devrait-elle opter pour l'Europe contre le socialisme, ou pour le socialisme contre l'Europe ? » s'interrogeait François Mitterrand dans une longue tribune publiée dans Le Monde en 1968. Eh bien, c'est précisément François Mitterrand une fois Président qui, avec le tournant de mars 1983 puis l'Acte Unique européen de 1986, a fait prendre à la France puis à l'Europe entière le chemin du fédéralisme. De sorte que loin d'être un bouclier contre la dérégulation, comme il nous a été répété à l'envi, l'Europe fut la matrice, puis le vecteur de la mondialisation libérale.
Mieux (ou pire) : ce sont les Français qui ont été les chevilles ouvrières du néo-capitalisme financier, les anglo-saxons ne faisant que s'engouffrer dans la brèche que nous avons nous-mêmes ouverte, avec Fabius et Beregovoy au pouvoir en France, Delors et Lamy à la tête de la commission européenne, Chavranski à l'OCDE, Trichet à la Banque centrale européenne (BCE), Camdessus au FMI et Lamy à l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce).
La civilisation européenne était supposée reposer sur l'État, plus l'État-Nation, plus l'État de droit, plus l'État-Providence. Or, l'État perd son pouvoir, l'État-Nation est voué aux gémonies au profit d'un fédéralisme hors-sol qui s'apparente à une religion politique, et l'État-Providence fut sacrifié, jusqu'au « quoi qu'il en coûte » de Macron, sur l'autel de la rigueur Maastrichienne.
Cela s'appelle l'abdication d'une démocratie, selon la belle mise en garde de Pierre Mendès France: « L'abdication d'une démocratie: la délégation de tous les pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera en réalité la puissance politique ».
Résultat : aucune majorité présidentielle ou parlementaire n'a été reconduite en France depuis 1983, le FN est passé de 0,8% des voix à plus de 25%, le pouvoir régalien parait illégitime ou impuissant, et ce que les élites appellent le « populisme » gronde.
On connait la formule de Georges Bidault (ministre des Affaires étrangères) en 1953: « Faire l'Europe sans défaire la France ». Nous avons défait la France en catimini au nom de l'Europe, sans pour autant parvenir à faire l'Europe démocratique qu'attendent les peuples et pour laquelle plaide l'auteur. Nous avons en somme perdu sur les deux tableaux.
Un sursaut est possible : après une analyse au scalpel de la décomposition française (première partie) et une déconstruction non moins rigoureuse de l'idéologie européenne (deuxième partie), c'est à quoi se consacre la troisième partie de cet ouvrage.
Un essai politique de fond, puisant aux meilleures sources françaises et internationales, puissant et argumenté, qui fera date tant il remet en cause les opinions convenues. -
"« Ainsi vous écrivez un livre sur la France ? » « Oui. » « Ah... et sous quel angle ? Le déclin ? L'avenir ? L'universalité ? Le messianisme ? La cuisine ? Les filles ? » C'est vrai, il faut un angle... Alors, disons que je me pose moi aussi des questions de dettes et de créances. Une manière de dresser un bilan, actif passif, mais surtout de redonner au mot dette tout son sens, celui de faute, de culpabilité. Un livre pour dire : non, Français, vous n'êtes pas coupables, vous ne devez rien ; le chômage, la catastrophe urbaine, le déclin de la langue, ce n'est pas vous ; le racisme, ce n'est pas vous, contrairement à ce qu'on veut vous faire croire. Vous n'êtes pas coupables. Retrouvez ce sourire qui fit l'envie des voyageurs pendant des siècles, au « pays où Dieu est heureux ».
Revenant de Rome, ville où je pourrais définitivement vivre, je me sens plein d'optimisme pour la France et songe qu'un petit rien pourrait redonner à ce Paris si triste, si bruyant et qui fut autrefois si gai, son sourire." B.M. -
La République est un trop beau combat pour que l'on consente à la voir confisquée par un étrange parti qui va de Jean-Pierre Chevènement à Charles Pasqua, en passant par Max Gallo, Régis Debray, Pierre Bourdieu ou Philippe Séguin.
Cat telle est la leçon que ces bons maîtres voudraient nous inculquer : la France, c'est la République jacobine recyclée par l'Empire ; ce modèle serait aujourd'hui le seul rempart contre l'horreur économique du capitalisme mondial : et quiconque - fût-ce par Corse interposée - écornerait l'Etat-Nation un et indivisible nous livrerait à la férocité du marché.
Et si le véritable risque n'était pas là ? Et s'il était moins dans l'autonomie des régions, ou dans le pouvoir nouveau des juges, que dans l'assoupissement nostalgique d'une France rêvée ? Entre le nihilisme moral et la restauration jacobine, entre les chimères de la pensée identitaire et la résurrection d'un néo-bonapartisme, il y a place pour les héritiers d'une tradition girondine, qui entendraient rénover et refonder une République inachevée.
En revisitant la question corse comme miroir et lapsus du modèle français, Jean-Marie Colombani remonte au coeur du malaise politique contemporain et propose une certaine idée de la République - démocrate, plurielle et girondine. -
L'arrogance du présent ; regards sur une décennie 1965-1975
Jean-Claude Milner
- Grasset
- 4 Février 2009
- 9782246738718
« Aujourd'hui, le présent est humilié. Naguère, il fut arrogant. Assez pour convoquer l'Histoire et la Révolution, comme si elles venaient de naître. J'ai pris part à cette arrogance. Je m'appuie encore sur elle pour m'interroger à son propos. Le gauchisme, Mai 68, le maoïsme, qu'en puis-je dire aujourd'hui qui soit à la hauteur de ce que je sais ? Les noms donnent la clé de l'énigme. Des noms imaginaires - ouvrier, Mao, France -, le maoïste que j'ai été passe aux noms réels. Parmi les noms réels, le plus réel d'entre tous s'est fait entendre : le nom juif. Après avoir confronté l'Europe à ses propres penchants, après avoir dessiné la figure du Juif de savoir, j'ai rencontré le Juif de révolution. Grandeurs et vanités, le triptyque est achevé. Qu'on le replie ou le déplie, on y reconnaîtra le lieu des discordes à venir. » J.-C.M.
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« La finalité des polices dans les démocraties ne devrait pas être de faire régner un ordre. L'ordre devrait, en réalité, n'être qu'un moyen. Mais un moyen de quoi ? Les agents ne forment pas une armée face à un adversaire - même si certains responsables aiment à les caricaturer ainsi. La mission éminente des polices est de produire de la certitude et de la confiance en défendant des normes et des valeurs supérieures et, ainsi, de contribuer à la cohésion sociale ».
Toute démocratie a besoin d'une police, et réciproquement la police a besoin que les citoyens la soutiennent, qu'ils la considèrent comme « leur police ». Mais les gouvernements ont peu soutenu la transformation des forces de l'ordre en service tourné vers le public et soucieux de l'égalité de tous les citoyens, en particulier des minorités. Nos grands voisins européens sont bien meilleurs que nous sur ces points. Les conséquences sont lourdes, sur notre sol, au moment où la confiance est particulièrement nécessaire.
D'autres défis sont également devant nous. Le ministère de l'Intérieur confond force et autorité. Or, la façon dont la police agit en banlieues et l'injustice observée dans les contrôles au faciès fragilisent encore l'autorité étatique. A l'heure où la diversité de la population est une réalité que nul ne peut plus ignorer, et où les conflits de valeurs et d'identité entre les différentes communautés (musulmane en premier lieu) sont soulignés, la question religieuse s'invite dans les enjeux de police. La distance prise par certaines communautés face à la collectivité politique nationale et aux valeurs qu'elle doit incarner (liberté, égalité) se traduit par une défiance croissante manifestée face à la police. Sa légitimité, et partant son efficacité, sont affaiblies. Et avec la cohésion de notre pays.
Dans cette enquête unique et inédite, Sebastian Roché analyse « l'expérience de la police » vécue par la population française actuelle et dresse un constat préoccupant. Loin des stéréotypes et des idées toutes faites, il dévoile l'état de la police et de son rapport au peuple dans un pays en colère et en transformation, et propose des solutions pour renverser la spirale négative dans laquelle nous sommes engagés. -
L'ogre des Ardennes ; les derniers secrets de Michel Fourniret
Stéphane Bourgoin
- Grasset
- 7 Novembre 2018
- 9782246818991
Pendant des années, il a agi en toute impunité. Depuis sa première condamnation en 1966, à l'âge de vingt-quatre ans, près de 40 ans de la vie d'un prédateur sexuel qui a su profiter des failles du système judiciaire et du manque de communication entre les différents services de police. A l'une de ses victimes en 2003, Michel Fourniret affirme : « Je suis pire que Dutroux ».
Le 28 mai 2008, Michel Fourniret écope d'une réclusion criminelle à perpétuité incompressible pour sept assassinats, viols et enlèvements. Son épouse et complice Monique Olivier est aussi condamnée à la perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 28 ans.
En novembre 2018, il est jugé pour le meurtre de Farida Hamiche, commis le 12 avril 1988, pour s'emparer du trésor du « Gang des postiches ». Le 16 février 2018, « L'ogre des Ardennes » reconnaît les assassinats de Marie-Angèle Domece et de Joanna Parrish, tuées en 1988 et 1990, pour lesquels il doit passer en jugement en 2019.
Mais le passé criminel de Fourniret recèle encore beaucoup de zones d'ombre, notamment entre 1990 et 2000...
Ce livre-témoignage retrace le terrible parcours du couple Fourniret-Olivier, mais il donne aussi la parole aux victimes et à leurs proches, aux enquêteurs, aux magistrats et avocats parties prenantes dans la traque d'un des pires tueurs en série ayant sévi en France et en Belgique.
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A 25 ans, Waleed Al-Husseini est un homme libre, et cette liberté, il en a payé le prix.
En 2010, il est le premier Palestinien d'origine musulmane incarcéré en Cisjordanie pour avoir rejeté l'Islam. Sur internet, seul espace de liberté, l'adolescent dénonçait les ressorts rétrogrades, violents et misogynes des textes coraniques et la pratique des religieux.
Mais on ne quitte pas l'Islam. L'Autorité palestinienne, qui se déclare pourtant laïque, en fait son ennemi public numéro un et l'arrête pour outrage à la religion. Commence alors un long et douloureux séjour dans les prisons palestiniennes, où il subit des tortures psychologiques et physiques. Il parviendra finalement à en sortir grâce à des soutiens internationaux, et trouvera asile en France.
Témoignage poignant, Blasphémateur ! offre le regard inédit d'un citoyen palestinien sur son propre Etat, paralysé selon lui par les conflits internes, la collusion des pouvoirs, la prégnance du religieux. C'est aussi le plaidoyer enflammé d'un homme déterminé à se battre pour la liberté de penser. Un homme des Lumières. -
La dernière utopie ; menace sur l'universalisme
Caroline Fourest
- Grasset
- 12 Novembre 2009
- 9782246709718
Caroline Fourest s'est fait une spécialité de clarifier et de mettre en lumière les grands débats comme les aime notre époque, mouvante et inquiète. Avec un talent unique, elle créée des concepts, les clarifie, et fournit ainsi une « boîte à outils » intellectuelle pour ceux qui se sentent malmenés ou perdus dans les violentes ruelles de la pensée. Ainsi, dans La tentation obscurantiste, Caroline Fourest ouvrait une voie d'analyse historique sur la gauche française : elle distinguait deux gauches, l'une fondée sur la résistance au nazisme ; l'autre fondée sur la lutte contre le colonialisme. Cette clé d'apparence simple n'a cessé de montrer sa force, et d'être reprise par tous. Depuis bientôt quatre ans, Caroline Fourest travaille sur une question majeure : l'agonie de l'universalisme - notre dernière utopie. Cette belle ambition, gravée dans le marbre de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, est battue en brèche. Pourtant, il n'existe pas de meilleur remède à la crise que connaît le multiculturalisme depuis le 11 septembre 2001, à force de tout tolérer au nom de la culture et du religieux. Cet enjeu dépasse largement l'aspect rhétorique. Il est au coeur de débats qui agitent quotidiennement le monde. Les Nations-Unies, le Canada, les Etats-Unis, l'Afrique du Sud, l'Australie, l'Inde, la Belgique, les Pays-Bas, la France... Dans tous les pays où le respect des minorités et le culte de la diversité progresse, on se déchire pour savoir comment concilier droit à la différence et respect des valeurs communes. Peut-on tout tolérer - l'excision ou l'infanticide - au nom des coutumes ? Faire passer le respect du voile avant l'égalité hommes-femmes ? Accepter des menus séparés dans les cantines ? Des créneaux non-mixtes dans les piscines ? Faut-il retirer les sapins de Noël des places publiques ? Reconnaître des arbitrages basés sur la charia ? Dans ce livre puissant, Caroline Fourest explique le « modèle français », admiré et controversé, le malentendu avec le monde « anglo-saxon ». Elle revient sur la Révolution française, la Constitution américaine, raconte le débat canadien sur les « accommodements raisonnables ». Elle rend clair, enfin, les termes qui nous font perdre la tête : communautaire, communautarisme, multiculturalisme, essentialisme, racisme, islamophobie, musulmanophobie... Et nous livre, à trente ans, le bréviaire courageux sur lequel rebâtir l'envie de faire société.
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Par quel chemin de capitulation en est-on arrivé aux sanglantes journées de Janvier-2015 ? Pour comprendre l'égarement de notre début de siècle, cet essai vigoureux explore plus d'une décennie de « trahison des clercs ». Celle d' intellectuels passés maîtres dans l'art de s'aveugler par incapacité à admettre que le Mal puisse parfois surgir du camp du camp des anciens damnés de la terre- réputé être celui du Bien.
Entre illusions politiquement correctes et tentations politiquement abjectes, nous faisons le lit d'une Europe d'extrême droite.
Bien-pensants et mal-pensants, qui s'imaginent croiser le fer, ne voient-ils pas qu'ils ne cessent de faire monter ensemble les deux plus grands périls de l'époque : le national-populisme d'un côté, l'islamisme de l'autre ?
Deux mondes en crise se retrouvent aux prises sur le Vieux Continent : l'européen, désemparé par son basculement dans la mondialisation et le musulman, hanté par sa grandeur perdue. Là réside l'explosive nouveauté de notre temps.
Si nous ne renouons pas avec la part lumineuse de la culture européenne, c'est un monde de cendres que nous lèguerons à nos enfants. À moins qu'on ne préfère écrire avec Kafka au premier jour de la Grande Guerre : « Cet après-midi : piscine ». Avec un autre sens de la tragédie qui s'annonçait... -
Parce que c'était lui parce ce que c'était moi ; de l'amitié en politique
Marie-laure Delorme
- Grasset
- 2 Octobre 2019
- 9782246818113
L'amitié en politique existe-t-elle ? Nombreux sont ceux qui en doutent. Que reste-t-il du désintéressement et de la permanence au pays des rivalités et des revirements sans frein ? Etudier l'amitié en politique revient à se pencher sur un sentiment pur dans un monde impur. Mais l'amitié, ce lien rare, ce mot galvaudé, possède ses parts d'ombre et la politique ses accès de sincérité. L'amitié n'est ni le compagnonnage, ni la camaraderie, ni la sympathie, ni la fraternité, ni le copinage. C'est en revanche un sentiment totalement tourné vers l'autre, comme devrait l'être la politique. Il semblait logique de passer de l'autre côté de l'image publique et de demander à des hommes et des femmes politiques de livrer leur vision de l'amitié et leur version d'une amitié. Ainsi Edouard Philippe explique pourquoi il tient l'amitié en politique en haute considération. Pierre Moscovici raconte une amitié loyale, une autre trahie, une dernière inexistante. François Hollande revient sur ses liens avec ses premiers ministres. Bruno Le Maire analyse pourquoi l'amitié en politique mène inexorablement à des blessures. Aquilino Morelle compare deux figures tout à fait opposées. Patrick Stefanini se plonge dans une histoire compliquée avec Alain Juppé. Bernard Cazeneuve explique pourquoi il est resté loyal à François Hollande. Sylvain Fort livre une vision sans fard des liens humains en politique et Anne Hommel raconte, pour la première fois, son long cheminement auprès de Dominique Strauss-Kahn et ce qu'il en reste.
Un livre sur l'amitié vire-t-il parfois à un livre sur l'inimitié ? Les amitiés sont des histoires qui comportent ruptures, malentendus, trahisons, réconciliations. Aussi le récit possède-t-il ses fantômes (Dominique Strauss-Kahn), ses figures de référence (François Mitterrand et Lionel Jospin), ses absents (Jérôme Cahuzac). L'amitié achoppe sur deux écueils omniprésents en politique : la hiérarchie et la rivalité. L'amitié entre Sébastien Lecornu et Gérald Darmanin survivra-t-elle à la compétition de leurs ambitions ? L'amitié entre Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux est-elle un exemple de pure loyauté ou un simple lien de subordination ?
Marie-Laure Delorme a choisi la forme du portrait car nos amis sont un reflet de nous-mêmes. Elle a rencontré, pour des témoignages inédits, François Hollande, Edouard Philippe, Brice Hortefeux, Sylvain Fort, Marielle de Sarnez, François Bayrou, Patrick Stefanini, Pierre Moscovici, Bruno Le Maire, Bernard Cazeneuve, Gilles Boyer, Anne Hommel, Sébastien Lecornu, Aquilino Morelle. « J'ai tenté de montrer que nos décisions quant au juste et à l'injuste dépendront de quelle compagnie nous choisissons, de ceux avec qui nous souhaitons passer notre vie », écrit Hannah Arendt. L'amitié est un choix, une élection, une affinité. Nos amitiés sont de chair et non de papier. Elles nous engagent dans le monde. Avec qui voulons-nous vivre ? -
Il y a quelques années à peine, Marie Rousseau fit le choix de vivre cloîtrée, chez les clarisses, ordre contemplatif fondé par sainte Claire et saint François d'Assise. La pauvreté, les durs travaux, les privations, elle les accepte, assumant totalement sa vocation, priant et obéissant à la Règle. Pourtant, malgré les indéniables côtés lumineux de sa nouvelle vie, Marie ne peut en admettre la face d'ombre. Pourquoi ne l'autorise-t-on pas à étudier la théologie ? Pourquoi ces pratiques de mortification comme l'autoflagellation ? Comment se résigner devant l'hypocrisie ou, pis, le manque de charité dont l'abbesse, elle-même, incarne parfois des exemples atterrants ? Marie lutte, tente de discuter, souffre et décide, au terme de deux ans, de revenir à la vie profane. Amour et cruauté, foi et pharisianisme, intelligence et obéissance aveugle, Marie Rousseau nous raconte l'un et l'autre d'un ton mesuré, avec la volonté de comprendre, jamais celle d'accabler.