Slatkine
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Glaciers ; passé - présent du Rhône au Mont-Blanc
Amédée Zryd, Hilaire Dumoulin, Nicolas Crispini
- Slatkine
- 18 Octobre 2010
- 9782832103630
Les Alpes nous semblent éternelles, et nous imaginons avec peine la montagne sans glaciers.
Ils constituent notre paysage géographique et sentimental. Pourtant, le climat terrestre évolue et actuellement nous sommes les témoins et les acteurs de ce changement unique dans l'histoire. En 150 ans, certains glaciers alpins ont perdu près de 40% de leur volume et 50% de leur surface. Le glacier - d'Aletsch mesure aujourd'hui la taille p qu'il avait à l'époque romaine. Du glacier du Rhône au massif du Mont-Blanc, ce livre présente l'évolution de 50 glaciers, en comparant les plus anciennes photographies connues de ces sites célèbres à des prises de vue réalisées de nos jours sous le même angle.
120 comparaisons passé-présent, commentées par un glaciologue, et plus de 230 photographies, gravures et peintures, sont accompagnées de textes historiques et littéraires. Ce voyage dans le temps permet de mieux comprendre notre fascination pour les glaciers.
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Oeuvres complètes Tome 4/1 ; zoologie du voyage du H.M.S. Beagle, première partie : mammifères fossiles
Charles Darwin
- Slatkine
- 29 Novembre 2013
- 9782051026109
Au retour de son célèbre voyage, qui a duré près de cinq ans (27 décembre 1831-2 octobre 1836), à bord du Beagle, Charles Darwin, tout en préparant la publication de son Journal, classe ses spécimens d'animaux vivants naturalisés ainsi que ses échantillons fossiles, et en confie l'identification et la description savante à plusieurs spécialistes : les Mammifères actuels sont attribués à George Robert Waterhouse, les Oiseaux à John Gould, les Poissons à Leonard Jenyns, les Reptiles à Thomas Bell.
C'est à Richard Owen (1804-1892) qu'incombe la charge délicate d'expertiser les vestiges fossiles des grands Mammifères, pour la plupart argentins, dont Darwin a exhumé les fragments durant son exploration des côtes de l'Amérique du Sud. Les dix-neuf fascicules qui composent la Zoologie du voyage du H.M.S. Beagle paraîtront de février 1838 à octobre 1843.
Or Darwin est intimement convaincu, depuis le début du printemps de 1837, que les espèces ne sont pas fixes, et entame à partir du mois de juillet de cette même année une recherche secrète visant à le démontrer. Aucun de ses collaborateurs d'alors ne saura qu'il contribue à sa manière à cette démonstration, et Owen moins que tout autre, qui combattra à partir de 1860, avec une âpreté jalouse et parfois sournoise, la théorie exposée dans L'Origine des espèces.
Dans sa préface, Patrick Tort montre comment, dès les premiers résultats publiés de cette entreprise, et en dépit du respect imposé des convictions académiques, la paléontologie commence à servir de champ d'illustration dans la recherche des « preuves du transformisme ».
Précédé de "L'ordre des successions" de Patrick Tort.
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Oeuvres complètes Tome 23-24 ; la filiation de l'homme et la sélection liée au sexe
Charles Darwin
- Slatkine
- 28 Septembre 2012
- 9782051024518
Lorsque, plus de onze ans après la première édition de L'Origine des espèces, Darwin publie en 1871 La Filiation de l'Homme (The Descent of Man), il s'acquitte d'une obligation de cohérence contractée dès sa première adhésion à l'idée de l'origine commune des espèces vivantes : couronner l'illustration de la grande vérité transformiste en montrant la nécessité d'inscrire généalogiquement l'Homme au sein de la série animale. Au terme d'une assez longue réserve, Darwin, affrontant une nouvelle fois les mythes de la création et l'univers dogmatique des croyances, expose alors une version strictement naturaliste de l'origine de l'Homme et de son devenir. Au-delà, il s'agit pour lui d'expliquer, par la seule dynamique d'avantages sélectionnés et transmis, l'accession de l'Homme à sa position d'éminence évolutive, représentée par l'état de " civilisation ", lequel manifestement contrarie en son sein le mouvement d'élimination des moins aptes impliqué dans la sélection naturelle, pour y substituer des institutions protectrices, une éducation altruiste et une morale de la bienveillance, du secours et de la sympathie.
Une telle explication ne pouvait s'effectuer sans une théorie des instincts. Si la notion du développement sélectionné des instincts sociaux, combinée à celle de l'accroissement des capacités rationnelles, sert à désigner globalement ce à travers quoi l'humanité élabore la civilisation, c'est dans l'analyse fine des instincts procréatifs et parentaux, ainsi que des sentiments affectifs et des comportements qui leur sont associés, que Darwin découvre l'opération d'une autre sélection, détentrice elle aussi d'un grand rôle évolutif : la sélection sexuelle, qui préside dans le monde animal à la rencontre amoureuse, aux rituels et aux choix nuptiaux ainsi qu'à la transmission des caractères sexuels secondaires, et qui complète l'action de la sélection naturelle tout en paraissant parfois lui faire obstacle.
Il ressort de ce livre essentiel que l'anthropologie de Darwin, fruit du strict continuisme évolutif qui l'attache à la zoologie, établit, au lieu d'une recommandation d'élimination que beaucoup ont cru, de ce fait, y être incluse, l'indispensable socle naturaliste d'une généalogie réelle de la morale, et fonde la civilisation sur le renversement progressif et le dépérissement de l'ancienne loi sélective : à travers le développement des instincts sociaux et des capacités rationnelles, la sélection naturelle sélectionne la civilisation, qui s'oppose à la sélection naturelle. Telle est l'inépuisable nouveauté de ce que Patrick Tort nomme, dans sa préface, l'effet réversif de l'évolution.
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L'eau sans frontière ; quarante ans d'une gestion partagée dela nappe d'eau souterraine du Genevois
Gabriel de Los cobos
- Slatkine
- 20 Octobre 2012
- 9782832105269
Le lac Léman et la nappe d'eau souterraine du Genevois alimentent en eau potable près de 700000 habitants de la région franco-genevoise. Commune au canton de Genève (Suisse) et au département de la Haute-Savoie (France), la nappe souterraine est exploitée à l'échelle transfrontalière grâce à dix puits de captage situés en Suisse et cinq en France. Dans les années 1960 et 1970, le niveau de la nappe s'était abaissé de manière considérable en raison des pompages importants et non coordonnés des différentes entités distributrices et bénéficiaires, aussi bien genevoises que haut-savoyardes.
Des puits asséchés ont dû être fermés, et c'est alors que les premières réflexions techniques ont été engagées de part et d'autre de la frontière pour chercher des solutions afin de limiter la surexploitation de la nappe du Genevois. Soucieux de sauver cette ressource partagée, les responsables politiques se sont dès lors prononcés en faveur d'une réalimentation artificielle de la nappe. Cette technique de réalimentation artificielle était encore peu connue et appliquée à l'époque.
Le principe est de remplir la nappe avec de l'eau en surplus plus rapidement que ne le fait la nature, afin de disposer de réserves pendant les périodes d'été lorsque la demande en consommation est la plus forte. Il s'agit en quelque sorte d'utiliser la nappe comme un grand réservoir saisonnier. L'Eau sans frontière retrace l'historique de cette démarche et décrit toutes les étapes que ce projet transfrontalier a dû franchir afin d'être efficace non seulement techniquement, mais également d'un point de vue politique, administratif et juridique.
Aujourd'hui, après trente ans d'une exploitation réussie de la station de réalimentation, le système franco-genevois est considéré par les organisations internationales (AIH, UNESCO) comme un exemple mondial de gestion transfrontalière des ressources en eau souterraine.
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Les plantes dans l'antiquité et au Moyen Age ; histoire, usagers et symbolisme
Charles Joret
- Slatkine Reprints
- 11 Mai 2011
- 9782051022330
Seule la première partie de ce monumental ouvrage a paru : Les plantes dans l'Orient classique. Pour Joret, l'histoire des plantes se trouve, dès les premiers temps, mêlée à celle même du genre humain : on les rencontre dans les mythes les plus anciens : elles figurent dans les traditions religieuses et profanes des nations les plus diverses. Les arts leur ont emprunté les motifs de décoration les plus gracieux, la poésie, les fictions les plus ingénieuses et les plus belles comparaisons. En un mot, elles ont leur place marquée dans l'histoire de la civilisation des différents peuples. En outre, et à toutes les époques, les plantes ont été entre les divers pays l'objet d'échanges continuels ; par là, leur histoire est liée étroitement à celle du commerce international. Charles Joret ne se propose pas, dans cet ouvrage, d'étudier les caractères ou d'exposer la nomenclature des plantes : il retrace l'histoire agricole, industrielle et poétique, artistique et pharmacologique des espèces végétales connues des différentes nations de l'antiquité classique. Le premier volume est consacré à l'Égypte, la Chaldée, l'Assyrie, la Judée et la Phénicie : les plantes chez les Égyptiens, la flore pharaonique, les plantes dans l'art et dans la poésie des Égyptiens, les plantes dans les légendes divines, les aromates et leurs usages. - Les plantes chez les sémites : la flore de l'Asie mineure, de la Syrie, de la Mésopotamie, de l'Arabie. Les plantes dans l'art et dans la poésie des Sémites : chez les Chaldéens, les Hébreux. Les plantes dans les mythes des Sémites, dans la pharmacopée et la droguerie des Sémites.
Le second volume est consacré à l'Iran et à l'Inde : Les plantes chez les Iraniens et chez les Hindous. La flore et les habitants de l'Inde ancienne, les plantes dans l'alimentation et dans l'industrie des Hindous, les plantes de l'art, les plantes dans les descriptions poétiques, dans les légendes religieuses et dans le culte, dans la magie et la médecine.
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Mais je suis là, je suis bien là, dans le val d'Hérens, au coeur des Alpes valaisannes.
La semaine dernière j'étais dans la Gruyère ; c'étaient les Alpes fribourgeoises. La semaine prochaine j'ai projet de parcourir le Lötschental, une autre partie du Valais. Mais maintenant je suis devant ce paysage éblouissant, ce glacier-ci, ces précipices, ces champs de neige et non d'autres. Je suis là pour herboriser comme le faisait le grand-père de ma grand mère, et son père déjà peut-être en 1796, et qui sait ? son propre grand-père en 1723.
Je suis en l'an 2003. Plus de deux siècles ont passé, deux siècles de tumultes et de mensonges mais je suis là, séché, reposé. Je baisse les yeux ; je regarde juste en face de moi à la hauteur de mes genoux et je e concentre sur une gentiane de Koch qui ouvre ses corolles bleues à la lumière du soleil.
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Ces dinosaures dont la science ne veut pas. des silex d'une civilisation perdue
Henri Coupon
- Slatkine
- 11 Janvier 2007
- 9782051016278
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Oeuvres complètes Tome 4/2 ; zoologie du voyage du H.M.S. Beagle, deuxième partie : mammifères
Charles Darwin
- Slatkine
- 1 Octobre 2014
- 9782051026840
Au retour de son célèbre voyage, qui a duré près de cinq ans (27 décembre 1831 - 2 octobre 1836), à bord du Beagle, Charles Darwin, tout en préparant la publication de son Journal, classe ses spécimens d'animaux vivants naturalisés ainsi que ses échantillons fossiles, et en confie l'identification et la description savante à plusieurs spécialistes : les Mammifères fossiles sont attribués à Richard Owen, les Oiseaux à John Gould, les Poissons à Leonard Jenyns, les Reptiles à Thomas Bell.
C'est à un jeune naturaliste, George Robert Waterhouse (1810-1888), que Darwin, son aîné d'un an, propose d'expertiser, outre certains insectes, les spécimens de Mammifères - chauves-souris, canidés, félidés, un dauphin et un grand nombre de rongeurs - qu'il a rapportés, conservés avec plus ou moins de bonheur, de ses explorations. Les dix-neuf fascicules qui composent la Zoologie du voyage du H.M.S. Beagle paraîtront de février 1838 à octobre 1843.
Or Darwin est intimement convaincu, depuis le début du printemps de 1837, que les espèces ne sont pas fixes, et entame à partir du mois de juillet de cette même année une recherche secrète visant à le démontrer. Aucun de ses collaborateurs d'alors ne saura qu'il contribue à sa manière à cette démonstration, et Waterhouse, pour sa part, ne s'est pas encore affranchi de la sphère d'influence de la théologie naturelle qui gouverne à l'époque, avec une autorité sans cesse réaffirmée malgré ses adaptations nécessaires, l'histoire et la classification des organismes en Angleterre.
Dans sa préface, "L'ordre des coexistences", Patrick Tort montre comment Darwin, au fil de cette longue publication, et en dépit du respect imposé des convictions académiques, réagit déjà vigoureusement contre les systèmes classificatoires fixistes, tout en examinant avec un intérêt presque diagnostique les tentatives de réforme qu'illustrait alors, entre autres, le système « quinaire » de Macleay.
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Pas de doute! Ce livre s'adresse aux sceptiques, à celles et ceux qui hésitent. Comment, qui croire? Agir pour s'assurer de la pérennité des facteurs environnementaux indispensables à la vie n'est pas absurde, même si individuellement nous n'en ressentons pas l'urgence absolue. Nous sommes anesthésiés; on ne se rend plus compte que nous vivons dans un monde fini dont les ressources sont limitées. Croire qu'il y aura indéfiniment tout ce dont nous pensons avoir besoin, quelle naïveté ! Chaque jour, nous voyons dans le détail les conséquences dramatiques de la dégradation de l'environnement, de la diminution de la biodiversité et des pollutions criminelles «justifiées» par des motifs financiers; cessons de penser qu'à titre individuel nous ne pouvons rien faire puisque les autres ne font rien. Engageons-nous! Notre responsabilité nous impose d'agir, selon nos moyens, en commençant par l'endroit où l'on vit sans se préoccuper de ce que les autres ne font pas. Agissons parce que nous sommes convaincus. Utilisons le meilleur de la technologie, évitons de gaspiller ; ce que nous jetons a été produit avec des ressources et de l'énergie majoritairement non renouvelables. Partout, nous voyons l'impérative nécessité de ne pas ignorer ce que les autres subissent au nom du modernisme, d'un pseudo-progrès dont personne n'a encore réussis à nous donner la définition. La protection de l'environnement avec l'aide d'une «économie responsable » représente la meilleure alliance pour assurer à l'Homme un avenir de qualité. Engageons-nous, agissons dès maintenant. Pas de fatalité. Qui ose encore se dire: après-moi le déluge, que les jeunes se débrouillent. si leurs conditions vitales ne sont plus assurées ?
Jean-François BOUVIER est né à Genève en 1955. Technicien en mécanique et universitaire (SES), il travaille pour SERBECO SA, leader en Suisse dans le domaine de l'environnement (recyclage et fournitures d'énergies renouvelables), dont il est membre de la Direction. A Genève, il a siégé à la Commission consultative de l'Energie (2010-2014) et à la Commission Consultative de la Diversité biologique (2010-2018). Il est membre du comité de l'AZI (Association des Entreprises des communes de Vernier-Meyrin-Satigny), préside la commission Energie et Environnement du Parti libéral-radical du canton de Genève. Il réfute l'idée qui voudrait que la valeur des biens et services soit trop élevés et devrait tendre vers zéro. En 2014, il s'est rendu au Bouthan pour étudier le Bonheur National Brut (GNH) opposé au PIB.
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Oeuvres complètes Tome 5 ; zoologie du voyage du H.M.S. Beagle, troisième partie : oiseaux
Charles Darwin
- Slatkine
- 27 Août 2015
- 9782051027502
Au retour de son célèbre voyage, qui a duré près de cinq ans (27 décembre 1831-2 octobre 1836), à bord du Beagle, Charles Darwin, tout en préparant la publication de son Journal, classe ses spécimens d'animaux vivants naturalisés ainsi que ses échantillons fossiles, et en confie l'identification et la description savante à plusieurs spécialistes : les Mammifères fossiles sont attribués à Richard Owen, les Mammifères actuels à George Robert Waterhouse, les Poissons à Leonard Jenyns, les Reptiles à Thomas Bell.
C'est au déjà célèbre ornithologue et taxidermiste John Gould (1804-1881) que Darwin s'en remet pour l'examen de ses nombreux spécimens d'Oiseaux, parmi lesquels figurent les Oiseaux Moqueurs et les fameux « Pinsons » des îles Galápagos. Les dix-neuf fascicules qui composent la Zoologie du voyage du H.M.S. Beagle paraîtront de février 1838 à octobre 1843.
Or Darwin est intimement convaincu, depuis le début du printemps de 1837, que les espèces ne sont pas fixes, et entame à partir du mois de juillet de cette même année une recherche secrète visant à le démontrer. Aucun de ses collaborateurs d'alors ne saura qu'il contribue à sa manière à cette démonstration, et Gould, pour sa part, se tenant à l'abri d'une prudente orthodoxie, se soucie peu d'interpréter les proximités manifestes qu'il observe entre différentes espèces comme les indices d'une transformation progressive.
C'est pourtant, principalement, son expertise qui précipite en mars 1837 la « conversion » de Darwin au transformisme. Dans sa préface, Patrick Tort montre comment Darwin, silencieusement, met alors en place, un an et demi avant sa grande intuition du mécanisme sélectif, et à partir du « modèle » zoogéographique des Galápagos, un scénario transformiste combinant migration et adaptation qui se substitue aux créations indépendantes postulées par la théologie dogmatique.
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Oeuvres complètes Tome 6/1 ; zoologie du voyage du H.M.S. Beagle, quatrième partie : poissons
Charles Darwin
- Slatkine
- 9 Décembre 2018
- 9782051028356
Au retour de son célèbre voyage, qui a duré près de cinq ans (27 décembre 1831-2 octobre 1836), à bord du Beagle, Charles Darwin, tout en préparant la publication de son Journal, classe ses spécimens d'animaux vivants naturalisés ainsi que ses échantillons fossiles, et en confie l'identification et la description savante à plusieurs spécialistes : les Mammifères fossiles sont attribués à Richard Owen, les Mammifères actuels à George Robert Waterhouse, les Oiseaux à John Gould, les Poissons à Leonard Jenyns, les Reptiles à Thomas Bell.
Leonard Jenyns (1800-1893), beau-frère du botaniste John Stevens Henslow (1795-1861), protecteur de Darwin, a été le premier naturaliste pressenti pour accompagner l'expédition du Beagle. Parfaitement expérimenté dans les tâches techniques de la recherche de terrain, ce clergyman naturaliste que Darwin a appris à estimer au cours de leurs excursions entomologiques communes autour de Cambridge accepte en rechignant d'expertiser les spécimens de poissons rapportés par un jeune confrère auquel il n'épargnera pas les critiques. Pour mener à bien cette tâche difficile, il s'appuiera constamment sur le travail encyclopédique de ses maîtres français, Cuvier et Valenciennes. Les dix-neuf fascicules qui composent la Zoologie du voyage du H.M.S. Beagle paraîtront de février 1838 à octobre 1843. La publication des quatre fascicules consacrés aux Poissons sera, elle, entièrement achevée en avril 1842.
Or Darwin est intimement convaincu, depuis le début du printemps de 1837, que les espèces ne sont pas fixes, et entame à partir du mois de juillet de cette même année une recherche secrète visant à le démontrer. Aucun de ses collaborateurs d'alors ne saura qu'il contribue à sa manière à cette démonstration. Le rigoureux Jenyns, lié par son sacerdoce comme par son amitié, reconnaîtra plus tard le talent supérieur de Darwin tout en cherchant encore à concilier le point de vue de la transformation des espèces avec ce qu'autorise une théologie naturelle sensiblement remaniée.
Dans sa préface, Patrick Tort montre comment Darwin a su négocier, à travers cette participation de Jenyns, une sorte de neutralité bienveillante de la part d'un naturaliste respecté que tout paraît d'abord éloigner de l'acceptation du transformisme, et que son appartenance à l'Église anglicane empêchera en effet d'en approuver distinctement les ultimes conclusions.
Traduction par Roger Raynal, coordonnée par Patrick Tort et Michel Prum. Précédé de Patrick Tort "Négocier avec la Providence".
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Oeuvres complètes Tome 6/2 ; zoologie du voyage du H.M.S. Beagle, cinquième partie : reptiles
Charles Darwin
- Slatkine
- 18 Septembre 2019
- 9782051028486
Au retour de son célèbre voyage, qui a duré près de cinq ans (27 décembre 1831-2 octobre 1836), à bord du Beagle, Charles Darwin, tout en préparant la publication de son Journal, classe ses spécimens d'animaux vivants naturalisés ainsi que ses échantillons fossiles, et en confie l'identification et la description savante à plusieurs spécialistes : les Mammifères fossiles sont attribués à Richard Owen, les Mammifères actuels à George Robert Waterhouse, les Oiseaux à John Gould, les Poissons à Leonard Jenyns.
C'est à Thomas Bell (1792-1880) que Darwin s'en remet, dès le 1er novembre 1836, pour l'expertise de ses spécimens de Reptiles et d'Amphibiens, ainsi que de Crustacés. Si Thomas Bell, excellent erpétologiste et carcinologiste, professeur de zoologie au King's College, n'est pas le moins brillant des naturalistes recrutés par Darwin, il sera malheureusement le moins ponctuel : après quelque sept années écoulées entre sa promesse et la livraison de son second et dernier fascicule en 1843, il portera la responsabilité du retard éditorial qui affectera l'achèvement de la Zoologie. Des Crustacés, il ne sera plus question.
Pas plus que ses confrères, Bell ne soupçonna le transformisme de Darwin, effectif depuis le printemps de 1837. Mais les Reptiles furent assurément l'un des éléments d'observation et de réflexion qui conduisirent Darwin à rejeter le fixisme de la doctrine chrétienne de la Création.
Dans sa préface, Patrick Tort montre comment Darwin, en se livrant à d'insolites expériences sur les Iguanes marins des Galápagos - dont il note la ressemblance extrême avec les Iguanes terrestres -, met en évidence leur compulsion à revenir toujours sur le rivage en évitant le plus possible de séjourner dans le milieu marin. Or comment un Dieu tout-puissant et infiniment sage aurait-il pu créer directement un animal évidemment aquatique qui manifeste d'une manière aussi accusée et constante sa frayeur instinctive de l'eau ?