« Le grade de Compagnon est le vecteur d'objectifs tant nouveaux que renouvelés, que nous nous sommes proposés de définir et d'explorer. Ils définissent un sens c'est-à-dire une direction, première et intangible, que les réflexions personnelles viendront à enrichir. Les illustrations de cet ouvrage condensent les textes qui s'y rapportent et en complètent le sens. Proposant de ce fait des lectures plurielles, de nouveaux points de vue afin de mieux cerner le grade. »
« Ces écrits, où ces hommes supérieurs à leurs siècles qu'ils devançaient toujours avaient consigné les résultats immortels de leur savoir et fait connaître les plus secrets mystères de l'organisation humaine, par lesquels tout se combine, se développe, se dissout, se transforme dans le laboratoire universel ; ces écrits furent privés d'initiés pour en interpréter les mystères et les secrets. Maçons d'élite et studieux, marchez sur leurs traces, renoncez aux futilités maçonniques, livrez vos esprits aux recherches savantes, adonnez-vous aux méditations dont s'occupaient les anciens sages, instruisez-vous pour éclairer vos frères, et que l'étude sérieuse des sciences utiles devienne le but de vos séances philosophiques ; dévoilez-y les anciens mystères, dont vous serez les glorieux interprètes. J'ai osé vous en tracer la voie : devenez initiés ! »
Une fois les enquêtes achevées, une première épreuve attend le postulant franc-maçon : celle de son passage - plus ou moins long - dans le cabinet de réflexion, lieu obscur où - hors de la présence des Maçons - il est invité à rédiger son testament philosophique. Chaque Maçon - quel que soit son rite ou son ancienneté en maçonnerie - garde de ces moments un souvenir bien particulier qui n'appartient qu'à lui. En effet, au sortir du cabinet de réflexion, le profane enfermé n'a pu réfléchir valablement sur tous les symboles qui l'entourent ; l'aspirant à l'initiation n'est pas rompu aux exercices introspectifs. Tous ces symboles troublent, étourdissent le profane, à moins qu'il ne les regarde à peine, comme de simples décors étonnants, plus ou moins burlesques. Les promeneurs savent-ils découvrir dans une chapelle, une église, une cathédrale, les symboles éternels ? L'homme dans le cabinet de réflexion est cependant resté seul avec lui-même et, comme le note Persigout, ''il n'en sortira pas accompli mais seulement apte à cette nuova''.
Le mythe d'Hiram est central dans la franc-maçonnerie. Il en est la pierre de touche. Longtemps ce récit reçut une simple interprétation morale, et ses exégètes mirent en valeur le sens du devoir du chef du chantier, qui, au péril de sa vie, refuse de donner le mot de maître aux mauvais compagnons qui veulent l'avoir, sans le mériter, avant la fin de la construction du temple. Aujourd'hui pourtant de plus en plus, des voix s'élèvent pour questionner le mythe, non pour l'interpréter, mais aussi pour le remettre en cause. Les textes que vous allez lire, et qui ne sont que des exemples parmi d'autres actuels, émanent de deux loges de l'orient stéphanois, « Les Élus » et « Tristan Duché ». Leurs auteurs ne sont pas forcément d'accord entre eux et leurs avis furent également diversement accueillis. Pourtant en interrogeant aujourd'hui Hiram, nous cherchons bien sûr à provoquer des réactions, mais en aucun cas à créer du scandale. Une de nos intuitions est qu'en franc-maçonnerie, rien n'est sacré, intouchable, rien ne peut échapper au questionnement. Dans les ateliers tout doit être et ne peut être que question. Parce que ce qui fonde la maçonnerie est l'interrogation incessante des mythes et des symboles.
La Franc-Maçonnerie a su attirer les hommes, éveiller en eux le désir et la curiosité, les faire agir constamment, en les tenant toujours en haleine, sans les rassasier ni les lasser. La Franc-Maçonnerie a donc joué un rôle important dans notre civilisation. Ainsi l'espérance vague et imprécise d'un monde meilleur qui sommeille en chaque être peut se concrétiser grâce au milieu maçonnique ; la recherche consciente de l'homme qui veut percer les énigmes, qui a soif de la connaissance peut être orientée grâce aux sciences traditionnelles. Par leur dépassement des concepts humains, par leurs méthodes ésotériques, les initiations placent l'homme sur le chemin de l'évolution intérieure qui doit aboutir à une cristallisation. La Franc-Maçonnerie, héritière d'antiques traditions, par sa valeur morale, a résisté à l'épreuve du temps. Cette fraternité procède d'une solidarité spirituelle qui ne dépend pas de la seule intellectualité, car le dogme, toujours restrictif, conduit au dessèchement et non plus à l'épanouissement de l'individu. La Franc-Maçonnerie est un Ordre qui se situe hors du temps et de l'espace. Elle unit des Initiés de tous lieux et de toutes époques, gens de toutes conditions, de toutes origines et de toutes religions, croyances ou philosophies, qui conjuguent leurs efforts en vue de la construction du Temple idéal de la Vérité, de la Justice et de la Concorde. Remplace EAN 9782874300356.
L'hostilité larvée ou proclamée à l'égard de la franc-maçonnerie appartient aux phénomènes psychosociologiques de peur devant le secret et le mystère. Quand ils procèdent d'événements fortuits, les sentiments de méfiance craintive forment le fondement de réactions passagères et épidermiques que l'on range sous l'appellation d'antimaçonnerie. Mais ils s'organisent souvent en doctrine et constituent alors, au sens propre, l'antimaçonnisme. L'Eglise catholique, la première, et à sa suite un grand nombre d'organisations totalitaires de gauche ou de droite ont sacrifié à cette tendance fâcheuse, en interdisant les loges et en pourchassant les francs-maçons, parfois de manière très cruelle. C'est l'histoire très succincte de ces deux formes de réactions hostiles au fait maçonnique que retrace le présent ouvrage.
« Me voici arrivé à l'histoire de l'humanité ; et vous devez savoir à présent que mon règne actuel ne se borne pas seulement au domaine de la nature et à celui des sciences, mais qu'il comprend aussi celui de l'espèce humaine. J'avoue cependant que l'origine des hommes m'embarrasse un peu, et que je n'ai pas encore pu deviner d'où ils viennent, mais il me suffit de disposer d'eux comme ils m'en ont laissé reconquérir les droits. « Le premier essai que j'ai fait de ma puissance à leur égard, dès qu'ils eurent posé le pied dans mon empire, ce fut de leur mettre aussi la tête sous l'aile : figure que vous pouvez comprendre. Mais en leur mettant la tête sous l'aile, je leur ai laissé l'usage de leurs pieds, des mains et de la langue ; et comme je me suis réservé celui du cerveau, il faut qu'ils soient bien adroits, s'ils parlent, s'ils agissent et s'ils se meuvent autrement que selon ma volonté : aussi je les emploie journellement à l'exécution de mes plans. « Je les tiens dans un véritable somnambulisme. Par ce moyen je gouverne depuis longtemps les empires, comme je dispose des lois de l'univers. « Cependant je conviens que c'est la faute des hommes si la chose est ainsi : car ils auraient bien des moyens de me contester ma souveraineté : mais ce n'est pas à moi de les en avertir. Je me bornerai même par prudence à ne vous parler de leur histoire, que depuis le déluge. »
En cette année où notre Cher Frère Marcel Bolle De Bal fête son jubilé maçonnique, son expérience avérée de ces longues années de Fraternité ne fait que donner plus de force à son livre. « La fraternité maçonnique, se révèle, une fois de plus, source de Force, de Beauté et de Sagesse : elle est beaucoup plus qu'un mythe et une illusion : un mythe fondateur, une réalité existentielle, une expérience initiatique. N'est-elle pas, par essence, transcendante par rapport aux aléas des existences particulières ». Trois voyages jalonnent la quête initiatique de ce mythe fondateur : le premier explore la fraternité comme réalité anthropologique, le deuxième la fraternité comme rêve humain, le troisième la fraternité comme initiation maçonnique. Au terme de ces voyages, la fraternité maçonnique se révèle lien à inventer, reliance à travailler, oeuvre à accomplir.
Esquissant sa vaste réflexion sur ce rite, l'auteur met en relief les thèmes initiatiques, les mythes et les nombres qui sous-tendent les rituels (complexes et parfois divergents) des premiers grades supérieurs du REAA. Allant bien au-delà des « thuileurs » ou de gloses parfois verbeuses, Raoul Berteaux décompose les éléments symboliques de chaque degré et, les replaçant dans le cheminement initiatique, leur rend clarté et cohérence. « La symbolique de la Loge de perfection » devient ainsi un instrument de travail indispensable à quiconque, en Franc-Maçonnerie, aspire à aller plus loin ou ailleurs, c'est selon... « Lorsque nous parlons de Dieu, nous parlons de ce qui n'est pas dieu. En accédant au silence du 14ème degré, par la non-prononciation, nous atteignons au plus profond et nous devenons une seule famille de Frères ».
Le Grand Orient ne compte guère plus de 200 loges sous le Second Empire. Il vit alors une époque terne, malgré l'action de quelques figures admirables et une embellie finale (300 loges en 1870). La Grande Guerre, la dynamique de l'utopie communiste, l'Occupation et la difficile reconstruction d'après guerre l'affaiblissent durablement. D'autres phénomènes l'affectent structurellement, en particulier la montée d'un univers associatif profane qui relaie une partie de ses anciennes activités. Surtout, la naissance du Droit Humain en 1893 et de la Grande Loge de France à partir de 1895, la naissance en 1901 des loges d'adoption qui seront la matrice de la future Grande Loge Féminine de France et la création de l'ancêtre de la Grande Loge Nationale de France en 1911, révèlent que la donne change. Le XXème siècle est celui de la fin du Centre de l'Union et d'évolutions qui favoriseront désormais d'autres rites. En définitive, le Rite Français du XIXème siècle n'est pas une transition entre le XVIIIème siècle et nous. Rite de tradition et de modernité, il se montre dans la première puis dans la seconde moitié de ce siècle dans la vérité de deux époques et de deux de ses facettes, entre deux bornes qui ne seront plus franchies et entre lesquelles il gardera plus tard ses continuités et ses équilibres.
Lorsque cet ouvrage parut en 1907, une simple introduction semblait suffisante pour poser un sujet plus connu par son nom que dans son essence propre. Il ne paraissait utile alors que de faire la distinction entre une Haute Magie, entourée de données généralement sérieuses et quelquefois savantes dans l'Antiquité, et une Basse Magie plongée en une masse informe de superstitions et de rêveries au Moyen-Âge. Les chercheurs trouvaient ensuite dans ce Formulaire les éléments principaux des études qu'ils poursuivaient, sans être obligés de recourir aux bibliothèques. Mais, par la suite, il est ressorti comme indispensable de préciser, dans ces distinctions, la part de sérieux et de savoir que montre en l'espèce l'Antiquité ainsi que celle de superstition et de rêverie qui, avec le cours des siècles, avait donné lieu à cet ensemble assez bizarre appelé Sorcellerie. Heureusement que notre époque, riche en esprits libérés de préjugés, a enfanté certains hommes qui ne craignent pas de s'aventurer sur ce terrain brûlant, domaine de l'occulte. C'est ainsi que nous voyons renaître l'Astrologie et l'Alchimie et que la Magie proprement dite se trouve de nouveau l'objet d'études positives et approfondies. Le départ est fait entre ces trois modes des sciences anciennes que jadis on confondait sous le même vocable. L'Astrologie traite des corps célestes dans leur nature et dans leurs mouvements : elle est une science des mondes. L'Alchimie s'occupe de la matière dans son essence et dans son évolution, elle complète la chimie : c'est une hyper-chimie. La Magie se réserve les fluides, qui sont à proprement parler une manifestation d'un état énergétique de la matière et que la science actuelle connaît en partie : elle commence là où la physique s'arrête, elle est une hyperphysique.
Goblet d'Alviella nous apporte ici les réponses essentielles aux questions sur la Philosophie du troisième degré, sur son approche ésotérique et historique. « En 1730, pour les membres de la Grande Loge, Maître et Compagnon étaient encore synonymes ou se rapportaient à un même degré. A partir de cette date, on observe des Loges qui s'en tiennent aux deux degrés et des Loges qui en pratiquent un troisième. Lee Vernon rapporte, dans 'The History of the Lodge of Kelso', que, le 7 juin 1754, les membres de cette Loge se réunirent pour recevoir Compagnons un certain nombre de candidats, conformément aux « nouvelles méthodes introduites dans les Loges d'Edimbourg ». Le procès-verbal ajoute que les Frères « constatèrent comme une lacune essentielle de leur Constitution que cette Loge avait seulement la pratique des deux degrés : Apprenti et Compagnon, ne connaissant rien du degré de Maître... ». En effet, à cette époque Les droits respectifs des Maîtres et des Compagnons diffèrent suivant les temps, les localités et les métiers. Et la distinction des Compagnons et des Maîtres n'était pas affirmée partout. » Docteur en droit, en philosophie et lettres et en sciences politiques, l'auteur fut initié dans la loge 'Les Amis Philanthropes' à Bruxelles. Il en fut le Vénérable Maître de 1879 à 1882. En 1894, la loge se scinde. Le 15 janvier 1895, il est élu Premier Vénérable Maître de la nouvelle loge et devient en 1900 « Grand Commandeur ».
Il n'est pas nécessaire de s'expliquer quand on publie un livre ; mais parce que celui-ci pourrait paraître contradictoire, je voudrais dire au lecteur en deux mots qu'il ne l'est qu'en apparence. Il porte sur le rôle de la franc-maçonnerie dans la genèse, le déclenchement puis la conduite de la Révolution. Je dis, d'une part, avec la plupart des historiens qui ont, textes en main, réfléchi à la chose, qu'elle n'y est pour rien ; ce n'est pas original, Mounier l'avait écrit voilà presque deux siècles. Oui, la Révolution française intéresse les Francs-maçons et tout spécialement ceux du Grand Orient de France : connaissez-vous l'article premier de sa Constitution ? L'idée d'une participation des Francs-maçons à la préparation, puis à l'explosion de la Révolution, est presque aussi ancienne que la Révolution elle-même. Qu'un maçon puisse vivre dans une république, sous une monarchie absolue, tempérée ou mixte, partout il est citoyen, partout il est soumis aux lois, partout il respecte ceux qui en sont les dépositaires et les organes.
Née en Indochine avec le Second Empire, la franc-maçonnerie a disparu au moment où toute la péninsule a basculé dans le communisme. Jusqu'au premier conflit mondial, elle a été pratiquement réservée aux Français. Son apogée se situe entre les deux guerres. C'est la période où une élite vietnamienne se fait initier. Après les années noires de l'occupation japonaise et du régime de Vichy, les loges connaissent une renaissance d'autant plus difficile que l'Indochine connaît ensuite trois décennies de luttes sanglantes.
Quelle est donc la route que l'esprit de l'homme doit prendre pour sortir de cet état désordonné et dévoué à l'incertitude ? C'est celle qu'il découvrirait presque sans effort, s'il tournait ses regards sur lui-même. Une considération attentive de notre Être, nous instruirait sur la sublimité de notre origine : et sur notre dégradation : elle nous ferait reconnaître autour de nous et dans nous-mêmes, l'existence des vertus suprêmes de notre Principe ; elle nous convaincrait qu'il a été nécessaire que ces vertus supérieures se présentassent à l'homme visiblement sur la terre, pour le rappeler aux sublimes fonctions qu'il avait à remplir dans son origine ; elle nous démontrerait la nécessité d'un culte, afin que la présence de ces vertus ne fût point sans efficacité pour nous. Nous élevant ainsi de vérités en vérités, avec le secours d'une réflexion simple, juste et naturelle, nous remonterions jusqu'à la hauteur d'un type unique et universel, d'où nous dominerions avec lui sur tous les Agents particuliers intellectuels et physiques qui lui furent subordonnés, parce qu'étant le flambeau vivant de toutes les pensées et de toutes les actions des Êtres réguliers, il peut répandre à la fois la même lumière dans toutes les facultés de tous les hommes. Et c'est là cette brillante lumière que l'homme peut faire éclater en lui-même, parce qu'il est le mot de toutes les énigmes, la clef de toutes les Religions et l'explication de tous les mystères. Mais, ô homme ! lorsque tu seras arrivé à cet heureux terme, si tu es sage, tu garderas ta science dans ton coeur. Louis-Claude de Saint Martin.
De l'Afrique du Nord à l'Afrique sub-saharienne, de la première loge "Saint Jacques des Vrais Amis Rassemblés", créée en 1781 à Saint Louis du Sénégal, au foisonnement actuel des loges qui s'implantent dans les nombreux pays du sud du Sahara, l'auteur dresse une fresque de plus de deux siècles d'histoire de la franc-maçonnerie francophone en Afrique. Son travail rigoureux fait de cet ouvrage une précieuse contribution géopolitique vue sous l'angle maçonnique. Georges Odo, par sa formation d'historien et ses activités en Afrique, a été amené à se pencher sur la présence maçonnique dans les pays africains francophones. Il nous offre à nouveau une fresque historique d'une qualité remarquable. A travers l'écriture de ce livre, il nous invite à un voyage de plus de deux siècles où il réunit l'histoire et la géographie, nous guidant avec précision dans cette évolution qui ne va pas en ligne droite, un voyage historique certes, mais aussi géopolitique.
Le Grand Orient de France (GODF) est la plus ancienne obédience d'Europe continentale et, si l'on s'en tenait aux dates, d'Europe tout court... Les rites en usage au GODF ont de belles lettres de noblesse : le Rite Français, plus ancien rite en activité, est parfaitement conforme aux usages maçonniques les plus anciens et le RER et le REAA sont partie intégrante de notre patrimoine depuis leur naissance. La Maçonnerie du GODF est fidèle à une philosophie fraternelle, initiatique et humaniste qu'elle a su transmettre et enrichir tout au long de son histoire, selon les contextes et les nécessités. Ce qui en fait une école de l'homme oeuvrant tant pour son enrichissement personnel que dans son existence sociale. De ce fait, au vu de ses prises de position et du rayonnement de ses membres depuis deux siècles et demi, sa régularité historique, maçonnique, est aussi morale. Enfin, si la régularité devait procéder de la représentativité, rappelons que le GODF est l'obédience la plus importante d'Europe continentale. Cette régularité conjugue donc légitimité historique, respect d'une démarche philosophique et méthode de travail. Nous devons faire de cette régularité maçonnique, qui est à la fois une fidélité et une attitude d'éveil, une continuité vivante.
Ce livre nous emmène avec élégance et douceur au plus près de George Sand et nous permet de devenir un témoin attentif au déploiement et cheminement de son existence. Il n'est pas question de parler ici de sa vie tumultueuse. Ce qui doit nous importer, c'est avant tout son idéal de générosité, son engagement aussi dans des luttes qui, pour avoir eu lieu au XIXème siècle, n'en sont pas moins encore proches de nous, car ses oeuvres ont pour thème certes l'amour, mais aussi la liberté, l'égalité et la fraternité des êtres humains. L'intérêt croissant de George Sand pour les questions sociales, politiques, philosophiques, la prédisposait à imaginer, dans ses romans, des héros et surtout des héroïnes en quête d'un sens de la vie qui était proche d'une quête initiatique. Sur les conseils de son maître à penser, le philosophe Pierre Leroux, George Sand se renseigne abondamment sur la franc-maçonnerie et il est intéressant de voir de quelle manière, tout en préservant les droits de l'imaginaire, elle arrive à entrer dans l'esprit même de la franc-maçonnerie, exaltant ses valeurs même si elle n'en suit pas toujours la lettre.
Dans les concepts traditionnels et par leur application stricte à la conduite des individus, se trouve le seul remède efficace contre la décadence, morale et sociale, qui détruit les assises même des communautés humaines et dresse les citoyens les uns contre les autres. Sans ce retour brusqué à la vieille métaphysique, aujourd'hui corrompue quand elle n'est pas niée, la chute vers les abîmes de la barbarie et de l'animalité sera de plus en plus rapide et rien, bientôt, ne pourra plus la freiner. Il faut balayer sans pitié, des intelligences et des volontés, l'idéologie matérialiste et positiviste, réduire à l'impuissance les agnosticismes et donner aux sceptiques un terrain solide pour asseoir leur croyance retrouvée. Tous ces systèmes délétères, empreints de facilité, se sont installés trop longtemps dans nos écoles et dans nos moeurs ; ils ont engendré une certaine paresse intellectuelle, répercutée peu à peu dans l'effort des générations, instaurant un monisme de bas aloi, figé dans le sensible, dans l'immédiat de la sensation, en un mot dans l'appétition passionnelle et sans aucune échappée vers l'avenir spirituel. Il faut donner des ailes aux générations qui viennent les dégager du labyrinthe compliqué de la matière...
La Commune de Paris n'a rien d'un complot maçonnique. Elle n'a pas non plus fait l'unanimité dans les obédiences, et la plupart des Frères s'est tenue sur une prudente réserve au cours du drame qui se joua à Paris entre le 18 mars et le 28 mai 1871, tout comme les instances suprêmes du Grand Orient. Pourtant, la Commune incarne aujourd'hui un des moments forts de l'histoire de la Maçonnerie française, parce que, pendant quelques jours, des milliers de Francs-Maçons parisiens se sont rangés aux côtés de cette révolution qui revendiquait la république universelle et sociale, les idéaux de liberté, d'égalité et de solidarité.
Que l'Obédience qui représente la Grande Loge Féminine de France soit née en 1945, l'année où les femmes votèrent pour la première fois en France, n'est pas un hasard. Son histoire et sa protohistoire, secondées par un aperçu généalogique et anthropologique, sont donc intéressantes à plus d'un titre. Car la Franc-Maçonnerie féminine - dans laquelle s'inscrit l'existence et l'action de la G.L.F.F. - loin d'être un épiphénomène de la Franc-Maçonnerie masculine, dite universelle, est un de ses puissants leviers et son meilleur révélateur. Enjeu même de l'évolution de la Franc-Maçonnerie moderne entre la lettre et l'esprit. La Franc-Maçonnerie féminine illustre également une des voies peu banales et méconnues du mouvement d'émancipation des femmes. Reprendre l'histoire de la Grande Loge Féminine de France, c'est nécessairement en retrouver le sens dans ce qui fut et ce qui reste sa quête identitaire et humanitaire de Liberté, d'Égalité et de Fraternité. Afin d'en observer l'histoire contemporaine, opérée depuis la première édition et l'amorce du troisième millénaire, cette deuxième édition s'est adjoint la parole libre de cinq anciennes Grandes Maîtresses : Marie-France Picart, Marie-Françoise Blanchet, Yvette Nicolas, Denise Oberlin, Catherine Jeannin-Naltet. Lesquelles ont couvert au plus près l'événementiel de la Grande Loge Féminine de France, à travers leurs mandats successifs. En cela elles font date d'une étape et s'insèrent, en perspective, dans la chaîne d'union d'une histoire de la G.L.F.F. toujours en cours, et qui garde, bien sûr, sa part de devenir. Couverture : Médaille créée par Claire Bertaut pour la G.L.F.F - 2012. Nouvelle édiition, remplace EAN 9782903846916.
C'est peu de dire que la franc-maçonnerie portugaise est mal connue en France. Elle est totalement ignorée. Ses liens affectifs avec la maçonnerie française, et particulièrement avec le Grand Orient de France, sont cependant très importants. Faibles dans ses débuts, les relations économiques du Portugal et de la Grande-Bretagne étant très prégnantes, ces liens iront en s'affirmant le temps passant. La pénétration des idées libérales et des modèles issus de la République ira en s'accentuant jusqu'à la période contemporaine, créant ainsi au sein de cette maçonnerie une image mythique extrêmement forte de la République française, de sa maçonnerie et de son rôle. Le rituel pratiqué a, par ailleurs, longtemps été officiellement le rituel français dit "Moderne" (1786), ou encore le rite Adonhiramite ayant également sa source en France. Il n'a été détrôné que très tardivement par le Rite écossais Ancien et Accepté et il existait encore au Portugal en 1870 des chapitres au rite Français très actifs. Nouvelle édition, remplace EAN 9782903846893.
La source de la Franc-Maçonnerie d'Arche Royale repose au coeur du rite dit « Emulation ». Ce nom signifie avant tout : « créer une dynamique de l'esprit ». C'est un sentiment qui pousse à égaler, voire, à défier le meilleur de soi. Un sentiment qui rappelle les mots de la poétesse médiévale Christine de Pisan : « Il faut tâcher de se surpasser toujours ; cette occupation doit durer autant que la vie. » Mais quelles sont les Lumières que nous présente le titre de l'ouvrage ? Sont-elles les lueurs qui guident nos pas au fond des cryptes obscures du Temple de Salomon ? Sont-elles la survivance des anciens savoirs druidiques, ceux des tailleurs de pierre franche, des constructeurs sans mortier ? Portent-elles les souvenirs poétiques des Mystères antiques, sources des présentations édifiantes jouées chaque année sur les parvis des Eglises lors des fêtes patronales ? Ces Lumières tracent-elles, dans les souvenirs de la franc-maçonnerie, l'ombre d'un étrange maçon dont la légende, transmise dans les Loges, bien avant Hiram, ressemble tant à celle de Saint-Gilles du Gard ? A moins qu'il ne s'agisse d'un Palais de Mémoire créé par l'âme humaniste du XVIIIe siècle et projeté sur le monde, l'âme d'une maçonnerie à la fois mystique et politique. Emulation est le rite maçonnique le plus pratiqué au monde et la musique de ses mots circule avec le vent partout où le soleil se lève, entre midi et minuit.
Beaucoup de lecteurs qui ne seront pas des initiés poseront d'abord cette question : "Qu'est-ce que la Franc-Maçonnerie ?". Je vais tenter d'y répondre d'une façon claire et précise dans cet Essai : ''L'Origine de la Franc-Maçonnerie et l'Histoire du Grand Orient de France". J'insiste immédiatement sur ce fait que la Franc-Maçonnerie, une dans sa diversité, est, comme toutes choses humaines, dans un état de perpétuel devenir et que, d'autre part, ses origines sont et pour les mêmes causes, aussi mal connues que celles des religions. Si les Francs-Maçons répandus sur la surface du globe ont un idéal commun, s'ils ont des rites semblables, s'ils se reconnaissent pour Frères en quelque endroit de la Terre qu'ils se recentrent, et c'est par là que la Maçonnerie est une, ils forment des groupes nationaux très jaloux de leur indépendance. Le but de la Maçonnerie, c'est faire l'homme meilleur, plus fraternel, c'est travailler à la réalisation de l'idée de justice qui fera régner le bonheur parmi tous les hommes et cela, en dehors des religions qui promettent ce bonheur dans un autre monde et des systèmes politiques ou sociaux qui jusqu'ici n'ont donné ici-bas un bonheur relatif qu'à des privilégiés. Pour réaliser cet idéal, la Franc-Maçonnerie se refuse à utiliser la force : toute oppression est génératrice d'injustice. Elle veut convaincre, elle s'adresse à l'intelligence ; elle demande à ses adeptes de rechercher la Vérité avec l'aide de la Science et de la Raison, de s'adonner au culte du Beau, de combattre l'Ignorance et le Mensonge qui sont les alliés du Mal, les adversaires du Progrès, de la Civilisation ; elle les aide à lutter contre l'Égoïsme, l'Injustice, par l'étude de la Morale, la pratique de la Solidarité. Elle tente d'unir tous les hommes comme des Frères, sans distinction de races, de nationalités, de religions, d'idéologies politiques et sociales.