Dans cet ouvrage, Howard Gardner étudie la formation de la pensée chez l'enfant avant l'entrée à l'école, et les causes des difficultés de compréhension rencontrées lors de la scolarité, puis à l'âge adulte. Selon Gardner, l'évolution de l'enfant vers une pensée rationnelle, experte dans les champs de la pratique et du savoir, n'est pas un chemin rectiligne, comme on a pu le croire à la suite de Piaget.
En réalité, l'enfant construit très précocement des "théories intuitives" sur le monde physique, le monde vivant, le monde des idées et des hommes. Acquises au contact de l'expérience, sans le soutien de l'école, ces théories sont profondément ancrées quelles que soient leur rationalité et leur valeur explicative. Mais, bien qu'elles comportent des erreurs de conception et des stéréotypes culturels, elles manifestent l'aptitude du tout jeune enfant à penser le monde, aussi bien qu'à parler ou à marcher.
Et dans bien des situations de la vie courante, on constate que l'adulte raisonne encore comme s'il avait cinq ans... Si l'enseignant veut parvenir à remplacer ces formes précoces de compréhension, acquises avant l'école, par des formes disciplinaires plus scientifiques et opératoires, il importe : que la force de ces théories enfantines soit pleinement reconnue ; que des contextes d'apprentissage mettant en jeu l'expérience concrète de l'enfant soient promus dans et autour de l'école ; enfin, que les pédagogies de la coopération et du projet soient mises en oeuvre de façon renouvelée.
Les institutions scolaires sont donc invitées à se réformer pour enseigner aux jeunes en mobilisant toute leur intelligence.
Paul L. Harris se positionne ici contre la longue tradition intellectuelle, allant de Freud à Piaget, qui veut que le tout-petit enfant ait une vie mentale précoce désorganisée. Il montre au contraire comment les facultés des enfants à imaginer et à jouer contribuent en permanence à leur développement cognitif et émotionnel. L'aptitude de l'enfant à « faire semblant » est fondamentale pour sa construction morale et sa compréhension de la réalité.
Dans cet ouvrage majeur, recommandé par des spécialistes reconnus comme Dan Sperber, Daniel Andler, Ann-Nelly Perret-Clermont et Michel Deleau (préfacier), l'auteur dresse une description ontogénétique de l'imagination humaine.
Dans une première partie, il analyse l'imagination humaine telle qu'elle a été étudiée par la recherche sur le développement pendant la plus grande partie du siècle dernier.
Ensuite, il défend le point de vue selon lequel la capacité d'imaginer des possibilités alternatives - et d'en déduire des implications - émerge très tôt dans le développement de l'enfant et dure la vie entière.
Il montre notamment que l'imagination a trois fonctions pour le sujet :
Se plonger dans un monde fictif, qui conserve la plupart des principes causals du monde réel ;
Comparer des résultats réels à d'autres qui auraient pu avoir lieu ;
Explorer ce qui est impossible ou magique.
Ainsi l'imagination ressort comme une capacité essentielle au développement que l'auteur revisite avec les yeux de la nouvelle psychologie.
Les problèmes actuels de l'éducation ne peuvent trouver de solutions qu'en étant pensés à partir d'une approche globale. Tel est le message de J. Bruner qui, dans ce livre majeur, rapproche et confronte les travaux et problématiques de nombreux auteurs et courants de recherche contemporains (en psychologie, linguistique, philosophie, sociologie, littérature, etc.). Il apparaît ainsi que l'éducation n'est pas seulement un travail technique portant sur le traitement correct de l'information ; qu'elle n'est pas non plus l'application mécanique à la classe de " théories de l'apprentissage " ; enfin, qu'elle ne saurait pas davantage être définie comme l'art de bien utiliser les examens dans chaque discipline scolaire. L'éducation est la tentative complexe d'adapter une culture aux besoins de ses membres et d'adapter ces membres et leur manière d'apprendre aux besoins de la culture. J. Bruner plaide donc pour un changement de modèle et pour une profonde réforme de la culture scolaire : - il faut favoriser la découverte socialisée des savoirs en instaurant des " communautés d'apprenants " au sein desquelles l'aide mutuelle joue pleinement son rôle éducatif ; - l'Ecole doit mieux utiliser les récits qui, dans la culture humaine sont le principal support de la construction et de la transmission du sens.