La présente contribution tente de mettre à jour l'" ailleurs didactique " qui caractérise probablement l'enseignement des arts plastiques. Eu égard à la fluidité permanente et au caractère désormais inévident des objets qu'elle a à connaître, elle envisage l'hypothèse de concevoir cette pratique éducative comme une conduite, elle aussi, plastique et artistique.
Face à la supposée " crise " de l'art contemporain, comment opèrent les enseignants pour donner accès à la compréhension de l'art ? Ce livre s'adresse à tous qui veulent mieux comprendre la radicale mutation de l'enseignement des arts plastiques durant ces quinze dernières années.
Plus particulièrement destiné aux professeurs d'arts plastiques ainsi qu'aux candidats aux concours de recrutement, fondé sur un vaste ensemble de situations d'enseignement (plus de cinquante propositions de leçons), l'ouvrage réunit un rappel des principales références conceptuelles qui ont contribué à définir la discipline, l'avancée de quelques modèles théoriques permettant de penser la spécificité didactique des arts plastiques, et une mise en débat des principaux enjeux de cet enseignement si particulier.
Cet ouvrage propose de mettre au coeur de la réflexion et du débat les processus sociaux par lesquels les élèves apprennent ou n'apprennent pas selon les normes scolaires. Embrassant l'ensemble du système éducatif, de la maternelle à l'université, il met en évidence des récurrences dans les scolarités défaillantes : c'est par exemple pour des raisons très semblables qu'on n'acquiert pas les connaissances et compétences nécessaires à la lecture à l'école primaire ou à la dissertation au lycée. C'est aussi parce que, de leur côté, les enseignants sont peu formés aux processus d'apprentissage de leurs élèves qu'ils se centrent très fortement sur la logique des cours qu'ils ont à faire et peinent à comprendre que leurs destinataires ne les comprennent pas toujours.
« Cet ouvrage est né d´une insatisfaction profonde concernant les discours en vigueur sur la scolarisation en banlieue. » Au terme de sept années d´enquêtes sur le terrain, constatant l´inégalité des chances entre établissements de banlieue défavorisés et établissements « ordinaires », Agnès van Zanten analyse avec finesse les processus multiples qui participent à la construction d´une ségrégation et d´un ordre scolaires que les acteurs locaux s´avèrent impuissants à transformer et dont ils finissent par s´accommoder.
À travers la notion d´« école de la périphérie », ce livre met en lumière, de façon originale, le rôle des dynamiques locales dans la reproduction et la transformation des systèmes scolaires. Il intéressera enseignants et parents, élus et responsables éducatifs, étudiants et chercheurs en sciences sociales et en sciences de l´éducation.
Postface inédite de l´auteur.
"Quel rapport établir entre l'information et la formation, l'apprentissage et
l'étude, l'initiation et l'enseignement ? Les analyses de l'auteur aboutissent
à la thèse suivante : si l'on peut apprendre bien des choses, souvent
essentielles, hors de l'enseignement, celui-ci constitue néanmoins une manière
spécifique d'apprendre. Les critiques radicales qu'on adresse aujourd'hui à
l'institution enseignante permettent en fait de comprendre a contrario ce
qu'elle a d'irremplaçable : « S'il existe des écoles, c'est précisément parce
que la vie n'en est pas une... » En confrontant les auteurs les plus divers, en
analysant des notions comme l'information, le savoir-faire, le savoir, le
pouvoir enseignant, le maître, la discipline, la non-directivité, la
motivation, l'évaluation, la compétence..., cet essai tente de poser de façon
philosophique la question à laquelle tout éducateur se heurte un jour ou
l'autre : qu'est-ce qu'apprendre ?" Olivier Reboul était professeur de
philosophie de l'éducation à l'Université de Strasbourg II ; il a écrit
notamment Le slogan, L'endoctrinement, La philosophie de l'éducation, Langage
et idéologie, Le langage de l'éducation, La rhétorique, Les valeurs de
l'éducation.
La didactique professionnelle est l'analyse du travail en vue de la formation. Son origine est récente : les années 1980. Elle part d'une idée forte : c'est dans le travail que la plupart des adultes retrouvent du développement. Dans la lignée de Piaget et Vergnaud, l'auteur montre comment le cadre théorique de la conceptualisation dans l'action, pour qui la connaissance est avant tout un instrument d'adaptation aux situations de la vie, permet de comprendre comment l'activité professionnelle est organisée et comment elle peut générer de l'apprentissage, que ce soit dans le travail lui-même ou grâce à des dispositifs didactiques directement transposés du travail.
Pierre Pastré est professeur émérite du CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers). Agrégé de philosophie, il a été titulaire de la chaire de communication didactique du CNAM. Il est président de l'Association " Recherches et pratiques en didactique professionnelle ", qu'il a fondée.
80% des élèves punis au collège sont des garçons. L'ouvrage de Sylvie Ayral montre que les punitions ont un effet pervers. Elles consacrent les garçons dans une identité masculine caricaturale, renforçant les conduites qu'elles prétendent corriger : le défi, la transgression, les comportements sexistes, homophobes et violents.
Le livre explore toutes les facettes de cette hypothèse en interrogeant les règlements intérieurs, les registres de sanctions et en donnant la parole aux élèves et aux adultes qui les encadrent. Aux antipodes de la tolérance zéro et du tout répressif, l'auteur plaide pour une éducation non sexiste, une mixité non ségrégative et la formation des personnels éducatifs au genre.
Ces propositions apparaissent comme une urgence si l'on veut comprendre et traiter les rapports de domination et la violence qui empoisonnent le quotidien des élèves et des enseignants.
Sylvie Ayral a été institutrice en milieu rural pendant quinze ans et enseignante d'espagnol au collège. Professeur agrégée, docteur en Sciences de l'éducation (Université de Bordeaux), elle est membre de l'Observatoire international de la violence à l'école.
Préface de Jack Lang. Postface de Daniel Welzer-Lang.
Si, dans les années 1970-1980, l'"échec scolaire" était au centre des discours sur l'école dans les quartiers populaires, les questions de "violences scolaires" ou de "déscolarisation" dominent la scène depuis les années 1990, surtout à propos du collège présenté comme le "segment" où se concentrent les difficultés de l'école.
Une attention nouvelle est ainsi portée aux processus de ruptures scolaires qui touchent d'abord des collégiens issus de milieux populaires. Les auteurs reconstruisent les parcours de ruptures scolaires de ces collégiens et analysent tour à tour l'effet de plusieurs dimensions : la précarité et les ruptures familiales ; les difficultés scolaires où se nouent apprentissage, conflits avec les enseignants, sanctions de l'institution ; la sociabilité juvénile qui oscille entre l'isolement et l'attraction du groupe de pairs.
Refusant la vaine quête d'une cause unique, ils insistent sur l'articulation entre ces différentes dimensions et montrent l'enchaînement des processus au sein de plusieurs parcours de collégiens. S'appuyant sur une enquête intensive de deux ans, ce livre aborde des questions qui taraudent en profondeur l'école et alimentent le débat sur le "collège unique". Il apporte aussi des connaissances fines sur la dégradation des conditions d'existence d'une fraction des familles populaires et sur ses effets en termes de scolarisation et de socialisation.
Il s'adresse à tous ceux qui sont concernés par les questions scolaires et sociales ainsi qu'aux étudiants et chercheurs en sciences sociales et en sciences de l'éducation.
Cet ouvrage nous entraîne dans l'univers enseignant. Pour nous guider, l'auteur offre le "fil rouge" de son expérience personnelle. A travers un récit vivant le lecteur découvre une théorisation renouvelant les analyses issues du courant "Pédagogie et Psychanalyse" avec de nouvelles pistes pour accompagner les enseignants vers des espaces de liberté par rapport à leurs tâches et de renouveau pédagogique.
Apprendre c'est d'abord élever et s'élever, c'est ensuite enseigner et c'est aussi former. Tels sont les enjeux de cette réflexion sur les valeurs de l'éducation conçue comme apprentissage de l'humanité par un grand pédagogue.
Table des matières Introduction Première partie : FONDEMENTS 1 -- L'exemple de la lecture 2 -- Qu'est-ce qu'une valeur ? 3 -- Les valeurs sont-elles compatibles entre elles ? 4 -- Nos valeurs sont-elles universelles ? 5 -- Quelles valeurs morales ?
Deuxième partie : EXEMPLES 6 -- L'éducation morale et l'autonomie 7 -- L'adulte, mythe ou réalité ? 8 -- Le jugement et la culture Troisième partie : OUVERTURE 9 -- Le symbole, langage des valeurs 10 -- L'éducation et le sacré Quelques valeurs -- Bibliographie -- Index
Les jours de l'école traditionnelle, née au XIXe siècle des mutations de l'Etat-nation, seraient-ils comptés ? Depuis deux décennies, dans la majorité des pays développés, des réformes scolaires d'envergure se sont multipliées sur le terreau propice de la dénonciation de la crise de l'école publique. Elles ébranlent les fondations historiques des Etats-enseignant, marquant peut-être, dans l'éducation, le " tournant néo-libéral " observé dans d'autres politiques publiques. Face à ce raz-de-marée réformiste, la France est longtemps apparue en retrait. Fustigée par les observateurs pour son immobilisme en éducation, pour son néo-corporatisme paralysant, constitue-t-elle encore une exception à la montée d'un néo-libéralisme éducatif ? Mais peut-on vraiment parler d'une vague néo-libérale qui uniformiserait les systèmes scolaires des pays développés ? Pour répondre à ces questions, l'auteur évalue, à l'aune des expériences étrangères, les politiques éducatives françaises : décentralisation, autonomie scolaire, carte scolaire, collège unique...
L'ouvrage est destiné à tous ceux qui s'intéressent à la question fondamentale : « Est-ce que j'éduque bien ? » Parents, enseignants, éducateurs, responsables politiques, travailleurs sociaux, chercheurs peuvent y trouver matière à réflexion. Un modèle de besoins psychopédagogiques fondamentaux est présenté. Il tente de prendre en compte les dimensions les plus importantes entrant en jeu dans la construction de l'identité d'un individu : besoins affectifs, cognitifs, sociaux, idéologiques. Il donne donc un contenu - et, en cela, il constitue une véritable innovation - à la réponse à la question précitée.
Par ailleurs, les auteurs s'interrogent : « Comment, concrètement, répondre au mieux à ces différents besoins ? » Pour cela, ils proposent un « système pédagogique multiréférentiel et intégré » car ils se sont aperçus que les divers courants de la pensée pédagogique développent spécifiquement un besoin particulier. Ainsi, ils font correspondre une pédagogie à chaque besoin fondamental. Leur proposition - et c'est en cela que leurs propos sont « postmodernes » - est de ne pas privilégier un courant au détriment des autres. Chaque courant apporte des éléments importants. La multiréférence que chaque adulte doit intégrer dans un modèle pédagogique propre est, selon eux, une démarche incontournable. Leur conception de la formation des adultes est de faire de ceux-ci des sujets-acteurs, voire, mieux, des sujets-auteurs de leur projet éducatif. En d'autres termes, on peut dire que complexité éducative et agir communicationnel sont ici au coeur des propositions.
Table des matières Préface PREMIÈRE PARTIE. - VERS UNE PERSPECTIVE POSTMODERNE EN ÉDUCATION Introduction Chapitre premier. Modernité - Postmodernité La modernité La postmodernité Chapitre II. Une vision postmoderne de la pédagogie Le changement Les propositions DEUXIÈME PARTIE. - PARADIGME DES DOUZE BESOINS Chapitre premier. Besoin et identité La notion de besoin La notion d'identité La construction de l'identité Les nomenclatures des besoins Chapitre II. Présentation du paradigme Les composantes du paradigme Un paradigme multidirectionnel Un paradigme d'interactions Un paradigme visant la formation Un modèle ouvert Les besoins liés au corps Chapitre III. Les composantes du paradigme : développement et illustrations Besoins affectifs - Affiliation Besoins cognitifs - Accomplissement Besoins sociaux - Autonomie : socialisation et différenciation Besoins de valeurs - Idéologies Une nécessaire articulation des besoins TROISIÈME PARTIE. - PÉDAGOGIE POSTMODERNE Chapitre premier. La pédagogie de l'imprégnation La pédagogie de l'imprégnation Changer la pédagogie de base L'agir pédagogique comme agir communicationnel Chapitre II. Quelle pédagogie pour quel besoin ?
La pédagogie des expériences positives (attachement) La pédagogie humaniste rogérienne (acceptation) La pédagogie du projet (investissement) La pédagogie différenciée (stimulation) La pédagogie active (expérimentation) La pédagogie behavioriste (renforcement) La pédagogie interactive (communication) La pédagogie du chef-d'oeuvre (considération) La pédagogie institutionnelle (structures) En synthèse Chapitre III. Pour une pédagogie postmoderne Identité pédagogique initiale Système pédagogique multiréférentiel et intégré Les éléments d'une pédagogie postmoderne QUATRIÈME PARTIE. - CONCLUSIONS : UNE ÉDUCATION POUR DEMAIN Une éducation multiréférentielle Le sujet comme exemple de multiréférentialité Comment former des sujets-auteurs ?
La perfectibilité de l'acte éducatif Bibliographie
Enseigner. Un verbe simple, une action complexe. Dont le coeur repose sur la pédagogie. Et sur une question centrale : toutes les pratiques pédagogiques se valent-elles ? La plupart des enseignants, des élèves et des étudiants seront d'accord pour répondre par la négative à cette question. Cependant, lorsqu'il s'agit de se mettre d'accord et d'identifier des " bonnes " pratiques pédagogiques, le débat est souvent difficile, voire houleux. D'abord, parce que le choix de telle ou telle pédagogie repose sur des enjeux sociaux, et renvoie à la définition des missions de l'école, qui sont parfois contradictoires. Mais aussi parce que la recherche en pédagogie ne donne pas de réponse univoque sur les meilleures méthodes ou pratiques à adopter. Faut-il, par exemple enseigner en cheminant du simple au complexe, ou l'inverse ? Quel est le rôle de la didactique ? Des méthodes comme la pédagogie par résolution de problèmes sont-elles efficaces ? Et pour quels élèves ? Nombreux sont les travaux sur de telles questions, dont il importe de connaître les conclusions pour orienter sa pratique d'enseignement. De même, la meilleure façon de transformer les pratiques pédagogiques, en vue d'obtenir une meilleure efficacité, ne fait pas l'unanimité. Faut-il proposer des réformes de grande ampleur, conçues par les chercheurs et généralisées à de très nombreuses écoles et enseignants ? Ou faut-il construire les " bonnes " pratiques avec les enseignants eux-mêmes ? Quel peut-être le rôle du chef d'établissement dans la transformation des pratiques ? Comment prendre en compte le travail quotidien de l'enseignant ? Là encore, il n'existe pas une seule réponse, même si un consensus important est présent : dans tous les cas, rien ne peut se faire sans les enseignants eux-mêmes. Cet ouvrage ne prétend pas répondre définitivement à toutes ces questions. Mais il permet, grâce aux contributions des meilleurs chercheurs de langue française dans ce domaine, d'analyser les débats, d'en mesurer les enjeux et d'identifier des pistes de travail.
La seconde massification scolaire au seuil des années 1990 a conduit un certain nombre d'enfants d'ouvriers et d'employés au baccalauréat puis à l'enseignement supérieur. Or, ces " nouveaux étudiants " ne se sont pas répartis au hasard des filières et ont trouvé, dans les BTS, une voie de poursuite d'études privilégiée. À l'heure actuelle, les BTS continuent d'accueillir en plus forte proportion que les autres filières les minorités de l'enseignement supérieur que sont les bacheliers d'origine populaire, les bacheliers technologiques et les bacheliers professionnels. Comment expliquer la conversion aux études longues d'élèves qui en étaient jusque-là tenus à distance ? Comment comprendre leur orientation massive vers les BTS ? Quels effets la position marginale des BTS au sein de l'enseignement supérieur a sur ces publics, sur leurs parcours et sur leurs aspirations ?
La question de l'expérience, de ses rapports avec l'activité, l'apprentissage et le développement humain est devenue une question centrale, tant sur le plan social que scientifique.
Dans une perspective de formation et dans un contexte de transformation constante des rapports entre travail et formation, la compréhension de sa construction, de sa transmission et de sa validation représente un enjeu considérable. Elle concerne toutes les activités et tous les métiers ayant pour objet la transformation de l'activité humaine (éducation, accompagnement, management, gestion, conseil, emploi, orientation, communication, soin et santé, travail social, ergonomie, sport).
Réunissant des auteurs précisément et simultanément représentatifs de champs de pratiques et d'approches scientifiques variées (apprentissage et formation des adultes, éducation physique, gestion scolaire, didactique professionnelle, analyse de l'activité), cet ouvrage se propose un triple objectif : conceptualiser les rapports respectifs entre expérience, activité et apprentissage, rendre compte de la construction et de l'organisation de l'expérience, analyser les modalités de sa mobilisation dans la vie professionnelle et sociale.
Les chefs d'établissement de l'enseignement secondaire sont-ils aujourd'hui de modernes hussards de la République ou des managers orientés vers l'efficacité éducative ? Comment agissent-ils avec - et parfois contre - des personnels enseignants dont ils organisent en partie l'activité ? Quels rapports entretiennent-ils avec leur travail, leurs collègues, les élèves, l'institution et ses valeurs ?
Confrontés à de nouvelles missions d'accueil de tous les élèves, de moderni­sation et de pilotage, mais aussi à une multiplicité de tâches et à des temporalités contrastées, les chefs d'établissement s'adaptent en visant tout à la fois le consensus interne et la visibilité externe.
À la croisée de la sociologie de l'éducation et de celle du travail, ce livre brosse un tableau vivant et réaliste du quotidien des chefs d'établissement au collège et en lycée, général comme professionnel. En cherchant à comprendre les enjeux collectifs et les épreuves de ce métier, il propose un regard neuf sur les futurs défis de l'École.
Les systèmes éducatifs contemporains sont sous l'influence des évolutions internationales, des réformes politiques et administratives des pays, des enquêtes et des palmarès, des logiques de résultats et de performances, des pressions sociales, économiques et culturelles, des groupes organisés...
Se pose aussi, à chaque système éducatif, la question de sa gouvernance, des régulations et de l'utilisation d'outils plus ou moins nouveaux du management public. À partir d'exemples concrets, cet ouvrage montre les sources de la gouvernance, il s'interroge sur le rôle de l'État en Europe et sur les types de régulations pratiquées dans les fonctions publiques en France, en particulier dans l'Éducation nationale.
Les enseignants et formateurs du XXIe siècle peuvent-ils espérer que la psychologie scientifique les aide dans leur pratique ? Cet ouvrage prend le parti d'affirmer que, même si la science ne peut apporter toutes les réponses attendues, elle peut identifier des conditions nécessaires - mais non suffisantes ! - pour " apprendre et faire apprendre " : des conditions liées aux caractéristiques des apprenants en interaction avec celles de leur environnement d'apprentissage.
Les psychologues d'aujourd'hui n'étudient plus l'" Apprentissage " avec un grand " A ", comme s'il s'agissait d'un objet défini et statique. Ils préfèrent en décrypter les mécanismes et les dynamiques spécifiques.
Leur objet est donc moins " l'apprentissage " qu'" apprendre ", verbe d'action qui permet d'intégrer les facettes cognitives, affectives et sociales en jeu. L'expression " faire apprendre " rappelle par ailleurs que l'action ne se déclenche pas nécessairement d'elle-même. Elle nécessite une implication de l'apprenant lui-même, mais aussi de celui qui lui transmet connaissances et compétences : l'enseignant, le formateur ou tout autre éducateur.
Les auteurs ont des lors choisi de convoquer les sous-disciplines de la psychologie qui, en 2006, peuvent l'éclairer : les neurosciences cognitives, dont fait partie la psychologie cognitive, la psychologie différentielle, qui cherche à comprendre les spécificités individuelles, la psychologie du développement, mais aussi la psychologie sociale et la psychologie de la motivation. En plus d'être collectif, cet ouvrage est donc pluridisciplinaire et fondé sur les travaux de recherche les plus récents, tout particulièrement dans les différents pays francophones.
Étienne Bourgeois est professeur ordinaire, en formation des adultes, à la Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation de l'Université de Genève. Il enseigne également à l'Université catholique de Louvain. Ses activités de recherche et d'enseignement portent sur l'apprentissage adulte, en particulier en situation de travail et en contexte organisationnel. Il est l'auteur de nombreuses publications sur le sujet.
Pendant longtemps l'évaluation des connaissances dans l'éducation a été considérée comme un instrument de mesure de l'acquisition des connaissances. Cependant, plus récemment, plusieurs travaux ont montré que les formes les plus courantes d'évaluation, notamment la plupart des systèmes de notes, focalisent l'attention des apprenants davantage sur la comparaison sociale avec les camarades ou collègues que sur la tâche à accomplir. Cette comparaison peut menacer l'auto-évaluation et de fait s'avérer nuisible pour la performance des apprenants et pour leur estime de soi, et peut induire des comportements antisociaux. Ce volume réunit des chercheuses et des chercheurs dont les travaux mettent en évidence les menaces potentielles qui apparaissent dans le processus d'évaluation, quelles en sont les conséquences psychologiques et sociales et quels sont les mécanismes pour les réduire.
Ouvrage publié sous la direction de :
Fabrizio Butera, professeur de psychologie sociale à l'Université de Lausanne. Son travail porte sur les dynamiques d'influence sociale dans les processus éducatifs ;
Céline Buchs, maître d'enseignement et de recherche à l'Université de Genève. Ses travaux portent sur les processus sociocognitifs dans les dispositifs d'apprentissage entre pairs ;
Céline Darnon, maître de conférences à l'Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, et membre de l'Institut Universitaire de France. Ses travaux portent sur les conflits dans l'apprentissage et les buts d'accomplissement.
Le thème de la souffrance au travail est de plus en plus abordé, mais peu étudié dans le milieu professionnel des enseignants car difficile à analyser. Comment examiner les difficultés professionnelles des enseignants, tant sur les personnes que sur le groupe professionnel, sans céder à une psychologisation du social, voire à sa médicalisation ou à la victimisation des acteurs ? Le projet de cet ouvrage est d'exposer comment les difficultés du métier d'enseignant organisent autant les douleurs et les souffrances ordinaires que les plaisirs et la reconnaissance qu'il procure. Les difficultés sont une réalité dont la gestion est constitutive du métier : les considérer comme un analyseur et non un parasite du travail, les aborder en positif comme le centre du métier, telle est la démarche des auteurs. D'autre part, la solidarité de l'institution à l'égard de ses personnels doit aujourd'hui être repensée en rapport avec la montée des critiques, car les enseignants ne peuvent être laissés seuls pour les affronter. Au final, il est nécessaire de reconstruire une fierté du métier d'enseignant à partir d'une professionnalité nourrie de l'expérience collective et de délibérations entre pairs se confrontant au cadre imposé et au débat public.