Nous
-
Cette introduction à Lacan représente un véritable défi à l'égard de la perception répandue de sa pensée, souvent considérée comme peu accessible, voire obscure. Pour inviter à la lecture de Lacan, Zizek mobilise tout aussi bien la « culture populaire », le cinéma, que la philosophie, la littérature et des événements de l'histoire récente. Par des argumentations inattendues, il montre les raisons pour lesquelles le temps de la psychanalyse n'est pas derrière nous, mais bien devant nous.
À travers les idées provocatrices de Lacan, qui ont troublé bien des penseurs, ce sont les vues cruciales de Freud qui apparaissent finalement dans leur véritable dimension. Ce « retour à Freud » a non seulement fourni une nouvelle fondation théorique à la psychanalyse, avec d'immenses conséquences pour le traitement analytique, mais il a aussi mis à disposition de la pensée contemporaine des outils conceptuels incontournables.
Comment lire Lacan n'est pas seulement, comme le titre l'indique, une introduction à l'oeuvre de l'un des penseurs les plus importants du vingtième siècle. Ce livre intervient aussi pour réaffirmer l'importance et la vitalité de la psychanalyse, à contretemps du diagnostic contemporain de sa péremption, voire de sa « mort ». -
Collection suivi de L'avarice : voici la réédition en poche d'un classique de Gérard Wajcman. Le psychanalyste y articule deux essais détonnants, une lecture incisive et brillante de la collection et de l'avarice. Dépliées dans une écriture enlevée, les analyses de Wajcman frappent par leur acuité et leur humour décapant.
La psychanalyse éclaire ici la logique de la collection, définie au sens le plus simple par la réunion de différents objets et d'un désir (le désir de ce qui manque à la collection.). L'avarice révèle les ressorts du seul péché capital qui reste à proprement parler inavouable.
« Ici je veux parler de collection. Pas de collectionneurs, pas des collections non plus, de la collection tout court, en général. On réfléchit rarement à ce que c'est, mettre des objets ensemble. On a tort. C'est très instructif, si on veut savoir ce que c'est qu'un Objet.
« Toute collection est, dans son principe, un acte délibéré et libre, de pure liberté, de pur désir. C'est à dire accompli sous la contrainte, la férule tyrannique de l'objet. Rien de moins libre qu'un collectionneur, ça se voit à l'oeil nu.
« L'Avarice n'est pas moderne. Au regard des autres péchés, apparemment plus insoucieux des saisons et des jours, elle apparaît assez old fashioned. L'Avarice est moche. Pas comme quand on dit c'est un vilain défaut : vraiment moche. La laideur même (et si la laideur était un péché ?). Les péchés attentent aux vertus ; l'Avarice blesse aussi le goût. »
-
Du caractère proprement invivable de ce monde, nous pouvons très légitimement tenir pour principaux responsables ceux qu'il faut bien appeler : les militants de l'économie. Car ce qu'on appelle l'économie n'est rien d'autre qu'une politique : la poli- tique du capital. Cette politique a eu une naissance - comme tout ce qui naît : elle aura une ?n. Et cette ?n, nous pouvons choisir de la précipiter.
Si nous croyons qu'il vaut la peine de lutter, c'est aussi que nous pensons que nous pouvons attendre beaucoup de cette vie - et même : qu'il y a dans la vie quelque chose qui est susceptible de dépasser tout ce que nous pouvons en attendre. C'est pourquoi nous ne voulons plus nous contenter de quelques lueurs d'espérance, nous voulons une clarté nouvelle sur ce que nous avons à faire.