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Grasset
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Je suis un monstre qui vous parle ; rapport pour une académie de psychanalystes
Paul b. Preciado
- Grasset
- 10 Juin 2020
- 9782246825562
En novembre 2019, Paul Preciado s'exprime devant 3500 psychanalystes lors des journées internationales de l'Ecole de la Cause Freudienne à Paris. Devant la profession qui l'a diagnostiqué « malade mental » et « dysphorique du genre », il s'appuie sur Kafka et son Rapport pour une académie, dans lequel un singe parlant discourt devant une assemblée de scientifiques. Loin de toute émancipation, le singe parlant de Kafka explique que son apprentissage du langage ne fut qu'un passage d'une cage à une autre : des barreaux de fer à la subjectivité humaine.
Depuis sa cage de « mutant », il ne s'agit pas pour Preciado de parler de l'homophobie ou la transphobie des pères fondateurs de la psychanalyse, mais de montrer la complicité de celle-ci avec une idéologie de la différence sexuelle datant de l'ère coloniale, aujourd'hui rendue obsolète par les moyens dont nous disposons pour influer sur nos corps et notre façon de procréer.
Surtout, le philosophe lance un appel à la transformation des discours et des pratiques psychologiques et psychanalytiques : dans les années à venir, nous devrons élaborer collectivement une épistémologie capable de rendre compte de la multiplicité des vivants, sans réduire le corps à sa force reproductive hétérosexuelle, et qui ne légitime pas la violence hétéro-patriarcale et coloniale.
La conférence provoque un séisme dans l'auditoire et depuis les associations psychanalytiques se déchirent. Filmé par des smartphones, le discours est mis en ligne et des fragments sont retranscrits, traduits et publiés sur internet sans souci d'exactitude. Afin d'élargir le débat, il importait de publier ce texte dans son intégralité. -
Gérard Haddad ingénieur agronome, psychiatre et psychanalyste, a notamment publié L'Enfant illégitime (Sources talmudiques de la psychanalyse), Manger le livre (Grasset 1984), Les Biblioclastes (Grasset 1990), et il est traducteur de E. Ben Yehouda et Y. Leibowitz.
Le Livre:
Ce texte est le récit, presque le roman, d'une expérience qui a transformé radicalement la vie de son auteur. En 1969, alors qu'il est ingénieur agronome, Gérard Haddad rencontre Jacques Lacan et commence avec lui une psychanalyse. Cette aventure va durer une dizaine d'années au cours desquelles se sera opérée une métamorphose. Ce livre raconte donc un parcours et les incroyables rebondissements qu'il suscite. C'est un témoignage exceptionnel et en direct sur la pratique de Lacan. Les séances quotidiennes, de quelques minutes seulement, où Gérard Haddad expose sa vie dans ses moindres détails, se transforment parfois en fulgurances qui bouleversent tout. On voit comment Lacan intervenait dans la cure, son engagement et le cycle de formation que suivaient ses élèves. Lacan, personnage si célèbre mais mal connu, à travers l'image brouillée qu'il aimait donner de lui-même, s'y révèle attentif, génial et généreux.
Marxiste athée, l'auteur voit avec stupeur émerger, au cours de son analyse, la force du sentiment religieux qui l'habite. Ce retour a conduit Gérard Haddad à retrouver le judaïsme et à l'étudier en lecture croisée avec la psychanalyse. Ce judaïsme trouvera sa forme ultérieurement dans la rencontre du personnage prophétique de Yeshayahou Leibowitz.
La fin de cette psychanalyse a coïncidé avec la fin de la vie de Lacan et les violentes querelles qui ont alors opposé ses élèves. Ce texte constitue un témoignage sur ces événements auxquels Gérard Haddad fut directement mêlé. -
Marie Balmary applique à Freud lui-même la démarche qu'il suivait avec ses patients. Sa méthode, des Grecs à la Bible, de la vie de Freud à ses écrits, est fidèlement freudienne. Elle nous convie à une reconsidération de tout l'édifice psychanalytique.
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Pourquoi le dieu de la Genèse refuse-t-il l'offrande de Caïn alors que celle d'Abel est agréée oe Cette énigme est le point de départ de la recherche menée par Marie Balmary dans ce livre. Un travail d'élucidation conduit comme une enquête qui, en plus d'être passionnant, renverse un certain nombre d'idées reçues. Par exemple, que le "péché originel" invoqué comme justification de nos souffrances ne figure pas dans le texte de la Genèse et que le mot "faute" désigne ce qui menace l'homme et non ce qu'il commet...
S'opère ainsi un véritable changement de perspective. Plutôt qu'un paradis perdu, l'Eden n'est-il pas le lieu de l'épreuve première, d'abord trop difficile, par laquelle les créatures humaines accèdent à la parole, la filiation, la fraternité oe Marie Balmary est psychanalyste. Elle est l'auteur de trois essais capitaux : L'Homme aux statues (Grasset, 1979), Le Sacrifice interdit (Grasset, 1986), La Divine origine (Grasset, 1993).
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Dans le droit fil de Femmes qui courent avec les loups, devenu livre-culte et qui continue à parler aux femmes, de bouche à oreille, dans le monde entier, la conteuse et psychanalyste jungienne Clarissa Pinkola-Estès a tissé un texte beaucoup plus court, mais tout aussi riche : La danse des grand-mères. Eh oui, elles dansent, ces grands-mères, qui, on s'en doute, ne sont pas femmes à tricoter dans leur fauteuil au coin du feu. Elles ont des ailes aux talons et elles ouvrent la voie d'un pas incandescent. Car ce sont des incarnations de la sagesse, qui n'a rien à voir avec l'âge. Des « passeuses », des guides, des mentors pour les jeunes générations et les autres. Leur mission, c'est la transmission. Et ce qu'elles ont à transmettre est ceci : « Quand quelqu'un vit vraiment, les autres en font autant. » La femme sauvage pointe une fois de plus son museau au coin des pages... Le thème de la vieille femme détentrice de la sagesse occupait déjà une place centrale dans Femmes qui courent avec les loups. N'est-ce pas elle qui, dans les contes et la mythologie, vient au secours de l'héroïne en détresse plus souvent que le chevalier blanc ? En retour, elle reçoit de la jeunesse l'énergie. On retrouve là un couple jungien, celui de l'âme et de l'esprit. « Etre jeune dans sa vieillesse, vieille dans sa jeunesse » : la formule ouvre et clôt l'ouvrage, qu'elle inspire. Entre les deux, la « passeuse » qu'est Clarissa Pinkola-Estès aura revisité certains mythes et archétypes, raconté des histoires (dont celle qui donne son titre - joyeux - au livre), évoqué sa propre histoire familiale, repris des thèmes comme celui de la guérison, de la renaissance, de l'arbre, et même rédigé des textes de prières pour les anciennes et pour les jeunes, sur ce ton incantatoire et dans cette langue magnifique que nous lui connaissons.
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Inoculez-moi encore une fois le sida et je vous donne le nom de la rose - lettre d'une psychotique
Blandine Solange
- Grasset
- 5 Octobre 2005
- 9782246691419
Le 20 octobre 2000, âgée de 43 ans, Blandine Solange se pend dans son appartement de Francfort.
Avant ce jour, il y eut d'autres tentatives de suicide, la maniaco-dépression et la mélancolie, la chimie, une analyse puis une psychothérapie, les internements. Il y eut l'art : les Beaux-Arts de Marseille d'abord, où elle rencontre Ben « le Niçois médiatique » , puis les performances scandaleuses et solitaires dans les rues de Marseille, enfin les nus, des hommes qu'elle entraîne chez elle, paie et peint en érection, cherchant à représenter dans ces objets multiples du désir l'éclatement de son propre désir, qu'elle assouvit alors. Défis, actes subversifs, excitation fébrile et fantasmes : Blandine Solange ne peut comprendre la place à laquelle, en tant que femme, on lui dit être assignée - un objet du désir, précisément, qui ne saurait parvenir au plaisir que par le consentement amoureux. Le sexe donc, et l'amour aussi - mais les deux semblent incompatibles - avec l'homme qu'en 1990 elle suit en Allemagne.
Bien avant encore, il y eut l'enfance dans un village vosgien, au sein d'une famille ouvrière, l'absence du père, le catéchisme, puis les menaces pour pouvoir poursuivre des études et échapper à l'usine - mais elle n'échappa jamais aux difficultés matérielles, se condamnant à des emplois de vendeuses ou de caissières aux salaires misérables.
C'est tout cela que Blandine Solange raconte dans cette « Lettre à mon psychanalyste », entre sentiment de défaite et de puissance, en but aux contradictions tant sociales que psychiques, luttant tragiquement pour s'en affranchir.
A cette lettre tente de répondre dans une postface son destinataire, le psychanalyste Georges Verdiani, et en particulier à la question lancinante de l'auteur : « Si ce n'est pas de la folie, alors de quoi s'agit-il ? » -
D sibony a fait dans son séminaire, pendant plusieurs années, une conférence par mois sur une pièce de shakespeare.
Toutes y sont passées. ce livre-ci contient déjà les analyses de douze d'entre elles et sera suivi par un autre. depuis sa parution, c'est un outil précieux pour les metteurs en scène et pour les spectateurs qui cherchent une autre approche, par les voies de l'inconscient. car l'idée, ici, est de prendre au sérieux le projet shakespearien d'un théâtre du monde, par des voies singulières oú l'humain se constitue, se renouvelle, s'arrache à lui-même ou aux forces du destin qui le portent.
De sorte qu'au-delà des histoires qui sont ici démontées ou surmontées, nous sommes devant l'acuité de l'événement à l'état pur : traumatique ou grotesque, hallucinant, ou déclencheur de cataclysmes ; l'événement est la matière qui fait de nous des êtres humains, qui anime le jeu global de l'être.
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Qu'y a-t-il de commun entre Georges Ibrahim Abdallah et un fétichiste ? Entre un toxicomane et un hystérique ? Entre Narcisse et une prostituée ? Pour Daniel Sibony, la réponse est assez simple : ce sont des pervers. Mais attention : ce mot, sous sa plume, n'est pas moralisateur, loin de là : il désigne, au contraire, une structure du psychisme bien particulière et que ce volume propose d'analyser. Car au fond, qu'est-ce qu'un pervers ? Pour Sibony, c'est un individu qui, par frayeur devant la vie, s'efforce d'organiser son existence en produisant des lois destinées à le rassurer. A priori, cette définition peut sembler gratuite mais elle est ici développée avec tant de brio, tant d'intelligence, qu'on ne peut que se laisser convaincre.
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L'Europe est aujourd'hui plus que jamais confrontée aux pays du monde arabo-musulman. Quel dialogue peut s'instaurer entre une culture judéo-chrétienne et une autre islamique, entre le dispositif freudien et l'inconscient musulman ? L'islam, en tant que culture religieuse articulée autour d'un livre saint, met en place une organisation originale qui permet la constitution du sujet. Pour autant, le Miroir du prophète n'est pas une simple étude théorique. Jean-Michel Hirt appuie son propos sur quelques situations cliniques qui affectent des personnes d'origine musulmane vivant en France. A travers les éléments de plusieurs histoires individuelles, il met en évidence l'inter-action entre psychique et culturel.
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Qui peut croire que la lumière noire de l'astre éteint des camps d'extermination nazis a cessé de nous parvenir ?
Cet ouvrage recense les structures nouvelles que les camps continuent d'imprimer dans nos vies en formations pathologiques, telles des bombes à retardement.
Ainsi, à partir de sa pratique de la psychanalyse, Gérard Haddad a tenté de bâtir un nouveau pan de la clinique freudienne. -
Libérez la femme puissante ; l'amour immaculé de Notre Mère pour l'âme sauvage
Clarissa Pinkola estés
- Grasset
- 21 Novembre 2012
- 9782246785637
"La Grande Femme", la "nuestra Senora", "Notre Dame", le "Coeur Immaculé", la Mère comparissante.. ils sont nombreux les noms donnés de par le monde à la Vierge Marie.
Pour Clarissa Pinkola-Estés, c'est Notre Dame de la GUadalupe, la Vierge apparue aux XVIe siècle au petit Juan Diego, l'enfant aztèque qui en reçoit l'emprinte dans sa modeste cape de berger, devenue une figure emblématique du Mexique.
Mais derrière l'immense ferveur populaire nous apparaît l'autre visage de "le Mère" toute-puissante, la Grande Mère que nous, les humains, cherchons "depuis que nous somlmes sortis de la brume", et qui, à travers les siècles, nous relie aux déesses-mères fondatrices.
A l'image du Coeur Immaculé qui ne connaît ni faiblessde ni passivité devant l'injustice, l'auteur appelle à libérer en chacun de nous la "femme puissante", la guerrière protectrice de la VIe qui inspire nos plus hautes actions de compassion.
Entrelacs d'anecdotes, d'histoires émouvantes et de poèmes, ce texte plein d'amour et ancré dans une foi profonde n'en révèle pas moins une connaissance aiguë de la nature humaine.
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Il n'y a pas de nous possible sans différence irréductible entre je et tu. Le lieu le plus intime et universel, quotidien et divin, de ce nous se situe entre la femme et l'homme. C'est quand ils sont réellement deux que femmes et hommes peuvent aimer et créer ensemble. Nous sommes bien petits vis-à-vis d'un tel monde: encore enfants plus qu'adultes et a(i)mants, avec des retards de culture à rattraper, notamment dans les relations entre mères et filles, entre la femme et elle-même, entre femmes. Je, tu, nous propose un certain nombre de chemin et médiations pour que les femmes ne soient plus les corps naturels dont les hommes seraient les têtes civiiisées - qu'il s'agisse de droits, de travail, de langage, de religion. Ce livre indique aussi comment devenir femme dans le rapport à la parole, à la beauté, à la maternité (naturelle et spirituelle), à l'âge, à la santé. Il se soucie d'analyse et de réparation des inégalités entre femmes et hommes, tout en construisant l'homme de lelur différence.
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Les psychanalystes sont malades, malades de la guérison. Guérir ? disent-ils. C'est bon pour les psychiatres, les psychologues, les charlatans. Alléger la souffrance des hommes ? La tâche est trop vulgaire pour les nouveaux gourous du savoir qu'ils sont en train de devenir. Et de fait, tout doucement, à mesure que freudisme et lacanisme sortent de leur ghetto, on les voit entrer un à un, tels une armée de clowns tristes, sur la scène de la culture. On les voit prendre rang, avec une étrange assurance, parmi les nouveaux riches de l'intelligentsia. Pamphlet ? Analyse ? Il y a de l'un et de l'autre dans ce livre mordant ; mais il y a surtout deux voix : chaque pas de la dénonciation est assorti d'une autocritique et d'un retour sur soi ; car ce procès n'est possible qu'au terme d'une cure dont le trajet nous est aussi conté.
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Nos perspectives, au seuil du vingt et unième siècle, apparaissent plus critiques et déconstructives que constructives. En exil dans le monde qu'ils se sont fabriqué, les hommes se méfient désormais des propositions positives relatives à un devenir futur, les qualifiant à priori d'utopiques. Mais qui sait si le chemin parcouru jusqu'à présent n'était pas de quelque façon erroné ? Si nous n'avons pas négligé des enseignements utiles pour penser notre identité en plus grande harmonie avec l'univers, et de manière moins scindée entre corps et esprit ou âme.
La connaissance des traditions orientales - par la lecture des textes et une pratique appropriée - nous introduit à une façon nouvelle d'être avec soi et avec les autres, une façon nouvelle de vivre l'amour et la sexualité.
Sera-t-il concevable alors de créer des ponts entre les traditions aborigènes féminines du monde asiatique et nos sociétés patriarcales ? Y découvrirons-nous des solutions non régressives pour refonder la famille et réarticuler ses rapports avec l'Etat ? Et n'est-ce pas la communauté tout entière qui pourrait ainsi se restructurer à partir de liens entre les citoyens, en une approche respectueuse des différences ?
Après une critique des monopoles patriarcaux - commencée dans son livre Spéculum -, Luce Irigaray tente d'élaborer une culture à deux sujets respectueux de leurs différences, modèle pour une coexistence dans la diversité au niveau universel. Docteur en philosophie et poète, Luce Irigaray a également une formation de linguiste, de psychologue et psychanalyste. -
André Brincourt accomplit son oeuvre par le récit et l'essai. il a publié, chez Grasset, entre autres, Malraux et le malentendu, Messagers de la nuit, Secrètes araignées. Il tient le feuilleton littéraire du Figaro Littéraire et il est le secrétaire général du Prix Renaudot. Le Livre : Avec Internet, nous voici menacés par le Web, par la toile d'araignée qui recouvre le monde et entretient une équivoque assez grave : confondre l'accès au savoir et le savoir lui-même. Si le XXè siècle se caractérise par l'Imposture intellectuelle, n'est-ce pas parce qu'il a permis à l'homme de déléguer sa pensée - hier dans les idéologies, dans « les systèmes clos » - aujourd'hui dans l'Ordinateur qui travaille et pense à sa place ? Nous vivons par délégation, par reflets, moins protégés ou assistés, que prisonniers de la toile d'araignée. A partir de ce constat, André Brincourt entreprend de sauver les mouches, de préserver leur liberté. Bourdonnantes, imprévisibles, pensées volantes, pensées volées. Fugitives ou attachantes, coléreuses ou reconnaissantes - dans la tradition de Valéry ou de Cioran, elles dénoncent le Mal qui, trop souvent, s'est donné le masque du Bien, dénoncent les cages de l'esprit, les dérapages de nos philosophies, les leçons trompeuses de nos technologies, le miroir déformant des médias. Rencontres, lectures, amitiés, révoltes. De Sartre à Giono, de Gide à Pessoa et Gracq, on se frotte les pattes et il arrive que les mouches piquent. Comme dit André Brincourt : « Il faut vrombir pour être honnête. »
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Avec Freud au quotidien ; essai de psychanalyse appliquée
Philippe Grimbert
- Grasset
- 7 Mars 2012
- 9782246798125
Aux longs de ces pages, j'ai voulu chausser les lunettes de Freud pour traiter de sujets aussi divers que la politique, le tabac, le cinéma ou la chanson... etu aussi de leur résonance intime avec mon parcours. Ces essais de psychanalyse appliquée à des questions de société témoignent de mon désir de comprendre les ressorts d'un monde souvent énigmatique et tentent d'en déchiffrer les enjeux inconscients.Ph.G.
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L'homme sans passé ; Freud et la tragédie historique
Thérèse Delpech
- Grasset
- Essais Documents Et Biographies
- 18 Janvier 2012
- 9782246788645
Freud a exprimé la tragédie d'une époque où le passé subit de tels coups de boutoir politiques, familiaux et religieux qu'il explose littéralement. La perte de tous les repères de la tradition a pour conséquence de livrer l'intériorité à d'innombrables labyrinthes, dont l'analyse tente d'éclairer les abymes. Freud, l'homme sans passé, consacre paradoxalement toute sa vie à la réminiscence comme traitement des troubles psychiques. Il cherche souvent dans les oeuvres littéraires une confirmation de ses thèses. C'est le cas du grand roman du parricide, Les Frères Karamazov, comme du dernier roman lu à Londres avant sa mort, La Peau de chagrin, où le suicide du héros est lié à l'absence d'héritage matériel et moral. La Gradiva, très attentivement commenté par Freud, livre une des clefs de son silence sur les femmes. Enfin, dans Le Roi des Aulnes, et L'Homme au sable, le clivage entre le père protecteur et le père destructeur prend une dimension terrifiante.
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La conjuration des idiots
Armando Verdiglione
- Grasset
- Figures Grasset
- 12 Novembre 1992
- 9782246471912
Armando Verdiglione est psychanalyste, philosophe et sémioticien. En 1985, en vertu d'une loi scélérate, il a été accusé de "délit d'influence" sur la personne de certains de ses patients. Il a été condamné. Emprisonné. Traîné dans la boue. Conspué. Il a été traité comme aucun intellectuel, dans l'Europe démocratique, le fut probablement jamais. Et nous sommes quelques-uns, en Italie et hors d'Italie, à flairer la machination. Ou, au moins, l'erreur judiciaire...
B.H.L -
En dépit de la révolution qu'il opère, Freud n'est-il pas demeuré dépendant de l'outillage intellectuel européen ? Ne laisse-t-il pas dans l'ombre, de ce fait, certains aspects de la pratique analytique que sa théorie n'a pu explorer ?Mais comment s'en rendre compte, si ce n'est en sortant d'Europe ?Je propose ici cinq concepts, abstraits de la pensée chinoise, dans lesquels ce qui se passe dans la cure pourrait se réfléchir et, peut-être, mieux s'expliciter. Chacun opère un décalage : la disponibilité par rapport à l'attention du psychanalyste ; l'allusivitépar rapport au dire de l'analysant ; le biaispar rapport à l'ambition de la méthode ; la dé-fixationpar rapport à l'enjeu même de la cure ; la transformation silencieuse, enfin, par rapport à l'exigence de l'action et de son résultat.Autant d'approches qui font découvrir la psychanalyse sous un jour oblique, la révélant dans on impensé. Or, cet impensé n'est-il pas aussi celui de la pensée européenne découverte dans ses partis pris ?De quoi introduire également à la pensée chinoise dont ces notions, en venant sur le terrain de la psychanalyse, se remettent à travailler.F. J.
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{La Dissidence freudienne} est une relecture de Freud, arrachée à ses gloses savantes et obscures. Un Freud dissident, subversif, remettant en question les langues de bois de la politique et de la théorie moderne. La psychanalyse, selon l'auteur, est à elle seule, et dans son simple exercice, une contestation vivante de toutes les idéologies et des principes d'asservissement contemporains. C'est la raison pour laquelle ce livre nous propose aussi une relecture critique des textes de Lénine, de Gramsci et de quelques autres. C'est la raison pour laquelle également, il nous propose un parallèle saisissant entre les discours fascistes et les grandes propositions marxistes unis dans le même souci d'ordre et de répression.
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Gérard Miller se penche, avec dégoût et intérêt, sur l'inconscient des hommes politiques. De Le Pen à Barre, de Simone Veil à Giscard, de Mitterrand à Chirac, il s'interroge sur cette "pulsion de pouvoir" qui les anime. Cela donne, à la veille d'une campagne électorale, une série de portraits qui sont autant d'analyses "sauvages" où le geste, le lapsus et l'aveu sont impitoyablement traqués. De cette enquête - écrite dans une langue rigoureuse et plaisante -, il ressort que Freud n'avait pas tort d'être plus horrifié par la politique que par l'inceste. Si tout le monde lisait Miller, le parti des abstentionnistes serait le plus grand parti de France...
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L'auteur s'attaque ici au problème de la psychose. Il en reprend l'examen dès les premières heures et fait table rase des descriptions symptomatiques. Naître à la folie, c'est d'abord traverser une singulière expérience, l'expérience de centralité. Le patient a le sentiment que sa présence physique concerne désormais tous ceux qu'il côtoie et cela le conduit, dans un sentiment d'arbitraire absolu, à la croyance irrécusable d'être au centre de l'espèce humaine, d'y être seul et de n'y être pour rien. Ce passage à l'universel s'exprime dans un mutisme total puis en termes de divinisation, de monstruosité et d'anéantissement. Cet état naissant de la psychose représente l'urgence psychiatrique par excellence : il s'agit d'éviter qu'à partir de là le patient ne construise un délire. Se penchant sur de nombreux cas de psychose naissante l'auteur nous initie à la relation qu'il engage avec les patients. L'évolution de la psychose n'est pas une fatalité à condition qu'existe d'emblée un volontarisme thérapeutique qui inverse l'unanimité désarmée des hommes face à la folie. Au-delà de cet exposé clinique l'auteur développe une théorie neuropsychologique, interindividuelle et motrice, à l'origine de la psychose. Il pose aussi quelques questions fondamentales. On ne connaît pas de cultures dont la psychose soit absente. Pourquoi survient-elle à l'adolescence, comment expliquer sa fixité épidémiologique et le fait qu'elle soit étrangère à tous les phénomènes de modernité, quel est son rapport avec la religion et particulièrement avec le christianisme ?