Éditions de l'Olivier
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Le laboratoire central
J.-b. Pontalis
- Éditions de l'Olivier
- Penser/rever
- 11 Octobre 2012
- 9782823600285
Le Laboratoire central réunit neuf entretiens et exposés de J.-B. Pontalis entre 1970 et 2012, dont certains inédits, en réponse des questionnements sur les rapports de la psychanalyse et de la littérature (" De l'inscrit à l'écrit ", entretien avec Pierre Bayard), mais aussi, en arrière-fond, explicitement parfois, sur le lien entre psychanalyse et politique (" Détournements ? ", entretien avec Marcel Gauchet). Ce titre - Le Laboratoire central - est en hommage à Max Jacob, que l'auteur a connu avant son internement en camp. Le " laboratoire central " est l'entretien que le psychanalyste a avec ses patients, avec ses collègues et avec lui-même, où il fait travailler ce à quoi il tient et croit, centralement, tout en cherchant à se mettre en difficulté, à " penser contre soi ". Avec ces échanges loyaux où il ne craint pas d'épouser les vues adverses, avec les visées inattendues et fortes qu'il prête à l'autre, avec le dérangement en lui-même d'une pensée autre, J.-B. Pontalis sait mettre cent fois sur le " métier " l'ouvrage d'une réflexion qui a traversé le dernier demi-siècle, continue d'être centrale, et n'a cessé de compter bien au-delà du cercle des psychanalystes.
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Une brève histoire du genre rappellerait qu'avant d'être un thème majeur du féminisme, cette question et les études de genre émergent en 1955 des travaux du sexologue behaviouriste néozélandais John Money, puis du psychanalyste américain Robert Stoller dans les années 1960. Les observations cliniques relatives à l'existence d'un clivage entre l'anatomie génitale et le sentiment d'identité donnent alors lieu à l'idée qu'il n'y a pas de correspondance structurelle entre le genre et le sexe. Le choix du genre ne serait que le produit du sentiment qu'on a de soi : « Mon genre et moi », parce que « moi » devient une sorte de porte-parole en vérité de « mon genre » - en remisant aux oubliettes le sujet de l'inconscient.
Le présent numéro vise à réintroduire ce « sujet » dans un conflit entre genre (qu'on se donne) et sexe (qu'on a) et, en manière de conclusion provisoire, il propose une hypothèse : « théorie » du genre, réelle ou supposée, et croyances en un « ordre naturel » seraient deux manifestations symptomatiques de la résistance contemporaine narcissique au sexuel infantile inconscient. Avec des idéologies différentes, une culture identitaire fermée sur elle-même par définition est, dans les deux camps, en train de s'instaurer.
AU SOMMAIRE MONIQUE SCHNEIDER Protestations touchant le sexe FRANÇOIS BEGAUDEAU Théorie du jeu ROBERT STOLLER, HAROLD GARFINKEL, ALEXANDER C. ROSEN Le passage (introduction de Michel Gribinski) PIERRE-HENRI CASTEL La Métamorphose impensable après coup GILBERTE GENSEL Son genre et lui HENRI NORMAND Mon genre ou Moi ALAIN BOUREAU Thérèse est mon nom JEAN-MICHEL REY D'un devenir pour le moins improbable MATHILDE GIRARD Du genre résistant FRANCESCO PAOLO ADORNO De Robocop à Peter Pan CATHERINE RODIERE-REIN Perdre sa langue GABRIEL BERGOUNIOUX Ce que le genre fait en langue MICHELA GRIBINSKI Le genre que l'on se donne JEAN IMBEAULT La désexualité Petit glossaire associatif du Genre ANTONIO ALBERTO SEMI L'humeur vagabonde FRANÇOIS GANTHERET Conscience de poitrine Trans MARIA MARCELLIN Ce qui nous pousse
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Il n'est question que de ça aujourd'hui : maltraitance des enfants, mauvais traitements infligés aux femmes, femmes sous-payées, exposées aux provocations, soumises à l'intolérance ou à l'exclusion par des religions d'État ; privation de la liberté de circulation touchant des individus et des populations en détresse ; mais aussi mauvais coups portés à l'éducation nationale et aux idéaux républicains et peut-être à la République elle-même : de toute part, on contrevient aux articles 1, 2 et 5 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, que condense l'article premier - sur la liberté et l'égalité en droit des hommes à leur naissance - de celle de 1789. Le racisme a droit de cité, quelle que soit l'éducation des milieux considérés, quelle que soit l'intervention en chacun d'un refoulement supposé civilisateur.
Quel éclairage attendre de la psychanalyse ? La psychanalyse ne devrait-elle pas d'abord faire son propre ménage ? Qu'est-ce qu'un mauvais traitement en psychanalyse - quand on sait qu'on peut attendre un effet thérapeutique d'une interprétation inexacte (Edward Glover) ou d'une défaillance de l'analyste (Winnicott) ? Ou quand on sait que la psychanalyse rend malade (Pontalis), et qu'une certaine dose de maltraitance organise de toute façon la technique analytique, en ne répondant pas à l'amour par de l'amour, en étant apparemment indifférent à la haine ? Le psychanalyste ne se fait-il pas la part trop belle en considérant tout uniment le oui et le non de son patient, son accord et son désaccord ?
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Dans Remake, le psychanalyste Jean Imbeault aborde un certain nombre de questions à partir du cinéma classique et contemporain : l'empreinte freudienne dans Le Guépard, Les Arnaqueurs ou encore Paranoid Park, la portée de la pensée d'Aristote dans Head On . Onze films (de J. Losey, G. Van Sant, L.Visconti, J. Gray, J.-L. Godard, M. Pialat.) sont ainsi repris (premier sens de Remake ), résumés, décomposés et recomposés avec l'idée de mettre au jour et de circonscrire l'échange et la concordance entre le cinéma et la psychanalyse. La progression est celle d'un journal : autant de dates, autant de séances. En effet, comme dans une psychanalyse, les histoires semblent d'abord se tenir, puis des fragments se détachent, des hypothèses, des constructions apparaissent. Car ce livre est aussi une réfection - autre sens de Remake : il est l'oeuvre d'un psychanalyste qui ne cesse de penser et repenser la théorie freudienne qui guide sa pratique. Remake est le livre d'un amoureux des faits qui cède à la nécessité de se refaire son cinéma.
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REVUE PENSER REVER n.22 : portraits d'un psychanalyste ordinaire
Collectif
- Editions De L'Olivier
- Revue Penser Rever
- 11 Octobre 2012
- 9782823600803
De même qu'il n'existe un modèle unique de l'analyse, on ne peut trouver de portrait au singulier de l'analyste ordinaire. L'analyste " extraordinaire " est, quant à lui, toujours unique dans le tableau qu'en font ses adorateurs. Mais est-il encore analyste ? Anna Freud rapporte une conversation avec son père sur ce sujet, dans une lettre à une amie en août 1926 :
" Récemment, papa et moi sommes tombés d'accord, dans une conversation, pour estimer que l'analyse n'est pas une affaire d'êtres humains, mais qu'on devrait être quelque chose de bien mieux - je ne sais toutefois pas quoi. " Les collaborateurs du numéro 22 de la revue penser/rêver se proposent ainsi de répondre aux problématiques suivantes : Un psy ordinaire est-il un psy " sans qualités " ? De quels lieux peut-on percevoir l'ordinaire ? L'ordinaire psychanalytique est-il comparable à d'autres ? Et la démarche freudienne est-elle compatible avec autre chose - une politique, une éthique, un savoir, une croyance, etc. ? - qui serait à la fois sa limite et un champ nouveau, à annexer ? Comment expliciter les recommencements nécessaires, quels noms leur donner ? Peut-on reconstruire une généalogie de la démarche freudienne ? Et si le " sans fin " de l'étude de Freud avait été pris pour un " sans limites " ?
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La folie Dartigaud
Christian Jouhaud
- Editions De L'Olivier
- Penser/rever
- 22 Janvier 2015
- 9782823605792
Dartigaud a-t-il existé ? Oui et non. Ce livre est le fruit de cette incertitude : biographie imaginaire d'un historien né en 1944, essai sur l'écriture de l'histoire, souvenir d'une puissance inexpliquée. La folie du personnage n'apparaît pas seulement dans le récit d'un épisode délirant. Engendrée par l'avidité d'un rapport déréglé au passé et produisant finalement une écriture de l'Histoire perverse, elle suinte à chaque page et jusque dans les moments où elle semble avoir été remplacée par la rationalité implacable d'une science historique sans ombres, sans recoins sombres ni portes dérobées.
Au XVIIIe siècle, les grands propriétaires de vignobles issus de la noblesse girondine se sont fait construire des « folies ». Dartigaud a regardé la petite ville de Verdelais comme sa « folie » personnelle mise au service d'une agressive et militante conception de l'Histoire : il a réussi mystérieusement à y créer un musée qui porte aujourd'hui son nom. Au service de quel pouvoir ?
Dans ce livre à surprises, on croise un meurtrier condamné à mort, un policier devenu tenancier de bistrot, quelques grandes figures des sciences sociales naissantes, un curé-poète du XVIIe siècle et aussi François Mauriac et Henri de Toulouse-Lautrec. Et même un psychanalyste sans nom et sans visage qui finit par découvrir que Dartigaud, chasseur des ombres nostalgiques, n'a pas d'ombre. Ce qui n'est pas très surprenant pour un homme qui voulait voir le passé et toute chose « comme s'il n'était pas là ».
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Le corps (est un) étranger
Penser/Rever
- Editions De L'Olivier
- Penser/rever
- 11 Avril 2013
- 9782823601718
Il y a peu, on a découvert avec un malaise certain que la « beauté » pouvait être le fait trivial d'un corps étranger : d'une prothèse de sein siliconée, par exemple.
L'introduction d'un « corps étranger » dans l'organe familier a introduit du même coup une série de questions et de doutes dans nos représentations :
Quels sont les gestes psychiques ? perceptions, évaluations ? par lesquels on décrète qu'il y a un corps étranger et que c'est un intrus ? Et l'hôte qu'est notre corps n'est-il pas lui-même un étranger, autonome, avec lequel on tente sans cesse de se familiariser ? Enfin, le « corps étranger » ne fait-il pas écho à une question sociétale majeure ?
Tenter de répondre appelle une (re)définition préalable d'un moi-corps, individuel et social, et de nos modèles de pensée.
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Lutte des rêves et interprétation des classes
Max Dorra
- Editions De L'Olivier
- Penser/rever
- 7 Novembre 2013
- 9782823602128
L'aspect un peu baroque de ce livre tient à son sujet même : son fil conducteur est une tresse. Celle que toute parole recèle en secret. Le titre l'évoque : des associations (une lutte des rêves) enroulées autour de concepts (des classes logiques). Mais ces associations ont un sens qui n'apparaîtra qu'après-coup : c'est le troisième brin de la tresse. L'essai de Max Dorra analyse la méthode de la libre association, la plus géniale de toutes les inventions freudiennes, qui fait de nous de véritables Houdini, capables de déjouer nos faux huis-clos, de démasquer le caractère illusoire de ce qui nous ligotait, pensions-nous. "Associer", c'est laisser venir tout ce qui vous passe par la tête sans chercher à être intelligent, ne pas être philosophiquement correct. La libre association, "règle fondamentale" du traitement psychanalytique, rend Freud insoluble dans la philosophie traditionnelle. En retrouvant une douleur plus ancienne, elle permet de remettre les choses à leur place. Freud fait lui-même une découverte bouleversante : c'est de réminiscences qu'il souffre. Il le découvre en "embrassant d'un seul regard" toutes ses associations et élabore ainsi une mémoire du sens. La méthode des associations libres nous apprend que l'on peut s'échapper du "jardin aux sentiers qui bifurquent" et sortir paradoxalement du "monde extérieur", de ses labyrinthes, de ses pièges. Ainsi la lecture de cet essai, aussi libre que la méthode dont il traite, procure-t-il le sentiment grisant de la découverte, sous la conduite d'un "psychologue surpris", pour reprendre un titre de Reik, et qui est aussi un humaniste étonné.
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La nostalgie du présent ; psychanalyse et écriture
François Gantheret
- Editions De L'Olivier
- Penser/rever
- 14 Janvier 2010
- 9782879296937
- " Écrire, analyser : quoi de commun entre ces deux activités ? Lorsque c'est le même qui se livre à l'une et à l'autre, quelles ruptures en lui, entre fauteuil et table d'écriture, et quelles continuités ? Cet essai est une réflexion sur une double pratique : d'analyste, et d'écrivain. Je les dis doubles puisque ces mots les distinguent, mais ce dont j'aimerais témoigner, ce que je souhaite affirmer ici est leur profonde unicité. Elle m'est évidente, et je voudrais faire partager cette évidence, lorsque j'explore les diverses facettes de l'énigme qui leur est commune : comment leur matériau - les mots - qui ne sont que des signes peuvent-ils s'animer et émouvoir, c'est-à-dire mettre en présence de ce qu'ils désignent ? Comment, en somme, l'état natif de notre rapport au monde peut-il être réactivé, ranimé et pas seulement évoqué, dans et par le langage ? L'analyste comme l'écrivain sont des rôdeurs de frontière, le domaine qu'ils fréquentent et dont ils reviennent avec des mots vivants. Ces considérations valent aussi bien pour toute démarche vraiment créatrice de nouveau, et l'essai fait appel en particulier à la peinture pour étayer son propos. L'analyse, l'écriture sont, comme l'art, refus de se résigner au peu de réalité du monde de signes auquel les hommes sont condamnés. C'est dans les signes eux-mêmes, les mots (c'est-à-dire en se tournant vers le monde partagé, et non en se repliant dans le solipsisme du fantasme inconscient), qu'est cherchée la réponse à notre nostalgie du présent. " - François Gantheret est psychanalyste, docteur ès lettres, professeur émérite de psychopathologie à l'Université Paris VII, membre de l'Association psychanalytique de France. Il a publié aux éditions Gallimard des ouvrages de psychanalyse, Incertitude d'Éros (" Connaissance de l'inconscient ", 1984) Moi, Monde, Mots (" Connaissance de l'inconscient ", série " Tracés ", 1996) Libido omnibus et autres nouvelles du divan (L'Arpenteur, 1998 et Folio, 2001) ainsi que des romans, dans la collection " blanche " : Les Corps perdus (Prix Ulysse du premier roman, 2004) Comme le murmure d'un ruisseau (Prix Rosine Perrier, 2006), Ferme les yeux (2007).
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Histoire d'escrocs Tome 1 ; la vengeance par le crédit ou Monte-Cristo
Jean-Michel Rey
- Editions De L'Olivier
- Penser/rever
- 10 Mai 2013
- 9782823601602
Cet essai est le premier d'une trilogie qui paraîtra sous le titre général de Histoires d'escrocs. Chaque tome sera centré sur un roman : Le Comte de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas, Les Buddenbrook de Thomas Mann, et enfin Le Grand Escroc de Herman Melville.
Dans ce premier tome, Jean-Michel Rey s'appuie sur les rapports entre le banquier Danglars et le comte dans le roman le plus connu d'Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo. Il s'agit, pour l'essentiel, de la vengeance du comte contre le banquier, une entreprise très soigneusement menée qui aboutit à la ruine de Danglars. En le montrant brillant économiste et redoutable rhéteur, Dumas fait ainsi du comte le héraut du capitalisme ascendant, et nous dévoile les grands rouages de la finance moderne - particulièrement ceux du crédit. Par l'analyse de ce célèbre roman, Jean-Michel Rey donne au Comte de Monte-Cristo un éclairage nouveau et terriblement d'actualité.
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Dans un port breton, l'existence d'un camp de prisonniers politiques livrés aux allemands par des soldats français est oubliée ou ignorée des habitants. Les sinistres caves de l'École du service de santé militaire de Lyon où ont été torturés Jean Moulin et d'autres résistants sont transformées en boîtes de nuit. En Algérie, c'est la guerre : un officier du Renseignement organise la torture et devient fou. Enfin une histoire d'acrobate, qu'on ne résumera pas.
Dans quatre récits qui témoignent d'une vérité historique malmenée ou occultée, l'auteur revisite des souvenirs précis et énigmatiques, mène une enquête dans sa mémoire. Sont-ce ses propres souvenirs ? Appartiennent-ils à une époque révolue ? Doit-il les reléguer dans le passé d'une Histoire commune à oublier ?
Dans cette quête des origines, les récits, commencés comme des films en noir et blanc, s'incarnent alors là où le souvenir personnel trouve la mémoire collective - et la précise.
L'écriture de Souvenirs d'un autre, précise et limpide, ne recherche pas l'effet : elle construit un mode intermédiaire entre la narration et la réflexion, dans lequel la psychanalyse est présente au même titre que le confident du théâtre classique.
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Devenir Freud ; biographie d'un déplacement
Adam Phillips
- Éditions de l'Olivier
- Penser/rever
- 22 Janvier 2015
- 9782823604092
Devenir Freud. Biographie d'un déplacement est un essai sur la vie de Freud de sa naissance à ses cinquante ans. Questionnant l'usage du matériel biographique et de son statut, c'est un essai paradoxal où Adam Phillips s'appuie sur des écrits et actes de Freud témoignant de son scepticisme profond quant au genre biographique, tout en faisant du biographe le faire-valoir du rôle du psychanalyste.
C'est aussi la judéité de Freud qui est analysée, tant du point de vue de l'histoire de sa famille que de son attitude personnelle à l'égard du judaïsme. Le livre suggère que la psychanalyse a des choses à raconter sur l'histoire des juifs, car sans être une « science juive », elle est une science immigrante, une science en déplacement, et du déplacement. C'est une psychologie de et pour les gens qui ne peuvent pas s'installer et qui éprouvent leurs cultures comme étrangères.
C'est un Freud différent de l'image qu'on en avait qui se dessine avec cet essai. Un jeune Freud tout d'abord, perçu à travers ses premiers écrits importants : le « livre du rêve », La Psychopathologie de la vie quotidienne, les Trois essais sur la théorie sexuelle, Le mot d'esprit ; le Freud marié et père de six enfants, plutôt que le « génie solitaire ». Devenir Freud entend rompre avec l'image du « grand homme » et nous invite à imaginer une histoire de la psychanalyse dans laquelle Freud, s'il était mort à cinquante ans, aurait laissé un extraordinaire héritage de textes aux destinées desquels le Maître n'aurait pu présider, et qui pourraient ainsi être librement interprétés par toute personne intéressée plutôt que par des disciples
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Promesses ; de la psychanalyse et de la littérature
Adam Phillips
- Éditions de l'Olivier
- Penser/rever
- 14 Octobre 2010
- 9782879297149
- " Le plus remarquable des essayistes anglais actuels. "(Alain de Botton)Evelyn Waugh disait : " Écrire n'est pas enquêter sur un personnage, c'est un exercice de la langue, et ça, ça m'obsède. La technique psychologique ne me dit rien. C'est le drame, le discours et les événements qui m'intéressent. "Pour Adam Phillips, la psychanalyse tient des deux : c'est à la fois une enquête sur un personnage et un exercice théorique et pratique de la langue. En tant que thérapie, elle enquête sur des personnages avec l'idée de rendre les gens plus heureux, de leur faire trouver la vie plus intéressante. Et à la différence de la littérature, elle offre la possibilité de voir exactement ce qu'est la vie, et pourquoi il est préférable - quand c'est le cas - de s'intéresser à elle plutôt qu'à la psychologie ou au langage.Après deux livres exigeants par leur technicité ( Winnicott et les Trois capacités négatives), voici un livre très accessible: il s'agit d'un " best of " tiré d'un recueil d'articles publiés dans la London Review of Books, le New York Times, l' Observer, etc. De Hamlet à Lacan en passant, évidemment, par Freud, un fil rouge réunit tous ces textes : l'idée selon laquelle la psychanalyse serait une branche de la " littérature ". Sans nier les effets thérapeutiques de l'analyse, Adam Phillips s'attache à montrer que la créativité (en particulier celle des écrivains) est une des clés qui permettent d'accéder à ce que les philosophes de l'Antiquité appelaient une bonne vie. Brillant, impertinent, profond, Adam Phillips devrait, avec ce livre, captiver le public français.
- Adam Phillips est né à Cardiff en 1954. Psychanalyste à Londres, il a été le General Editor de la nouvelle traduction des oeuvres de Freud chez Penguin Modern Classics. Parmi ses derniers ouvrages traduits, sont parus en 2005 chez Payot La Mort qui fait aimer la vie. Darwin et Freud ainsi que La Boîte de Houdini. L'art de s'échapper. Aux Éditions de l'Olivier, collection " penser/rêver " en 2008, Winnicott ou le choix de la solitude ; en 2009, Trois capacités négatives.
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Qu'un homme entre deux âges s'éprenne d'une jeune femme au point de changer, d'un moment à l'autre, le cap de sa vie : telle est la "passion de mi-vie" que l'on désigne par l'expression de " démon de midi ", apparue dans le texte biblique.
De quelle vérité inconsciente le "démon" est-il porteur ?
Que signifie "midi" aux horloges du désir, du temps et de la mort, pour le masculin et jusqu'en son envers féminin ? Le psychanalyste Paul-Laurent Assoun, avec son érudition passionnée et son souci de la précision conceptuelle, propose dans cet essai une étude du midi de la vie, thème jamais exploré en tant que tel, à travers le foisonnement textuel que suscite l'événement venant porter le bouleversement au coeur de l'existence.
La clinique est celle du cabinet de l'analyste, mais elle est prise également au dehors, dans l'anthropologie, la mythologie et la littérature : le démon recèle un ressort narratif et romanesque.
Ainsi se dégage un portrait métapsychologjque de ce démon saisi en son réel inconscient.
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REVUE PENSER REVER n.21 : le genre totalitaire
Collectif
- Editions De L'Olivier
- Revue Penser Rever
- 12 Avril 2012
- 9782823600049
La tentation totalitaire refait sans cesse surface. En deçà des conditions économiques et politiques qui produisent sa constante réémergence, existent des motifs individuels propres à un genre totalitaire qui gît en chacun : tout bébé a vu ses besoins totalement pourvus, et l'imaginaire des rêves s'est chargé de réaliser ce qui lui manquait malgré tout dans la vie réelle. Narcisse était le modèle, et la vie agréablement totalitaire n'avait qu'une idée : nous - c'est-à-dire me - prendre totalement en charge.
Comment une illusion infantile devient-elle une idéologie ? Comment peut-elle être prise au sérieux jusqu'à devenir un idéal sociétal, de type « mono », voire une organisation fanatique. Comment peutelle concevoir qu'un appareil de vie se replie sur lui-même jusqu'à l'autosuffisance ? Car le totalitarisme de la mono-représentation ou de la pensée unique tire sa jouissance de lui-même. Il offre un intime sans trouble, fait perdre le divers. Il a le goût de l'uniforme et de la dénégation. Problème :
Le fantasme quasi réactionnaire en ce qu'il s'oppose au changement ; l'exigence pulsionnelle ; la cruauté obscène du surmoi ; le masochisme primaire ; l'attrait mélancolique ; la compulsion de répétition qui vous ramène là où vous ne voulez pas - sans oublier le transfert : les fonctions et productions de l'inconscient sont-elles autant d'instances totalitaires ?
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Quartiers aux rues sans nom
Dominique Scarfone
- Editions De L'Olivier
- Penser/rever
- 12 Avril 2012
- 9782823600056
La psychanalyse procède avec méthode dans l'exploration de l'inconscient et repère, ce faisant, un certain nombre de configurations plus ou moins classiques, non sans rapport avec celles cataloguées dans les manuels de psychopathologie. Mais ni la psychanalyse, ni d'ailleurs aucune autre approche travaillant avec un sujet humain, ne saurait prétendre à un savoir totalisant sur l'autre. C'est que cet autre est, d'une part, doté d'une capacité d'autoreprésentation et d'auto-théorisation dont il faut savoir respecter la singularité et les productions, leur automanifestation, et que, d'autre part, cet autre est habité par une altérité radicale.
La série d'essais constituant ce volume s'attache à indiquer, de diverses façons, en quoi la démarche psychanalytique la plus méthodique conduit un jour ou l'autre ceux qui s'y engagent dans des contrées psychiques mal cartographiées, aux repères flous, voire inexistants. Il s'agit d'aller à la rencontre de ce qui hante ces « quartiers aux rues sans nom » où l'on se perd sans l'avoir fait exprès. Où cependant, dans ces lieux mal éclairés, dans ces situations inédites, pourra, avec un peu de chance, se produire le plus vif de l'analyse, s'inaugurer une parole par laquelle il sera possible au sujet de s'expliquer avec son aphasie originaire, d'en découdre enfin avec son enfance, ou plutôt avec l'infantile, avec ce que le temps du calendrier n'aura pas réussi à faire passer.
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REVUE PENSER REVER n.19 : c'était mieux avant... (printemps 2011)
Collectif
- Editions De L'Olivier
- Revue Penser Rever
- 14 Avril 2011
- 9782879297989
" C'tait mieux avant. " Qui n'a prononc ces mots, avec navet, nostalgie, sans la moindre haine, et n'a pens que, oui, tout ce que nous aimions a trop vite disparu et qu'avant, - avant - les murs n'taient pas si brutales, les voitures pas si laides, les idaux pas si infantiles ? Bref, en ce temps-l la vie tait plus belle et le soleil plus chaud qu'aujourd'hui. " Avant " serait toujours connot par un peu d'origine et sa valeur suppose. La valorisation s'accompagne d'une dvalorisation qui reste non dite, et qui est violente. Ainsi va la haine du changement personnel et social. Or si " avant " trane aprs lui un imaginaire fragment d'origine, n'est-ce pas en quilibre avec ce que Freud appelle l'attente croyante, active en chacun ? Mais n'y a-t-il pas, malgr tout, du vrai dans l'ide d'un temps antrieur qui tait, certes, un semi-quilibre, mais que l'on n'a pas su maintenir, une sorte de " c'tait moins mal " ? Du vrai dans l'ide d'un regret qui laisserait entendre que le pass est mobile ? Ne pas avoir de regrets serait une illustration d'une vie sans pass, une vie qui confondrait le pass et l'avant.Et si avoir des regrets n'tait pas, comme on le croit d'abord, regarder vers le pass, mais accueillir le pass dans le prsent ?
Au sommaireJ.-B. Pontalis, " Quand ? " ; Dominique Scarfone, " Vers l'avant ? " ; Catherine Rodire-Rein, " Les paroles geles " ; Evelyne Tysebaert, " Il n'y a plus d'aprs " ; Hlne et Daniel Widlcher, entretien " L'avenir s'invente en rvant le pass " ; Alberto Semi, " La maladie de l'histoire " ; Henri Normand, " Je ne veux pas d'enfants " ; Carlotta Settel, " Au temps de la dvoration " ; Jean-Michel Rey, " L'instinct conservateur " ; Alain Boureau, " Entropie et misanthropie, suivi d'une rponse de Dinah Ribard " ; Elsa Marmursztejn, " La construction d'un pass meilleur l'historienne " ; Julie Claustre, " Nostalgie du Moyen ge " ; Christian Doumet, " Demain "Glossaire : Le GRIHL - C'tait mieux ailleursControverse : Jean-Michel Rey - Quelques remarques sur l'Affaire (Woerth-Bettencourt)Pollen : Jacques Andr - Les morts impensablesJournal de Jean Imbeault - Le Gupard
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REVUE PENSER REVER n.18 : la lettre à la mère
Revue Penser Rever
- Editions De L'Olivier
- Revue Penser Rever
- 14 Octobre 2010
- 9782879297651
- Un amour sans limitesLettres " à ma mère ", ou lettres " à sa mère " quand le recueil est le travail d'un biographe, ou encore " à leurs mères " si c'est une compilation : le courrier publié des anciens enfants à leur mère est abondant, et semble vouloir récuser l'idée de séparation. Ainsi Vincent Van Gogh écrit-il à une " maman de près de soixante-dix ans ", avec une intimité non codée : " Le chagrin que nous éprouvons et éprouverons toujours d'une séparation et d'une perte est, me semble-t-il, instinctif ; sans lui nous ne pourrions nous résigner aux séparations, il nous aidera probablement plus tard à nous reconnaître l'un l'autre [...] ".C'est peut-être ce qui fait le ciment de ces lettres et les oppose à la fameuse lettre à son père de Franz Kafka : la " Lettre au père " a quelque chose de définitif, tous les anciens fils - et filles - de père peuvent y retrouver un père. En regard, quoi ? La perte et un doute terrible de ne savoir comment en dire le regret à la destinataire. S'il ne manque précisément pas de lettres à la mère sans complaisance ni concession, serait-ce qu'aucune n'a l'universalité de celle au père ?L'amour sans limite que nous avons eu pour nos mères, en reste-t-il quelque chose quand les années et la haine, éventuellement, quand l'oubli, la déception, la lassitude et la souffrance, les jours anciens, la griffe ou la paix du deuil, quand le lointain et le trop immédiat s'en sont emparés ? On souhaiterait que ce numéro considère, sans trop de précautions, ce que sont nos mamans devenues...
- Au sommaireCarlotta Settel, " Lettre à ma morte " ; Edmundo Gómez Mango, " Un amour sans pitié " ; François Gantheret, " Ô Mamma mia ! "; Gilberte Gensel " Eugénie G. à son fils " ; Jean-Claude Lavie , " Écrire à la chair mère " ; Jean-Philippe Dubois, " L'adresse perdue " ; Jean-Michel Lévy, " L'inconnu de l'adresse " ; Jean-Michel Rey, " La mère à contre-emploi " ; Sophie Houdard, " Le secret de l'abandon d'une mère " ; Stéphane Audoin-Rouzeau , " Lettre amère, 23 juin 1915 " ; Thierry Hesse, " L'écriture maternelle ", etc.
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à travers les figures de trois mères - la dolorosa, conçue par iacopone da todi, la gloriosa, élaborée au long des siècles par le catholicisme, l'amoureuse, imaginée par stefan zweig -, le psychanalyste henri normand accompagne nos représentations de la mère - celle, bien réelle, de chacun, comme celle, tutélaire, de l'imaginaire collectif.
Parmi les enfants que nous sommes tous, qui tolérerait le dérangement absolu que représente une mère unifiée, à la fois sexuelle, douloureuse et glorieuse ? serions-nous parvenus à fragmenter en trois personnes une idée inacceptable ?.
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L'oubli dans les temps troublés
Jean-Michel Rey
- Editions De L'Olivier
- Penser/rever
- 14 Octobre 2010
- 9782879297491
- Quand les Français ne s'aimaient pas En 1972, le président Georges Pompidou gracie Paul Touvier et dit à cette occasion : " Le moment n'est-il pas venu d'oublier ces temps où les Français ne s'aimaient pas ? " La décision du souverain mise sur une chose impossible : que le pays efface d'un seul coup une période complexe et douloureuse de son histoire, Occupation, déportation et Résistance incluses. L'auteur analyse les paradoxes de l'amnistie confondue avec l'amnésie. Il en rappelle les formes équivalentes au cours des siècles : la révocation de l'édit de Nantes déclarant " nulles et non avenues " les lois en vigueur, Louis XVIII revenant au pouvoir avec pour mot d'ordre " union et oubli ", le ministre de la guerre pendant l'affaire Dreyfus ordonnant à l'armée d'oublier ce qui vient de se passer : le souverain des temps troublés pense pouvoir chasser le trouble en décrétant l'oubli, ce faisant il donne à l'oubli une valeur spécifique. En voulant retrancher une part de l'histoire nationale pour restaurer l'unité perdue, il laisse voir involontairement l'opération stupéfiante et occultée - qu'il a effectuée à son propre insu peut-être. Jean-Michel Rey installe les analyses des penseurs de l'oubli - que sont notamment Michelet et Péguy, Freud et Faulkner - au coeur de nos modernes temps troublés.
- Jean-Michel Rey est professeur émérite à l'université de Paris-VIII. Il est l'auteur de plusieurs essais sur Nietzsche, Freud, Kafka, Péguy, Artaud, Valéry, Quinet. Derniers ouvrages parus : La Part de l'autre, PUF, 1998 ; Le Temps du crédit, Desclée de Brouwer, 2002 ; Les Promesses de l'oeuvre. Artaud, Nietzsche, Simone Weil, Desclée de Brouwer, 2003 ; Paul ou les ambiguïtés, Éditions de l'Olivier, collection " penser/rêver ", 2008.
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Quand une civilisation se décompose, il est approximatif de se contenter d'énoncer qu'elle retourne à la barbarie. Elle fait autre chose. La civilisation s'est construite grâce au refoulement des pulsions sexuelles et meurtrières. Dans des situations de régression culturelle, on admettait que, le refoulement civilisateur ayant échoué, le pulsionnel tendait à régner sans contrôle, l'homme était revenu à l'état animal. Mais le XXe siècle a connu une régression d'une autre nature, un état de confusion entre le sujet et la masse. Cette confusion ne débouche pas sur une préhistoire de l'humanité, mais bien sur une post-histoire, un état nouveau de la civilisation où, en se résorbant dans la masse, c'est la mort et ses idoles que l'homme révère et célèbre. Cette révérence, cette célébration, c'est le mal absolu. Dans cette étude, Nathalie Zaltzman fait voir de façon radicalement différente ce qu'on appelle "crime contre l'humanité".
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Le mélancolique sans mélancolie
Christian David
- Editions De L'Olivier
- Penser/rever
- 11 Octobre 2007
- 9782879295688
Cette méditation sur la perte, où la chaleur de l'intelligence le dispute à la mélancolie humaniste, fait entendre quelques "conseils" inhabituels : " boire frais", c'est-à-dire ne pas se laisser entraver par des automatismes acquis ; s'abandonner, un peu, à la musique intérieure ; ne pas s'en tenir à la seule vertu du langage mais, sans pour autant s'en déprendre, accueillir les médiations non verbales, leur pénombre ; rêver son amour les yeux ouverts. En cours de promenade, le lecteur aura fait l'expérience de la limite du conscient et de l'inconscient, du sens et du non-sens, du formel et de l'informe. Il aura senti que le mouvement de la nuit ne cesse pas avec le jour.
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Le psychanalyste apathique et le patient postmoderne
Laurence Kahn
- Editions De L'Olivier
- Penser/rever
- 10 Avril 2014
- 9782823604344
« Un psychanalyste apathique, c'est un psy qui somnole ?
- Non, c'est quelqu'un qui ne se laisse pas prendre par le pathos. Ni le pathos de la vérité, ni le pathos de l'affect.
- Donc, il ne dort pas, mais il est indifférent.
- Non : il est engagé, au contraire. Mais il ne se laisse pas faire par les bons sentiments.
- Et, c'est grave d'être un patient postmoderne ?...
- Si l'on a un psychanalyste postmoderne dans son dos, oui, cela peut l'être. Il s'occupera de votre identité ; il s'occupera des traumas à vous infligés par votre « environnement précoce » (langue de bois pour parler de l'enfance) ; il s'occupera de la restauration de votre unité intérieure. Mais que fera-t-il du scandale psychique qui vous fait vivre, et va du sexuel à la création ? » Dans cet essai rigoureusement documenté, Laurence Kahn étudie les critiques adressées à la scientificité de la psychanalyse par le monde anglo-saxon et son relativisme, en appui sur un usage nébuleux de la notion de « postmoderne » fort éloigné de Lyotard, ou sur celle d'un constructivisme à grande distance de Derrida.
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L'actuel malaise dans la culture
François Richard
- Éditions de l'Olivier
- Penser/rever
- 13 Octobre 2011
- 9782879298634
ÿþ " Le malaise dans la culture contemporaine s'est approfondi depuis le célèbre essai de Freud et se caractérise aujourd'hui par une contradiction entre les exigences moralisatrices croissante et le déchaînement, imaginaire mais aussi très réel, de la violence et de la vulgarité. Les psychanalystes rencontrent dans leurs cures des pathologies nouvelles. La psychanalyse, elle, se voit reprocher son conservatisme alors qu'elle chercher au contraire à penser le " surmoi culturel civilisé " dont a besoin notre époque.L'actuel malaise est-il la continuation sous des formes transformées de celui dépeint par Freud il y a quatre-vingt-deux ans ou bien constitue-t-il quelque chose de tout à fait nouveau et différent ? La psychanalyse est-elle susceptible aujourd'hui de contribuer à la compréhension du moment historique et social présent, dans un dialogue avec les anthropologues et les sociologiques, les philosophes et les historiens ? Ce sont là les questions qui sont au centre de ce passionnant essai.
" François Richard a fait des études de sciences sociales et de psychologie. Il est psychanalyste et professeur à l'université Paris 7 -Denis Diderot. Il a publié plusieurs ouvrages, dont Les troubles psychiques à l'adolescence (avec René Kaës) aux PUF en 1998 ou, tout récemment, La rencontre psychanalytique, chez Dunod (2011).