Rayons
- Littérature
- Jeunesse
- Bandes dessinées / Comics / Mangas
- Policier & Thriller
- Romance
- Fantasy & Science-fiction
- Vie pratique & Loisirs
- Tourisme & Voyages
- Arts et spectacles
- Religion & Esotérisme
- Entreprise, économie & droit
Support
Éditeurs
- Gallimard (7)
- Pu De Rennes (7)
- Folio (6)
- Books On Demand (3)
- L'harmattan (3)
- Alpha (2)
- Armand Colin (2)
- Ausonius (2)
- Cerf (2)
- Editions Du Net (2)
- Ellipses (2)
- Geste (2)
- Loubatieres (2)
- Perrin (2)
- Points (2)
- Pu De Lyon (2)
- Puf (2)
- Seuil (2)
- Ysec (2)
- Aedis (1)
- Anacharsis (1)
- Atlande Editions (1)
- Belin (1)
- Brepols (1)
- Cahiers Du Temps (1)
- Centre De Castellologie (1)
- Centre Vendeen De Recherches Historiques (1)
- Classiques Garnier (1)
- Cnrs (1)
- Coop Breizh (1)
-
Voyages aux pays des Géants d'Oddr aux Flèches, ce recueil des sagas légendaires islandaises les plus étincelantes rassemble toute la matière des mondes magiques scandinaves. Confrontés le plus souvent à une funeste destinée, les héros de ces récits hauts en couleur affrontent trölls, sorciers, guerriers-fauves et autres monstres des franges du réel, et leur soif d'aventures les pousse vers des quêtes insensées qui forment autant de romans dont William Shakespeare, Richard Wagner et surtout J.
R. R. Tolkien surent en leur temps s'inspirer pour bâtir leur propre mythologie littéraire et poétique. Ce livre propose des sagas parues chez Anacharsis, d'autres, épuisées, publiées chez d'autres éditeurs, et des sagsa inédites.
-
L'âge d'or capétien (1180-1328)
Jean-Christophe Cassard
- Folio
- Folio Histoire
- 18 Novembre 2021
- 9782072798986
Le long XIII? siècle marque l'âge d'or de la dynastie capétienne, qui compte des personnalités fortes:Philippe II Auguste, saint Louis, Philippe IV le Bel. Il bénéficie d'une dynamique agricole soutenue et d'une révolution technique, qui s'exprime notamment dans l'érection des cathédrales.La prospérité - relative - des campagnes permet aussi l'essor des échanges et des villes. Littérature courtoise et naturalisme gothique témoignent d'une certaine douceur de vivre.La monarchie construit progressivement un territoire et un État, dont la nouvelle doctrine s'appuie sur la souveraineté et non plus sur la suzeraineté. Le pouvoir capétien trouve l'un de ses fondements dans l'alliance étroite du trône et de l'autel, même si cela ne va pas sans tensions avec la papauté. Après 1270, la crise du système féodal provoque difficultés, famines, chômage et troubles sociaux, préliminaires de la grande crise du XIV? siècle. Le pouvoir monarchique, cependant, ne cesse de se renforcer. Se met alors en place un binôme caractéristique du futur État moderne:guerre et fiscalité.Le contexte des temps, positif ou négatif, réinterprété à la lumière des recherches récentes, plonge le lecteur dans un des «grands siècles» de l'histoire de France.
-
«27 juillet 1214. Ce dimanche-là, dans la plaine de Bouvines, le roi de France Philippe Auguste avait affronté malgré lui la coalition redoutable de l'empereur Otton, du comte de Flandre Ferrand et du comte de Boulogne Renaud; il était, grâce à Dieu, resté le soir maître du champ. L'empereur avait détalé; les deux comtes rebelles étaient pris. Victoire, comme on l'a dit et répété, fondatrice:les assises de la monarchie française en furent décidément rafferm ies. Une bataille. Un événement. Ponctuel. Retentissant.»
-
Marguerite et Eléonore de Provence : soeurs et reines de France et d'Angleterre
Sophie Brouquet
- Perrin
- 4 Mai 2023
- 9782262096519
Deux soeurs pour deux rois.
Au XIIIe siècle, deux jeunes femmes issues de la prestigieuse lignée des comtes de Provence, Marguerite (1221-1295) et Éléonore (1223-1291), connaissent une destinée à laquelle rien ne les préparait. La première, en épousant Louis IX (Saint Louis) en 1234, devient reine de France, tandis que la seconde, s'unissant à Henri III d'Angleterre, monte sur le trône de la perfide Albion en 1236.
Arrivées au pouvoir en plein coeur de la " première guerre de Cent Ans " (1159-1259) qui oppose durablement les Plantagenêts et les Capétiens, ces femmes aujourd'hui largement - et injustement - oubliées marquent leur époque par leur courage et leur détermination. Si elles connaissent les batailles, les croisades et les révoltes, elles sont avant tout des faiseuses de paix. En effet, on l'ignore trop souvent, mais le traité de Paris (1259) qui met momentanément fin au conflit entre la France et l'Angleterre est initié par Marguerite et Éléonore qui font preuve d'un remarquable sens de la diplomatie tout au long de leur règne.
Par quels moyens ces deux soeurs réussissent-elles à faire plier l'ambitieux Henri III et l'inébranlable Louis IX ? Comment parviennent-elles à créer et maintenir un lien indéfectible, malgré la distance, les années et leurs multiples différences ? S'appuyant sur leurs correspondances (ayant reçu une excellente éducation, l'une et l'autre parlent et écrivent plusieurs langues), sur les récits et chroniques des témoins de l'époque (Jean de Joinville et Matthew Parris) et, enfin, sur d'importantes sources secondaires (synthèses et biographies), Sophie Brouquet fait la lumière sur deux vies, deux cours et deux règnes aussi passionnants qu'éclairants. -
Les récits de miracles représentent pour nous une des meilleures sources sur la société de l'an mil et du xie siècle dans le royaume capétien. Nombreux à cette époque, ils consistent d'abord en des guérisons, parmi lesquelles de spectaculaires exorcismes de possédés des deux sexes. Mais il s'agit aussi d'aides à des captifs pour leur évasion et, dispensées sous forme de « jeux », à des chevaliers et à leurs épouses qui se trouvent dans l'embarras pour de « petites choses », comme la perte de la monture ou du faucon d'un chevalier, ou d'un bijou d'une dame. Enfin, l'an mil et ses abords sont caractérisés par la fréquence de miracles de châtiments surnaturels, véritables vengeances des saints contre des ennemis de leurs moines et de leurs serfs, qui exigent leur intervention en des termes d'une surprenante vigueur, allant jusqu'à friser le mauvais goût.
Ce livre donne une idée de la saveur de ces textes habiles, piquants ou dramatiques, souvent surprenants, et aussi du type de commentaires, allant jusqu'au décryptage, que l'historien d'aujourd'hui peut en proposer. La société féodale était-elle aussi violente et superstitieuse qu'on le croit souvent ? À l'aide des suggestions de l'anthropologie, nous pouvons nous départir des préjugés qui fausseraient nos lectures de ces beaux récits, et partir en quête de ce qu'ils nous révèlent vraiment, en particulier à travers les nombreux incidents qui les émaillent. -
Nouvelle édition en un volume en 2020
-
À l'An Mil romantique, antithèse apocalyptique de la Renaissance, l'école historique française oppose un An Mil appelé à devenir classique : tournant majeur où s'opère, dans l'attente de la fin du monde, le passage d'une religion rituelle et liturgique à un christianisme d'action. Richer, Gerbert, Helgaud, Adémar de Chabannes et Raoul Glaber ne sont ici traités qu'en témoins d'une conversion psychologique et mentale. De Charlemagne et Cluny aux pèlerins de Saint-Jacques et du Saint-Sépulcre, aux croisés bientôt : temps d'espoir et de crainte, millénaire de l'incarnation que les contemporains vécurent comme la promesse d'une nouvelle Alliance, un nouveau printemps du monde.
-
Les Plantagenêts et leur cour (1154-1216)
Amaury Chauou, Joël Cornette
- Alpha
- Histoire
- 18 Janvier 2023
- 9782383880479
Richard l'invincible, l'ignoble prince Jean, la belle Aliénor... Au Moyen Âge, des confins de l'Écosse au royaume latin de Jérusalem, le nom des Plantagenêts résonne dans tout l'Occident.
Comment les Plantagenêts, issus du modeste lignage des comtes d'Anjou, ont-ils atteint une telle renommée ? Sur plus d'un demi-siècle, jusqu'en 1216, leur « empire », formé de territoires aussi divers qu'immenses, est au coeur des affrontements politiques, militaires et religieux de leur temps. Rois chevaliers, ils ont su cultiver les arts et les lettres, et leur cour jouit d'un rayonnement sans pareil. Leur construction politique transmanche reste cependant précaire : le jeu des alliances, les armes et l'argent ne l'empêchent pas d'entrer en crise.
L'essentiel est cependant ailleurs : les Plantagenêts ont associé leur nom à un mode de gouvernance et à un style de cour qui feront date. Leur saga, qui a tant inspiré chroniqueurs et troubadours, fascine encore aujourd'hui. -
Il y a d'abord le personnage historique qui, au coeur du tournant décisif du XII? au XIII? siècle, où naît un Moyen Âge moderne et dynamique, fait bouger la religion, la civilisation et la société. Alliant simplicité et prestige, humilité et ascendant, ouverture et refus, physique ordinaire et rayonnement exceptionnel, François répond aux attentes d'une grande partie de ses contemporains. Son premier terrain d'apostolat est la ville, à laquelle il apporte le sens de la pauvreté face à l'argent et aux riches, la paix au lieu des luttes intestines. À la nouvelle société urbaine qui s'installe, il propose l'alternance entre l'action dans la ville et le retrait érémitique, mais aussi la route et le pèlerinage. Enfin, désireux de montrer que des laïcs sont capables, comme les clercs, de mener une vie apostolique, il refuse dans son ordre toute hiérarchie et prélature, et fait leur place aux femmes et aux enfants. François, plus que tout autre, inspire à l'historien le désir d'en faire un objet d'histoire totale, exemplaire pour le passé et le présent.
-
Louis X, Philippe V, Charles IV : les derniers Capétiens
Christelle Balouzat Loubet
- Alpha
- Histoire
- 7 Septembre 2022
- 9782383880042
Si les trois fils de Philippe le Bel, qui régnèrent de 1314 à 1328, sont connus grâce aux livres de Maurice Druon et à la série qui en a été tirée - Les Rois maudits -, que savons-nous réellement de la vie et de l'action des derniers Capétiens?? La fiction a certes retenu les frasques de leurs épouses dans la tour de Nesle ou la supposée malédiction lancée depuis son bûcher par Jacques de Molay, mais la place de leurs règnes mérite en réalité d'être réévaluée. Pour comprendre la politique de Louis X (1314-1316), Philippe V (1316-1322) et Charles IV (1322-1328), et la dynamique qui entraîne la fin d'une dynastie qui régna sur la France pendant plus de trois siècles, l'auteure s'empare des pièces à la disposition de l'historien. Elle montre alors qu'en parachevant l'oeuvre de leur père, les trois frères ont, chacun avec leur personnalité, posé les fondements de la France des Valois et comptent eux aussi parmi les artisans de la construction de la monarchie française.
-
Guillaume le Maréchal : Ou le meilleur chevalier du monde
Georges Duby
- Folio
- Folio Histoire
- 11 Février 1986
- 9782070323449
Guillaume, issu d'un modeste lignage, est né au milieu du XII? siècle. Champion de tournois jusqu'à quarante ans, il a servi fidèlement les Plantagenêts : Henri II, son fils aîné Henri le Jeune et les cadets Richard Coeur de Lion et Jean Sans Terre. En récompense, on lui a donné pour femme l'un des plus beaux partis d'Angleterre. Il a combattu Philippe Auguste et c'est à soixante-treize ans, comme Régent d'Angleterre du jeune Henri III, qu'il a remporté contre le futur Louis VIII la bataille de Lincoln, en 1217, qui obligea les Français à conclure la paix et à évacuer l'Angleterre. Apprenant la mort de Guillaume dans la tradition des Croisés, Philippe Auguste et ses barons le proclamèrent «le meilleur des chevaliers». À travers l'irrésistible ascension de Guillaume le Maréchal, Georges Duby reconstitue, dans l'un de ses plus beaux récits, le théâtre de la chevalerie.
-
Savoir et pouvoir en al-Andalus au XIe siècle
Emmanuelle Tixier Du Mesnil
- Seuil
- L'univers Historique
- 13 Mai 2022
- 9782021473636
Al-Andalus continue de susciter fantasmes, nostalgie et projections de toutes sortes. Tour à tour érigée en haut lieu de la tolérance islamique, en paradis perdu dont ne subsistent que de délicats palais et l'écho lointain d'un art de vivre disparu, mais aussi en théâtre d'une lutte à mort entre Islam et Chrétienté, elle est l'une des rares terres ayant donné naissance à des mythes aussi riches que contradictoires.
Ce morceau d'Europe qui fut à l'Islam a heureusement laissé des textes qu'Emmanuelle Tixier du Mesnil se propose de relire, en regardant plus particulièrement la très riche moisson intellectuelle du XIe siècle, lorsqu'une vingtaine de principautés, les royaumes des Taïfas, se partageaient les lambeaux du territoire califal. Ce temps de tous les dangers, alors que menaçaient tant les rois chrétiens du nord de la péninsule que les guerriers berbères du Maghreb, fut celui d'une grande inventivité politique (l'Espagne islamique expérimentait deux cents ans avant l'Orient la disparition du califat), mais aussi celui d'une très belle floraison culturelle. Pouvoir et savoir nouèrent dans ce théâtre d'exception des liens très solides au cours d'un beau XIe siècle dont il faut restituer le déroulement et la complexe histoire. Les princes andalous firent de la culture un projet politique, un ferment de légitimité, le moyen de la concurrence entre eux, contribuant à fixer pour des siècles l'image d'une péninsule savante. -
Mère de Saint Louis, épouse de Louis VIII, petite-fille d'Aliénor d'Aquitaine... Blanche de Castille semble réduite à demeurer dans l'ombre de sa prestigieuse lignée. Pourtant, cette reine courageuse, cultivée et autoritaire a été une régente remarquable, qui a su réprimer d'une main de fer la révolte des féodaux et faire prospérer le royaume, tout en assurant l'éducation de son fils, futur roi saint.
Loin des clichés sur le Moyen Âge et du portrait idéalisé qu'en a fait la Troisième République, Philippe Delorme réhabilite la figure d'une souveraine au destin exceptionnel, qu'il replace dans le cadre rayonnant du xiii e siècle, époque somptueuse des cathédrales, des premières universités et de la croisade contre les cathares.
La peinture magistrale d'une femme de pouvoir exceptionnelle. -
Trésor de l'art roman en Pay basque : 5 itinéraires à la découverte du Moyen âge des XI et XIIe siècles
Maritchu Etcheverry
- Kilika
- Histoire Et Patrimoine
- 9 Avril 2021
- 9791094405444
5 itinéraires à la découverte du Moyen Âge des XIe et XIIe siècles pour vous accompagner dans vos promenades historiques.
Durant les XIe et XIIe siècles, un renouveau spirituel sans précédent insuffle un nouvel élan à la foi chrétienne. En Pays basque, près de 150monastères et églises façonnent ce territoire composite. De l'effervescence des chantiers d'alors demeurent quelques monuments majeurs, de plus modestes églises ainsi que le souvenir d'établissements disparus.
Des vallées verdoyantes du Pays basque aux abords de l'Adour, les cinq itinéraires de ce guide vous invitent à la découverte de ce patrimoine et des hommes qui y ont oeuvré -
Les Capétiens
Sophie Brouquet
- Ellipses
- Biographies & Mythes Historiques
- 27 Septembre 2022
- 9782340071179
L'histoire du lignage capétien, le plus long de tous les régimes politiques, est celle d'un « miracle » :
à chaque règne, un roi succède à son père, quand tant d'autres familles royales disparaissent après quelques générations.
La captation du trône des Francs par Hugues Capet et ses descendants sur treize générations a permis à la dynastie de se fortifier et, pour finir, d'incarner la France. Les historiens distinguent trois périodes de la monarchie capétienne qui correspondent à peu près aux trois siècles de leurs règnes.
La XIe siècle peut être qualifié de balbutiement. Les ambitions des rois se consacrent à la pacification d'un domaine féodal centré autour de Paris. Les premières décennies du XIIe siècle marquent un tournant dans l'histoire de la monarchie capétienne. Une politique habile permet aux rois de s'appuyer sur l'Église et de pacifier leur domaine qui commence à s'agrandir. Le treizième siècle est marqué par la personnalité de trois grands rois, Philippe Auguste, Louis IX et Philippe le Bel. Outre les conquêtes qui dessinent une France qui ne changera guère avant le règne de Louis XI, la monarchie s'organise. Mais la mort de Charles IV en 1328, décédé sans héritier mâle, met fin au bel équilibre construit génération après génération.
Suivant une perspective fondée sur la chronologie, cet ouvrage se propose de présenter une synthèse actualisée sur le sujet ainsi que les dernières avancées de la recherche historique. -
L'autre Empire du Milieu : la diplomatie byzantine (VII-XIIe siècles)
Nicolas Drocourt
- Pu de rennes
- Histoire
- 11 Mai 2023
- 9782753588615
Continuité de l'Empire romain centré sur Constantinople, l'État byzantin a constitué l'une des puissances médiévales. Ce fut particulièrement le cas durant la période du VIIe siècle au début du XIIe siècle, pendant laquelle il a déployé une intense activité diplomatique auprès de ses nombreux voisins. Fort de son idéologie, il s'est voulu et pensé comme un authentique Empire du Milieu, tout en s'armant d'un réalisme constant à l'épreuve de ce monde étranger qu'il qualifiait de barbare - en bon dépositaire de la culture gréco-romaine. Sa diplomatie, en lien avec une géopolitique souvent complexe, fut incessante sur les marges, et au-delà, du territoire impérial. Étendant son spectre géographique de l'Atlantique à la Chine, et de la Scandinavie à la Nubie, cette diplomatie a même pu être considérée comme essentielle à la survie de l'Empire. Elle est ici présentée dans sa logique d'ensemble, entre principes théoriques et pragmatisme sur le terrain, dans une étude qui fait la part belle à ses acteurs, à ses outils prestigieux (or, dons, titres auliques), tout comme aux lieux emblématiques de son expression, du Palais impérial aux espaces de la guerre.
Avec le soutien du Centre de recherches en histoire internationale et atlantique. -
1064, Barbastro ; guerre sainte et djihâd en Espagne
Carlos Laliena Corbera, Philippe Sénac
- Gallimard
- Nrf Essais
- 19 Avril 2018
- 9782072764424
Barbastro est à l'Espagne médiévale ce qu'est la bataille de Poitiers à l'histoire de France:un fait d'armes - une défaite non décisive de troupes musulmanes - qui, au fil des siècles, fut sublimé par un récit national en une date majeure des Croisades et de la Reconquête. Au printemps 1064, une armée de guerriers franchit les Pyrénées, animés, a-t-on dit, par le désir d'en découdre avec l'Autre, à savoir le musulman. Celui-ci a mérité d'être puni puisque, non seulement hérétique, il vient d'occire le souverain aragonais avec lequel plusieurs lignages nobiliaires d'outre-monts ont tissé des liens d'amitié. Les cavaliers fondent sur une petite cité musulmane de la vallée de l'Ebre appelée Barbastro, qu'ils enlèvent avant de la perdre à nouveau l'année suivante. Il ne s'agit plus d'entreprises individuelles et d'une portée limitée, mais d'une expédition de plusieurs milliers d'hommes venus du nord et rejoints par des guerriers normands d'Italie et des contingents catalans. Ces troupes se seraient mobilisées à l'appel du pape:pour nombre d'historiens c'est ici, au pied des Pyrénées, que serait née la «Croisade». Sans doute quelques puissants, sous l'influence d'abbés ou d'évêques, se sentent-ils porteurs d'une mission chrétienne, mais quelques décennies plus tôt encore, des comtes s'étaient entendus avec des Arabes pour attaquer Compostelle, le haut-lieu de la chrétienté hispanique; quant aux habitants qui peuplent les campagnes ou les bourgades naissantes, ils n'ont qu'une maigre idée de l'Islam et des musulmans. C'est tout autant l'envie de combattre, de vaincre et de conquérir et le désir de s'emparer d'un butin qui animent les combattants. À la manière de Georges Duby dans Le Dimanche de Bouvines, les auteurs déploient toute la richesse de l'histoire événementielle, tant cette bataille sert de révélateur des structures, des cultures et des sensibilités. Bien que peu éclairé par les sources, qu'elles soient arabes ou latines, l'épisode de Barbastro fut gravé dans les mentalités pour devenir, à la manière de Bouvines, «un lieu de mémoire».
-
Nouvelle histoire de la France médiévale t.4 ; temps d'équilibre, temps de ruptures ; XIIIe siècle
Monique Bourin-Derruau
- Points
- Points Histoire
- 24 Octobre 1990
- 9782020122207
« Le XIIIe siècle paraît être une période où se transforment les modes de consommation et de communication. Ces évolutions sont suffisamment lentes pour être étudiées dans le cadre globale des années 1200-1330. D'autres, au rythme plus rapide, demandent à être fragmentées. Celui des fluctuations économiques en premier lieu, mais aussi celui des inflexions de la politique. Les équilibres qui caractérisent le « siècle de Saint Louis » sont alors remis en question. Dans un cadre territorial de plus en plus ferme, l'État se fait plus pressant. Une France centralisée et parisienne naît d'une juxtaposition de régions, pour le meilleur et pour le pire. »
-
L'abbaye de Landévennec en l'an mille : l'âge roman
Collectif
- Coop breizh
- 5 Avril 2023
- 9782843469572
Landévennec, 1020. Les flammes embrasent la puissante abbaye finistérienne. Parallèlement, l'eau envahit progressivement le petit vallon, situé sur les rives de l'Aulne, où la communauté était établie depuis le VIe siècle. Si dramatiques soient-ils pour les occupants du lieu, ces deux accidents offrent les conditions d'un enregistrement archéologique remarquable : les vestiges exceptionnellement conservés livrent une abondance de détails sur la vie du monastère à un tournant de son histoire. Quand surviennent ces événements, l'abbaye est déjà en travaux. Le projet architectural, ambitieux, introduit en Bretagne plusieurs innovations de l'art roman naissant. L'atelier d'écriture du monastère a fourni aux historiens plusieurs manuscrits dont un Cartulaire, document important pour l'histoire de la Bretagne au Moyen Âge. Les objets sortis de fouilles restituent en pointillé la vie quotidienne des hommes qui rédigent ces textes et conduisent ce chantier.
-
-
Le temps des Valois : 1328-1515
Claude Gauvard
- Puf
- Une Histoire Personnelle De La France
- 31 Août 2013
- 9782130619659
Le royaume de France au temps de la guerre de Cent Ans connaît-il les désordres, les violences gratuites et le chaos que suggère l´historiographie traditionnelle ? Loin de nier la profondeur des crises économiques, démographiques et sociales, ce livre montre que l´État s´est construit à travers elles.
La dynastie des Valois a pourtant eu du mal à s´imposer et à faire face aux défaites et aux révoltes, sans compter les remises en question de sa légitimité. Mais les crises précipitent les transformations politiques : des impôts sont levés, la justice du roi est rendue et lui-même gouverne par la grâce en multipliant les lettres de pardon.
Dans ces temps de profondes mutations, les acteurs de la vie politique ont toute leur place : les héros de la victoire, de Du Guesclin à Jeanne d´Arc, mais aussi des individus moins connus, rebelles ou soumis à la faveur du roi de France, souverain non plus seulement d´un territoire, mais bien d´un embryon de nation.
-
Le roi en son duché : l'aristocratie de Bretagne et la construction de l'Etat royal (1270-1328)
Vincent Launay
- Pu de rennes
- Histoire
- 9 Mars 2023
- 9782753586666
Le roi en son duché. En faisant référence, par analogie, à la célèbre formule du XIIIe siècle selon laquelle le roi de France est empereur de son royaume, cette étude veut identifier les éléments de la présence royale en Bretagne durant la seconde partie de ce que l'historiographie appelle l'âge d'or capétien. Alors que le processus de construction de l'Etat royal est patiemment mis en oeuvre par les souverains capétiens, le cas de la Bretagne constitue un formidable laboratoire où il est possible d'apprécier l'intégration du duché et de son aristocratie au sein du royaume de France. Les mécanismes identifiés par l'historiographie récente, tant dans les domaines judiciaire et juridictionnel, fiscal et monétaire, que militaire, y trouvent une traduction territoriale, notamment par le biais de l'approche cartographique, fondée sur l'analyse de sources souvent inédites.
Cette démarche passe par l'analyse du jeu des acteurs : les nobles et les ecclésiastiques, bretons et non-bretons, le duc de Bretagne, le roi de France et ses officiers, dont l'activité dans le duché est remarquable. Sur le plan territorial, la pesée de cette intégration permet d'établir une tripartition du duché, éloignée des regards traditionnels qui opposent haute et basse Bretagne, entre un nord dont la proximité avec le pouvoir royal est importante ; une partie orientale qui profite de sa proximité avec d'autres principautés du royaume pour nouer des liens étroits, en particulier avec d'importants lignages angevins et poitevins ; et enfin, un sud, coeur du domaine ducal et plus éloigné du pouvoir royal. -
Le roi tué par un cochon : une mort infâme aux origines des emblèmes de la France ?
Michel Pastoureau
- Seuil
- La Librairie Du Xxie Siecle
- 3 Septembre 2015
- 9782021035285
Le 13 juillet 1131, le destin de la monarchie capétienne et du royaume de France a pris un tour tragique. Alors qu'il chevauchait avec quelques compagnons dans un faubourg de Paris, le jeune prince Philippe, fils aîné du roi Louis VI le Gros et héritier du trône déjà sacré et couronné, fit une grave chute de cheval et mourut quelques heures plus tard. Le cheval n'est pas en cause dans cet accident. Un autre animal se trouve être responsable de la chute, un animal gyrovague, remplissant en ville un rôle d'éboueur : un vulgaire cochon domestique, que tous les chroniqueurs ont aussitôt qualifié de porcus diabolicus.
L'étude de cet événement insolite permet de cerner la place et la symbolique du porc dans l'Europe chrétienne de l'époque féodale. Présent sur tous les terroirs, pilier de l'alimentation carnée, vedette des écoles de médecines où l'anatomie humaine s'enseigne en disséquant le cadavre de la truie ou du verrat, le cochon n'en demeure pas moins une bête impure, dotée de tous les vices et symbole d'un grand nombre de péchés (saleté, goinfrerie, luxure, paresse, colère, stupidité). Comme si sa trop grande proximité biologique avec l'être humain, loin de le glorifier, en faisait un repoussoir. De fait, éclaboussée par la mort ignoble de l'un des siens, la dynastie capétienne devra multiplier les actes de « purification » pour retrouver sa dignité et sa légitimité. Il faudra plusieurs décennies pour que la pureté du lis, désormais fleur royale, efface peu à peu la souillure du porcus diabolicus.
-
Edouard III, le viol de la comtesse de Salisbury et la fondation de l'odre de la Jarretière
Jean-Marie Moeglin
- Puf
- 20 Avril 2022
- 9782130833468
Qui pourrait croire que le roi Édouard III d'Angleterre a violé l'épouse de son proche ami William Montagu, earl of Salisbury ? C'est pourtant ce qu'affirme vers 1350 un récit stupéfiant du chroniqueur Jean Le Bel.
Tel est le point de départ de ce livre. L'auteur montre d'abord pourquoi et comment Jean Le Bel, admirateur déçu d'Édouard III, a inventé ce forfait horrible après que son héros, qui se voulait un nouveau roi Arthur, avait renoncé à conquérir la couronne de France. Sa chronique tombe vite dans l'oubli mais un autre chroniqueur lui emprunte son bref récit du viol. Et surtout, Jean Froissart tente de faire de cette sombre histoire un grand récit d'amour courtois. À partir de ces deux récits, la fiction inventée par Jean Le Bel débute une étonnante carrière, qui la conduira notamment à donner forme, vers 1580, à la légende de fondation de l'ordre de la Jarretière et à être récrite par de nombreux écrivains, de Bandello et Shakespeare à Alexandre Dumas.
Après la redécouverte de la chronique de Jean Le Bel, l'amour d'Édouard III pour la comtesse de Salisbury ne peut plus rester un thème littéraire. Pourrait-il alors devenir une histoire #Me Too avant la lettre ?