Sophis, Safavides, Séfévides... Si les noms qui désignent cette dynastie sont nombreux, ce qu'elle accomplit est unique : entre 1501 et 1722, elle fait vivre à l'Iran l'âge d'or de son histoire.
Après une période médiévale qui voit de nombreux empires éphémères régner sur une zone mal définie, les neuf Shahs qui se succèdent à la tête de la Perse pendant deux siècles parviennent à mettre en place un pouvoir fort et centralisé, à fédérer un territoire composite, à stabiliser les frontières face aux forces étrangères - essentiellement ottomanes et ouzbèques -, à redéfinir juridiquement les rapports entre les pouvoirs internes et, enfin, à imposer le chiisme comme religion d'État. Cet apogée est en grande partie dû au plus illustre des souverains de cette lignée, le grand Abbas Ier (1587-1629). Réformateur, administrateur, conquérant, il est également visionnaire : en choisissant de déplacer la capitale à Ispahan, il sait qu'il va faire de son empire une puissance importante sur le plan international. Et en effet, cette « moitié du monde » ouvre le pays aux échanges politiques, diplomatiques, commerciaux, religieux et artistiques. Alors quelles faiblesses précipitent la chute de la dynastie sous les assauts afghans au XVIIIe siècle ?
S'appuyant sur de nombreux récits iraniens et occidentaux, Yves Bomati nous fait revivre deux cents ans d'histoire méconnue. Romanesque mais en rien romancée, cette synthèse retrace toute l'épopée des grands Sophis, l'héritage durable qu'ils ont laissé en Iran et leur imprévisible chute.
Le conflit israélo-arabe, dont l'actualité est surabondamment couverte par les médias, demeure paradoxalement mal connu dans sa genèse, recouverte par des strates d'une histoire mythifiée, légende dorée des uns, légende noire des autres.
C'est au sortir de la Première Guerre mondiale que se cristallise ce qui n'est pas seulement le choc de deux nationalismes, mais un affrontement culturel recouvert par un « conflit religieux » et d'innombrables polémiques sur la nature du projet sioniste. Mais c'est en étudiant la façon dont, bien avant 1914, le conflit prend forme au sein des élites arabes, dans la vieille communauté juive séfarade et parmi les sionistes d'Europe orientale, que se dessinent les enjeux et les discours du XXe siècle.
Ces discours, dominés par la propagande, Georges Bensoussan montre qu'ils sont à mille lieues d'une véritable connaissance historique enracinée dans la longue mémoire des peuples. Ce faisant, il met en lumière l'importance de l'histoire culturelle et de l'anthropologie dans la connaissance d'un conflit vieux de cent quarante ans, dont aucun des schémas explicatifs classiques (du « nationalisme » au « colonialisme » et à l'« impérialisme ») n'est véritablement parvenu à rendre compte.
Le Qatar est-il une excroissance de l'Arabie saoudite ? Les Qatariens sont-ils les plus riches du monde ?
Pourquoi la famille royale investit-elle massivement dans les musées et l'art ? Pourquoi la rivalité est-elle si forte avec les Emirats arabes unis ? Combien a coûté la Coupe du monde ? Le Qatar finance-t-il l'islam de France ?
Au moment où s'ouvre le Mondial de football au Qatar, voici le livre indispensable pour comprendre ce petit pays, aujourd'hui richissime et qui a su se rendre incontournable sur la scène internationale.
Tout le monde connaît sa réputation sulfureuse, mais que sait-on vraiment de ce pays de 2,7 millions d'habitants, dont seulement 300 000 sont Qatariens ? Ce livre décrypte la grande et la petite histoire :
Les ressources en pétrole et en gaz, les anecdotes sur la famille al-Thani qui règne d'une main de fer sur le pays et sa diplomatie parfois ambigüe, en particulier sa proximité avec les mouvances islamistes, ou encore sa diplomatie du carnet de chèques dont l'exemple le plus évident est celui de la Coupe du monde, les conditions de son attribution et l'énorme défi culturel qu'elle représente.
Réalisé par de fins connaisseurs du terrain, le livre n'omet rien des relations avec l'Europe et répond à toutes les questions que le lecteur se pose sur les liens avec les hommes politiques français de Nicolas Sarkozy à Emmanuel Macron et la cohorte d'élus français qui défilent à Doha.
Cette ville - celle de mon enfance - a tout eu, tout reçu, tout connu. Des empereurs et des sultans, des personnages de légende, des artistes raffinés, des architectes géniaux, des favorites diaboliques et des marchands d'armes d'une habileté hors du commun. On s'y régale de mets d'une rare finesse, on y hume des senteurs troublantes, on déambule au milieu de bruits jamais entendus, on y vit des passions qu'il vaut mieux taire, et lorsque l'on se trouve sur l'une de ses collines, où que se porte le regard, on a le sentiment d'être au Royaume des royaumes.
Tout, ici, étonne, surprend, émerveille. Sommes-nous à Byzance, Constantinople ou Istanbul ? Devant une église orthodoxe ou une mosquée ? Dans une citerne ou une basilique ? Le quartier que nous visitons est-il grec ? Juif ? Génois ou vénitien ? Sommes-nous rive gauche ou rive droite de la Corne d'Or ? Face au Bosphore, à la mer Marmara ou à la mer Noire ? Où irons-nous déjeuner, tout à l'heure, en Europe ou en Asie ?
Longtemps, ce que l'on a su de l'histoire de Jérusalem, on l'a tiré des auteurs antiques, des témoignages des premiers pèlerins chrétiens et, bien sûr, de la Bible. Mais à partir de 1863, date à laquelle des fouilles sont entreprises sur le site même de la ville sainte, l'archéologie a profondément renouvelé notre compréhension.
Michaël Jasmin relève le défi de retracer quatre millénaires d'une histoire aussi chahutée que fascinante. Intégrant les dernières découvertes archéologiques qu'il fait dialoguer avec les sources les plus diverses, il met au jour les dynamiques urbaines et religieuses propres à la cité des trois monothéismes.
Apparu à la fin du XIIIe siècle sous le règne d'Osman Ier, fondateur de la dynastie éponyme (arabisée en « ottoman »), l'Empire ottoman a été, durant plus de six siècles, une des principales puissances du monde méditerranéen. Après avoir conquis les Balkans et pris Constantinople en 1453, les Ottomans connaissent leur apogée sous Souliman le Magnifique : leur flotte est réputée invincible, ils contrôlent une majeure partie du bassin méditerranéen, et leur empire s'étend de Vienne à Aden, de Tlemcen à Bakou. Véritable pont entre l'Orient et l'Occident, l'Empire ottoman a permis des mélanges culturels et des interactions durables et féconds, mais a aussi incendié Moscou, assiégé Vienne et combattu contre les Perses, les Polonais et les Kabyles. Allié à l'Allemagne, l'empire disparaît au lendemain de la Grande Guerre, et voit son territoire disloqué entes les puissances occidentales. Edhem Eldem retrace l'histoire d'un empire séculaire, qui a esquissé une synthèse de l'Orient et l'Occident du XIIIe au XXe siècle.
Cette nouvelle histoire de l'Islam est une synthèse inédite et sans équivalent pour connaître l'islam des origines et comprendre celui d'aujourd'hui.
L'islam au XXIe siècle est traversé par des crises multiples. Des mouvements intégristes invoquent comme modèle de société la première communauté de fidèles incarnée par le prophète Muhammad et ses compagnons. Certains cherchent à imposer la charia, loi islamique basée sur cette société idéalisée.
Des extrémistes utilisent des références à certains extraits du Coran et des Hadiths pour justifier des actes de barbarie meurtrière contre ceux qu'ils identifient comme kouffar (infidèles), y compris des musulmans qui ne partagent pas leur fanatisme.
Ce livre a pour ambition de fournir une nouvelle mise en perspective de l'histoire de l'islam depuis ses origines. Il montre comment ce dernier né des trois grands monothéismes se développe, quels sont ses fondements et ses mutations, ses divisions et sa diffusion sur tous les continents, depuis Médine et La Mecque, jusqu'aux confins de l'Indonésie.
Nous sommes le 4 novembre 1922. Après de longs mois d'infructueuses recherches dans la Vallée des rois, ce jeune archéologue anglais est sur le point de jeter l'éponge, quand son équipe et lui font l'une des plus grandes découvertes de l'histoire et de l'archéologie. Le tombeau de Toutankhamon, ce jeune roi légendaire, dont le masque en or massif fait partie des pièces les plus célèbres, constituent sans doute les symboles les plus emblématiques de l'Égypte antique. Aujourd'hui, à l'occasion du centenaire de la découverte de son tombeau, Toutankhamon et son trésor suscitent de nouveau l'intérêt du monde entier. Cet ouvrage offre l'étude d'une gamme d'objets, bien plus vaste que celle qui en est habituellement proposé, dont certaines pièces presque inédites, accompagnée de remarquables photographies. Une lecture passionnante et fascinante d'un mythe et d'une civilisation encore mystérieuse.
Une histoire de Jérusalem, berceau des trois religions monothéistes et théâtre de combats sanglants.
Berceau des trois monothéismes, terre de conflits confessionnels et d'obsessions identitaires, le Moyen-Orient tend à déchaîner les passions, quand il ne suscite pas la résignation devant la répétition du malheur. Pour désamorcer une telle charge symbolique, Jean-Pierre Filiu adopte une démarche résolument laïque, éclairant d'un jour nouveau un millénaire et demi d'histoire de la région, à partir de la fondation, en 395, de l'Empire romain d'Orient.
Son approche citoyenne et érudite invalide les amalgames contemporains qui ne font que projeter sur la réalité moyen-orientale les propagandes de guerre des uns et des autres. Elle éclaire le cynisme avec lequel dictateurs et jihadistes défigurent le passé pour légitimer leur barbarie. Une telle histoire devient alors bien plus riche et fascinante que les caricatures dans l'air du temps.
Ce livre, qui fera date, offre la première synthèse sur une aussi longue durée de l'histoire de ce « milieu des mondes », carrefour de trois continents. Il s'appuie sur un solide appareil didactique, avec vingt cartes, dix chronologies et deux index. Il vise ainsi à rendre directement accessibles l'héritage et les enjeux du Moyen-Orient. Il se conclut par une analyse de la place et des ambitions de la France dans cette région. Car cette histoire est également la nôtre, aujourd'hui peut-être plus que jamais.
La Tunisie s'est nourrie des influences des civilisations qui l'ont habitée pour rayonner bien au-delà de son territoire. Grâce à cette brillante synthèse, Sophie Bessis nous plonge dans l'histoire riche et singulière de ce pays trois fois millénaire.
De la fière Carthage qui sut tenir tête à Rome à la bouillonnante Ifriqiya médiévale, de la conquête arabe à l'instauration du Protectorat français, du « despotisme éclairé » de Bourguiba aux espoirs déçus de la révolution de 2011, l'auteure nous raconte la construction de la « tunisianité ». Longtemps qualifiée d'exemplaire pour sa sécularisation et les droits accordés aux femmes, initiatrice des « Printemps arabes », la Tunisie reste le symbole d'une démocratie possible, mais vulnérable, en pays arabe.
Organisée selon un plan thématique, cette anthologie des idées politiques au Machrek et au Maghreb rend compte de la façon dont le gouvernement des populations, l'organisation des sociétés, la justice et le bien commun ont été pensés, formulés et mis en mouvement de 1920 à 2011. Composée d'écrits juridiques, d'articles de presse, de discours publics, elle réunit des «?producteurs?» d'idéologie aux profils divers?: hommes issus d'institutions religieuses, intellectuels, militants et leaders politiques.
Cet ouvrage poursuit deux objectifs. D'abord, décloisonner les catégories que sont les «?nationalistes?», «?islamistes?», «?gauchistes?» et «?libéraux?», pour montrer les nombreuses circulations que celles-ci autorisent. Ainsi, nombre de militants et d'intellectuels sont passés de la gauche à l'islam après 1967 puis au libéralisme à partir des années 1980. Ensuite, insister sur la manière dont ces idées informent les rapports de pouvoir. Loin d'être de simples codes de conduite basés sur des visions du monde souvent utopiques, elles sont aussi des instruments discursifs mobilisés dans le cadre de luttes.
Structurée autour de quatre grands thèmes (les frontières de l'umma?; l'exercice du pouvoir politique soulignant la centralité du paradigme autoritaire?; l'économie et le développement?; et enfin l'autocritique, revenant notamment sur les facteurs endogènes du «?malheur arabe?»), cette anthologie permet de restituer la diversité des références qui ont nourri l'imaginaire et l'histoire politique et sociale des sociétés du Machrek et du Maghreb au XXe?siècle.
Babylone, les Mille et Une Nuits, Saladin... Histoire et légendes se confondent dans la Mésopotamie antique. Ce berceau de l'humanité a connu une série de ruptures violentes : dictature du Baas, guerre contre l'Iran, débâcle au Koweït en 1990, embargo dévastateur, occupation étrangère aussi meurtrière qu'imprévisible, barbarie de l'État islamique, impunité des milices...
Quiconque se penche sur le cas irakien, des spécialistes les plus chevronnés aux simples observateurs, rencontre la plus grande difficulté à comprendre les dynamiques conflictuelles à l'oeuvre : défaite militaire américaine finale ? démocratie naissant dans une douleur durable ? retour à l'autoritarisme ? chaos jihadiste ? « États dans l'État » ? révolution populaire ?... Quels sont les enjeux parcourant la société irakienne actuelle ?
Myriam Benraad, l'une des meilleurs spécialistes de l'Irak, analyse et éclaire les différentes facettes de ce pays que l'on connaît principalement au travers des clichés qui entourent son histoire et du prisme déformant des raccourcis médiatiques sur l'époque récente.
Petite nation au rayonnement indéniable, sans cesse menacée de l'intérieur ou de l'extérieur, le Liban reste un exemple de stabilité dans une région en plein chaos. Seul pays au Moyen-Orient à montrer un goût marqué pour la culture, à rejeter le radicalisme religieux, à n'avoir jamais connu de régime autoritaire, le Liban fait figure d'exception. Toutefois, cet équilibre fragile a été mis en péril par plusieurs guerres civiles, les occupations israéliennes et syriennes, la présence de réfugiés palestiniens, le fondamentalisme exacerbé de certains de ses voisins et les inégalités socio-économiques. De l'Antiquité à nos jours, Xavier Baron retrace la fascinante histoire du pays des cèdres.
Né au XIIIe siècle, l'Empire ottoman s'étend des portes de Vienne au Yémen, de l'Algérie à l'Irak.
«Homme malade » de l'Europe, il s'effondre en 1923 et cède la place à la république de Mustafa Kemal.
Aujourd'hui, la Turquie est une puissance émergente avec laquelle il faut compter. L'Empire ottoman connaît plusieurs siècles de conquêtes territoriales, notamment celle de Constantinople en 1453 par le sultan Mehmed II. Le règne de Suleyman le Magnifique parachève cet empire universel. Sa longévité, plus de 600 ans, est une exception dans le monde musulman. Au début du XIXe siècle, il tente de se réformer : absolutisme éclairé, règne autocratique d'Abdülhamid II, révolution jeune-turque de 1908.
Après une décennie de guerre, marquée par la tragédie arménienne, un régime autoritaire, celui de Mustafa Kemal, voit le jour. À la lumière de ces sept siècles d'histoire, Hamit Bozarslan donne à comprendre la Turquie contemporaine.
Ouvrage de photographies inédites.
Le quotidien des populations d'Algérie aux XIXe et XXe siècles reste mal connu. Il échappe aux clichés et à l'extraordinaire de la guerre qui fige le regard. Comment grandit-on, se marie-t-on, travaille-t-on, vieillit-on, meurt-on en Algérie ?
Replonger dans la profondeur de l'histoire permet ainsi de montrer les permanences et les évolutions du quotidien de la population en Algérie, dès les premières photographies au milieu du XIXe siècle et jusqu'après l'indépendance. Il faut pour cela s'affranchir des lieux communs en restant au plus près des habitants, pour contribuer à dresser une anthropologie visuelle de la vie en Algérie.
Coédition avec l'ECPAD et la DPMA.
Pourquoi l'écriture a-t-elle été inventée ? Comment furent érigées les pyramides ?
Quels sont les grands empires d'Orient ? Qui a construit le canal de Suez ? Qu'est-ce que les accords d'Oslo ?
L'histoire de l'Orient est jalonnée d'événements fondamentaux qui s'étirent sur plus de dix mille ans. René Guitton, orientaliste renommé, évoque dans cet ouvrage les 50 moments-clés de cette fascinante histoire, pour que le lecteur en saisisse mieux la complexité et comprenne leur influence déterminante sur l'actualité.
De la naissance des premières villes au surgissement des trois grands monothéismes, des croisades aux puissances coloniales, du conflit israélo-palestinien aux révolutions arabes, tous ces sujets sont éclairés par la plume alerte et accessible de l'auteur. Des anecdotes et des portraits de personnages marquants - Akhenaton, Saladin, Gamal Abdel Nasser... - ponctuent ce livre somptueusement illustré, qui emmène le lecteur au coeur d'une histoire riche en rebondissements.
L'Orient est le berceau de notre civilisation. Le comprendre est une nécessité et un défi qu'il convient de relever, en se jouant des préjugés et des clichés...
4?novembre 1979?: quelques mois après la Révolution islamique, près de 300 étudiants enjambent le mur d'enceinte de l'ambassade américaine à Téhéran et prennent en otages 66 diplomates et employés. Pourquoi une rupture si brutale et spectaculaire des relations entre l'Iran et les États-Unis?? Pour répondre, Yann Richard s'appuie sur des sources américaines mais aussi iraniennes.
En 1945 alors que le jeune Mohammad-Rezâ Pahlavi vient de monter sur le trône, les États-Unis sont perçus comme les seuls capables de libérer l'Iran de la menace soviétique et de la lourde tutelle britannique. Pourtant, la position américaine montre vite son ambiguïté, notamment lors du coup d'État de 1953 qui renversa le premier ministre Mossadeq, promoteur de la nationalisation du pétrole. Maintenu au pouvoir grâce aux Américains, le shah devint leur meilleur allié dans la région. Enrichi par les revenus du pétrole et à la tête d'une immense armée, il gouverne seul. Des manifestations violemment réprimées précipitent sa chute et ouvrent la voie en 1979 à l'instauration par Khomeyni de la République islamique d'Iran.
La posture de l'Américain armé de bons sentiments s'était transformée en une figure de dominateur sans scrupules. Les Iraniens avaient contemplé avec envie la prospérité hollywoodienne et consumériste. On leur montra la marque du collier qui tenait l'Iran enchaîné. C'est bien le sens de la Révolution islamique et de la prise d'otages que de rompre cette chaîne.
Forgée au début du XXe siècle et initialement liée aux intérêts britanniques dans le golfe Persique et au voisinage de l'Inde, l'expression « Moyen-Orient » a des définitions fluctuantes. Ce livre traite d'un espace allant de l'Égypte à l'Iran et de la mer Noire à l'océan Indien, et inclut occasionnellement le Maghreb. Il souligne l'unité de la région, qui tient à l'héritage des Empires ottoman et qajar et à l'ancienneté dela présence de l'islam.
Son ambition est double : sortir des études sectorielles par aire linguistique ou État pour étudier le Moyen-Orient comme un ensemble ; dans un cadre chronologique dicté par la politique, les relations internationales et, bien souvent, la violence des guerres et des conflits, faire vivre les populations sur les plans culturel, religieux, social et économique.
Cette biographie passionnante nous plonge au coeur de l'effervescence révolutionnaire mondiale des luttes anticoloniales. Dans ces mémoires, Elaine Mokhtefi fait de l'internationalisation des luttes son grand combat.
Militante dès son plus jeune âge au sein du Mouvement des jeunes pour la paix et la justice dans le monde, Elaine Mokhtefi quitte New-York pour l'Europe en 1951.
Elle restitue une fresque du Paris d'après-guerre, encore traumatisée par l'occupation. Elle s'immisce alors dans le milieu étudiant, de la Sorbonne aux Beaux-Arts, avant d'épouser la cause de l'indépendance algérienne.
À partir de 1959, elle décide de se dédier pleinement à cette tâche au sein l'Office algérien de New York - un petit groupe de travail qui s'évertue avec succès à faire une place au FLN au sein des Nations Unies Débarquée à Alger en octobre 1962, Elaine Mokhtefi la qualifie de « capitale du Tiers-Monde ». Elle est notamment en charge du premier Festival panafricain en 1969 ainsi que de l'accueil de nombre mouvements de libération : Angola, Mozambique, Afrique du Sud...
La section internationale du Black Panther y trouve également refuge avec l'arrivée clandestine d'Eldrige Cleaver. Elaine Mokhtefi nous raconte au plus près leur relation militante, son travail d'interprète, de compagnonne de route.
En 1842, des archéologues français entament des fouilles aux environs de Mossoul pour retrouver Ninive, la célèbre ville biblique. L'entreprise est couronnée de succès : ils exhument des palais anciens et de nombreuses inscriptions en écriture « cunéiforme ». Il faut alors des années de recherches et tout le génie de savants comme Jules Oppert (1825-1905) pour déchiffrer ces inscriptions et comprendre la langue sémitique dans laquelle elles sont écrites : l'assyrien.
Ces découvertes font la une de l'actualité scientifique et déclenchent même de vives polémiques, par exemple lorsqu'il faut admettre que les caractères cunéiformes ont été créés pour noter une langue non sémitique, le sumérien. Sans parler du séisme provoqué par la mise au jour d'une version assyrienne du récit du Déluge, antérieure à la Bible !
Rappelant le contexte de concurrence internationale acharnée (notamment entre Anglais, Allemands et Français) et les avaries techniques liées aux conditions rudimentaires de ces explorations lointaines, l'ouvrage de Dominique Charpin raconte la naissance et le développement d'une discipline, l'assyriologie. Il montre les savants au travail, au gré des inflexions de la recherche sur le terrain, de l'évolution du contexte politique et des techniques.
Une vaste fresque synthétique de la période coloniale (1830-1962) qui rend compte notamment des travaux les plus récents. Ce livre, écrit principalement par des historiens (algériens, français et d'autres nationalités), met à disposition des lecteurs du plus large public une histoire partagée et critique de cette période historique, qui tienne compte des interrogations actuelles des sociétés sur ce passé.