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Maison Ona
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Un essai du compositeur français qui met en perspective ses concepts musicaux et articule sa vision de la musique et de la société.
Durant le premier confinement mondial de 2020 dû à la pandémie de Covid-19, Raphaël Cendo a ressenti la nécessité d'écrire - non pas de la musique, mais un texte qui mettrait en perspective ses concepts en ces temps inédits.
L'isolement soudain que nous avons tous subi lui a donné l'opportunité de conceptualiser et de prendre le temps de l'analyse afin d'articuler sa vision de la musique et de la société. Il avait déjà exposé dans différentes conférences et master class ces concepts qui lui tiennent à coeur.
Alors que le nombre d'artistes s'exposant dans les médias et les réseaux sociaux ne cessait de croître, atomisant et pulvérisant toute possibilité de réflexion, Raphaël Cendo a préféré l'introspection et l'observation.
Du sens et du non-sens d'être encore vivant est la première publication d'une trilogie, incluant aussi ses Écrits, articles et entretiens (2008-2020) et un second essai Réconciliationisme, musique du tout savoir, à paraître dans le prolongement du premier.
« Ce que nous avons réalisé n'a plus de sens pour notre présent. Il faut savoir l'abandonner. ».
Raphaël Cendo -
Le manuscrit restauré du compositeur reproduit en fac-similé, une documentation historique et la genèse de la création de la pièce inspirée de La divine comédie de Dante, présentée par Bernard Parmegiani en 1973 au Théâtre Récamier, Groupe de Recherches Musicales, Paris.
« Passer l'Achéron, c'est ressentir au fond de soi la progression d'une angoisse "qui se rapproche et s'éloigne chaque fois plus grosse, chaque fois plus lourde et plus gorgée" (Artaud) par le lent mouvement de recul de l'existence. Être en enfer, c'est être contraint de vivre la tête en bas - selon une vision naïve des antipodes - et penser que l'Enfer égale l'Envers. Le monde s'y trouve inversé, on s'y enfonce tel une toupie dont la pointe est attirée vers un centre profondément enfoui, là où vit "un ver infâme qui perfore le monde".
Dans notre chair il existe de ces points, pareils à des cratères brûlants où viennent éclater de "cuisantes pensées", de ces cauchemars que les fissures de l'inconscient laissent échapper. C'est à ce niveau d'émergence de la boucle infinie de nos maux, de nos plaies inguérissables, que j'ai choisi de situer l'Enfer. Itinéraire inéluctable où nous sommes acculés dans des voies à sens unique par des forces contradictoires : le châtiment étant la conséquence logique de nos erreurs, notre corps devient alors la plus étroite des prisons. C'est par une récession finale, presque matricielle, que s'achève le voyage, dans le geste instinctif du plongeur qui touchant le fond, le frappe pour faire surface. L'Enfer est aussi un monde sonore que le verbe demeure impuissant à exprimer complètement. Le son perce la peau comme un trait et nous aspire par cet orifice vers un dedans où l'on retrouve le vide laiteux qui appartient au rêve.
Comme il aurait été dérisoire de vouloir contracter l'oeuvre, j'ai dû abandonner l'énoncé numérique des cercles, et j'ai choisi sept moments intitulés contraintes afin d'en souligner ainsi le caractère de fatalité.
Enfin, craignant le pléonasme, j'ai extrait de Dante des bribes de texte que j'ai placées en rupture avec la musique afin qu'elles l'éclaboussent de leur éclat solitaire. J'ai pris le parti de ne pas traiter musicalement la voix du comédien Michel Hermon, la laissant à vif, dénudée d'un dramatisme que revêtent en échange, certaines séquences sonores. » Bernard Parmegiani -
Presque rien n°1 : le lever du jour au bord de la mer, 1967-70
Luc Ferrari
- Maison Ona
- 1 Janvier 2018
- 9782371660588
Des images historiques, des textes, des documents, la liste des sons enregistrés, le plan de montage et la partition complète en fac-similé de la pièce achevée par le compositeur dans les studios de Deutsche Grammophon en 1970, à partir de prise de son réalisées dans le village de Vela Luka en Croatie en juillet 1967.
« Après la disparition totale des sons abstraits, on peut considérer cette pièce comme une diapositive sonore et l'aboutissement de toute une évolution.
Restitution réaliste la plus fidèle possible d'un village de pêcheurs qui se réveille. Première idée du minimalisme. » Luc Ferrari -
Partitions en fac-similé et documents autour de la création présentée le 28 février 1977 au Palais des Arts, Paris, par Bernard Parmegiani.
« Après l'utilisation de différentes formes d'écritures, laissant apparaître la notion de "nature" sonore à travers les sons de toutes sources, notamment dans "De Natura Sonorum", il restait le monde, si riche, des bruits dus aux activités humaines que je nommerai "artificiels" pour les distinguer des bruits "naturels". Ces bruits sont les indices d'une vie présente, proche ou lointaine dans l'espace ou dans le temps. Les sons naturels possèdent un pouvoir qui nous atteint à divers degrés. Ils révèlent une force, une dynamique énergétique qui nous échappe, mais que nous tentons, par le biais de l'écoute interne de retenir. Leur captation favorise une approche de la logique du déroulement de leur existence. À l'écoute de la matière sonore, à travers nos interprétations et nos expressions, nous métamorphosons le dedans en dehors. Cette dernière notion de métamorphose est l'un des principes qui conduit le déroulement de cette suite.
Les métamorphoses entre les sons reflètent leurs changement :
- transformations du fluide au solide (eau / glace), du solide à l'aérien (combustion / feu) - va et vient dans l'espace flux / reflux (vague), dans le corps (inspiration / expiration) Ou encore elles indiquent des passages :
- de l'intérieur vers l'extérieur (porte) - ou de l'individuel au collectif (personne seule / foule) Ainsi l'objet perçu n'est-il pas tout à fait celui que nous aurions cru qu'il fût. Et, la musique nous rapproche des uns dans le même temps qu'elle nous éloigne des autres. Car à chacun son "son" intérieur. » Bernard Parmegiani -
Le manuscrit restauré du compositeur reproduit en fac-similé, une documentation historique et la genèse de la création de la pièce acousmatique de 1971.
« "La Roue Ferris" tourne, confondue avec sa propre résonance dont elle entretient, avec acharnement, les variations. Elle ne fait qu'esquisser un mouvement régulièrement évolutif autour d'un axe constant. Chacun de ses tours entraîne des épaisseurs sonores dont les couches successives s'interpénètrent, jouent en des entrelacs très fluides. Les crépitements de l'origine se métamorphosent finalement en des fils sonores dont la légèreté évoque les nuages des très hautes altitudes, les cirrus, qu'habitent de leurs cris les martinets tournoyants lorsque l'air est chaud. Le merveilleux naît et meurt, nous laissant l'illusion de la durée. » Bernard Parmegiani -
Presque rien n°2 : ainsi continue la nuit dans ma tete multiple
Luc Ferrari
- Maison Ona
- 1 Janvier 2022
- 9782371661585
Partitions en fac-similé et documents autour de la pièce enregistrée par Luc Ferrari durant l'été 1977 et présentée en 1979 dans le cadre du Festival d'Automne au Centre Pompidou, Paris.
« Il y a dix ans, "Presque Rien n°1" portait le sous-titre "Le lever du jour au bord de la mer". Ce morceau de bande magnétique était en fait une sorte de reportage sur cet événement quotidien. En pensant ensuite à Presque Rien, je me suis demandé de quoi il s'agissait. En cherchant presque rien je me suis rendu compte qu'il n'était pas facile d'en trouver, on pense qu'on va en trouver ici ou là, mais non.
Un presque rien est un (c'est-à-dire pas deux) lieu homogène et naturel, non urbain, qui a des qualités acoustiques particulières (transparence et profondeur), où on entend loin et près sans excès, à l'échelle de l'oreille - comme on dit - à l'échelle humaine, sans technologie, où rien n'est dominant afin que les différents habitants sonores aient chacun leur parole et que la superposition de ce petit monde de vie ne fasse jamais qu'un presque rien.
Ou le contraire du sensationnel.
Puis, quelque chose arrive et prend de la place.
"Presque Rien n°2" est un lieu comme ça, c'est un lieu de nuit et petit à petit il rentre dans ma tête. » Luc Ferrari -
Partitions en fac-similé et documents autour de la pièce radiophonique créée par Luc Ferrari en 1991.
Cette publication autour de L'escalier des aveugles rassemble un vaste contenu inédit, notamment des notes de l'éditeur, la transcription intégrale des dialogues (espagnol / français / anglais), une documentation historique sur le projet, une carte sonore, un fac-similé du manuscrit du compositeur et une postface.
Ces 101 pages offrent un aperçu des coulisses de cette pièce radiophonique, de l'idée au résultat.
Guidé à Madrid par six femmes différentes dans des lieux qu'elles aiment, Luc Ferrari réalise un portrait sonore sensible de la ville. Chacun des douze mouvements est construit autour d'un petit événement, dans le cadre de ce « recueil de nouvelles ».
« Tout au début, quand je parlais de mon projet de conte radiophonique, j'avais employé le mot "clip" pour évoquer la forme que j'imaginais. Et puis en travaillant, je me suis rendu compte que ce que j'étais en train de faire était une métaphore sonore de la technique littéraire des "nouvelles".
En effet, formes courtes qui racontent chacune une histoire, une situation, une ambiance, mais dans un climat d'ébauche, une manière indirecte de conter, allusive, irréaliste tout en employant des matériaux réalistes. Une manière aussi de laisser l'auditeur (j'allais dire le spectateur) en suspens, peut-être frustré de n'avoir pas une fin pour chaque anecdote.
Chaque nouvelle est construite sur un petit événement : un son, une atmosphère, un mot anodin porteur d'émotion par la voix qui le prononce, un cliché entendu. Et ainsi, l'ensemble se tisse à l'intérieur de multiples langages : le musical, le bruitiste, le réaliste, le synthétique et enfin l'espagnol et le français, proposant au public des pistes à suivre et à délaisser.
A propos de chemin, celui-ci est un escalier qui revient comme un thème : l'idée qu'un lieu de Madrid s'appelle L'Escalier des Aveugles m'a fasciné, comme une réalité poétique, ou plutôt comme une surréalité ; mais aussi comme un symbole de ce que j'étais en train de faire, une composition avec des sons et pour la radio. Et comme chacun sait, la radio est pour ceux qui ont des images plein la tête. » Luc Ferrari -
Je me pose (aussi) des questions
Luc Ferrari, Wilfried Wendling
- Maison Ona
- 1 Janvier 2022
- 9782371661837
Texte inédit de Luc Ferrari datant de 1982, dans lequel il exprime certains désirs et enjeux de ce que deviendra La Muse en circuit cette même année. Quarante ans plus tard, son actuel directeur Wilfried Wendling propose un texte en écho. Cette publication célèbre quatre décennies d'un espace de création partagé que demeure la Muse.
« Quel espace serait celui qui ne perturbe pas mes travaux personnels et qui me confronte avec les autres les plus divers, avec le collectif et la réalité ? » Luc Ferrari