Filtrer
Support
Éditeurs
Prix
Contrechamps
-
Gruppen de Karlheinz Stockhausen est l'une des grandes oeuvres de l'après-guerre, une pièce emblématique d'une période de recherches, d'expérimentations et de formalisations qui a changé le cours de l'histoire musicale. Composée entre 1955 et 1957 pour trois groupes d'orchestres disposés autour du public, elle fut créée à Cologne en 1958 avec trois chefs compositeurs qui représentaient la jeune génération à l'époque : Stockhausen lui-même, Bruno Maderna et Pierre Boulez. Depuis lors, à chaque fois que cette oeuvre a été donnée, elle a été vécue comme une expérience inoubliable. L'auditeur se trouve en effet placé à l'intérieur de sons qui voyagent d'un orchestre à l'autre selon différentes trajectoires, créant ce que Stockhausen appelle une musique dans l'espace (Musik im Raum). Ce n'est pas le seul aspect à travers lequel le compositeur a transposé son expérience de la musique électro-acoustique dans une musique purement instrumentale : il fait aussi entendre des sonorités influencées par son travail en studio. L'oeuvre, d'un seul tenant, dure plus de vingt minutes et dessine une forme fascinante. Elle fut perçue d'emblée comme le chef-d'oeuvre de la musique nouvelle, marquée à l'époque par l'idée sérielle. Seule la disposition des instruments autour du public, qui nécessite un espace particulier, a été un frein à sa diffusion. Pascal Decroupet a travaillé longuement sur cette oeuvre, étudiant notamment ses esquisses déposées à la Fondation Paul Sacher à Bâle. C'est l'un des meilleurs connaisseurs de la musique sérielle des années 1950, comme l'indiquent ses travaux sur des compositeurs tels que Stockhausen, Boulez et Pousseur. Dans ce livre consacré à Gruppen, il situe d'abord l'oeuvre dans son contexte et la relie aux conceptions que Stockhausen cherchait alors à formuler, comme les rapports entre structure acoustique et structure harmonique, entre hauteurs et durées, entre micro et macrostructure.
-
Les écrits de Béla Bartok (1881-1945), réunis ici pour la première fois dans leur quasi-intégralité en français, abordent de nombreux thèmes : les orientations de la musique nouvelle, la démarche de compositeurs contemporains comme Strauss, Debussy, Schoenberg, Stravinsky, Ravel ou Kodaly, la spécificité de la situation hongroise, la présentation de ses propres oeuvres, mais aussi les relations entre musique populaire et musique savante, la question de l'atonalité ou celle de la musique mécanique, les problèmes soulevés par le nationalisme et les théories raciales, les rapports de l'art et de l'Etat...
Dans un style sobre et précis, Bartok défend des positions intransigeantes, parfois virulentes, et qui vont toujours droit à l'essentiel, qu'il s'agisse d'essais développés, de prises de position polémiques, ou de critiques musicales comme celles qui témoignent de la situation en Hongrie dans les années vingt. Tous ces documents, dont beaucoup inédits jusqu'à ce jour en France, sont adossés à l'une des oeuvres majeures de la musique du XXe siècle, qu'ils contribuent à éclairer.
-
« Musique et sentiment » est le titre donné par Charles Rosen (1927-2012) à une série de conférences prononcées à l'Université de Bloomington en 2000 et publiées en 2010, deux ans avant sa disparition. L'auteur y analyse les changements stylistiques intervenus dans l'histoire de la musique entre les époques baroque et moderne, s'attachant à la manière dont les idées musicales se construisent à travers l'interaction entre les données du langage et les formes de représentation. À partir de tout un ensemble d'exemples musicaux, il montre comment le sens musical se constitue, se différencie et se transforme. Pour Charles Rosen, il n'existe pas de contradiction entre forme et expression, entre intelligibilité et émotion. Une leçon précieuse pour les interprètes comme pour les auditeurs.
-
Contrepoints ; dialogues entre musique et peinture
Philippe Junod
- Contrechamps
- 5 Mars 2021
- 9782940068661
Contrepoints, le livre que Philippe Junod a consacré aux relations entre musique et peinture (dont la première édition date de 2006), a conservé toute son actualité, tant cette problématique, au centre des recherches créatrices actuelles, a été peu étudiée. Philippe Junod explore différents aspects de ce dialogue entre les deux arts, depuis les problématiques qu'il soulève, comme les analogies musicales à l'intérieur des théories picturales ou la question de la synesthésie et de la convergence des deux arts, jusqu'aux réalisations concrètes, comme celles suscitées par des compositeurs tels que Wagner ou J.
S. Bach, en passant par des questions telles que l'audition colorée ou le jeu des comparaisons. Cette quête de correspondances entre l'auditif et le visuel apparaît pour Philippe Junod comme l'expression d'une nostalgie, celle de l'unité perdue. Elle se manifeste dans deux directions principales, qui sont ici analysées : celle du mythe de la correspondance sensible et celle des proportions mathématiques.
A l'heure où beaucoup recherchent une nouvelle alliance entre les deux arts, notamment à travers les moyens nouveaux de la vidéo ou des outils informatiques, les neuf chapitres du livre de Philippe Junod fournissent une base de réflexion essentielle. Elle est extrêmement documentée, faisant référence à des centaines d'ouvrages ou d'articles. A l'occasion de la réédition de ce livre, Philippe Junod a actualisé la bibliographie, et l'a fait précéder d'une brève postface.
-
Réalisant une synthèse très personnelle des tendances principales de la musique de l'aprèsguerre, en particulier du travail de Boulez et de Stockhausen, Emmanuel Nunes (1941-2012) a construit une oeuvre monumentale et lumineuse, malgré l'obstacle d'un handicap de naissance.
Ses Écrits éclairent sa démarche créatrice tout en témoignant de l'extrême exigence qui la soustend.
Les entretiens, qui sont d'une lecture aisée, permettent d'approcher de façon directe son univers poétique et musical ; les textes sur ses oeuvres et sur les questions d'espace et de spatialisation des sources sonores nous font entrer au coeur de sa pensée musicale ; les essais sur Kandinsky et sur la phénoménologie du temps chez Husserl, deux textes extrêmement développés et d'une grande profondeur, témoignent d'enjeux esthétiques essentiels, qui forment le cadre de son travail de compositeur ; enfin, le travail sur Webern, de nature analytique, provient d'une thèse laissée inachevée : il est présenté ici de façon partielle, avec des commentaires et des résumés des parties non publiées.
Quelques-uns de ces textes et entretiens ont paru dans des revues aujourd'hui introuvables, mais certains sont publiés ici dans des versions différentes ou plus complètes ; la plupart des textes, toutefois, sont inédits en français.
S'ils sont parfois ardus, c'est par souci d'aller au fond des choses, de même que ses oeuvres explorent des domaines inconnus et sont menées jusqu'à leurs conséquences ultimes.
C'est Laurent Feneyrou qui a rassemblé ces écrits, selon la volonté exprimée par le compositeur, et en a réalisé l'appareil critique. Il a également traduit deux textes et deux entretiens.
Suivant un avant-propos de Philippe Albèra, Laurent Feneyrou a rédigé une vaste introduction qui présente l'ensemble du recueil. -
...comment passe le temps... écris sur la musique (1952-1961)
Karlhein Stockhausen
- Contrechamps
- 13 Octobre 2017
- 9782940068524
Karlheinz Stockhausen (1928-2007) a été, dans les années 1950, l'une des figures dominantes de l'avant-garde musicale ; un compositeur inventif, audacieux et visionnaire.
Chacune de ses oeuvres constituait un événement et une avancée ; chacune était accompagnée d'une réflexion suggérant de nouveaux concepts et de nouvelles perspectives. Ce sont ces textes, essentiels pour comprendre l'évolution de la pensée musicale, que nous proposons aux lecteurs francophones.
Ils s'attachent, parallèlement à toute une série d'oeuvres qui ont marqué leur époque, à la construction d'une nouvelle syntaxe et de nouveaux rapports entre les différentes dimensions du langage, à une conception repensée de la forme et de l'espace et aux problèmes de notation ainsi posés, enfin, à toutes les expérimentations réalisées dans le domaine électronique, où Stockhausen fit oeuvre de pionnier. Si le premier texte, daté de 1952, glorifie l'artisanat du compositeur, le dernier, en 1961, sous le titre « Invention et découverte », se présente comme la synthèse provisoire d'une décennie de recherches.
Document essentiel pour comprendre tout ce qui s'est pensé dans cette période flamboyante qui constitue le socle de toute l'aventure musicale contemporaine, ce volume tant attendu paraît dix ans après la disparition du compositeur, et ce dans une traduction due à Christian Meyer et Laurent Cantagrel.
-
Tous les textes rassemblés par les Editions Contrechamps dans le présent ouvrage sont inédits en français. A n'en pas douter, ils contribueront à faciliter la circulation des idées entre les sphères francophone et germanique qui, dans le domaine musical en particulier, présente de grandes lacunes.
En traduisant un vaste choix de textes de Hans Zender, les Editions Contrechamps poursuivent leur effort consistant à mettre à la disposition des lecteurs français les textes essentiels traitant de la musique des XXe et XXIe siècles, et notamment ceux des compositeurs eux-mêmes, qui sont une source primordiale.
L'ouvrage de Hans Zender s'inscrit dans une série de traductions antérieures portant sur Schoenberg, Webern, Zimmermann, Lachenmann, Rihm..., et comprenant aussi les premières traductions en français du grand musicologue Carl Dahlhaus ou celles de plusieurs ouvrages de Theodor W. Adorno.