« Notre langue devient laide et imprécise parce que notre pensée est abrutie, lequel abrutissement est lui-même facilité par la négligence dont souffre notre langue. » George Orwell n'épargne aucun de nos travers langagiers en fustigeant la dégradation des usages chez les politiques, en littérature ou dans nos conversations quotidiennes. Grâce à nombre d'exemples éloquents, il nous enjoint à résister à la vacuité du langage préfabriqué.
Traduit de l'anglais (Grande-Bretagne) par Charles Recoursé
«Il y a une bête au Tibet que je poursuis depuis six ans, dit Munier.Elle vit sur les plateaux. Il faut de longues approches pour l'apercevoir.J'y retourne cet hiver, viens avec moi.- Qui est-ce ?- La panthère des neiges, dit-il.- Je pensais qu'elle avait disparu, dis-je.- C'est ce qu'elle fait croire.»
Écrivain, vedette de music-hall, journaliste, première femme à recevoir en France des funérailles nationales... Les différentes facettes de la vie de Colette témoignent de son goût personnel pour l'alliance de contraires qui chez elle n'en sont pas. C'est le fil de cette vie riche et intense que tire Emmanuelle Lambert dans un portrait littéraire illustré par les photographies d'Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau, Gisèle Freund, Lee Miller et Irving Penn entre autres. Elle nous y invite à relire l'oeuvre et la vie d'une icône, l'une des plus grandes stylistes du siècle dernier.
Coeur de neige s'apparente au genre du conte animalier dont les protagonistes sont, comme on s'y attend, anthropologisés, mais dont rien dans le déroulement de l'histoire n'est invraisemblable, bien au contraire : le merveilleux réside au coeur de la réalité quotidienne. Il y est question d'un couple formé par Tacite, « un chat de gouttière au pelage noir et aux manières calmes » travaillant comme ingénieur dans une centrale nucléaire, et de Bruhle, « une chatte angora qui, à l'époque de leur mariage, suivait des études d'architecture et depuis s'était installée à son compte dans un commerce de lingerie fine ».
Ce couple ressemble à tous les couples chez qui alternent, on ne le sait que trop bien, des périodes de lumière et d'ombre. Mais il se trouve que cette vie conjugale réserve à Tacite plus souvent l'ombre que la lumière. Tacite conçoit vite qu'il est devenu, aux yeux de celle dont il est censé partager la vie, totalement transparent si ce n'est parfaitement inexistant. Un souvenir d'enfance, où le portrait des parents de Tacite est brossé, précise la précarité financière de la famille dans laquelle il a grandi, et révèle que Tacite connaît d'expérience l'alternance de la lumière et de l'ombre - l'école lui a ainsi réservé des leçons d'écriture et de vie, ce qui est la même chose.
Au passage, en voici une : « On peut fort bien vivre une vie que l'on ne vit pas. On peut indéfiniment supporter ce que l'on ne supporte plus. » Puis Brulhe la négligente finit par disparaître et par plonger Tacite dans des ténèbres définitives. Le chat réalise alors que la seule lumière qui l'a illuminé émanait d'elle seule. La fin de l'histoire a lieu durant la nuit de Noël où Tacite vide une bouteille de champagne puis fait une expérience aussi innocente et fantaisiste que déterminante - elle nécessite seulement un coeur d'enfant. Vous demanderez sans doute : « Quel est l'enseignement de ce conte ? » Posez cette question aux flocons de neige. Il y a des chances que vous soyez - entretemps amusé, émerveillé mais aussi édifié - durablement éclairé par leur réponse.
LE LIVRE Okakura rédigea Le Livre du thé en 1906 en anglais afin de transmettre aux Occidentaux l'atmosphère et l'esprit mêmes de la cérémonie du thé (cha no y ) et de la voie du thé (chado), considérée comme un mode de vie à part entière. Pour souligner la dimension religieuse de la voie du thé, Okakura parle aussi de « théisme » et de « culte du thé » - sa vision s'enracinant dans les valeurs religieuses du bouddhisme, du taoïsme et du confucianisme. Une petite chose, comme boire une tasse de thé, obéit ainsi à un rituel précis et devient une intense communion spirituelle, en même temps qu'une expérience esthétique : l'écoute de la voie intérieure est enchevêtrée de peinture et de calligraphie, de poésie, de philosophie, d'art céramique et d'art floral.
En 1930, les Bibliophiles du Faubourg publièrent Le Livre du thé dans une admirable édition comprenant la traduction du critique d'art et poète Gabriel Mourey (1865-1943), une préface de Thomas Raucat et des aquarelles de J. A. Tohno. Cet ouvrage est le fac- similé de l'exemplaire n° 94 imprimé pour M. Henri Ullmann.
L'HISTOIRE UNIVERSELLE SUR UNE SEULE FRISE CHRONOLOGIQUE !À travers les âges, de l'Homo sapiens aux troubles politiques du XXI? siècle, l'ouvrage retrace les événements marquants qui ont façonné notre histoire : le développement des civilisations et cultures antiques, les mouvements politiques et culturels, les inventions scientifiques et innovations technologiques...Ce condensé illustré chrono-historique vous donnera toutes les clés pour déchiffrer le passé et mieux appréhender le présent.
Les arbres sont «nos muses, nos protecteurs et nos compagnons silencieux», ils nous nourrissent, nous abritent, nous inspirent et nous guérissent.Paul Smith célèbre la vitalité, l'incroyable force de résilience et les surprenantes capacités de symbiose des arbres, selon le cycle de vie - graines, feuilles, forme, écorce, bois, fleurs et fruits. Au fil des pages, les illustrations nous plongent au coeur de l'anatomie de ces grands êtres, dans toute leur diversité et les schémas et photographies matérialisent leur présence dans nos vies et leur rôle au sein des cultures humaines au cours des siècles.
Il s'agit du troisième volume de la série à succès consacrée à l'histoire culturelle des animaux, dans lequel, à travers 80 illustrations et un plan la fois chronologique et thématique, Michel Pastoureau retrace l'histoire symbolique, littéraire, lexicale et artistique d'un animal, en l'occurrence ici celle du corbeau, qui tout à la fois intrigue, fascine ou terrifie. Oiseau noir, célébré par toutes les mythologies, le corbeau européen ne cesse de se dévaloriser au fil des siècles. Si l'Antiquité gréco-romaine loue sa sagesse, son intelligence, sa mémoire, le christianisme médiéval à sa suite le rejette violemment : c'est un oiseau impie qui occupe une place de choix dans le bestiaire du Diable, symbolisant l'incarnation du démon et de toutes les forces du mal. À l'époque moderne, la symbolique du corbeau continue de se dévaloriser, comme l'attestent les fables, les proverbes, les faits de langue et de lexique. Il reste un animal au cri lugubre, un oiseau noir de mauvais augure et devient même, dans un sens figuré, un dénonciateur, un auteur de lettres anonymes. On en a peur car il a partie liée avec l'hiver, la désolation et la mort. De nos jours, cependant, le corbeau semble prendre sa revanche : les enquêtes les plus récentes sur l'intelligence animale montrent que non seulement il est le plus sagace de tous les oiseaux mais qu'il est probablement aussi le plus intelligent de tous.
Nourri, dès l'âge de raison, par la lecture des grands récits d'aventures, Nicolas Bouvier rêve très tôt de « déguerpir ». Ses premières escapades de jeunesse, qui le mènent de la Laponie au Sahara, puis ses incursions au long cours, toujours plus à l'est, forment un « usage du monde » qui lui est propre, une invitation à l'audace et à l'humilité.
Véritable pionnier de la figure de l'écrivain-voyageur, il a restitué dans ses oeuvres l'éclat de ses découvertes comme ses parts d'ombre, le naufrage de la solitude conjugué au déracinement. Les géographies de Nicolas Bouvier ne se cantonnent pourtant ni à ses voyages ni à ses écrits : elles sont inscrites, comme chez les conteurs de son espèce, dans l'étoffe même de sa vie.
Ce récit illustré s'appuie en grande partie sur son travail de photographe et de chasseur d'images.
Géographe visionnaire, anarchiste convaincu, végétarien et naturiste précoce, voyageur sensuel et écrivain prolixe, Élisée Reclus (1830-1905) est l'une des figures intellectuelles les plus étonnantes de notre histoire. Et des plus oubliées. Isabelle Louviot et Georges Peignard nous invitent, dans cet essai biographique enrichi d'une anthologie de textes, à redécouvrir la pensée de cet homme, toujours féconde.
Toutes les lettres que vous allez découvrir sont authentiques. Après avoir vainement cherché un emploi, Julien Prévieux s'est mis à les refuser tous. Les réponses des entreprises, automatiques ou personnalisées, alimentent un dialogue de sourds à travers lequel l'ensemble du système d'embauche se trouve pris en défaut.
Ces lettres de non-motivation nous rappellent la possibilité jouissive de dire NON à l'aliénation, sur tous les tons.
« Je dois écrire sur mon bonheur de recouvrir un dessin de texte. Entre 7 et 22 ans j'ai cru que je serais peintre. À 22 ans le peintre en moi est mort et j'ai commencé d'écrire des romans. En 2008, je suis entré dans une boutique pour en ressortir avec deux grands sacs pleins de crayons et de pinceaux, le peintre en moi n'était pas mort. » Depuis ptus de dix ans,Orhan Pamuk écrit et dessine quotidiennement dans ses carnets. lI y consigne les événements de la journée, note ses réflexions sur l'actualité, s'interroge sur la construction de ses livres, dialogue avec les personnages de ses romans... Les semaines, les mois, les années passent, et l'auteur reprend, complète, crayonne sans cesse les pages restées vides, donnant naissance à un ensembte foisonnant exceptionneI où s'entremêlent textes et dessins.
Pour la première fois, l'écrivain qui rêvait de devenir peintre révèle ses carnets à travers une sélection personnelle réalisée parmi plusieurs milliers de pages.
Si les populations romani constituent la plus grande minorité ethnique d'Europe (12 millions de personnes), elles font l'objet, hier comme aujourd'hui, de nombreuses discriminations. Tout en mettant l'accent sur l'antitsiganisme contre lequel toutes luttent, il s'agit cependant ici de faire connaître, d'affirmer et de revendiquer la richesse et la diversité des cultures romani.
Barvalo : riche et par extension fier en langue romani. Ce mot a valeur d'étendard et défend neuf siècles de présence européenne et d'affirmation culturelle, tout en s'intéressant à l'histoire et à la diversité des populations romani. Si celles-ci constituent la plus grande minorité ethnique d'Europe, elles font, aujourd'hui encore, l'objet, de nombreuses discriminations. L'exposition Barvalo , comme cet ouvrage qui l'accompagne, entend renverser les regards et lutter contre les stéréotypes et un antitsiganisme pluriséculaires.
Identifier et valoriser l'héritage et le patrimoine romani, dans les musées comme dans l'espace public, mener une réflexion contrastée sur les notions d'appartenance et d'identité, tels sont les enjeux de ce travail ambitieux. Pour la première fois dans un musée national en France, un projet concernant les populations romani est conçu avec elles, de manière collaborative ; il est né du travail d'un comité composé de dix-neuf personnes d'origine romani ou non, de nationalités et profils différents. Entièrement bilingue français-romani, ce livre témoigne également de la richesse des cultures romani et de la fierté des différentes communautés à contribuer à la diversité culturelle des sociétés européennes ; il s'agit d'affirmer haut et fort : Barvalo .
Ce beau livre rassemble les grands dessins que Joann Sfar publie dans Paris Match. Des scènes aquarellées qui reflètent l'air du temps - un temps marqué par le Covid, mais pas seulement. Parisiens masqués et confinés, rues désertées, commerces, restaurants et cafés... En se glissant dans la tête de ses congénères et de leurs animaux de compagnie, l'auteur livre avec beaucoup d'humour et un brin de cynisme un instantané de notre société - l'image de notre rapport au monde.
« Edward Slingerland explique remarquablement comment l'ivresse est devenue un moteur de la civilisation. » Sciences Humaines « Convaincant et surtout très amusant et irrévérencieux. Un livre en forme de banquet. Une réponse érudite et rafraîchissante au puritanisme dominant. » The New York Times « Ce livre pétillant de savoirs et d'anecdotes surprenantes devrait apparaître sur les étagères de tous ceux qui aiment boire un verre de temps en temps. » The Scientist Notre amour de l'ivresse remonte à la nuit des temps... Dans ce récit captivant, Edward Slingerland révèle comment notre désir de nous enivrer a joué un rôle clé dans l'éclosion des civilisations. En s'appuyant sur les découvertes archéologiques, les neurosciences, la génétique et la psychologie sociale, il dresse un panorama complet de la relation entre l'homme et les substances enivrantes en expliquant le rôle central de l'alcool dans notre évolution et notre histoire. À travers les âges, les avantages individuels et sociaux de l'ivresse nous ont permis de surmonter des défis propres à l'humanité : améliorer la créativité, atténuer le stress, instaurer la confiance et favoriser la coopération entre les membres de notre espèce farouchement tribale. Cependant, à forte dose, l'alcool est aussi notre destructeur. C'est le côté obscur de Dionysos. Edward Slingerland montre qu'il est possible de profiter des avantages de l'alcool tout en évitant ses effets pervers. Il fournit un aperçu éclairant des différentes habitudes de consommation des sociétés modernes et met en évidence celles qui sont parvenues à faire de l'alcool notre allié. Cette ode à l'hédonisme montre que s'enivrer de temps en temps est bon pour notre épanouissement, notre vie intime et professionnelle, et notre ouverture aux autres.
- Quelle sorte d'impression mentale emportez-vous?? demanda le professeur.
- Une geisha en crêpe beige sous un cerisier en fleurs. Derrière elle, des pins verts, deux bébés, et un pont en dos d'âne, jeté sur une rivière vert bouteille qui coule sur des rochers bleus. Au premier plan un petit policeman en vêtements européens mal ajustés, qui boit du thé dans une tasse bleu et blanc sur un plateau laqué de noir. Des nuages floconneux au-dessus et un vent froid le long de la rue, dis-je, en résumant à la hâte.
La première histoire des couvertures de livres en langue française, riche de plus de 200 illustrations. Cette « histoire visuelle » explore les modalités et la finalité de la conception éditoriale, matérielle et graphique des couvertures de livres publiés dans toute l'Europe, dans les pays anglo-saxons, sans oublier les spécificités des productions nées dans les pays de l'Est comme en Asie.
C'est aux dernières pages du Temps retrouvé que le narrateur d'À la recherche du temps perdu prend la décision d'écrire. Lui viennent alors à l'esprit deux modèles de l'oeuvre à venir : «car, épinglant ici un feuillet supplémentaire, je bâtirais mon livre, je n'ose pas dire ambitieusement comme une cathédrale, mais tout simplement comme une robe». La vision de l'écrivain au travail dans ses manuscrits s'impose aussitôt au lecteur.Ce catalogue en forme d'abécédaire, né sur le terreau de l'exceptionnel fonds Proust de la Bibliothèque nationale de France et nourri des trésors conservés dans plusieurs musées et collections particulières, explore la démarche créatrice de l'écrivain, de la célèbre première phrase «Longtemps, je me suis couché de bonne heure» au mot «Fin» - début et aboutissement dont Proust rappelle volontiers qu'ils furent écrits ensemble.
La langue de Rimbaud, qui s'ouvre à la modernité en destructurant le vers traditionnel, dessine la plénitude d'une vision, née de ses émotions, de son envie d'évasion, de ses sensations. Rimbaud partage ses plus grandes angoisses, ses pires tristesses et pourtant sa poésie est source de lumière et de vivacité. Son oeuvre est traversée par une quête existentielle, spirituelle et poétique qui nous incite à nous extraire de notre condition pour imaginer un monde qui serait autre.Un monde où l'on n'est pas sérieux quand on a 17 ans.
Arthur Rimbaud exprime dans sa poésie ce que verront Mondrian, Dix, Kupka ou Picasso dans leurs peintures. Tous ces peintres ont recomposé le réel, non en fonction des règles, mais en fonction de ce que le réel leur dictait, dans la distorsion, l'éclatement ou la brisure qui ont accompagné une époque nouvelle.
Notre ouvrage rassemble 83 peintres impressionnistes, expressionnistes, fauvistes, futuristes, surréalistes ou orphistes. Klee, Kandinsky, Klimt, Munch, Derain, Vallotton, Redon, Schiele, Franz, Soutine, pour ne citer qu'eux, traduisent la sensation pure par la couleur et la luminosité, par le mystère et le symbole, par le choc de l'abstraction.
«Je voudrais ici simplement parler de ces moments intenses passés avec mon père, Marc Chagall, cet homme aux facettes multiples que le monde entier appelait souvent Maître mais que moi j'appelais simplement papa, et sans chronologie, encore moins une quelconque prétention historique, partager ces trop rares et précieux souvenirs, ces instants de joie, ces heures enchantées que j'ai pu passer avec ce père aimant, ce poète-magicien, cet ouvrier mystique de notre usine à rêves.»Dans cette édition revue, augmentée et illustrée, David McNeil montre pour la première fois des peintures et dessins méconnus de Marc Chagall issus de sa collection personnelle.
En contrepoint d'un choix d'archives dont beaucoup sont ici révélées pour la première fois, Bénédicte Vergez-Chaignon retrace le régime de Vichy, mais aussi celui du quotidien des Français : des réalités matérielles impératives et contraignantes, des dangers et des chagrins multipliés, une propagande omniprésente où se jouait en partie le sort de la guerre, des décisions politiques qui exerçent une emprise directe sur l'existence des Français. L'ouvrage lève le voile sur une période dont, aujourd'hui encore, de nombreux aspects demeurent méconnus.
Cuba a longtemps été au carrefour du monde : un point de rencontre privilégié entre l'Europe et les Amériques. Dans les années 1930, l'écrivain cubain Lezama Lima avait ainsi accueilli la poétesse espagnole Maria Zambrano en lui disant : « Vous êtes ici dans les retrouvailles, dans la coïncidence et dans les îles. Vous êtes sur le chemin des illuminations caraïbes où tout se résout dans la lumière... » Ce livre unique, sous la forme d'un beau livre très graphique, raconte pour la première fois l'histoire extraordinaire de cette île au coeur des caraïbes, sous l'angle inédit de la musique et de la littérature : la mythique Cuba comme on ne vous l'a jamais racontée !L'histoire en images de la mythique Cuba à travers sa musique et sa littérature : le livre de l'émission à succès de France Musique « Carrefour des Amériques ».
Entre?1750 et?1850, l'univers des beaux-arts connaît de profondes mutations, dont l'une des conséquences est la banalisation d'une image positive de la "?dame artiste?" : des barrières s'abaissent, des contraintes se desserrent et la pratique de la peinture est rendue plus accessible aux femmes.
S'ouvre alors une période de créativité foisonnante associée aux noms - de moins en moins oubliés aujourd'hui - de Louise Élisabeth Vigée Le Brun, Adélaïde Labille-Guiard, Marie-Guillemine Benoist, Marguerite Gérard, Constance Mayer, Victoire Jaquotot, Lizinka de Mirbel, Rosa Bonheur...
Pourquoi les artistes femmes ont-elles bénéficié à cette époque de l'intérêt de leurs contemporains et de conditions de travail relativement égalitaires ? Pour le comprendre, cet ouvrage, centré sur le quotidien du travail de création, traite de la pratique des beaux-arts, de son organisation, de ses réalités professionnelles, institutionnelles et économiques. Il met en lumière comment s'est manifestée cette suspension relative et provisoire de l'infériorisation des femmes dans le monde de l'art.
Un livre-objet inédit mettant en avant une sélection de textes de l'inventeur du réalisme fantastique E.T.A. Hoffmann accompagnée d'illustrations intensifiants les ambiances fantasques de l'écrivain allemand.
Avant de devenir l'inventeur du réalisme fantastique et d'inspirer Balzac, Maupassant, E.A. Poe, Boulgakov, Siniavski, E.T.A. Hoffmann (1776-1822) a été l'image même du beautiful losers. Lui qui s'était rêvé musicien a passé son temps à saborder ses chances d'être reconnu en tant que tel. En attendant la reconnaissance qui lui échappait, il travaillait comme juriste : mais être Prussien sous Napoléon signifiait être chassé d'une ville à l'autre. Sur le tard, à quelques années de sa mort, il s'est découvert ce talent pour l'écriture. Le public a été fasciné. Or ses jours étaient comptés. Il s'est éteint en 1822 au moment où les derniers romantiques allemands voyaient en lui un maître et qu'il a inspiré en France une passion pour l'étrange.
Au XXe siècle, Sigmund Freud l'a remis à l'honneur en puisant dans ses textes, notamment dans Le Marchand de sable, son concept d'inquiétante étrangeté. Et depuis on ne compte plus les auteurs (de Lovecraft à Pierre Péju), cinéastes (Michael Powell, Sokourov, Miyazaki), musiciens (Schubert, Schumann, Philipp Glass...), peintres (Paul Klee, Oskar Schlemmer) qui se sont nourris de son imaginaire.
Ce livre composé de 5 contes Le Diable à Berlin, Le Marchand de sable, Vampire, La Maison sinistre, Les Mines de Falun propose aux lecteurs une entrée idéale et simple dans l'oeuvre d'E.T.A Hoffmann illustré par le regard du dessinateur marseillais Tristan Bonnemain.
Une postface d'Elisabeth Lemirre (spécialiste des contes littéraires, a signé la postface du Chien noir de Lucie Baratte) et Jacques Cotin (ancien directeur de la Pleïade) permettra aux lecteurs de plonger, plus en profondeur, dans la modernité d'E.T.A. Hoffmann.