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Rouergue
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« Les gens, en général, laissent un patrimoine à leurs enfants. Une maison, une usine, un bien, quelque chose. Nous, au fond, nous ne laissons rien d'autre que des souvenirs, des photographies et bien sûr, les costumes. » En nous racontant l'histoire des costumes du cirque, Serge Airoldi remonte au xviiie siècle où naît, à Londres, le cirque moderne. La belle histoire des écuyers et écuyères, des artistes dans les airs, des dompteurs, dresseurs et belluaires, des clowns qui forment une galaxie à eux seuls, passe par les transformations successives des corps. De ses origines, le cirque a conservé épaulettes et brandebourgs, l'élégance des officiers, mais s'est tour à tour dénudé (le fameux léotard des trapézistes), déguisé (de tenues cosaques, culottes bouffantes de vizirs, slips de Tarzan et autres dolmans), féminisé (amazones, tulle et tutus), déformé (le «sac» dont se vêtent les clowns).
Des paillettes d'un costume de clown signé Vicaire à la défroque hors d'âge d'un enfant de la balle aujourd'hui, ce livre émouvant convoque les figures d'artistes mythiques et nous montre comment le cirque ne cesse de se régénérer pour offrir encore et toujours un spectacle vivant.
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Braguettes ; une histoire du vêtements
Colette Gouvion, Khadiga Aglan
- Rouergue
- 11 Septembre 2010
- 9782812601606
Les grandes dates, repères des événements d'importance, balisent l'histoire.
Elles en constituent la colonne vertébrale. Mais les descriptions de la vie quotidienne lui donnent sa chair. Que saurions nous des moeurs, des modes de penser, des plaisirs ou des difficultés de nos prédécesseurs si nos connaissances se limitaient à 1515 bataille de Marignan, 1789 Révolution française ou 1804 couronnement de Napoléon Ier ? Dans la multiplicité des éléments révélateurs du contexte d'une époque, les coutumes vestimentaires jouent un rôle majeur.
Or il est parmi elles un détail singulièrement significatif : la braguette. Elle a aujourd'hui plus de cinq siècles d'existence. Par son emplacement si l'on peut dire stratégique, sa forme, sa mise en valeur ou son escamotage, elle est un témoin constant des conceptions et des règles qui régissent les rapports entre hommes et femmes, l'expression plus ou moins permise de la sexualité, des jeux de la séduction, des règles sociales, des dogmes de pudibonderie, d'hypocrisie ou de permissivité.
Si elle obéit à des critères de confort ou de rationalité souvent mis en avant, si elle fait l'objet de modes successives, ce sont souvent les alibis convenables de motivations plus libidineuses. Fort loin de ne concerner que la gaudriole, où elle n'a d'ailleurs que fort peu d'intérêt, ou la description érotique, dans laquelle elle ne joue qu'un rôle étonnamment mineur et d'une totale banalité, cet ouvrage a pour but d'en retracer l'histoire, d'une époque à l'autre, en mettant chaque fois en regard l'évolution parallèle du costume féminin et le climat social et moral du moment concerné, lui-même déterminé par les événements politiques, économiques ou religieux.
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Le corset ne se résume pas à l'image que nous en avons aujourd'hui et qui provient directement de son usage au cours du xixe siècle : celle d'un dessous affinant la taille des femmes essentiellement. En fait le corset, présent dès l'Antiquité (période minéenne, vers 1700 av J.-C.), est un vêtement tantôt masculin tantôt féminin. Masculin, il est protecteur, à l'instar de l'armure d'où il pourrait tirer son origine, pour ensuite devenir pourpoint, puis gilet. Féminin, il est le plus souvent décoratif et joue un rôle d'accessoire vestimentaire ; on peut alors le rapprocher de tous les jeux de laçages, tressages, sangles, ceintures et noeuds qui ont émaillés l'histoire du costume. Réapparu à la Renaissance, la première grande période du corset parcoure le xvie et le xviie siècle européens.
À l'instar d'un crayon et d'une gomme vestimentaire, il souligne ou reproportionne, affine ou gonfle, magnifie ou sublime ainsi les formes et les courbes vestimentaires comme corporelles selon les époques, mais surtout affirme un maintien, une droiture et une rigidité de la silhouette des femmes mais aussi des hommes (redingote, gilet du costume 3 pièces, veste des officiers militaires.). Il est ainsi inséparable d'une histoire de la beauté et du goût mais aussi des conventions sociales. Il faut attendre le xixe siècle pour qu'apparaisse tout à la fois un usage médical et une connotation plus sensuel/ sexuelle correspondant dans les deux cas à un passage du dessus au dessous du vêtement, et donc à un caractère intime, privé, caché, secret. Il devient alors objet de conquête et de convoitise, de séduction et de fantasme. Il disparaît après la Première Guerre mondiale pour réapparaître dans les années 1950 selon de nouvelles matières et de nouvelles formes (tissu élastique, guêpière, etc.), et atteindre une nouvelle apogée comme objet de mode dans le prêt-à-porter et la haute couture britannique et française des années 1980 à aujourd'hui.
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Auteur du fameux De Corne et d'acier, premier ouvrage sur ce couteau mythique né au début du XIXe siècle sur le plateau de l'Aubrac, Daniel Crozes nous ouvre les collections privées, là où sont pieusement conservés tel couteau sculpté à Thiers par Nicolas Crocombettes, tel trois-pièces en ivoire sorti à Laguiole des ateliers d'un Pagès ou d'un jules Calmels, ou encore ce magnifique modèle dont la tête de ressort s'orne d'un crocodile.
En effet, si le laguiole fut d'abord un couteau des champs, en corne et en acier pour les buronniers de l'Aubrac, sa ligne élégante, son montage savant et le talent des créateurs, le transformèrent à la fin du XIXe siècle en une pièce de collection. Ivoire et corne de buffle s'ornent alors de pierres précieuses... Aujourd'hui son histoire continue de s'écrire à travers des hommes et un pays, tandis que des créateurs comme Sonia Rykiel, Philippe Starck, Eric Raffy, Yan Pennor's, Hermès, Wilmotte ou Courrèges signent à leur tour des modèles originaux qui déclinent de façon hardie la ligne du couteau de Laguiole.
Daniel Crozes nous raconte avec verve l'histoire de cet objet-culte, emblématique d'une qualité de vie. Rolls-Royce du couteau fermant, n'a-t-il pas, depuis 1991, son académie ?