Sciences humaines & sociales
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L'expérience esthétique : Dialogue avec Bernard Aspe
Jacques Rancière
- Nous
- 15 Janvier 2025
- 9782370841469
A venir
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Ce que j'ai vu, entendu, appris...
Giorgio Agamben
- Nous
- Antiphilosophique Collection
- 4 Octobre 2024
- 9782370841414
A venir
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A venir
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Cette introduction à Lacan représente un véritable défi à l'égard de la perception répandue de sa pensée, souvent considérée comme peu accessible, voire obscure. Pour inviter à la lecture de Lacan, Zizek mobilise tout aussi bien la « culture populaire », le cinéma, que la philosophie, la littérature et des événements de l'histoire récente. Par des argumentations inattendues, il montre les raisons pour lesquelles le temps de la psychanalyse n'est pas derrière nous, mais bien devant nous.
À travers les idées provocatrices de Lacan, qui ont troublé bien des penseurs, ce sont les vues cruciales de Freud qui apparaissent finalement dans leur véritable dimension. Ce « retour à Freud » a non seulement fourni une nouvelle fondation théorique à la psychanalyse, avec d'immenses conséquences pour le traitement analytique, mais il a aussi mis à disposition de la pensée contemporaine des outils conceptuels incontournables.
Comment lire Lacan n'est pas seulement, comme le titre l'indique, une introduction à l'oeuvre de l'un des penseurs les plus importants du vingtième siècle. Ce livre intervient aussi pour réaffirmer l'importance et la vitalité de la psychanalyse, à contretemps du diagnostic contemporain de sa péremption, voire de sa « mort ». -
Au bout de la langue est le premier essai philosophique de Martin Rueff aux éditions Nous. L'auteur expose dans ce livre une approche très personnelle de la langue, entendue dans tous les sens du mot, à la fois comme organe et comme capacité d'expression. En jouant avec la polysémie du terme, qui permet une appréhension à la fois physique, symbolique et philosophique de la langue, Martin Rueff propose un essai passionnant, à la fois érudit - riche d'exemples très variés provenant de traditions, d'époques et de langues différentes - et très facile d'accès, se démarquant par une grande clarté d'exposition et une adresse directe aux lecteurs. La transversalité de l'approche (phonologie, linguistique, philosophie, mythologie, poésie, physique) est portée et unifiée par une écriture prenante et un ton très libre, non dénué d'une forme de légèreté, voire d'humour.
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L'éthique est un texte dense, vif et facile d'accès, qui n'a rien perdu de son actualité. Ce petit livre polémique est par ailleurs un véritable manuel, au sens classique, où Alain Badiou expose son éthique des vérités, à savoir « les orientations majeures d'une éthique véritable, qui préserve, et même exige, les droits de la création, de l'invention dans la pensée, de la politique d'émancipation, de l'art d'avant-garde. » Alain Badiou dira plus tard de ce livre qu'il est « une introduction à la fois animée et consistante aux vastes entreprises par lesquelles je tente de déplacer les enjeux de la philosophie contemporaine. » Vingt cinq ans après sa première publication - et parmi la bibliographie si copieuse d'Alain Badiou - L'éthique reste l'introduction idéale à la philosophie d'Alain Badiou. Le plus traduit des livres de Badiou (désormais disponible dans une trentaine de langues), L'éthique est la meilleure vente des éditions NOUS.
« Droits de l'homme », « bio-éthique », « respect de l'autre » : l'éthique est aujourd'hui à la mode. Mais ses valeurs (l'Homme, l'Autre, la Vie...) sont trop générales pour permettre une pensée des situations singulières. Contre cette vague « éthique des principes », surtout habile à dénoncer partout un Mal radical, une éthique des vérités concrètes - vérités de la politique, de la science, de l'art et de l'amour - nous permettrait d'identifier autrement le Mal, pour pouvoir alors y parer.
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Agencement de textes théoriques sur la poésie et de lectures spécifiques de poètes (Pasolini, Hopkins, Stevens, Pessoa, Mallarmé...), ce livre est le premier qu'Alain Badiou consacre à la poésie.
La poésie occupe une place centrale dans le parcours et dans l'oeuvre d'Alain Badiou. Avec la politique, les sciences et l'amour, l'art est désigné comme « procédure de vérité ». Or, parmi les arts, c'est la poésie qu'Alain Badiou a le plus souvent convoqué dans sa pensée. Car il s'agit bien ici de penser le poème, et de penser ce que le poème pense.
Depuis toujours, le poème déconcerte la philosophie. Celle-ci est - depuis Platon, jusqu'à Heidegger et au-delà - en interlocution et en rivalité constante avec la poésie. Alain Badiou, notamment à travers sa proposition-diagnostic, d'« âge des poètes » reprend cette querelle qui semble être l'essence même de leur rapport. Il explore aussi dans ce livre un autre rapport, celui entre poésie et politique. Le poème est une pensée qui est son acte même - voici ce que nous invite à penser cet éloge de la poésie par Alain Badiou.
« À l'opposé de Wittgenstein, le poème dit : 'Cette chose qui est impossible à dire dans la langue du partage et du consensus, je fais silence pour la dire, pour séparer du monde qu'elle soit dite, et toujours redite pour la première fois. ' »
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Haroldo de Campos est une sorte de Borgès hyper-moderne, c'est le grand introducteur de l'avant-garde sudaméricaine : qu'il s'agisse de poésie bien sûr mais aussi de musique contemporaine et d'arts plastiques. Ses textes théoriques, aussi incisifs que novateurs, témoignent de la virtuosité analytique de l'auteur brésilien. Ils étaient jusqu'ici inédits en français.
Six textes, choisis parmi les plus emblématiques de l'oeuvre critique-théorique d'Haroldo de Campos, composent ce livre : 1) De la raison anthropophage 2) De la mort de l'art à la constellation, 3) De la traduction comme création et comme critique, 4) Le séquestre du baroque dans la formation de la littérature brésilienne, 5) L'art sur l'horizon du probable, 6) Translucifération. Deux portent sur la question de la traduction. Dans « Translucifération », le poète explicite la manière dont l'intraduisibilité de la poésie ouvre la voie à la re-création poétique. La « translucifération » est l'opération par laquelle, le traducteur n'étant plus contraint à reproduire « le contenu inessentiel » du message, en vient à oblitérer l'original et faire de la traduction « l'original de la traduction. » La raison anthropophage qui donne le titre au livre est « la pensée de la dévoration critique du legs culturel universel ». Cette dévoration volontaire est à la base du programme de construction d'une littérature nationale en relation avec l'universel. « Le séquestre du baroque » est une sorte de manifeste de l'esthétique néobaroque. Illustrant le propos de Jakobson, pour qui « le poète est celui qui configure la matérialité du langage », Campos insiste sur le principe selon lequel « la poésie concrète », d'Homère à Dante, de Goethe à Pessoa, représente la limite de la poésie, caractérisée par une combinaison totale de tous ses composants.
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Demande au muet, disciple ; 115 dialogues socratiques de qualité
Hervé Le Tellier
- Nous
- Disparate
- 14 Novembre 2014
- 9782370840066
Demande au muet, disciple est une série de dialogues courts où un maître, d'une intelligence relative, répond à son disciple, guère plus malin. Néanmoins, de temps à autres, tout comme une montre arrêtée finit par donner l'heure exacte, un jaillissement du sens, une fulgurance de la pensée ne sont pas impossibles. Oscillant entre nonsense et sagesse, ils traitent du monde avec l'absolu sérieux et la distance ironique qui conviennent.
La qualité de la réflexion est variable. Disons-le : certains confinent au génie. Et même les plus médiocres ont une qualité : ils sont courts. Ces « dialogues socratiques de qualité », écrits au fil des ans, ont régulièrement été lus aux Jeudis de l'Oulipo, avec Frédéric Forte dans le rôle difficile du disciple.
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Les fibres du temps s'attaque, à nouveaux frais, à la question du temps. Si ce livre traverse l'histoire de la philosophie, ce n'est qu'avec l'objectif de rapporter cette question au présent, à notre présent, car le temps - c'est la thèse centrale du livre - est avant tout affaire de partage, de vie, de communauté. Le problème qu'il pose, avant d'être théorique ou épistémologique, est donc éminemment politique.
L'architecture de cette réflexion prend une forme inédite, dans laquelle l'argumentation philosophique se tresse avec l'analyse de quelques cas d'expérience sensible du cinéma. Le temps, c'est d'abord ce qui se partage : ce qui s'expérimente comme temps commun. Temps dont les fibres symbolisent le devenir de l'être ensemble, à la fois continu et discontinu, trame tissée qui tient malgré tout. Le temps commun est par nature hétérogène à la logique qui guide le monde du capital et de son "développement".
C'est la raison pour laquelle ce monde voudrait l'éradiquer, ou du moins le réduire aux formes compatibles avec les injonctions qui l'animent. Pour ceux qui refusent ces injonctions, l'existence même du temps commun est non seulement l'enjeu central de la politique, mais aussi, plus largement, celui d'une approche renouvelée de ce qui peut être dit en vérité.
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Dans Le corps miroir, la pensée explore à reculons le temps du commencement de l'univers. Cette exploration interroge la possibilité narrative, quand celle-ci est radicalement privée du témoignage d'un sujet. Provoquant une explosion du récit, sorti des gonds du « sujet » narrateur et de l'« objet » narré, Jean-Pierre Faye explore l'hypothèse d'une pensée narrative qui ne calcule ni ne juge, mais se transforme. La pensée narrative pousse le langage en avant des concepts qui la fixent, elle provoque en elle-même une espèce d'ébranlement de l'intelligence, toujours moins figurative, toujours plus dynamique, dont la trace est gardée dans les mots comme le dépôt mobile d'un processus infini de transformation.
« Supprimez le corps de femme et d'homme, il n'y a plus de corps d'univers : il n'y a plus de lever du soleil, ni crépuscule ni aube ne donnent de mesure du temps et l'univers entier cesse de savoir son âge, qui maintenant atteint le chiffre - fictif?? - de treize milliards sept cent mille années. »
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La conscience aux extrêmes ; écrits sur les intellectuels 1944-1994
Franco Fortini
- Nous
- 15 Février 2019
- 9782370840646
Première traduction française d'essais de Fortini, La conscience aux extrêmes retrace les étapes essentielles de sa réflexion sur les rapports entre les intellectuels, les transformations sociales et la politique. S'échelonnant sur cinquante ans, de 1944 à 1994 (de la fin de la dictature fasciste à la mort de l'auteur), c'est aussi un portrait lucide de l'Italie du vingtième siècle que ce livre dessine, à travers la question des intellectuels, de leur rôle, de leur « engagement », tout en posant sur ces problèmes un éclairage nouveau et polémique.
Livre d'une brûlante actualité - ses enjeux excèdent et son siècle et le contexte italien - La conscience aux extrêmes restitue la trajectoire et l'acuité de pensée d'un intellectuel intransigeant.
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Ce volume réunit l'intégralité des lettres écrites en français par W. Benjamin. Au total, 525 lettres composées entre 1919 et 1940, en majorité inédites, adressées à des personnalités telles que F. Picabia, M. Brion, P. Leyris, G. Freund, H. Arendt ou encore G. Scholem. L'ensemble est classé chronologiquement et se conclut par la lettre rédigée juste avant le suicide du philosophe et écrivain.
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Ce manifeste philosophique appelle à la constitution d'une nouvelle pensée de l'existence, un nouvel existentialisme dont l'ambition est de revaloriser la place du dehors que la pensée contemporaine semble sousestimer. Ce dehors, l'auteur le nomme atopie : une dimension qui n'est pas située hors du monde, mais au coeur de la subjectivité. En s'appuyant sur une lecture incisive des enjeux contemporains - tels l'écologie, les nouvelles technologies ou la question animale -, Frédéric Néyrat défend l'existence de cette part atopique, en ouvrant un double front, à la fois théorique et politique, qui justifie ce manifeste. Le front théorique consiste à s'opposer à toutes les pensées du dedans, qui ne jurent que par l'interconnexion généralisée de tout avec tout, et fuient toute idée de séparation. Le front politique consiste à résister à un monde « exophobique » - effrayé par le dehors - qui cherche à contrôler, tracer, anticiper, situer les places et les identités des individus dans l'espace et dans le temps.
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Vouloir éclairer le " rapport de la pensée à l'action " oblige sans doute à suivre quelques détours. Mais il faut aussi, ultimement, revenir à ce reste : il y a ce qui est dit dans les mots, il y a ce qui se fait dans les actes, et " entre " les deux, autre chose parfois que l'évidence d'un gouffre incomblable. [ ] Ma visée n'est ni de système, ni d'innovation, mais simplement d'insistance : il me semble nécessaire de reconduire la philosophie, et la politique elle-même, au point qu'elles ont illégitimement évacué, qui est celui de la nécessité de l'acte, en tant que cette nécessité pose problème à et pour la pensée. A un commencement correspond une rupture subjective, une conversion, un choix d'existence. Mais, comme y insistait Kierkegaard, le choix doit être constamment renouvelé. C'est dire que de nouveaux actes doivent venir opérer ce renouvellement, des actes qui sont à chaque fois la vérification de la tenue d'un commencement en même temps que la seule forme d'épreuve possible de l'existence même du futur. Le temps presse : il y a bien une pression, une précipitation du temps. Le choix politique s'accompagne de la perception de cette précipitation. Choisir la politique, c'est oeuvrer à l'accomplissement, au déblocage du temps révolutionnaire, de notre temps.
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L'action à distance ; essai sur le jeune Nietzsche politique
Michèle Cohen-Halimi
- Nous
- 5 Mars 2021
- 9782370840875
Ce livre est une plongée dans la pensée politique du grand philosophe allemand, figure fulgurante et rebelle de la philosophie, qui aura marqué le vingtième siècle de la pensée européene par sa sensibilité et exigence extrêmes. C'est le résultat d'un travail d'immersion complète dans l'oeuvre du jeune Nietzsche, que Michèle Cohen-Halimi mène ici avec la rigueur et la clarté qui caractérisent son approche de la philosophie allemande moderne, dont elle est l'une des plus lumineuses spécialistes.
L'Action à distance ambitionne de mettre en perspective le XXe siècle politique allemand à partir du XIXe siècle de Nietzsche - à partir du diagnostic relatif au totalitarisme nazi annoncé par le wagnérisme, profondément anticipé par le philosophe. Il montre la fécondité de la pensée du jeune Nietzsche, qui a poursuivi son déploiement par-delà la rupture avec Wagner, par-delà l'abandon du modèle micropolitique grec, sans jamais céder sur la relation agonistique indissoluble de la culture, de l'État et de la religion.
Comment le jeune philologue Nietzsche est-il devenu philosophe ? Peut-être fallait-il s'attarder sur son imperceptible écart au monde sécularisé et sur son désaveu de ce qu'il advenait de l'unité politique allemande, pour mieux saisir en lui les crises et le malaise par lesquels la philosophie s'est imposée à lui dans la souveraineté d'un geste antagonique.
L'opération nietzschéenne de l'antagonisme montre d'emblée la force de sa relation à ce que l'on ne voit pas encore :
La libération du devenir ordonné à une autre pensée du temps et l'horizon politique qui s'exorbite de la seule instance de l'État. Le levier du livre est la puissance sous-estimée de la négation. C'est la puissance du devenir que Nietzsche en tire : puissance plastique où se prépare l'ouverture d'un autre rapport à l'histoire et à la politique.
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Collection suivi de L'avarice : voici la réédition en poche d'un classique de Gérard Wajcman. Le psychanalyste y articule deux essais détonnants, une lecture incisive et brillante de la collection et de l'avarice. Dépliées dans une écriture enlevée, les analyses de Wajcman frappent par leur acuité et leur humour décapant.
La psychanalyse éclaire ici la logique de la collection, définie au sens le plus simple par la réunion de différents objets et d'un désir (le désir de ce qui manque à la collection.). L'avarice révèle les ressorts du seul péché capital qui reste à proprement parler inavouable.
« Ici je veux parler de collection. Pas de collectionneurs, pas des collections non plus, de la collection tout court, en général. On réfléchit rarement à ce que c'est, mettre des objets ensemble. On a tort. C'est très instructif, si on veut savoir ce que c'est qu'un Objet.
« Toute collection est, dans son principe, un acte délibéré et libre, de pure liberté, de pur désir. C'est à dire accompli sous la contrainte, la férule tyrannique de l'objet. Rien de moins libre qu'un collectionneur, ça se voit à l'oeil nu.
« L'Avarice n'est pas moderne. Au regard des autres péchés, apparemment plus insoucieux des saisons et des jours, elle apparaît assez old fashioned. L'Avarice est moche. Pas comme quand on dit c'est un vilain défaut : vraiment moche. La laideur même (et si la laideur était un péché ?). Les péchés attentent aux vertus ; l'Avarice blesse aussi le goût. »
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L'antiphilosophie de Wittgenstein
Alain Badiou
- Nous
- Antiphilosophique Collection
- 9 Mars 2017
- 9782370840431
La première partie du livre est une analyse frontale de ce que Badiou considère comme étant le « chef-d'oeuvre unique » de Wittgenstein : le Tractatus logico philosophicus. Il y est question des limites de la pensée et du langage, de l'assimilation de l'éthique et de l'esthétique, ainsi que de la question de l'« acte » anti-philosophique.
La seconde partie est une étude des « langues » de Wittgenstein. C'est aussi et surtout une tentative de réfutation de ce qu'on nomme habituellement le « second » Wittgenstein, qui n'est, pour Badiou, qu'une glose affadie du Tractatus.
« Dans les années quarante, Wittgenstein, requis comme souvent par un disciple potentiel de fixer une orientation doctrinale, déclare : ' Toutes les bonnes doctrines sont inutiles. Vous devez changer votre vie. ' On pourrait avancer que cette importance unilatérale du ' changer la vie ' est le côté Rimbaud de Wittgenstein, cependant que le soin du montage, la disposition sur la page, l'inessentielle massivité syntaxique, est son côté Mallarmé. Le Tractatus, c'est une peu Une saison en enfer écrit dans la forme de Un coup de dés jamais... » « Il n'est pas déraisonnable de soutenir que Wittgenstein a été un héros de notre temps. Mais à la condition d'examiner rigoureusement de quelle cause il a été le héros, comment il la soutint, et comment à ses propres yeux il se perdit dans l'impossibilité, mal masquée par une sorte d'insolence spéculative, de l'acte inouï dont il entretenait la promesse. »
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Nous sommes embarqués est le premier livre de Patrizia Atzei. Ce livre court et incisif est le point d'aboutissement condensé d'un travail de longue haleine, orienté vers les enjeux actuels de la subjectivation politique. Il entend s'inscrire dans le présent des situations, tout en dialoguant avec certains philosophes (Foucault, Rancière...). Il allie la clarté de l'argumentation à une approche résolument non-académique, s'adressant ainsi à un public non-spécialiste.
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Ludwig Wittgenstein
Christiane Chauviré
- Nous
- Antiphilosophique Collection
- 15 Février 2019
- 9782370840653
« Toutes les bonnes doctrines sont inutiles. Vous devez changer votre vie. ».
Ludwig Wittgenstein.
Biographie intellectuelle de référence, le Ludwig Wittgenstein de Christiane Chauviré est l'introduction la plus claire et la plus incisive à la pensée de cette figure rebelle de la philosophie du vingtième siècle. C'est aussi le récit d'une vie tourmentée et marquée par une extraordinaire exigence éthique. Le livre retrace la vie de Wittgenstein et son développement intellectuel parallèlement, en alternant les épisodes vécus et une présentation des principaux aspects de sa philosophie : le dicible et l'indicible, l'éthique, l'esthétique, les jeux de langage.
« Ses écrits théoriques, de par leur valeur littéraire et leur '?élévation?' morale, exigent une autre approche que celles des philosophes académiques?; la beauté abstraite de son écriture, simple et ramassée, l'énergie morale, le courage, l'exigence, la tension intellectuelle que l'on sent à chaque ligne demandent qu'on les aborde comme on aborderait ceux d'un poète, d'un mystique ou d'un moraliste. »
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Du caractère proprement invivable de ce monde, nous pouvons très légitimement tenir pour principaux responsables ceux qu'il faut bien appeler : les militants de l'économie. Car ce qu'on appelle l'économie n'est rien d'autre qu'une politique : la poli- tique du capital. Cette politique a eu une naissance - comme tout ce qui naît : elle aura une ?n. Et cette ?n, nous pouvons choisir de la précipiter.
Si nous croyons qu'il vaut la peine de lutter, c'est aussi que nous pensons que nous pouvons attendre beaucoup de cette vie - et même : qu'il y a dans la vie quelque chose qui est susceptible de dépasser tout ce que nous pouvons en attendre. C'est pourquoi nous ne voulons plus nous contenter de quelques lueurs d'espérance, nous voulons une clarté nouvelle sur ce que nous avons à faire.
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Articuler, le titre est transparent et possède plusieurs sens :
1. Les relations de nos vies.
Dire quelles sont, à travers nos états de langue, les relations de nos vies, les unes aux autres, et celles que nous appelons, pour un nouveau partage.
2. Un travail de la bouche.
Ces pages proposent rien moins que l'inédit d'une expérience : de la poésie improvisée. Les lettres sont jetées hors les mots, le vers se poursuit d'une prise en compte de ses accidents. De la lecture à voix haute, une parole naît.
3. Une logique de la phrase.
Quel est le pouvoir d'une phrase ? Inventer ses objets, ne pas les prendre dans une réalité qui lui serait extérieure et antérieure, et tenir à l'écart les discours des maîtres.
Articuler entrelace ainsi trois motifs, dont la progression est commune.
Articuler est le troisième livre de Luc Bénazet aux éditions Nous.
Construire une réalité commune, est-ce / une tâche ? Surmonter le temps / de son épuisement, et / l'effacement de ses figures, penser / son humanité / et son inhumanité. Lorsque chacun de nous / est séparé d'une réalité qui nous serait donnée en même temps qu'elle serait dicible par nous, - / lorsque sa défaite est notre épuisement, puisje une langue, une s'entend ?
Luc
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Cela peut arriver à n'importe qui.
N'importe qui peut être saisi par un événement politique, n'importe qui peut être saisi par l'amour. Quand nous sommes engagés dans une procédure de vérité, nous sommes saisis par elle et nous observons la maxime de fidélité à cette procédure. Il n'y a pas d'autre impératif éthique que : "Persévérez ! Persévérez dans votre fidélité !" Je soutiens la formule de la fidélité comme "discipline à l'indiscipline de l'événement".
Je crois avoir montré que la fidélité est une errance, un trajet sans concept, ou encore - Mallarmé - "le hasard vaincu mot par mot". Finalement, il s'agit de répondre à une question intimidante : que vaut notre temps ? Car il ne vaut, philosophiquement, que par les quelques vérités qu'il prodigue. Nietzsche a raison : ce qui vaut d'une époque est ce qui supporte l'idée d'un retour éternel. La philosophie anticipe ce retour, en saisissant à leur naissance les vérités, en les tournant vers leur intemporel destin.