Romans, essais, autobiographie, récits de voyage, pièce de théâtre... L'oeuvre de Simone de Beauvoir, longtemps restée dans l'ombre de celle de Sartre, est peu à peu redécouverte et appréciée à sa juste valeur. Témoin privilégié de son époque, de l'Occupation à son engagement dans le MLF en passant par la guerre d'Algérie, celle qui, avec Le Deuxième Sexe, a influencé jusqu'aux études de genre, occupe désormais une place éminente dans la pensée contemporaine. Éric Touya de Marenne revient sur une vie et une oeuvre protéiformes, et montre en quoi elles nous permettent en effet d'approfondir et d'éclairer sous un jour nouveau les grandes questions de notre temps : la liberté et la responsabilité de l'être humain, la condition de la femme, le combat pour la justice ou encore le dialogue entre les peuples.
Disciple de Platon, précepteur d'Alexandre le Grand, fondateur du Lycée, Aristote est une figure majeure de notre civilisation. Celui que l'on nomme «?le Stagirite?» du fait de sa ville de naissance, Stagire, a pensé et écrit sur tous les sujets?: métaphysique, physique, politique, éthique, poétique, logique... au point de devenir le principal philosophe encyclopédique de l'histoire de la philosophie. Penseur des causes et des fins, inventeur du syllogisme et des catégories, Aristote fait de la philosophie la science suprême englobant toutes les autres. Deux mille trois cents ans après sa mort, force est de constater que sa pensée est encore un passage nécessaire pour qui veut s'initier à la philosophie. Pierre Pellegrin brosse le portrait d'un Aristote éminemment physicien, passionné de biologie et grand observateur des animaux. Il nous offre des clés de compréhension d'un philosophe qui, s'il est parfois remis en question, n'en demeure pas moins «?le Philosophe?» par excellence.
Socrate est souvent qualifié de « père de la philosophie ». S'il n'en est peut-être pas le fondateur, il est le premier à se détourner de l'étude de la nature et à insister pour que la réflexion philosophique s'intéresse désormais, et exclusivement, aux « affaires humaines ». En raison de cette stature, et du fait qu'il n'ait jamais laissé d'écrits, on a longtemps cherché dans les oeuvres de Platon, de Xénophon, d'Aristophane ou encore d'Aristote la trace du vrai Socrate, du Socrate historique. Mais chacun de ces « témoignages » nous offre une figure et une pensée différentes du philosophe. En exposant et en expliquant la diversité de ces portraits, la multiplicité des modèles qui lui sont attribués, Louis-André Dorion montre comment ses disciples ou ses contemporains se sont réapproprié, souvent pour faire de lui le porte-parole de leur propre doctrine, la figure du premier martyr de l'histoire de la philosophie.
Dénoncer les relations de pouvoirs occultes, provoquer des résistances, permettre aux voix trop souvent étouffées de s'exprimer, produire des savoirs qui puissent s'opposer aux gouvernementalités dominantes, défier nos libertés et nos possibilités d'action, faire surgir l'historicité de nos systèmes de savoir, de pouvoir et de subjectivation, montrer que rien en nous n'est fatalité, en définitive changer nos vies : telle est la tâche du philosophe selon Michel Foucault. À partir de l'analyse de ses oeuvres, Frédéric Gros nous montre comment la philosophie de Foucault s'élabore dans des récits - histoires de la folie exclue, de l'accueil de la mort, des systèmes de pensée, des prisons, des guerres ou encore de l'aveu ou des plaisirs - qui, s'ils ne recherchent plus des significations ultimes, nous permettent de nous inventer de nouveau.
«?L'Inde passe pour un pays de mystique et de mystère où tout serait fondé sur les dogmes religieux immémoriaux et irrationnels, transmis par une tradition aveuglément suivie. [...] il est vrai que les conceptions philosophiques ont le plus souvent une application pratique assidûment recherchée en vue de procurer des méthodes de bien-être spirituel et de salut [...]. Mais les philosophies indiennes se livrent d'abord à la recherche fondamentale de la connaissance, sans laquelle on ne peut conduire aucune application pratique valable. Elles sont hantées tout entières par la logique et la démonstration rationnelle. Elles sont passionnées de discussion, voire de dispute.?» Veda, brahmanisme, «?darçana?», pensée bouddhique... Jean Filliozat dresse un panorama de la philosophie indienne, nous en révélant la richesse et la diversité.
La pensée de Marx souffre encore d'avoir été longtemps associée à des régimes politiques discrédités. Pourtant, Marx reste sans doute le penseur le plus pertinent de l'économie capitaliste et de ses dérives, du travail et de la révolution. Il importe donc de débarrasser l'oeuvre de ses gloses et autres commentaires pour en revenir au texte même. C'est ce à quoi s'emploie Jean-Numa Ducange dans cet abécédaire, où il a retenu une centaine de mots caractéristiques du vocabulaire de Marx, suivis de la définition même qu'en propose ce dernier. Une bonne manière de faire connaissance (ou de reprendre le contact) avec un penseur-phare dont la philosophie de l'histoire a profondément imprégné nos imaginaires. Aliénation, État, luttes de classes, matérialisme, prolétariat, travail... «?À la lettre?»?: une collection pour revisiter ses classiques «?dans le texte?».
La philosophie intrigue ou effraie ceux qui ne la connaissent pas. Elle passionne, depuis vingt-cinq siècles, beaucoup de ceux qui ont pris la peine de l'étudier, à commencer par certains des plus grands génies de l'humanité, qui ont fait son histoire et sa grandeur. C'est cette passion que le présent ouvrage veut rendre compréhensible. Il explique ce qu'est la philosophie, comment elle a évolué à travers les siècles, enfin quels sont les grands courants, dans chaque domaine, qui la traversent ou s'y affrontent. L'ensemble constitue une introduction à la philosophie, donc aussi - mais c'est à chacun d'inventer la sienne - à la sagesse.
Sa vie durant, Simone Weil a tenté de se comprendre et de comprendre le monde, et repoussé l'horizon de l'intelligible pour essayer de penser Dieu. Avec fermeté mais usant d'une grande finesse psychologique, elle a fait paraître en pleine lumière les grandeurs et les misères des hommes. Figure inconfortable qui ne peut laisser indifférent, elle suscite toujours autant de réactions contradictoires et souvent violentes. Mais tout le monde s'accorde sur un point : la force de Simone Weil est sa pureté. Cette pureté du regard, Florence de Lussy nous la restitue avec beaucoup d'honnêteté, sans jamais faire l'impasse sur les excès et les errements de l'auteur de L'Enracinement, ici dépeint en clair-obscur. Au terme de ces pages, c'est la grande philosophe - qui fut en même temps une mystique - qui s'impose. Un essai bienvenu, sans concession et éclatant de vérité.
« S'il est vrai qu'une philosophie digne de ce nom est avant tout un discours sur l'essentiel, qui se développe et se ramifie comme un arbre, ou éclate comme une fusée, avec plus ou moins de retard, la petite quantité des attitudes fondamentales doit corriger la pluralité indéfinie des oeuvres. » Cet ouvrage part de ceux qui ont réussi à faire cristalliser une approche, une attitude, un esprit, pour offrir au lecteur la reprise des étapes majeures de l'aventure de la pensée occidentale depuis Parménide jusqu'à Sartre et Bruaire en passant par Platon, Descartes, Spinoza, Kant, Marx, Nietzsche ou encore Bergson.
Les philosophes ont du style. On l'oublie ou on l'ignore, imaginant que pour être rigoureuse, la pensée doit renoncer à la beauté. Au contraire, inventeurs de concepts, les philosophes sont aussi des séducteurs, des manipulateurs, des provocateurs, des conteurs. Ils enferment en de simples formules leurs plus grandes idées. Simples mais pas immédiates : ce qui semble évident ne l'est qu'au terme d'une longue réflexion. « Connais-toi toi-même », « L'enfer, c'est les autres », « Ôte-toi de mon soleil », « Je pense donc je suis », « L'homme est un loup pour l'homme », « Que sais-je ? »... En proposant 100 citations de philosophes et en les commentant, Laurence Devillairs nous invite à une promenade philosophique au gré de phrases célèbres ou à découvrir. De citation en citation se dessine ainsi une brève histoire de la philosophie.
Eckhart de Hochheim est sans aucun doute l'un des auteurs du Moyen Âge le plus lu, essentiellement pour ses sermons allemands. Le Maître séduit, fascine, enthousiasme. Parce qu'il a subi un procès pour hérésie, on fait facilement de lui le chantre d'une spiritualité universelle, incomprise d'un magistère aux vues étroites et bornées ; un guide spirituel, libéré des dogmes sclérosants et affranchi du langage de l'Université. De fait, premier dominicain à prêcher en langue vernaculaire, Eckhart invente un langage et des mots, use de métaphores et d'images afin de transmettre au public peu averti qui était le sien - notamment les béguines - une pensée précédemment déployée dans le latin scolastique. Malgré tout, sommes-nous encore vraiment capables, nous modernes, de pénétrer ainsi cette oeuvre dense, difficile, exigeante ? Peut-être si, aujourd'hui comme hier, on admet une présence en nous qui, sans cesse recouverte par nos penchants et nos faiblesses, nous rappelle que l'absolu n'a pas déserté la création. Une présence que Maître Eckhart appelle Dieu.
Comment comprendre la logique d'ensemble de l'oeuvre de Gilles Deleuze, philosophie aux multiples facettes ? Quel est le rapport entre les études d'histoire de la philosophie, les livres systématiques écrits en son nom propre, les ouvrages de philosophie politique élaborés avec Guattari, les travaux consacrés à la littérature et à l'art ? Le problème critique, fil directeur de l'oeuvre deleuzienne, permet d'y répondre. La critique comporte deux tâches : détruire le monde de la représentation et créer de nouvelles possibilités d'exister. L'effort pour accomplir ces deux tâches rend compte de la cohérence de la pensée deleuzienne. Appliquant à Deleuze ses propres outils d'historien de la philosophie, ce livre dégage la « cohérence supérieure » de son oeuvre.
Tous les mots de la langue sont philosophiques. Particulièrement les plus communs d'entre eux qui renvoient aux expériences et aux problèmes de chacun - la vie, la mort, l'amour et la haine, la justice, l'être, etc. Ils introduisent à la philosophie. Mais le langage n'est pas neutre et, pour penser le réel, les philosophes doivent le redécouper, inventer de nouveaux sens, parfois de nouveaux mots. Ces créations conceptuelles décisives sont familières et mal connues, tels le cogito de Descartes ou le conatus de Spinoza. Enfin la philosophie, comme toute pratique rigoureuse, forge ses termes techniques, ses mots-outils, ses territoires : éthique, métaphysique, causalité, empirisme... Cet ouvrage propose donc des « entrées en philosophie » par ces trois sortes de mots. Par des définitions claires et informées, mais aussi originales et contemporaines, il initie aux notions, aux oeuvres et à la pensée vivante.
Disciple de Platon, précepteur d'Alexandre le Grand, Aristote intimide. Il est de ces penseurs qui nous rappellent que nous ne sommes que des « nains sur les épaules de géants ». Physique, métaphysique, biologie, zoologie, éthique, logique, rhétorique, politique, poétique... À croire qu'aucun domaine du savoir ne lui est resté étranger. De fait, à ses yeux, la philosophie est la connaissance des connaissances. Difficile donc de prendre pied dans cette oeuvre foisonnante qui est pourtant une référence obligée pour quiconque veut s'initier à la philosophie ou mettre à l'épreuve sa pensée. Pour s'y retrouver, Daniel Larose a retenu dans cet abécédaire une centaine de mots caractéristiques du vocabulaire aristotélicien, suivis de l'explication qu'en propose Aristote lui-même dans ses traités. Une bonne manière d'explorer une pensée qui choquera parfois notre sensibilité contemporaine, mais qui ne cessera de stimuler notre réflexion. Acte, cause finale, catégories, forme, matière, puissance, substance, syllogisme... « À la lettre » : une collection pour revisiter ses classiques « dans le texte »
Les philosophes ont souvent préféré méditer sur l'âme et ses passions, faire des enquêtes sur l'entendement humain, ou encore critiquer la raison pure, plutôt que de se pencher sur la réalité du corps et sur la finitude de la condition humaine. Pourtant, même si le corps a souvent été considéré comme un fardeau entravant la connaissance et la vertu, aucune philosophie n'a jamais pu faire l'économie de sa présence. C'est dans et avec son corps que chacun de nous naît, vit, meurt ; c'est dans et par son corps qu'on s'inscrit dans le monde et qu'on rencontre autrui. Michela Marzano analyse les paradoxes de notre rapport au corps et la manière dont chaque époque invite à le repenser.
Trophées, nourriture, sujets d'expérimentation, ressources, souffre-douleurs, jouets, vêtements... Depuis le Néolithique au moins, les êtres humains considèrent les animaux comme des moyens. Pourtant, les critères sur lesquels repose cette hégémonie de notre espèce n'ont pas la pertinence qui leur permettrait de justifier de tels traitements. C'est ce suprémacisme humain que l'antispécisme entend dénoncer. Dans ce court essai, Valéry Giroux bat en brèche les caricatures, et montre que l'antispécisme, par analogie avec l'antiracisme, est avant tout une base de réflexion éthique et politique. En affirmant que l'humanité doit renoncer à certains des privilèges qu'elle s'est injustement octroyés aux dépens des animaux, elle défend l'idée qu'un monde délivré du spécisme serait non pas encore parfait, mais incontestablement plus juste.
Née d'une réflexion sur l'art d'interpréter les textes et sur la vérité des sciences humaines, l'herméneutique est devenue, grâce à Dilthey, Nietzsche et Heidegger, une philosophie universelle de l'interprétation. Elle a connu ses développements les plus conséquents et les plus influents dans les pensées de Hans-Georg Gadamer (1900-2002) et Paul Ricoeur (1913-2005). En se penchant sur ses origines, ses grands auteurs et les débats qu'ils ont suscités, mais aussi sur le sens de son universalité, Jean Grondin nous offre la première présentation synthétique du grand courant de l'herméneutique.
Partant de l'oeuvre du célèbre auteur du Capital, Henri Lefebvre expose, dans cette introduction lue par de nombreuses générations d'étudiants, la « conception du monde » développée par Marx. Cette conception du monde à la fois morale, philosophique, sociologique, historique, économique et politique, a profondément marqué notre monde contemporain.
Ceux qui ont eu le privilège d'être ses contemporains et de suivre l'évolution de son oeuvre étaient habitués à voir un gros livre de Ricoeur paraître tous les cinq ou six ans. Ce livre revenait sur des sujets familiers de ses lecteurs, comme la volonté, l'agir ou l'identité, la question du temps, de l'histoire, de l'interprétation, le langage, le texte ou le récit, mais les abordait à partir d'angles et de références chaque fois nouveaux. L'oeuvre est maintenant achevée, lue dans le monde entier. Elle exerce une profonde influence sur les sciences humaines. Pour introduire à cette oeuvre complexe, Jean Grondin suit le fil rouge de l'herméneutique. Il donne ainsi à comprendre la richesse de la pensée de l'un des plus importants philosophes du XXe siècle. Il offre aussi un portrait sensible de celui qui a proposé une philosophie de l'homme agissant et souffrant.
Qu'est-ce que la philosophie médiévale ? Évoquant soit l'âge idéal du magistère intellectuel de l'Église, soit l'époque malheureuse d'un long et laborieux sacrifice de la pensée, rappelant pour les uns les fastes équivoques d'une clarté à jamais perdue, ou pour les autres la manifestation la plus évidente des ténèbres, de l'obscurantisme, mille ans de réflexion, d'innovations et de travail dorment dans le silencieux interrègne qui sépare l'Antiquité de la Renaissance. Autrement dit, c'est une transition de dix siècles, interminable parenthèse entre Aristote et Descartes, au cours de laquelle l'« autorité » des « Pères » et des « Docteurs » règne sans partage, où la foi l'emporte sur la raison, le langage sur l'expérience, l'abstrait sur le concret, les mots sur les choses.
Pourquoi vit-on ? La philosophie jaillit de cette énigme, sans ignorer que la religion cherche à y répondre. La tâche d'une philosophie de la religion est de méditer le sens de cette réponse et la place qu'elle peut tenir dans l'existence humaine, à la fois individuelle et collective. La philosophie de la religion se veut ainsi une réflexion sur l'essence oubliée de la religion et ses raisons, voire sa déraison. À quoi tient, en effet, cette force du religieux que l'actualité est loin de démentir ?
« L'Iliade et l'Odyssée occupent une place à part dans la littérature en général. Ce sont les premières oeuvres écrites qu'ait produites la Grèce. D'emblée, elles se sont imposées à l'admiration de tous. Les poètes lyriques grecs, les tragiques, les historiens en ont été nourris et les ont imitées. Leur texte a servi de base à l'éducation en Grèce. Les héros des deux poèmes d'Homère sont passés dans le monde moderne [...]. Achille et Patrocle, Hector et Andromaque, Ulysse sont devenus des êtres familiers à tous et capables d'incarner, selon les cas, telle ou telle idée de l'homme. » Cet ouvrage interroge la place si particulière que l'oeuvre d'Homère occupe dans notre histoire en analysant les conditions de sa genèse ainsi que les raisons d'ordre littéraire d'un plaisir de lecture sans cesse renouvelé.
Quand Carol Gilligan a énoncé dans Une voix différente (1982) l'idée que les femmes ont une autre manière de penser la morale que les hommes, elle ne s'est pas contentée d'élargir la division des sexes à la morale. Elle a mis en avant un concept largement occulté et laissé à l'état de friche : le care. En portant l'attention sur ce « prendre soin », ce souci des autres, l'éthique du care pose la question du lien social différemment : elle met au coeur de nos relations la vulnérabilité, la dépendance et l'interdépendance. Elle rend ainsi audible la voix des fragiles et met en garde contre les dérives conjointement marchandes et bureaucratiques de nos sociétés néolibérales. Fabienne Brugère nous propose une synthèse des recherches autour de la notion de care et nous montre en quoi cette philosophie constitue aujourd'hui un véritable projet de société.
Biographies revisitées, correspondances inédites, interprétations nouvelles... Le père de la psychanalyse continue de susciter toujours plus de publications et de controverses. En a-t-on tiré une meilleure connaissance de sa personne et de son oeuvre ? Qui se souvient vraiment de ce que nous devons à Sigmund Freud ? En laissant volontairement de côté les nombreux développements et les commentaires qui ont suivi, Jean-Michel Quinodoz, psychanalyste praticien, nous présente dans toute leur fraîcheur et leur originalité les notions-clés découvertes par Freud. Il offre ainsi l'occasion de retourner à l'essentiel d'une pensée révolutionnaire qui, éclairant le travail clinique quotidien des psychanalystes, n'a rien perdu de sa portée.