Que la fin de l'art et celle de la philosophie s'entrelacent, la civilisation récente semble en donner l'image. Et pourtant, à creuser le 20e siècle dans sa singularité passionnante autant qu'effrayante, on apprend à reconfigurer les questions de l'oeuvre artistique et de la vérité discursive sous l'égide du problème clef qu'est le langage. Les présocratiques et la musique depuis Nietzsche ; la triade des nouveaux-venus au 18e siècle : esthétique, criticisme transcendantal et philosophie du langage ; les sciences humaines modernes face à l'art et le mythe ; enfin, les rapports entre l'espace poético-musical et l'architecture autour de l'oeuvre d'art dite totale, étrangement ressuscitée parmi nous : le projet de réunir ces thèmes permet d'accéder aux racines d'une Europe plus importante que celle des technocrates.
L'oeuvre de Josef Simon présente, à partir d'une méditation sur le langage, une reformulation originale des grandes questions philosophiques. Le point de départ est une réflexion rigoureuse sur le rôle des signes dans la construction de notre monde, de nos pensées comme de l'espace ou du temps. Assumer le caractère premier de la médiation des signes, et donc refuser d'emblée le dualisme du signifiant et du signifié, du signe et de l'interprétation conduit Josef Simon à la formulation d'une philosophie rigoureusement non-métaphysique, qui pense l'apparition des choses depuis les processus des signes. En poussant jusqu'au bout le « tournant linguistique » dans lequel se reconnaît une grande partie de la philosophie contemporaine, Josef Simon peut reconquérir les questionnements classiques de la philosophie, repensés dans une nouvelle perspective. Ces cinq études abordent les enjeux essentiels de la philosophie, de la métaphysique à l'éthique en passant par le problème de la compréhension et de la vérité.