En quatre siècles la France a contrôlé, plus ou moins complètement, un territoire équivalent à l'ex-URSS. Tout commence avec François Ier, qui a ouvert à la France l'Océan, jusqu'alors réservé aux seuls Portugal et Espagne depuis la bulle Inter coetera d'Alexandre VI qui partageait les terres à découvrir (1493). 1533 pourrait alors être la date de naissance de la grande aventure coloniale française que nous retrace ici Xavier Yacono.
La dynastie des Stuarts (1603-1714) marque les débuts de l'Angleterre moderne. C'est à cette époque que se mettent en place les traits qui vont en faire un modèle pour l'Europe jusqu'au début du XXe siècle, du point de vue politique, économique et même culturel.
Du VIIIe au XVe siècle, la reconquête chrétienne de la péninsule Ibérique va refouler méthodiquement l'Islam andalou et fixer pour longtemps certains traits caractéristiques de l'histoire et de la société espagnoles. Prolongement au début du XVIIe avec l'expulsion des Morisques.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Dans la légende et l'opinion commune, la Fronde est un épisode romanesque, une guerre en dentelles, une gué-guerre (Tallemant) et Michelet ou Victor Cousin en ont animé et poétisé les héros et les héroïnes. Or ce fut, en fait, au milieu du grand siècle, le dernier et violent sursaut de résistance des vieilles forces socio-politiques du Royaume, des anciennes structures d'épée et de robe, des grands et des officiers, contre la poussée montante absolutiste et unificatrice de l'État accaparé par la Royauté : une conception abstraite et rationaliste, absorbée et appliquée par la monarchie traditionnelle et charnelle : le roi n'est pas l'État, mais son premier serviteur. L'auteur, en développant l'imbroglio déjà connu de ces cinq années de troubles anarchiques, où la France frôla l'abîme, guerre étrangère et guerre civile entremêlées, utilise les derniers travaux de recherches sur les principaux acteurs, Mazarin, Anne d'Autriche, Condé, Retz, sur l'état matériel et social des nobles, des robins, des provinces et des principaux milieux sociaux. On comprend comment la vraie révolution, la victorieuse, est celle du roi, qui impose peu à peu et plus ou moins ses vues étatiques, centralisatrices et nationales.
Choisis à un moment charnière au lendemain d'une période de crise, les documents ici analysés sont l'oeuvre d'héritiers peu connus d'une longue tradition. Très au fait des réalités politiques, inspirés autant par Machiavel que par Erasme, ils ont à coeur
Une relecture passionnée d'un épisode crucial de la Révolution française, fondée sur le dépouillement exhaustif des 36 000 dossiers de la police révolutionnaire. On marche avec l'auteur dans les rues du Paris de l'an III, où sans culottes et muscadins se disputent le pouvoir à coups de gourdins plombés. Vaste fresque sociale dans la tradition classique de l'historiographie révolutionnaire. Cet ouvrage a été couronné par l'Académie française.
L'histoire du monde paysan médiéval est, chaque année, mieux éclairée : on voit bien à présent son cadre de vie, les structures mentales, les outils, la famille. Une meilleure appréciation des rapports dominants-dominés au Moyen Âge permet d'éliminer aussi bien le terrorisme des seigneurs qu'un angélisme sans classes. Après tant d'autres, cet ouvrage voudrait insister sur ces points de vue nouveaux, d'où le refus d'un cadre géographique étroit, et le choix d'un plan par thèmes qui a conduit à opter pour une phase brève, quatre siècles centraux. Auparavant, le paysan était étroitement surveillé par un maître ou un chef de clan ; il n'avait ni logis fixe, ni outils sûrs ; ensuite, la construction féodale qui lui permit de les acquérir, fléchit. Dans cet intervalle se place une période de mutations fructueuses : le livre veut en éclairer plusieurs, sans prétendre refaire le livre de Georges Duby qui atteint à présent un quart de siècle.
La prise de la Bastille constitue le point d'ancrage de l'histoire républicaine. La commémoration du 14 juillet 1789 enserre cet événement fondateur dans un réseau d'interprétations où s'affrontent les forces de la mémoire et de l'oubli. À l'approche du bicentenaire, il a semblé pertinent de s'interroger sur le fonctionnement de la Bastille avant sa chute. Qui étaient les embastillés ? Pour quels motifs la justice royale expédiait-elle ses victimes dans la forteresse du faubourg Saint-Antoine ? De la légende du Masque de fer, aux révélations d'un Linguet ou d'un Latude, comment une Bastille imaginaire (lieu de toutes les souffrances, toutes les horreurs, tous les débordements) s'est-elle peu à peu imposée à l'opinion ? Comment cette prison est-elle devenue le symbole même de l'arbitraire, la Perse au coeur de Paris, comme on le murmure sous le règne de Louis XVI... ?
Histoire politique des institutions et de l'Administration dans l'ancienne monarchie française.
Entre le Concile de Trente, au XVIe siècle, et le troisième partage de la Pologne, en 1795, on dénombre un peu plus d'une centaine d'accusations de crime rituel à l'encontre des Juifs de la confédération polono-lituanienne.
Cette calomnie, dont l'origine remonte à l'Antiquité, et que la doctrine de l'Église romaine condamne, fut pourtant utilisée successivement en Pologne à des fins différentes : d'abord comme argument, dans le combat contre les Protestants - assimilés abusivement aux Juifs -, ensuite comme explication aux malheurs du pays et, enfin, comme élément du débat culturel, qui devait s'achever par le triomphe des Lumières.
Au-delà des enjeux religieux et idéologiques, on ne peut oublier la souffrance des accusés, considérés comme collectivement responsables, et promis aux tortures, et à une mort affreuse. En trois siècles, ces accusations, destinées à hâter les conversions au catholicisme, causèrent la mort de plus d'un millier de personnes, et ruinèrent - intellectuellement et financièrement - les communautés juives.
Cet ouvrage, dense et précis, présente une synthèse de l'histoire des noblesses européennes, dans le cadre d'une époque qui va de la Renaissance, temps d'exaltation de l'élite supérieure, à la Révolution, dont l'idéal égalitaire menace gravement le principe aristocratique. Ce livre nous fait comprendre en profondeur l'Europe des ordres. Il analyse d'une manière très nouvelle la reconnaissance, l'acquisition et le contrôle de la Noblesse dans les divers États. Il dresse les véritables hiérarchies nobiliaires, de l'Espagne à la Russie, de l'Angleterre à la Scandinavie. Les valeurs communes aux gentilshommes du continent, l'honneur, la bravoure, le pouvoir et la terre imposent leur brillante présence dans ces pages où la rigueur scientifique laisse passer le frémissement des passions nobles. Les élites d'autrefois ont créé un style de pensée et de vie qui, par le charme des palais et des jardins, comme par la culture de l'esprit et les mondanités, exerce toujours une influence visible sur l'Europe du vingtième siècle.
"Le Panthéon est la meilleure anthologie de la sculpture sous la Révolution à Paris et les éléments apportés par Marie-Louise Biver nous permettent d'éclairer d'un jour nouveau cet édifice dont l'architecture a pu faire parfois oublier l'importance que l'Homme de la fin du dix-huitième siècle, épris de culture classique, donne à la représentation, par la sculpture, des valeurs auxquelles il souhaitait faire référence et sur lesquelles il appuyait ses convictions."
Extrait de la préface