On connaissait, chez l'ensemble des vertébrés, l'" immunité adaptative " : les lymphocytes présents dans le sang qui ont déjà été en contact avec un agent pathogène apprennent à s'en défendre. C'est sur ce principe que sont bâtis les vaccins. Mais ce n'est que très récemment que les biologistes travaillant sur les insectes ont mis au jour l'" immunité innée ". Jules Hoffmann et son équipe sont ainsi parvenus à mettre en évidence l'existence de cellules responsables d'une réponse immunitaire rapide, ne nécessitant aucun " apprentissage " préalable. Il s'agit là de la découverte d'un véritable " chaînon manquant " dans l'explication des mécanismes immunitaires, dont les conséquences pourraient à terme être considérables en médecine.
C'est l'histoire de cette avancée majeure qui est ici contée.
Comment, à partir d'une minuscule cellule unique, est-il possible d'obtenir un organisme aussi complexe que celui d'un être vivant ? Quel phénomène fascinant mène-t-il de l'embryon à l'Homme ? Ces interrogations ont accompagné Nicole Le Douarin tout au long de son parcours scientifi que. Cette grande biologiste française s'est notamment distinguée par ses travaux sur les chimères, ces êtres " hybrides " qu'elle a ellemême conçus en associant
in ovo des cellules de deux espèces d'oiseaux, la caille et le poulet. Ces manipulations ont permis des avancées remarquables dans la compréhension du développement et de la différenciation des cellules. Dans cet ouvrage, elle revient sur son parcours, ses travaux, sa passion, et nous introduit de manière claire à la biologie du développement, et plus généralement, aux secrets de la vie.
Qui est Homo sapiens ? Quand est-il apparu ? Comment vivait-il ? Quels ont été ses rapports avec ses contemporains dont Néandertal ? Pourquoi cet hominidé, dont nous sommes les seuls représentants, a-t-il survécu jusqu'aujourd'hui quand les autres se sont tous progressivement éteints ?
Descendant d'Erectus, né en Afrique, Homo sapiens a commencé à migrer vers le Proche-Orient il y a plus de 100 000 ans pour essaimer vers l'Europe et l'Asie, jusqu'à atteindre l'Australie vers - 50 000 ans et très rapidement l'ensemble de la planète. Mais que sait-on d'autre sur lui ?
En dix chapitres qui peuvent se lire indépendamment les uns des autres, et qui mettent en scène le travail de l'archéologue, François Bon répond à toutes ces questions et à bien d'autres encore en nous plongeant en des temps préhistoriques pour mieux saisir la spécificité de l'espèce Sapiens au sein de la lignée des hominidés et les raisons de son succès.
Un animal peut-il sourire ? Bien sûr, ou plus exactement... c'est parce que nous sommes nous-mêmes des animaux que nous pouvons le faire ! Cette inversion des rôles signe notre rapport à la diversité du vivant. Nous prétendons la dominer. En réalité nous la comprenons mal, nous la maltraitons et nous nous mettons en danger.
Le pangolin est le symbole malheureux de cette relation à la nature : braconné par centaines de milliers depuis de nombreuses années pour sa viande et ses écailles, il ne préoccupe les médias que brièvement, au moment de son implication hypothétique dans la Covid-19. Plus près de nous, les alter ego du pangolin – renards ou blaireaux – sont également décimés, alors qu'ils jouent un rôle important dans le contrôle de plusieurs maladies.
La biodiversité attend que nous la comprenions enfin pour ce qu'elle est : une puissante et immense source de vie en perpétuelle évolution qui garantit le maintien du vivant sur Terre. En la fragilisant par nos exactions, nous menaçons nos cultures, nos élevages ou notre santé. Philippe Grandcolas appelle à mieux la connaître pour mieux la respecter, à l'aube d'une crise d'extinction mondiale.
Si le virus de SARS-Cov2 a placé les chauves-souris au-devant de l'actualité, puisqu'elles sont supposées en constituer le réservoir, cet ordre de mammifères, le plus diversifié et le plus répandu après celui des rongeurs, occupe dans les différentes cultures humaines une place singulière. Les chauves-souris semblent en effet transgresser les frontières symboliques entre le diurne et le nocturne, le sauvage et le domestique, le haut et le bas. Leur physiologie unique de mammifères volants en fait des objets de curiosité pour de multiples recherches des mathématiques à la microbiologie en passant par l'écologie et l'anthropologie.
Les chauves-souris se rapprochant des habitats humains du fait des changements environnementaux, les relations que nous entretenons avec elles jouent un rôle majeur dans la préservation et la rupture des équilibres écosystémiques. Ce livre propose de cartographier les différents modes de rencontre et d'attachement entre humains et chauves-souris, dans un contexte d'extinction d'espèces et de risques sanitaires, à partir de cas d'études singuliers à la confluence des sciences sociales et sciences du vivant.
Depuis ses débuts, l'humanité est confrontée à nombre de questions lourdes de signification : Qu'est-ce que la vie ? Quelles sont ses origines, son histoire ? Quelle est la frontière entre le " soi " et le " non-soi " ? Quel est le propre de l'homme ? À ces questions anciennes et à bien d'autres, les sciences de la vie du XXIe siècle apportent de nouvelles réponses.
Depuis ses débuts, l'humanité est confrontée à nombre de questions lourdes de signification : Qu'est-ce que la vie ? Quelles sont ses origines, son histoire ? Quelle est la frontière entre le " soi " et le " non-soi " ? Quel est le propre de l'homme ? À ces questions anciennes et à bien d'autres, les sciences de la vie du XXIe siècle apportent de nouvelles réponses.
Voici une invitation à un voyage au cœur du vivant. Le lecteur découvrira de nouvelles formes de vie révélées récemment qui contiennent les clés de l'origine de la vie sur Terre mais aussi de son éventuelle présence sur d'autres planètes, l'immensité insoupçonnée de la biodiversité et les capacités extraordinaires d'adaptation aux conditions de vie les plus extrêmes, les liens de parenté entre organismes qui définissent l'arbre de la vie et permettent ainsi de reconstituer son histoire, les incroyables interactions entre les composants de tout être vivant, l'impact formidable de l'environnement sur l'évolution et le fonctionnement des organismes, la dépendance des êtres vivants envers d'autres êtres qu'ils hébergent ou au sein desquels ils sont hébergés, et les promesses d'innovations contenues dans ces révolutions scientifiques et technologiques.
C'est au prix d'une recherche qui requiert du temps, des prises de risque, de l'imagination, de la créativité et de la liberté que les grands tournants des sciences de la vie ont pris corps en ce début de siècle. Et c'est à ce prix que ces sciences continueront à être porteuses d'avenir et de progrès. Ce livre est le témoignage passionné d'une centaine de scientifiques qui ont contribué à sa rédaction pour partager leur émerveillement face aux découvertes et aux promesses portées par les sciences du vivant de ce début de siècle.
Un ouvrage sous la direction de Catherine Jessus, Institut des Sciences Biologiques (INSB) du CNRS, avec le concours de Thierry Gaude, directeur de recherches au CNRS.
Avant-propos d'Alain Fuchs, président du CNRS, et d'Yves Lévy, président-directeur général de l'INSERM. En partenariat avec l'INRA et le CEA.
Apparus sur notre planète il y a plus d'un milliard d'années, on les trouve aujourd'hui dans toutes les eaux, dans tous les sols et même au sein d'autres êtres vivants. Jouant un rôle essentiel pour les grands équilibres de la Terre, ils adoptent toutes sortes de formes et de couleurs, changent d'aspect au rythme de spectaculaires métamorphoses, nagent, rampent, s'accrochent à un support ou se laissent flotter au gré des courants... Fascinants et magnifiques, ils sont également si minuscules que nous ne les voyons pas.
Ni bactéries, ni virus, ce sont les protistes, des êtres microscopiques formés d'une seule cellule. Il y a un siècle, un chercheur génial les a passionnément étudiés : Édouard Chatton, formé à l'Institut Pasteur, professeur des universités de Strasbourg, de Montpellier et de la Sorbonne, directeur des stations marines de Sète, puis de Villefranche-sur-Mer et de Banyuls-sur-Mer. Fasciné par la beauté étrange et mystérieuse de ces protistes, il en a percé les secrets intimes, faisant émerger au passage des concepts visionnaires qui ont fourni des cadres à la biologie contemporaine, et les a dessinés avec talent. Originaux, colorés, chargés d'une merveilleuse beauté autant que d'exactitude scientifique, voici les dessins qui vous feront plonger dans ces mondes infinitésimaux dont Édouard Chatton a été le fabuleux explorateur.
Combattre, sauver, soigner
Une histoire de fourmis
En éclaireuse, l'espionne s'approche. Sans se faire remarquer, elle compte ses ennemis, puis retourne dans son camp et rassemble ses troupes. Les centaines de soldates sont entraînées jusqu'à la zone ennemie pour lancer l'assaut. Sans pitié, elles réduisent en pièces leurs adversaires, au prix de nombreuses blessées dans leurs propres rangs. Solidaires, les soldates épargnées ramènent au camp leurs camarades avant de les soigner. En un rien de temps, les blessées sont de nouveau prêtes au combat.
Ce récit n'est pas une chronique de guerre. Non, il s'agit en fait d'un raid lancé par des fourmis contre leurs proies les termites. Et cela n'a rien d'une fiction. Il s'agit bien d'un phénomène observé par des biologistes du comportement, fascinés par la stratégie guerrière mise en œuvre par ces fourmis, et leur capacité à sauver et soigner leurs co-équipières.
Erik T. Frank est un de ces biologistes qui a passé des heures allongé sur le sol ivoirien à les observer. C'est son expérience de terrain au sein du Parc national de la Comoé qu'il nous restitue ici, dans un pays qui sort tout juste d'une guerre civile. L'organisation de ces fourmis Matabele tantôt guerrières, tantôt médecins, l'émerveille, tout autant que la résistance des termites. Mais surtout, ce qui a attiré l'attention de ce jeune scientifique, c'est l'efficacité du traitement apporté par les fourmis à leurs congénères. Et si cette recette secrète des fourmis pouvait être à l'origine d'une nouvelle classe d'antibiotiques ?
Récit d'aventures tout autant qu'introduction à la biologie tropicale, ce livre est à mettre dans toutes les mains.
L'or vert
Quand les plantes inspirent l'innovation
Notre regard sur les plantes a bien changé depuis que l'on a démontré qu'elles étaient sensibles, capables de mémorisation, de connaissance aiguë de leur environnement et de reconnaissance de leur parentèle.
Car si les plantes n'ont ni cerveau, ni muscles, si elles sont incapables de se déplacer, elles survivent pourtant depuis plus d'un milliard d'années grâce à de nombreuses propriétés leur conférant des capacités adaptatives remarquables.
Ces créatures ont contribué à des progrès scientifiques dans des domaines aussi divers que l'industrie, la médecine, l'architecture, le design, l'informatique et la robotique. Car en s'inspirant des plantes, on peut inventer des adhésifs extraordinairement performants ; lutter contre certains nuisibles comme les punaises de lit ; se protéger de l'eau... ou la stocker ; capter efficacement l'énergie solaire ou éolienne ; recycler le CO2 ; lutter contre les bactéries sans antibiotiques ; fabriquer des implants chirurgicaux botaniques...
D'une plume vive et alerte, les auteurs nous emmènent à la découverte des secrets de l'or vert, et des dernières innovations.
Indispensable à la régulation du climat, au développement de la vie sur Terre, au maintien des écosystèmes, aux populations, au développement de l'agriculture, de l'industrie comme à la production d'énergie, l'eau est un élément vital. Il convient donc, dans un contexte de changement global, d'analyser dans toute sa diversité la place et le rôle de l'eau et de se donner ainsi les moyens de mieux la préserver. Autour de cet enjeu qui engage toute l'humanité, Agathe Euzen, Catherine Jeandel et Rémy Mosseri ont réuni près de cent cinquante contributions, visant à apporter un éclairage sur chacun des domaines et des approches que couvre cette thématique. Quelle est l'origine de l'eau ? Son rapport avec l'apparition de la vie ? Quel rôle a-t-elle joué dans l'histoire de la planète et dans le développement de la vie végétale, animale et humaine ? Quel est son cycle ? Quelles sont ses propriétés chimiques ? Comment les sociétés se sont-elles emparées de cet élément précieux ? Allons-nous manquer d'eau ? L'eau est-elle source de conflits ? Comment l'eau est-elle gérée ? Comment recycle-t-on une eau polluée ? Quels sont les risques pour la santé mondiale ? Quels sont les grands enjeux liés à l'eau au xxie siècle ? Comprendre et proposer des solutions à ces défis majeurs est l'intention de cet ouvrage.
L'énergie est devenue une question vitale pour les sociétés, le citoyen, l'humanité tout entière. Sujet scientifique, économique, politique et écologique majeur, elle suscite des débats, parfois violents, sur les choix à faire aujourd'hui et leurs conséquences pour l'avenir des hommes et de la planète. Mais, alors que se tient le grand débat national sur la transition énergétique, comment se forger une opinion objective sans connaître les données scientifiques les plus complètes sur les potentiels et les limites de chaque source d'énergie ? Ce livre les met enfin à la disposition du public. L'énergie, qu'est-ce que c'est ? Quelles sont les grandes lois physiques qui la gouvernent ? Comment la produire, la transporter, la stocker ? Le solaire, la biomasse, l'éolien, l'hydraulique sont-ils des solutions alternatives suffisantes ? Et quelle part leur réserver à l'avenir ? Les nombreux articles de ce livre (près de 130) proposent au citoyen des outils pour se faire une opinion face à ces questions. Physiciens, chimistes, biologistes, géophysiciens, environnementalistes, géographes, économistes, y précisent, chiffres et schémas à l'appui, la place respective des énergies fossiles, du nucléaire et des énergies renouvelables. Au-delà, ils expliquent quelles sont les perspectives offertes par la science sur le mix énergétique, le problème du stockage, l'amélioration de nos usages de l'énergie, ses impacts environnementaux et sanitaires.
La diversité des espèces de la biosphère illustre la grande aventure de la vie : l'évolution. Si celle-ci se fonde sur le socle solide des faits prouvés par la science, la dynamique des théories évolutionnistes, en revanche, reste trop souvent entravée par les controverses héritées d'un dogmatisme figé. Ainsi, les pseudo-sciences créationnistes, sous les oripeaux d'un " dessein intelligent ", ne sont-elles en réalité qu'un messianisme masqué. Tout en contant l'histoire des théories de l'évolution, Denis Buican et Cédric Grimoult mettent en évidence les ressorts idéologiques et politiques de ces faussaires scientifiques. Si les mythologies religieuses suscitent des divisions, la science offre, elle, un solide socle rationnel qui peut faire obstacle aux superstitions et à l'ignorance.
Tout organisme vivant sur Terre contient de l'ADN, support de l'information génétique. L'étudier, c'est étudier le vivant dans toutes les composantes de sa diversité présente et passée, c'est saisir sa fragilité mais aussi sa capacité à s'adapter aux contraintes les plus diverses et les plus extrêmes, c'est comprendre qui nous sommes, nous humains, nos origines et dans quel monde complexe nous vivons.
Les années 1950 ont vu la découverte de la double hélice de cette molécule, puis dans les années 1970 émergent les premières technologies de séquençage qui permettent de décrire très précisément sa composition chimique, son organisation et son fonctionnement. Depuis, les progrès accomplis dans les technologies d'analyse et les recherches sur l'ADN et les génomes dans leur intégralité ont été considérables.
De l'arbre du vivant à la conservation des espèces, en passant par la paléogénomique, la phylogénie, le transfert de gènes, l'ARN, les symbioses, le microbiote, le recyclage des déchets, les Big Data appliquées au vivant, cet ouvrage propose 101 notions et objets de recherche au plus près de l'actualité scientifique.
L'histoire des relations entre l'homme et l'animal est faite de cruauté, de fascination, d'asservissement, de vie partagée et parfois d'amour fou. Une ambiguïté particulièrement troublante pour les chercheurs en biologie qui peuvent, tout en aimant les animaux, les utiliser pour faire progresser les connaissances scientifiques et médicales. Françoise Tristani-Potteaux raconte le parcours de Georges Chapouthier, neurobiologiste et philosophe qui a vécu cette difficile contradiction. Elle revisite son oeuvre, analyse les événements, les interrogations et les désarrois qui l'ont conduit à devenir, tout en poursuivant une brillante carrière scientifique, un militant des droits de l'animal.Entre récits d'enfance, souvenirs furtifs, rencontres amicales et découvertes étonnantes sur la mémoire et l'anxiété, ce récit vivant et accessible permet d'entrer dans les coulisses de l'aventure scientifique. Et de suivre le parcours intellectuel d'un chercheur qui, depuis sa passion pour les ours en peluche jusqu'au travail mené avec ses souris de laboratoire, en passant par une longue amitié avec des chimpanzés, nous fait partager sa réflexion sur l'injuste statut de l'animal et sur son destin, indissociable du nôtre.
Contrairement à une idée largement répandue, Lamarck ne fut ni un prophète isolé, ni un précurseur de Darwin auquel on aurait omis de rendre justice. Pas davantage un homme dépassé par son époque que les travaux novateurs des Lavoisier, Cuvier, Haüy puis Darwin auraient relégué au second plan. Telle est la thèse soutenue par Pietro Corsi qui montre que le célèbre naturaliste participa pleinement aux grands débats de son temps sur l'extinction des espèces, sur la réforme de l'histoire naturelle, les limites épistémologiques des théories de la Terre ou la méthode naturelle en taxinomie... Un point de vue qui révèle par ailleurs la place des travaux de Lamarck en physique, en chimie, en météorologie et même en «hydrogéologie» dans la construction de l'ambitieux édifice théorique du transformisme. C'est en effet une tout autre personnalité que nous fait découvrir Pietro Corsi : un Lamarck en butte aux attaques de ses illustres adversaires tels Laplace et Cuvier, mais sachant aussi se montrer un protagoniste original, entouré de fervents alliés, d'admirateurs et de disciples... Nombreux sont en effet les auditeurs ayant suivi fidèlement ses cours au Muséum, qu'ils soient étudiants en médecine, visiteurs étrangers, militaires, hommes politiques, littérateurs... dont la liste est reproduite et exploitée pour la première fois dans ce volume. Au-delà de la passionnante restitution des grands débats de l'époque, l'ouvrage permet de suivre le rayonnement de la pensée transformiste dans l'Europe du XIXe siècle et de comprendre la permanence des thèmes lamarckiens dans la culture scientifique européenne.
Sur un thème de forte actualité, celui des politiques de gestion et de l'avenir de l'environnement face au développement, la collection " Espaces et Milieux " propose un essai sur les rapports entre le Nord et le Sud, entre la nature et la culture, le paysan et le politique, le chercheur et l'expert... On y découvre un éclairage global et pluridisciplinaire sur la question du futur des environnements des pays du Sud, cruciale pour notre avenir à tous. On est en effet en droit de se demander si la fameuse " co-évolution " tant souhaitée entre le développement économique et amélioration de l'environnement est vraiment, au Sud comme Nord, en marche sur le terrain et dans les esprits ? Rien n'est moins sûr, nous met en garde Georges Rossi à travers une série de questionnements inattendus sur la science en général et l'écologie en particulier, sur le climat et la gestion des forêts, les mythes fondateurs des sociétés paysannes et les réalités économiques... Il s'appuie pour cela sur une longue expérience de terrain acquise sur tous les continents ainsi que sur une très riche bibliographie encore mal connue en France. Maltraitant nos certitudes et nos bonnes consciences occidentales, loin des idées reçues, des prêts à penser et des prêts à agir, l'ouvrage propose une analyse critique et raisonnée des politiques d'environnement menées dans les pays du Sud, pour en souligner les effets parfois pervers et imprévus. Grâce à un style clair et direct, cet essai dont le ton s'éloigne quelquefois de la traditionnelle réserve universitaire rend ainsi la difficile question du développement accessible à tous. Au delà des chercheurs et des professionnels, l'ouvrage intéressa un large public sensible aux questions d'environnement.
Les dépôts kimméridgiens des bassins d'Aquitaine, de Paris, et d'Allemagne centrale, représentent une aire de différenciation des sédiments et des faunes d'ammonites, séparant le bassin boréal des bassins dépendants de la Téthys.
La première partie de l'ouvrage est essentiellement consacrée à l'établissement d'une échelle biochronologique nouvelle, adaptée à ce domaine, et construite à partir d'une analyse fine des séries aquitaines. La précision obtenue se situe à la limite de définition de l'outil biostratigraphique, puisque les cinq zones d'ammonites reconnues antérieurement sont subdivisées en vingt-huit horizons.
La seconde partie développe l'étude paléontologique des Perisphinctidae, des Aulacostephanidae et des Aspidoceratidae, qui ont peuplé ce biome. À partir d'un matériel, rigoureusement contrôlé d'un point de vue stratigraphique, l'étude systématique s'attache à la description des séquences ontogénétiques de chaque espèce. Cette analyse permet, d'une part, de mettre en évidence de façon très convaincante un dimorphisme intraspécifique dans ces trois familles et, d'autre part, de mieux apprécier les relations ontogenèse-phylogenèse, ce qui, compte tenu du strict contrôle chronologique, conduit à des reconstitutions phylogénétiques séduisantes.
L'évolution des ammonites kimméridgiennes du haut-fond d'Europe occidentale montre l'étroite interdépendance entre les événements biologiques, et les modifications paléogéographiques et paléoécologiques de cette région. La particularité de ces faunes réside dans leur origine mixte, boréale ou téthysienne, et dans leur adaptation aux environnements fluctuants de l'archipel européen. Un modèle d'évolution en milieu instable est ainsi proposé.
La description détaillée des Éléphantidés de l'Omo est publiée ici pour la première fois.
Les cinq sous-espèces successives de la lignée des Elephas recki, sont abondamment représentées dans la formation de Shungura. Parmi celles-ci, E. r. brumpti, E. r. shungurensis, et R. r. atavus sont définies sur du matériel de l'Omo. Deux autres lignées, beaucoup plus rares, appartenant au genre Loxodonta, se trouvent aussi à l'Omo, où elles apparaissent sporadiquement : celle de L. adaurora, qui existe dans les formations de Mursi et de Shungura membre E, et celle de L. exoptata, présent à Shungura, membre A, et qui aboutit peut-être à L. atlantica angamensis trouvé à Shungura, membre F.
Toutes ces formes sont longuement décrites, et abondamment figurées, leurs limites de variation - morphologique et biométrique - sont précisées, ce qui permettra au paléontologiste non spécialiste de proboscidiens de les reconnaître sans difficulté majeure, s'il les rencontre sur le terrain.
Les gisements de l'Omo apportent une documentation irremplaçable sur l'anatomie, la systématique, l'évolution, et la phylogénie des Éléphantidés, contribuant à la mise au point d'une biozonation du Plio-Pléistocène d'Afrique orientale, et fournissant d'importantes données sur la paléoécologie de la région pendant cette période.
Constitution d'un atlas ostéologique de référence.
Les Gigantopecten du Néogène européen semblent former un ensemble homogène, dont l'évolution s'est déroulée entièrement à l'intérieur du Miocène. À une exception près, Pecten (G.) holgeri Geinitz, la dizaine d'espèces constituant ce phylum se retrouve dans les gisements français.
La croissance et la morphogenèse du test d'une de ces espèces - P. (G.) ligerianus (D. et D.), abondant dans les faluns de l'ouest de la France - ont été suivies et analysées, tant à l'échelon de l'individu, qu'à celui de la population, à l'aide de diverses approches biométriques.
La valeur adaptative de certains caractères morphologiques - convexité des valves gauches, développement des lamelles journalières de croissance - a été discutée dans un essai d'analyse morpho-fonctionnelle, faite en liaison avec l'éthologie de ces grands Pectinidés, inféodés - pour la plupart - aux plates-formes carbonatées, qui ont connu une grande extension pendant les périodes chaudes du Miocène.
Un schéma évolutif du phylum, s'appuyant sur le développement ontogénique des coquilles, et sur les relations morphologie-milieu, a été proposé. Il fait de Pecten arcuatus (Brocchi) - de l'Oligocène - la souche présumée de ce rameau de la famille des Pectinidae, et conduit donc à exclure le sous-genre Gigantopecten du genre Chlamys, dans lequel il était placé depuis les travaux de Roger (1939), et à l'inclure dans le genre Pecten.
Étude systématique des associations fossiles identifiées dans les lits biosédimentaires.
Les Brachiopodes importants, tant au point de vue bio-stratigraphique que paléo-écologique, sont bien représentés au Crétacé. Or, ils n'ont fait l'objet, jusqu'ici, que de descriptions en vue d'une systématique ne prenant pas en compte le point de vue évolutif.
Le matériel sur lequel se fonde cette étude, porte sur des « Térébratules » biplissées du Crétacé, regroupées au sein de la sous-famille des Sellithyridinae. Il provient de nombreux gisements d'Europe occidentale.
Les espèces, regroupées au sein de cinq genres, ont été récoltées, de façon à permettre une démarche populationnelle, visant à cerner les modifications ontogénétiques, les variations intra et inter populations, soulignant de possibles hétérochronies de développement.
L'approche utilisée pour la mise en évidence des espèces, met en oeuvre une méthodologie complémentaire, s'appuyant sur des critères morphologiques internes - ensembles morpho-fonctionnels - et externes, nécessitant l'application d'analyses multi variées (dont la méthode des « boules optimisées » utilisée pour la première fois en paléontologie), ainsi que des critères microstructuraux (révélation de caractères discriminants, comme les micro ponctuations mises en évidence pour la première fois par l'auteur).
L'étude des relations pouvant exister entre les espèces, fournit des arguments pour une caractérisation des genres, et une interprétation évolutive. Celle-ci prend en compte, en plus des données précédentes, celles liées aux paléo-environnements, la répartition spatio-temporelle et les voies probables de migration des espèces, en respectant au mieux les schémas paléogéographiques.
Le schéma évolutif proposé reconnaît plusieurs processus, confrontés soit au modèle gradualiste, soit à un modèle ponctualiste plus moderne.
Cette révision systématique éclaire d'un jour nouveau la sous-famille des Sellithyridinae. L'apport méthodologique devrait contribuer à une meilleure base de travail pour les Brachiopodes du Crétacé, et fournir des indications, tant en stratigraphie, qu'en paléogéographie.
La mandibule de La Naulette, en raison de ses caractères morphologiques particuliers, a joué un rôle important en paléontologie humaine.
La récolte des ammonites dans quatre gisements et la description de leur contenu fossilifère permettent d'établir un cadre biostratigraphique très précis.