Si la guerre est pensée comme un monde d'hommes, les femmes y ont aussi toute leur place et y jouent un rôle actif. À la croisée de l'histoire du fait guerrier et de l'histoire du genre, Femmes en guerre explore ainsi les multiples facettes de la présence des femmes au sein des armées, de l'époque médiévale à nos jours. Il souligne tout d'abord la variété de leurs expériences, comme combattantes, cheffes de guerre ou dans des rôles de soin plus traditionnellement associés à la féminité. C'est également une réflexion sur le genre que propose cet ouvrage, tant sur la construction des féminités en milieu guerrier que sur ce que la présence des femmes en milieu militaire dit de la virilité guerrière. Enfin, alors que les récits de guerre sont souvent accaparés par les hommes et que les femmes sont parfois invisibilisées par les sources, ce livre s'attache à redonner toute leur place à ces voix de femmes en guerre.
Loin d'être réductible à une somme de violences illimitées, la guerre est aussi une relation, certes brutale entre belligérants. Le moment où les armes se taisent en témoigne. Le temps de la sortie du combat est caractérisé par des interactions entre adversaires. Vainqueurs et vaincus accomplissent des gestes, des rites de reddition par le truchement de médiateurs, d'émissaires, voire d'otages. Ils échangent promesses, serments et autres engagements toujours susceptibles d'être transgressés tant l'instant est fragile. Autant d'éléments qui constituent un ordinaire du champ de bataille et suggèrent que le combat est aussi une pratique transactionnelle. Cet ouvrage qui interroge la longue durée dans une perspective d'anthropologie historique propose d'inscrire la fin des hostilités au coeur même de l'expérience combattante. La manière dont cessent les combats dit la guerre qui est pensée et menée.
Face à la maladie d'Alzheimer, la sociologie s'est montrée, dans les années 2000, particulièrement prolifique. Portés par un contexte dans lequel la maladie d'Alzheimer constituait une préoccupation croissante, encouragés par des financements dédiés, des travaux d'une grande richesse ont vu le jour. Cet ouvrage rend compte de ce « moment Alzheimer » de la sociologie, des regards originaux qu'elle a portés sur la maladie d'Alzheimer et des savoirs qu'elle a produits. Il est organisé en trois grandes parties. La première, « Politiques publiques et initiatives de terrain », interroge les dispositifs mis en place. La deuxième, « Du diagnostic aux derniers temps de la vie. Moments et processus de la maladie d'Alzheimer » retrace les expériences sociales de la maladie des différents acteurs concernés (professionnels, personnes malades, proches). La troisième, « Proches face à la maladie d'Alzheimer », étudie plus précisément ce qui se produit pour les proches aidants.
« Développer le pouvoir d'agir des habitant·es » : comment ce leitmotiv des centres sociaux, au coeur de leur projet fédéral depuis 2013, se traduit-il sur le terrain ? Une recherche collaborative menée en Région Centre-Val de Loire analyse les modes d'appropriation, par les salarié·es et bénévoles de l'animation sociale, de cette approche visant un processus d'autonomisation des usager·es, et les tensions auxquelles ils et elles sont confrontées. Comment impulser le pouvoir d'agir, alors que ce projet ne vient pas nécessairement d'une demande des habitant·es ? S'agit-il d'attendre ou d'inciter, d'accompagner ou de susciter la mobilisation ? Comment et pourquoi peut-on (re)mettre du politique dans les actions des centres sociaux ? Cet ouvrage analyse les reconfigurations des engagements professionnels et militants, en explorant des lieux d'animation de la vie sociale et politique jusqu'ici peu investis par les chercheur·es.
Les enjeux de genre appliqués au masculin ouvrent des perspectives pour comprendre la société nazie et le nazisme en guerre. Le régime, qui prônait un idéal de camaraderie et de pureté raciale, réglementa le genre, les sexualités et la procréation par des lois racistes, homophobes, sexistes et eugénistes. Or, la période des années 1930 aux années 1950 fit coexister des contraintes sexuelles et des formes de violence de genre avec l'ouverture de nouveaux espaces d'expérimentation hétérosexuelle. L'attaque de la Pologne en 1939 et la guerre de conquête et d'anéantissement marquèrent une césure importante. En tant que combattants et colonisateurs, les hommes allemands et autrichiens se trouvèrent au coeur de mutations genrées : acteurs de la violence, agents de la guerre et, in fine, porteurs de la défaite. Chaque chapitre du livre explore, dans une perspective d'histoire intégrée du genre (femmes/hommes ; hétérosexuels/homosexuels ; Juifs/non-Juifs), la diversité et l'ambivalence des situations vécues au quotidien par les hommes.
Affranchir l'homme de ses contraintes biologiques, accroître ses capacités physiques, cérébrales, mémorielles, combler ses déficiences, lui épargner la souffrance et peut-être même la mort... Et si de telles ambitions ne relevaient plus de l'irréalisable ? Prothèses, orthèses, pacemakers, implants oculaires et cérébraux, stimulateurs électriques, greffes, thérapies géniques, clonage : d'irrépressibles avancées scientifiques dessinent un tel avenir à notre horizon. La nature humaine en sera-t-elle changée ? C'est ce que soutiennent les discours « transhumanistes », persuadés de l'émergence toute proche d'un « homme nouveau » : posthumain. Placé sous l'égide de l'Unesco, le présent ouvrage réunit des philosophes, des anthropologues, des littéraires, des juristes, des spécialistes de l'art et des sciences numériques autour d'écrivains qui se sont saisis de ces questions. À l'heure où Internet et les nouvelles technologies, caméras de surveillance et réseaux sociaux ont déjà puissamment modifié nos modes de sociabilité, se profile désormais sous nos yeux un nouveau Grand Récit, aussi riche de promesses que lourd de menaces.
De la fragilisation de la classe ouvrière et de l'affaiblissement des organisations syndicales et politiques qui entendaient parler en son nom, n'en conclut-on pas trop rapidement à la « fin des ouvriers » ? Les conflits sociaux qui surgissent dans les médias à l'aube des années 2000 braquent les projecteurs sur un monde que l'on disait disparu. Quels acteurs se mobilisent ? Quelles alliances sont opérées ? Quels sont leurs modes d'action ? Quelles ressources sont nécessaires ? Reposant sur des enquêtes réalisées au plus près des réalités vécues des mondes ouvriers et celles et ceux qui en sont issus (agents de la RATP, pompiers), cet ouvrage appréhende des figures de (dé)mobilisations - individuelles et collectives - et restitue des phénomènes visibles et invisibles d'engagement autant dans le rapport au politique que dans d'autres univers sociaux.
S'inscrivant dans la dynamique du centenaire de la Première Guerre mondiale, cet ouvrage se penche sur la naissance des services cinématographiques militaires qui éclosent partout dans le monde quand, au coeur du conflit, le cinéma, média alors tout à fait récent, s'engage au service des États et/ou des armées. Le cinéma militaire, multiple, se décline selon les zones géographiques, l'espace-temps dans lequel il évolue et les genres à traiter, créant par conséquent de grandes disparités. Cet ouvrage propose dès lors une approche par cinématographie nationale et sur le temps long, 1914-1939, permettant de croiser temps de guerre et temps de paix. Si les articles se concentrent sur les structures spécialisées dans la production d'images filmées, tous appréhendent les questions transversales par l'analyse de la production, de la distribution et de la circulation de ces images.
Environ 320 000 des 360 000 soldats belges mobilisés ont survécu à la Première Guerre mondiale. Dès leur retour, ces anciens combattants sont devenus un puissant mouvement social qui allait régulièrement donner du fil à retordre à l'establishment belge. Dans ce livre, Martin Schoups et Antoon Vrints mettent en lumière le zèle politique incessant des anciens combattants belges. En tant que survivants, ils se considéraient comme porteurs d'une dette morale envers leurs camarades tombés au combat. Ils étaient convaincus que, du fait de leur implication dans la guerre, ils méritaient d'être reconnus et qu'ils avaient un rôle important à jouer dans la société belge. Après plus de quatre années de violence, les anciens combattants ne se sont pas contentés d'un simple retour à leur existence d'avant l'été 1914.
L'enseignement et la formation professionnels forment chaque année des jeunes femmes et des jeunes hommes dans les lycées professionnels, les centres d'apprenti.e.s, à l'Université. Mais qui forme-t-on à quoi ? Quelles conditions de formation s'imposent aux unes et autres ? Quels stéréotypes sont véhiculés ? A quelle condition peut-on y résister ? Cet ouvrage propose de se saisir de ces questions à partir d'enquêtes sociologiques et historiques récentes, dans les contextes de formation français et suisses.
Figure de proue de la nouvelle danse des années quatre-vingt, la chorégraphe Anne Teresa De Keersmaeker n'a cessé depuis de maintenir le corps dansant au centre de ses préoccupations artistiques. Cette analyse met en exergue les éléments qui permettent de définir son style chorégraphique, marqué par une volonté d'assimilation intime et physique des éléments de la composition. Centrée sur le mouvement, ancrée dans un étroit rapport à la musique, la structure compositionnelle met également en valeur une vision exigeante mais éthique de l'interprétation. Ce livre est issu d'une recherche sur le statut de la description, ainsi que son rôle dans l'activité critique et le débat esthétique. L'auteur tente de donner ici au matériau même de la danse l'importance qui lui revient, en alliant étude des textes et analyse des oeuvres composant le répertoire de la compagnie Rosas, de Fa se (1982) à Raga for the rainy season (2005).
La juritraductologie est un nouveau champ d'étude interdisciplinaire fondée sur les sciences juridiques et les sciences du langage. Elle offre une grille de lecture innovante des vulnérabilités des personnes et des traductions dans un contexte de mondialisation. Toute personne, dès lors qu'elle se trouve dans un pays dont elle ne comprend, ni ne parle la langue, s'expose à des risques linguistiques pouvant avoir des répercussions juridiques. Toute traduction, dès lors qu'elle est apportée en justice, s'expose à ce que les critères retenus par le juge pour en apprécier la qualité ne coïncident pas avec ceux posés en traductologie. En croisant les approches juridique et traductologique, cet ouvrage poursuit deux objectifs principaux. Le premier est épistémologique, il démontre que la traduction du droit n'existe pas sans le droit de la traduction. Le second est méthodologique, il fournit des formulaires pour guider, pas à pas, le processus de traduction de concepts juridiques complexes.
Pourquoi l'accès au savoir a-t-il constitué l'un des grands enjeux de la décolonisation ? C'est la question à laquelle cet ouvrage se propose de répondre en examinant le processus d'internationalisation de la politique éducative française en Afrique subsaharienne entre 1945 et 1961. Fondée sur une riche documentation archivistique, cette enquête met en lumière les relations qui se tissent entre la France, les autres puissances coloniales européennes et l'UNESCO, offrant une plongée unique au coeur des visions contrastées du développement et de la coopération internationale qui émergent au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Le livre retrace plus particulièrement les échanges et les rivalités qui accompagnent l'élaboration de nouveaux paradigmes - en particulier l'éducation de base - et analyse de manière détaillée leur mise en application en Afrique occidentale et équatoriale française. Il dévoile enfin les multiples reconfigurations qui s'opèrent au moment des indépendances, fournissant un éclairage inédit sur la genèse de l'aide au développement.
Philippe Rousseau propose une interprétation de l'Iliade fondée sur l'analyse de la logique immanente à la construction de l'intrigue et répondant à l'exigence de déchiffrement du sens formulée par l'aède dans le cinquième vers du poème. Croyant oeuvrer à leurs propres objectifs, les acteurs humains et divins du drame agissent selon un plan arrêté par Zeus, Fils de Cronos et Père des dieux et des hommes, dont l'économie dialectique et les jeux trompeurs leur échappe. Le dieu tourne la colère d'Achille et la défaite des Achéens en moyen de la perte de Troie. De la crise que raconte le poème, l'aède fait ainsi le moment décisif où se joue l'issue de toute la guerre, et la fin de l'âge des héros. Au fil des chapitres, Philippe Rousseau guide le lecteur dans l'analyse de cette mise en récit et montre comment l'Iliade absorbe et dépasse dans sa construction monumentale l'ensemble de la tradition épique du cycle de Troie.
Les chapitres 4-6 du Livre II de la Physique d'Aristote constituent le premier essai dans notre littérature philosophique occidentale consacré au hasard et à la fortune. On y trouve l'exemple de la pierre qui en tombant d'une hauteur sur le crâne de quelqu'un le tue, repris par Spinoza dans son Éthique. Aristote et Spinoza s'accordent pour dire que la pierre n'est pas tombée pour tuer. Mais le rejet du finalisme et en même temps de toute forme de contingence chez Spinoza est aux antipodes du finalisme dans lequel Aristote peut inscrire le hasard. Le commentaire de Simplicius apporte sur la doctrine d'Aristote des éclaircissements et des prolongements substantiels, encore peu connus, auxquels la présente traduction, la première en français, donne un accès direct. Simplicius permet en particulier de trancher sur la question de la traduction des termes et en Phys. II, 4-6, à savoir, respectivement, « fortune » et « hasard » (plutôt que « hasard » et « spontanéité »). En bon néoplatonicien, il couronne son commentaire par un hymne à la déesse Fortune. Ce livre vient à la suite de la traduction du commentaire de Simplicius à la Physique, Livre II, chap. 1-3, publiée par A. Lernould aux Presses universitaires du Septentrion en 2019. Il sera suivi d'un troisième volume qui contiendra la traduction du commentaire aux trois derniers chapitres (7-9) du Livre II de la Physique, qui portent sur la finalité naturelle et la nécessité.
« Je suis quadruple citoyen : roubaisien, français, européen, du monde » : telle est la profession de foi d'André Diligent, né en 1919 à deux pas de la mairie de Roubaix, ville dont il est le premier magistrat de 1983 à 1994. Cette biographie vise d'abord à rappeler ce qu'il doit à son père, le démocrate-chrétien Victor Diligent, avocat des riches et des pauvres, puis à présenter son investissement au sein du Mouvement républicain populaire issu de la Résistance attaché à la famille, l'autorité tout autant qu'au souci social et à l'esprit de justice. Qualifié par les médias de M. Propre ou de Candide du Sénat pour avoir dénoncé la publicité clandestine à la télévision, André Diligent lutte durant 25 ans pour faire droit aux résistants de La Voix du Nord, est lucide sur l'Algérie et sur l'environnement. Ce catholique roubaisien, « capable de tout » pour sa ville, s'engage dans la résistance, suit Pierre Pflimlin pour une Europe proche de ses concitoyens. Orateur percutant et chaleureux, André Diligent a dû affronter des épreuves familiales sans jamais oublier de « jouer collectif ».
La commémoration du centenaire de la Grande Guerre a donné lieu à de nombreuses publications. L'économie n'a pas été oubliée. Mais la perspective est souvent restée très nationale. Cet ouvrage s'intéresse à l'économie du principal adversaire et perdant, l'Allemagne. Lui non plus n'était pas préparé à une guerre longue. Lui aussi s'est trouvé pris dans la contradiction entre mobiliser toutes ses forces sur le front et préserver la main-d'oeuvre pour assurer l'approvisionnement par l'arrière. L'État, avec un poids plus fort du pouvoir militaire en Allemagne, s'en est également mêlé de plus en plus, sans aller jusqu'à remettre en cause complètement l'initiative privée. La défaite finale était largement inscrite dans la disproportion initiale des ressources, aggravée par l'entrée en guerre des États-Unis. Les contributions des meilleurs spécialistes allemands, du charbon à l'agriculture, en passant par l'aéronautique ou la chimie, sont discutées ici par leurs homologues français.
Comment les Français ont-ils vécu le premier confinement ? Quelle place le virus a-t-il pris dans leur quotidien ? Quel a été l'impact sur leur santé mentale ? Comment ont-ils perçu la gestion de la crise, du confinement au futur vaccin ? Ont-ils perdu confiance ? Du 16 mars au 11 mai 2020, pour ralentir l'épidémie de Covid-19, les Français sont confinés chez eux. Cette parenthèse sidérante et inédite aurait pu survenir plus tôt, tant cette crise ressemble à d'autres... Pourtant cette crise est bien extraordinaire. Pour la première fois, la gestion d'une crise sanitaire allait non seulement creuser brutalement les inégalités, mais aussi impacter massivement la santé mentale. Cet ouvrage s'appuie sur une série d'enquêtes réalisées en ligne, de mars à juin. Les éléments de réponse qu'il apporte permettent de prendre la mesure de l'impact de ce premier confinement, mais aussi de mieux comprendre dans quelles conditions, et dans quel état d'esprit, les Français ont abordé les mois suivants.
Comment un évènement qui fait basculer nos vies bouscule-t-il la langue ? Comment parler de guerres, d'attentats, de catastrophes naturelles ou d'autres épisodes collectifs traumatiques sans repousser les frontières du langage ? Le présent ouvrage interroge un phénomène littéraire qui s'origine dans le xxe siècle et trouve ses prolongements à l'ère contemporaine : la manière dont l'évènement percute la langue qui s'en empare, jouant avec la faille, l'indicible et le tabou. L'étude menée à travers quatre auteurs emblématiques que sont Marguerite Duras, Claude Simon, Laurent Mauvignier et Emmanuel Carrère s'étend à un corpus plus large d'écrivains qui confrontent la langue à ses limites, et, chemin faisant, contribuent à une esthétique de l'évènement.
Avec cette histoire condensée de la Suisse, Thomas Maissen délivre la nouvelle vue d'ensemble longtemps attendue. S'appuyant sur les recherches les plus actuelles, il décrit de manière fluide l'émergence de la Confédération suisse, son extraordinaire continuité, mais aussi les nombreuses lignes de fractures qui la traversent jusqu'à aujourd'hui. Comment se sont formés les ligues fédérales et les mythes fondateurs ? Pourquoi la Confédération, divisée entre catholiques et protestants, n'a-t-elle pas éclaté ? La guerre du Sonderbund était-elle nécessaire pour que naisse, en 1848, un État fédéral moderne ? Pourquoi Hitler n'a-t-il pas conquis la Suisse en juin 1940 et comment la Suisse se positionne-t-elle dans l'Europe et le monde au xxie siècle ? Si l'interprétation de l'histoire suisse est controversée depuis plusieurs années à l'intérieur du pays, elle a aussi été remise en question par des critiques venues de l'extérieur. Rédigée avec clarté, cette synthèse solide et exhaustive met au jour les racines historiques du régime politique actuel de ce pays plurilingue au coeur de l'Europe. Dans sa version allemande, cet ouvrage de référence en est à sa sixième édition. La présente traduction en propose une version remaniée et actualisée.
La question du romanesque dans la production contemporaine se déplie en trois aspects : esthétique, historique, réflexif. Définir une poétique du romanesque à partir des pratiques récentes permet de mieux interroger les périodisations par lesquelles nous avons pris l'habitude de saisir le contemporain pour envisager à nouveaux frais le discours de la critique contemporanéiste. Après avoir montré sur le plan théorique que le romanesque contemporain s'articule sur une tension entre le caractère figé du répertoire depuis le XVIIe siècle et ses héritages récents, les contributions proposent des études de textes singuliers. On interroge ensuite la manière dont le romanesque prend en charge l'actualité, tantôt pour reconstituer du sens, tantôt pour saper celui-ci : il devient alors un lieu de représentation critique des discours du monde. Enfin, c'est dans les écritures non-fictives et jusqu'en dehors de la sphère littéraire que l'ouvrage propose de traquer les éclats romanesques.
À la lumière des découvertes archéologiques récentes de production de sel dans le nord de la Gaule, ce livre rassemble une série de contributions montrant la variété des approches pour l'étude du sel. En effet, l'exploitation du sel depuis les Temps anciens correspond avec la sédentarisation des hommes. L'imagination déployée par les populations pour produire le sel indispensable à la vie peut être perçue à travers divers prismes. La géologie nous offre l'occasion de comprendre la formation du sel et de mieux repérer les lieux d'exploitation de cet élément précieux que l'on appelle aussi l' « or blanc ». L'archéologie et l'histoire nous aident à percevoir les modes de production et de commercialisation du sel. Les usages du sel sont variés (salaisons, usage médical...). En outre, si la conversation « ne manque pas de sel », ce sont les auteurs antiques qui ont adopté les jeux de mots de la gamme piquante et relevée du sel. Enfin, le commerce du sel a fait la richesse et contribué au rayonnement de nombreuses villes au fil des siècles.
La traduction est aujourd'hui omniprésente et indispensable pour permettre la communication entre les peuples et les cultures. C'est pourtant une activité multimillénaire, qui n'a pas toujours revêtu les mêmes formes ni connu les mêmes enjeux. L'histoire de la traduction, partie intégrante de la discipline que l'on appelle la traductologie, permet de mieux cerner les contextes culturels dans lesquels s'inscrit la traduction et de suivre l'évolution des réflexions concernant cet objet polymorphe. Dans cet ouvrage publié à titre posthume, le chercheur internationalement reconnu qu'est Michel Ballard nous livre le fruit de ses dernières réflexions et apporte un nouvel éclairage sur la place de la traduction dans l'Antiquité, en tenant compte des publications récentes dans le domaine. La période examinée va de l'Égypte ancienne à saint Jérôme, en passant par la Mésopotamie, la Grèce, l'époque ptolémaïque et Rome.
Depuis quelques années s'intensifient les rapports entre une société de l'information et une économie de l'attention : plus l'information est abondante, plus l'attention est rare. Alors que le travail se formule comme une lutte contre l'oisiveté et impose une certaine discipline de l'attention, la consommation, quant à elle, impose précisément de capter et perturber l'attention disciplinée. Progressivement, elle se monétise et progressivement, nous nous en sentons dépossédés. Pourquoi tenons-nous au concept d'attention ? L'attention ne constitue pas simplement un nouvel objet auquel l'éthique et la philosophie politique devraient s'intéresser. Loin de se limiter à développer une éthique appliquée de l'attention, problématiser l'attention nous amène à re-questionner les champs de l'éthique et de la philosophie politique. Pour répondre à ces questions, ce livre fait le pari de la pluridisciplinarité en rassemblant des travaux de différents horizons.