En 1685, le Code noir défendait " aux esclaves de porter aucune arme offensive ni de gros bâtons " sous peine de fouet. Au XIXe siècle, en Algérie, l'État colonial interdisait les armes aux indigènes, tout en accordant aux colons le droit de s'armer. Aujourd'hui, certaines vies comptent si peu que l'on peut tirer dans le dos d'un adolescent noir au prétexte qu'il était " menaçant ".
Une ligne de partage oppose historiquement les corps " dignes d'être défendus " à ceux qui, désarmés ou rendus indéfendables, sont laissés sans défense. Ce " désarmement " organisé des subalternes pose directement, pour tout élan de libération, la question du recours à la violence pour sa propre défense.
Des résistances esclaves au ju-jitsu des suffragistes, de l'insurrection du ghetto de Varsovie aux Black Panthers ou aux patrouilles queer, Elsa Dorlin retrace une généalogie de l'autodéfense politique. Sous l'histoire officielle de la légitime défense affleurent des " éthiques martiales de soi ", pratiques ensevelies où le fait de se défendre en attaquant apparaît comme la condition de possibilité de sa survie comme de son devenir politique. Cette histoire de la violence éclaire la définition même de la subjectivité moderne, telle qu'elle est pensée dans et par les politiques de sécurité contemporaines, et implique une relecture critique de la philosophie politique, où Hobbes et Locke côtoient Frantz Fanon, Michel Foucault, Malcolm X, June Jordan ou Judith Butler.
Réhabilité en Chine depuis trois décennies après y avoir été ardemment combattu au début du XXe siècle puis pendant la sinistre Révolution culturelle (1966-1976), victime collatérale des profondes convulsions politiques que la Chine avait connues alors, Confucius a répandu sa philosophie de tolérance et de bienveillance à travers une bonne partie de l'Asie, jusqu'à influencer même le siècle des Lumières en Europe. La place que l'homme doit se donner sur cette planète, dans le respect du passé : voilà sans doute résumé le principal objet de la quête de vérité inlassable de Confucius. Dans ce livre, Pierre-Antoine Donnet braque le projecteur sur les artisans de la démocratie asiatique, et nous montre combien le confucianisme imprègne cette partie du monde... et bien au-delà.
Pierre-Antoine Donnet, diplômé de chinois, est l'ancien rédacteur en chef central de l'Agence France Presse, dont il a été le correspondant à Pékin et à New York. Il a déjà publié, chez le même éditeur, Le leadership mondial en question et Chine, le grand prédateur.
Les idées de Confucius ont influencé toutes les civilisations d'Asie de l'Est. La croyance en la capacité de l'homme ordinaire à modifier son propre destin caractérise cet héritage. Ses 'Entretiens' et ses théories, largement popularisés par ses disciples, constituent une doctrine de perfectionnement moral, toujours d'actualité de nos jours.
"L'homme de bien ne demande rien qu'à lui-même ; l'homme de peu demande tout aux autres." [Confucius]
Cet album allie la force tranquille de la philosophie orientale à la beauté taquine des chats auxquels elle donne vie. Les textes taoïstes ou confucianistes égrainés au fil de ses aquarelles prennent vie grâce aux nombreux portraits de chats dormant, jouant ou chassant au fil des pages.Avec ses caractères chinois dont la signification est explicitée, Le Chat Zen offre une combinaison de l'art et de la pensée. La sagesse millénaire de pays du Soleil levant s'y donne libre cours.Intemporel et élégant, un recueil de paroles et de citations de maîtres chinois qui marie la créativité du Tao et la beauté de la calligraphie.
Qu'ils soient joueurs ou hautains, contemplatifs ou curieux, qu'ils ronronnent de plaisir ou aient le poil hérissé, qu'ils soient assoupis ou prêts à bondir sur leur proie, les chats rassemblés dans ce recueil séduiront les amoureux de la gent féline.
Kwong Kuen Shan, artiste chinoise, présente ici ses plus belles aquarelles. Élégantes et intemporelles, elles sont associées à des proverbes asiatiques, des extraits de poèmes de la dynastie Tang, des enseignements de la tradition zen ou à des citations de Confucius, Mencius et Lao Tseu.
« Mes amis, ce nouvel ouvrage, cette nouvelle oeuvre que nous commençons ensemble par ces mots, introduit pour beaucoup d'entre vous de nouveaux concepts et pour d'autres cela va bouleverser certains « acquis »...
Nous allons introduire le concept de « TRANSINCARNATION » et vous aider à comprendre les processus d'incarnation. Partant d'une compréhension nouvelle du temps, nous allons vous aider à comprendre que vous vivez toutes vos vies en même temps, et nous allons vous apprendre comment en tirer parti dans l'époque qui est la vôtre, car vous êtes « prêts » à recevoir cette nouvelle compréhension. »
De formation très pragmatique comme qualiticien et informaticien, Sylvain Didelot s'est intéressé depuis son enfance au monde du paranormal et de la spiritualité. Initié à de multiples arts de guérison, il découvre la canalisation en 2005. Depuis, accompagné de nombreux êtres de lumière, il est aussi conférencier, écrivain et accompagnant spirituel.
Ces écrits des guides de lumière canalisés par l'auteur décrivent ce que sera la Terre dans une centaine d'années. Comment nous allons vivre sur une Terre où l'énergie libre nous sera donnée, sur une Terre où les dettes n'existeront plus. Ce livre aborde tous les aspects de la vie : éducation, nourriture, agriculture, justice, couple, nouvelles gouvernances...
C'est un tout nouveau monde et un nouveau paradigme qui nous sont décrits ici, un monde où la nature reprend ses droits et où l'humain oeuvre dans la joie sans domination de la peur, car le seul indice qui compte sur Terre 2 (qui est le nom donné par les guides à la Terre dans une centaine d'années) est « l'indice de bonheur ».
Ode à la vie et à la nature, cet album nous invite à la méditation.
Associant des aquarelles inédites, aux lignes douces et épurées, à des maximes et citations issues de la culture chinoise, ce beau livre illustré invite au plus apaisant des voyages.
On y croise des chats lovés près de pivoines, ou prenant un bain de soleil sous des orchidées. Le temps s'est arrêté pour mieux admirer ces paysages gorgés de vie, et s'adonner à une douce rêverie.
Agrémentées de sceaux chinois dont la signification est expliquée, Le Chat à l'orchidée combinent l'art et de la pensée orientale.
Sagesse des citations ; beauté des illustrations. À offrir et à s'offrir.
« Revenir à son origine s'appelle être au repos / Être au repos s'appelle revenir à la vie / Revenir à la vie s'appelle être constant. » Manuel de conduite personnelle et politique, rarement ouvrage aura suscité autant de commentaires. Le Tao te king ou Livre de la Voie et de la Vertu a sans doute été écrit au VIème siècle avant l'ère chrétienne. Son influence s'étend quasi à tous les domaines de la vie : la religion, l'art, la littérature, la santé, la nature. Il est considéré comme la bible du taoïsme.
Zarathoustra a-t-il existé, quand et où a-t-il vécu ? Quels sont les textes sur lesquels reposent sa religion et que disent-ils ? Quelles sont les principales notions et figures qui composent le panthéon zoroastrien ? Quels sont les rituels importants - cérémonies funéraires ou rites d'initiation - et les fêtes qui rythment le calendrier zoroastrien ? Enfin qui sont les zoroastriens, aujourd'hui et dans l'histoire ? Telles sont les questions auxquelles Michael Stausberg, professeur de sciences religieuses à l'université de Bergen (Norvège) et spécialiste du zoroastrisme, répond dans cet ouvrage clair et concis, en faisant appel aux plus récents travaux d'édition de textes avestiques et moyen-perses, ainsi qu'aux études ethnographiques menées auprès des communautés zoroastriennes de par le monde.
L'état de désordre dans lequel nous vivons est la racine même de nos contradictions. Chacun porte en lui le conflit et la confusion qu'il convient de dépasser pour atteindre un renouveau de l'esprit. Dans ces conférences, données à Paris et Saanen en 1965, Jiddu Krishnamurti explique que chacun doit se libérer de la structure psychologique de la société, qui n'est que cupidité, ambition, implacabilité, brutalité. Se transformer nécessite de rétablir l'ordre en nous-mêmes, dans nos points de vue, dans nos échelles de valeurs et dans la société. Changer, dit Krishnamurti, c'est avoir assez de liberté pour créer de l'ordre. Afin de renaître chaque jour par une discipline sans conformisme.
Ce court texte condense une vie de recherches du grand sinologue français. Il répond à l'éternelle question de savoir si la Chine représente un "ailleurs" inaccessible à notre compréhension d'Occidentaux (c'est ce que Foucault appelait une "hétéro-topie") ou s'il y a une manière de la comprendre qui la ramène à notre humanité commune.
Vandermeersch attaque le problème de trois côtés : d'abord par ses théories sur le langage, qui, en Chine, dériverait des pratiques divinatoires, entraînant une séparation complète entre le langage écrit et le langage parlé, à la différence du langage occidental, indo-européen, qui fonde la logique aristotélicienne. C'est ce que l'auteur a développé dans Les deux raisons de la pensée chinoise en 2013.
L'auteur passe ensuite à l'organisation sociale, son apport le plus personnel, fondée sur un ritualisme qui a été renversé par des formes chinoises de modes de production très différentes de celles qu'a connues l'Occident.
Il complète son approche par l'analyse de ce qui, en Chine, s'est substitué à la religion, l'absence d'une coupure entre le monde humain et la transcendance divine. Au contraire, la Chine a trouvé un accord complémentaire avec le cosmos, que le confucianisme a théorisé et confirmé.
Loin de représenter une entité homogène, la pensée japonaise se trouve à la confluence de sphères culturelles multiples : bouddhisme, confucianisme, christianisme, autant d'apports étrangers qui ont nourri, influencé et façonné la philosophie nippone, sans jamais pourtant dénaturer sa part autochtone. En effet, comme l'expression consacrée « wakon-y?sai » le suggère, si le savoir est étranger, l'âme demeure japonaise. Pour saisir toute la complexité de ce phénomène d'assimilation, des spécialistes japonais définissent ici les concepts centraux qui structurent leur société : l'obligation morale (giri), la honte (haji), la loyauté (chuko), le raffinement (fûryû), la vertu (toku)... Ce vocabulaire raisonné de la pensée japonaise, unique en son genre, met en perspective l'étonnante diversité d'une pensée syncrétique en quête perpétuelle d'harmonie.
Texte fondateur du taoïsme, le Lao-tseu, connu également sous le titre de Tao-t-king (Livre de la Voie et de la Vertu), demeure l'une des plus précieuses clefs pour pénétrer la pensée chinoise.
Ce grand classique se présente sous un nouveau visage. La présente édition est en effet fondée sur les versions les plus anciennes de ce texte qui offrent la particularité remarquable d'inverser l'ordre des parties (Le Livre de la Vertu y précède Le Livre de la Voie).
Accompagnée de commentaires éclairants, cette nouvelle traduction permet de saisir l'ampleur de la pensée taoïste jusque dans ses versants politiques et stratégiques : la Voie se fait Loi.
Que toute réalité soit conçue comme processus en cours relevant d'un rapport d'interaction; que tout réel ne soit donc jamais analysable comme entité individuelle mais comme relation; qu'il y ait par conséquent à l'origine de tout phénomène non pas une mais toujours deux instances fonctionnant corrélativement (yin/yang, terre/ciel, paysage/émotion...) : c'est là une représentation de base de la culture chinoise, dont la lecture de Wang Fuzhi (1619-1692) permet ici de saisir les enjeux. Soit une régulation ininterrompue du cours (du monde comme de la conscience), un va-et-vient du visible et de l'invisible dans une essentielle corrélation, une affirmation des valeurs qui, inscrite dans l'ordre de la nature, ne débouche sur aucune rupture dualiste ni sur aucun "être" métaphysique.
La lecture de François Jullien se veut problématique en ce qu'elle propose entre "procès" et "création" (telle que l'entend l'occident) une alternative qui permet de percevoir le pli particulier pris par tout un contexte de civilisation, assimilé comme une évidence, et qui lui sert de forme (inconsciente) de rationnalité. Manière, aussi bien, de redécouvrir les partis pris enfouis dans notre propore cogito.
Comment saisir l'iki ? Tout l'ouvrage de Kuki Shûzô tourne autour de cette notion et de cette difficulté, qui lui permettent d'éclairer en profondeur la culture japonaise. Dès le XVIIIe siècle, mais surtout à la fin de l'époque d'Edo (1615-1868), la notion d'iki prend un sens tout à la fois esthétique et moral très particulier, lié à la vie urbaine et aux quartiers de plaisirs. Les geisha méprisent l'argent, se moquent des habitudes rustiques des « provinciaux », font montre de hardiesse, de charme et de capacité au renoncement...Comme le montre l'auteur, c'est donc en marge des règles et des conventions confucéennes, dans le monde à part des courtisanes, où la réalité la plus crue côtoie le plus grand raffinement, qu'il faut aller chercher la vérité si élusive de l'esprit iki - attitude face à la vie fondamentalement liée aux relations hommes-femmes et teintée par deux dominantes de la pensée japonaise : le bouddhisme et l'éthique du Samouraï.
Le zen, "rameau délié du bouddhisme" depuis le VIe siècle, selon la belle expression d'Antoine Arsan, est une école de méditation. Naguère l'auteur d'un essai sur le haïku, il s'aventure cette fois jusqu'à l'improbable "porte sans entrée" du zen. À l'Occident chrétien obsédé de réponse et de résultat, le zen propose un chemin de déprise : le maître initie son disciple en ne lui apprenant rien. Un seul adversaire : l'ego. Un seul horizon, l'éveil, Le haïku cherchait à fixer l'instant, le zen cherche à se couler dans son flux éternel.
Avec subtilité et simplicité, Antoine Arsan entraîne son lecteur sur ce chemin de dépossession, 'lisse et nu, énigmatique et impénétrable". Loin de la foire aux spiritualités de pacotille, l'essai d'Antoine Arsan approche son sujet sans jamais poser au sage. La porte sans entrée, célébration légère de l'indicible.
La philosophie indienne représente l'une des réalisations majeures de l'esprit humain : les doctrines qui sont nées sur la terre de l'Inde recèlent des trésors spéculatifs et spirituels, que l'Inde a légués à la philosophie universelle. Cet ouvrage offre un panorama concis de la philosophie indienne (écoles, courants, oeuvres majeures) ; dégage l'originalité de la philosophie indienne en la distinguant de la philosophie occidentale ; apprécie ses contributions à la philosophie universelle.
L'oeuvre essentielle du philosophe chinois dominant traduite pour la première fois. Les grandes controverses du moment traitées frontalement. Une pensée alternative aux impasses contemporaines. Un livre-événement, refondateur. À lire absolument. A-t-on ra
« Me demandant comment introduire au mieux une réflexion sur le devenir décolonial, il m'a semblé qu'un témoignage était sans doute la meilleure entrée en matière. Ce que vivent les gens, ce qu'ils portent en eux mais aussi entre eux, quoique souvent imperceptible, n'est pas toutefois inaccessible. Les troubles coloniaux, les issues postcoloniales, les devenirs décoloniaux ne sont pas seulement des événements historiques, des phénomènes politiques. Ils sont, également, des perturbations ou des améliorations de la communication, en soi et entre soi. »
Seloua Luste Boulbina introduit ainsi son texte qu'Achille Mbembe commente de la façon suivante dans la préface qu'il en donne : « L'histoire, la langue et la colonie sont, dans ce texte sobre et incisif, mis en relation avec l'architecture (intérieure), la politique (interne), l'espace sexué et le genre dévoilé. Seloua Luste Boulbina se démarque de toute une tradition de la critique aussi bien anglo-saxonne que francophone (...)
Elle inscrit son effort théorique et méthodologique dans la logique de la vieille injonction de se connaître soi-même, qui implique la reconnaissance de l'émergence du sujet comme expérience d'émergence à la parole et au langage, et par ricochet à la voix. (...) Plus qu'une doctrine, c'est donc une démarche qui est proposée. Cette démarche fait une large place à l'indétermination, à l'instabilité, à l'hésitation et au mouvement. Mais elle postule également que la postcolonie est, avant tout, un "entre mondes", une relation non seulement externe et objective, mais aussi interne et subjective. »
Cet ouvrage revient aux sources de la Voie de la sagesse chinoise, qui regroupent trois enseignements : confucianisme, taoïsme et bouddhisme. Mêlant philosophie et religion, ces trois doctrines se retrouvent dans les chefs-d'oeuvre de la littérature classique ainsi que dans les contes et légendes, les maximes et les proverbes. L'auteur nous montre ainsi que « la » Voie de la sagesse chinoise n'est pas une mais multiple. Elle est comme un fleuve aux nombreuses ramifications car chacun à sa manière s'efforce de saisir la liberté et le bonheur, aspirations universelles des hommes.
L'auteur part du constat que le monde arabe est en retard de civilisation, du fait qu'il vit encore en référence aux valeurs d'un modèle socioculturel traditionnel, conservées dans le système de la religion. L'idée directrice de cet ouvrage est que la mutation culturelle constitue le moment actuel de l'histoire du monde arabe. Le moment de mutation culturelle se définit comme celui de la tension entre tradition et modernité. Il se définit aussi comme celui de la constitution d'un modèle socioculturel nouveau. Dans ce sens, l'entreprise de mutation culturelle apparaît comme un processus de révolution culturelle, englobant la révolution politique et la révolution éthique, s'appuyant sur l'éducation et sur la technique, et visant la construction de l'homme nouveau.
Farid Jabre est spécialiste de la pensée de Ghazali et du legs arabo-musulman. L'approfondissement progressif de cette pensée philosophique a permis la rédaction de ces "Essais et articles". Ses écrits et ses travaux intéressent tout aussi bien les penseurs que les anthropologues désireux de découvrir les caractéristiques socio-religieuses, psychologiques et culturelle de la "raison" arabe dans son exercice. Les interactions de ce legs avec d'autres cultures, les influences subies et exercées ont favorisé des rapprochements avec la pensée occidentale et donné lieu à un ensemble de considérations anthropologiques.
Cet ouvrage consacré aux systèmes de numérotation parlée des groupes ouest-atlantique et mande s'inscrit dans la lignée d'une réflexion philosophique sur l'histoire des sciences et techniques. S'intéressant aux systèmes de numérotation parlée dans les langues africaines, il se situe au carrefour de la linguistique africaine, de l'anthropologie, de l'histoire des peuples d'Afrique et de leurs conceptions et usages de l'idée de nombre.