Une révolution sociale en Canaan, présentée de manière poétique dans l'Exode. Un dieu, celui de Moïse, qui marque la naissance d'une " contre-religion ". Un dispositif d'émancipation. Tel est le récit que dessinent en creux les dernières découvertes.
Qui était Moïse ? L'histoire de la sortie d'Égypte n'est-elle qu'une légende ? Pourquoi la Bible le présente-t-elle comme un lépreux né d'un inceste dans une tribu maudite ? Grâce aux découvertes les plus récentes des historiens et des archéologues, il est possible d'explorer le noyau de vérité du récit de l'Exode.
Un soulèvement a eu lieu en Canaan dans l'Antiquité. Il a donné naissance à une société sans roi et sans État, dont les lois sont hospitalières aux étrangers, favorables aux asservis, aux exclus. Cette insurrection n'aurait pas été possible si un homme surnommé Moïse n'avait pas introduit un dieu étranger, un dieu qui ne sanctifie pas le pouvoir des rois, mais soutient les opprimés dans leur combat pour la justice. L'enquête se centre alors sur le dieu de Moïse afin d'élucider la genèse du monothéisme. Ce n'est pas seulement l'histoire de l'Exode qui est interprétée ici de façon originale, mais aussi le sacrifice d'Abraham, l'Alliance, le bouc émissaire, le messie. On en vient alors à se demander si le monde de Moïse, un monde affecté par une crise dévastatrice, ne ressemble pas étrangement au nôtre et si la promesse d'émancipation portée par ce récit ne nous est pas aussi adressée.
À son ami Brutus, auquel sont dédiés ces paradoxes, l'auteur confie les avoir énoncés par jeu. Cicéron se donne pour règle d'exposer comme des lieux communs des idées dont les Stoïciens peinent à convaincre de la véracité. L'honnêteté, la vertu, la beauté morale, la sagesse, la liberté et la richesse sont ainsi discutées à travers six paradoxes : la beauté morale est le seul bien ; il suffit d'être vertueux pour être heureux ; il en va des fautes comme des bonnes actions : elles sont toutes égales ; sans la raison nous ne sommes que folie ; tous les sages sont libres et tous les insensés sont esclaves ; seul le sage est riche. Il s'agit paradoxalement, pour Cicéron, de rendre probables des opinions qu'il juge vraies. Débutant chacun de ses commentaires par une affirmation qui ne semble souffrir nulle discussion, Cicéron souhaite qu'elle soit accessible à tous afin d'emporter l'adhésion.Ludiques, ces paradoxes sont aussi pamphlétaires. Rédigés en 46 av. J.-C., alors que la république est menacée, ils permettent à Cicéron de se rendre utile à la cité, en inoculant dans l'esprit des citoyens romains les vertus stoïciennes, en érigeant la philosophie en arme de combat. C'est donc sur la place du forum elle-même que l'auteur souhaite voir débattues les questions qu'il y soulève. Et ce, littéralement, contre la doxa.
"La perfection spécifique de l'homme est appelée le bonheur suprême."
Al-Fârâbî, qui vécut à Bagdad au IXe siècle, est considéré comme le premier grand philosophe musulman. De son vivant, il fut surnommé le "second Maître", Aristote étant le premier. Toute sa vie il a cherché à accorder la philosophie de Platon à celle d'Aristote et s'est donné pour tâche de ramener la sagesse grecque dans les pays arabes.
Un dépôt de bilan peut se consigner dans la bonne humeur, avec clins d'oeil et sourires. C'est cette variante teintée d'humour, rarement pratiquée au tribunal de commerce, qu'a choisie Régis Debray, dans cette lettre d'un père à son fils bachelier, en quête de conseils sur la filière à suivre. Littérature, sociologie, politique, sciences dures ? En empruntant le langage entrepreneurial, celui de notre temps, l'auteur lui expose les bénéfices qu'un jeune homme peut dorénavant attendre de ces divers investissements.
En lui recommandant instamment d'éviter la politique.
Bien au-delà de simples conseils d'orientation professionnelle, ce livre-testament voudrait faire le point sur le métier de vivre dans le monde d'aujourd'hui, sans rien sacrifier aux convenances. Beaucoup d'adultes et quelques délurés sans âge particulier pourront sans doute y trouver leur compte.
Quand nous établissons une relation à soi heureuse, les objets n'ont plus à craindre de nous. Ils nous le rendent bien, se font complices sur notre chemin vers l'être. Dans cet ouvrage, l'auteure recherche un rapport aux choses et aux lieux permettant de mieux prendre corps et de mieux savourer le monde familier. D'où ces chapitres sur nos portes, nos fenêtres ; sur des espaces de rencontres ou des objets de l'enfance chrétienne comme le sapin de noël si présent dans notre vie d'adulte d'une façon ou d'une autre.
La musique dans son sens étroit a été perçue en dehors de la danse, comme si l'esprit pouvait exister sans le corps et réciproquement. En Afrique, le concept de « musique » implique celui de « danse ». La musique est, dans ce contexte, l'expression de l'être dans la totalité de ses instances. Musique et danse en Afrique seraient donc presque inséparables. La culture de la musique classique ne serait donc pas universellement partagée.
Qu'est-ce qu'aimer ? Pourquoi est-ce si important pour l'être humain ? Pour penser l'amour, il faut repartir du début, et découvrir le rôle qu'il joue dans la construction du moi. Un tel chemin permet de dépasser certains préjugés : l'amour n'est ni uniforme ni tridimensionnel. Selon l'auteur, il y a éros et philia, souvent éros puis philia. Et ce qui trace la frontière entre les deux n'est pas la sexualité mais bien l'intensité et la temporalité. Eros est explosif, exclusif, tandis que philia est le lien qui se distribue dans la multiplicité et la durée.
Comment peut-on prétendre faire un tour d'horizon de la pensée en 100 portraits ? En ne le prétendant pas. L'ouvrage repose sur des appréciations et des choix personnels. Le prisme disciplinaire et idéologique se veut large. 100 auteurs - ou plutôt 100 pensées - sont ici traités sous forme de fiches claires et concises qui permettent à l'étudiant, mais aussi au grand public, de balayer les sciences humaines avec efficacité et curiosité. Le ton est simple, le fond est précis. L'ensemble constitue à la fois une introduction, une ouverture et un approfondissement pour quiconque cherche à cultiver sa culture générale, à sortir de sa spécialité ou à disposer d'un outil en vue de la préparation de concours.
L'unique chemin d'accès à la compréhension, le plus approché possible, de l'être humain, consiste à tenter de le saisir tel qu'il se manifeste en ses oeuvres, soit en l'ensemble des productions de ses activités. Ensemble qui est la culture. L'enjeu est la vérité de l'homme : est-elle dans son immanence ou dans sa transcendance ? Cette opposition entre immanence et transcendance résume la différence axiologique entre l'être et le devoir-être, la différence ontologique entre le phénomène et la réalité, la différence théologique entre l'humain et le divin.
Dans un monde pluriel divisé par le sectarisme idéologique et religieux, comment ne pas faire appel aux idées et valeurs éternelles ? Et comment y parvenir si ce n'est par la voie d'une fine compréhension du sens de l'histoire universelle ? Telle est l'idée phare de la pensée de Charles Malik, qu'il sut défendre par son combat passionné pour les droits de l'homme. Cette étude originale tente d'atténuer les paradoxes d'une pensée inclassable qui manie avec audace liberté et tradition, occident et orient.
Qui est l'Autre ? Comment l'Autre nous représente ? Comment nous représentons cet Autre ? Comment la femme est représentée par l'homme ? Le croyant par l'athée ? Une civilisation par les intellectuels d'une autre civilisation ? Une minorité par la composante majoritaire d'une même nation ? Ces regards croisés inluent-ils sur nos identités individuelles et collectives ? Cet ouvrage collectif, où les différentes spécialités sont affrontées, peut éclairer la manière dont l'altérité est, ou pourrait être pensée.
Le Congo, c'est ma conviction, est riche de l'intelligence de ses filles et fils. Rassemblés, ils sont capables de coordonner leurs volontés, d'affirmer leur fraternité, et, sans aucun doute, d'écrire une autre histoire de leur vie ensemble. Le Congo est une promesse, son futur ne peut advenir sans une claire clairvoyance du présent. Et, il ne s'agit pas que d'une simple reformulation des enjeux de pouvoir, mais profondément, d'un reconditionnement du fluide vital de notre existence commune.
Le paradoxe de l'universel se définit par la pluralité des sagesses, des religions et des spiritualités. On peut chercher un plus grand dénominateur commun des valeurs humanistes, qui malgré leur diversité, révèlent un noyau d'unité réelle. Dans ce volume, des contributeurs relèvent le défi en se penchant sur des cas exemplaires, reflétant un éclectisme spirituel et philosophique.
Cet ouvrage est une invitation à penser avec plutôt que sur Miguel Abensour, philosophe de l'utopie. Sa pensée est une force vive, une source d'interrogations continûment renouvelées, une puissance intempestive inquiète de l'ordre des choses et pourtant qui ne s'en accommode jamais. Composer avec elle, c'est recomposer notre façon d'envisager le monde. C'est préserver le souffle de ce qu'il a transmis : le souffle insurgeant de la démocratie, le souffle imaginatif de l'utopie, le souffle révolutionnaire de l'émancipation, le souffle vivant de la philosophie.
Cet essai montre, par l'étude des grands penseurs du XVIe et du XVIIe siècle - Ficin, Galilée, Pascal, Descartes, Luther ou Leibniz -, que l'histoire n'est pas livrée au hasard mais obéit à des déterminismes complexes auxquels l'homme moderne peut d'autant moins échapper qu'il pense être libre et voué au bonheur, alors que l'accomplissement sans fin de l'Occident ne peut avoir que des conséquences tragiques. En recourant à la doctrine de la prédestination, version théologique du déterminisme scientifique, l'auteur met en évidence le caractère inéluctable du paradigme qui se cristallise à la Renaissance pour rendre manifeste aujourd'hui notre peu de possibles.
Le Commentaire du Traité de l'âme d'Aristote par Thomas d'Aquin est le cinquième des commentaires fondamentaux des oeuvres d'Aristote traduits en langue française. Avec celui des Physiques, de la Métaphysique, de l'Interprétation et des Analytiques, il fonde l'édifice de la philosophie de Thomas d'Aquin et assure les contreforts de sa théologie. Ce traité se présente comme un vaste essai de définition de l'âme et principalement de l'âme humaine, avec en filigrane, une question lancinante : cette âme est-elle immortelle ? Si ce traité est l'un des plus courts d'Aristote, et selon ses propres termes, encore à l'état d'ébauche, il est construit avec une rigueur méthodologique qui en fait une sorte de modèle pour toute réflexion philosophique. Thomas propose une explication reconnue comme des plus limpides, et introduit à un livre encore loué deux millénaires plus tard par Hegel, Marx ou Darwin. Comme le reste de l'oeuvre d'Aristote, il connaît aujourd'hui un regain d'intérêt remarquable et le commentaire de Thomas offre un guide très sûr pour son intelligence.
Cet ouvrage invite le lecteur à étudier la fonction de l'acte contemplatif dans son rapport à l'espace et au temps, en s'interrogeant notamment sur la valeur et la portée épistémiques de cet acte lorsqu'il se détermine en relation à une réalité représentée comme "infinie". Conçu dans un contexte interdisciplinaire, le recueil regroupe les études et réflexions de chercheurs français et hongrois de différentes spécialités.
(Re)penser le pouvoir du savoir scientifique c'est surtout se poser la question éthique fondamentale de la place de l'être humain dans la société d'aujourd'hui de plus en plus scientifisée et technicisée. « Qui sommes-nous et qui voulons nous être ? ». Cet ouvrage analyse les paradoxes scientifico-technologiques et aboutit à la mise en valeur de l'homme comme irréductiblement animal naturel et culturel. Conscient de sa vulnérabilité et surtout de son pouvoir-être-soi-même, pourquoi l'homme moderne ne devrait-il pas fonder ses divers modes d'action sur les présuppositions éthico-morales universelles de la co-opération ?
Comment penser le phénomène en évitant dans sa description tout présupposé logique et ontologique ? Devançant la phénoménologie inaugurée par Husserl, Mach et Avenarius, les fondateurs de l'empiriocriticisme, formulent une critique radicale des préjugés de la raison connaissante. C'est aussi le phénomène dans sa pureté alogique qui guide les thèses des philosophes de l'immanence, Schuppe et Schubert-Soldern, contemporains de l'empiriocriticisme : ainsi le phénoménisme est paradoxalement à la fois positiviste et solipsiste.
L'enseignement de la philosophie au Sénégal est aujourd'hui menacé alors même que cette matière intervient de façon déterminante dans l'affirmation de soi et la construction d'une véritable citoyenneté. L'auteur met à la disposition des candidats au baccalauréat et des professeurs de philosophie un support didactique de qualité. La finesse de l'analyse conceptuelle, articulée à des références scientifiques, culturelles et historiques, facilite l'initiation à la philosophie, non sans donner envie d'en savoir beaucoup plus.
Cet ouvrage peut se lire selon quatre "preuves" indépendantes bien que complémentaires : preuve cartésienne selon l'ordre et la mesure (tome 1), preuve kantienne-hégélienne selon l'histoire de la philosophie (tomes 2 et 3), preuve scientifique selon la psychologie de l'enfance (tome 4) et preuve populaire prise dans l'espace médiatique (tome 5). Ces cinq volumes peuvent se lire séparément.
Cet ouvrage peut se lire selon quatre "preuves" indépendantes bien que complémentaires : preuve cartésienne selon l'ordre et la mesure (tome 1), preuve kantienne-hégélienne selon l'histoire de la philosophie (tomes 2 et 3), preuve scientifique selon la psychologie de l'enfance (tome 4) et preuve populaire prise dans l'espace médiatique (tome 5). Ils peuvent se lire séparément, mais font partie d'un même projet de critique de la philosophie française contemporaine. Ces cinq volumes peuvent se lire séparément.
Cet ouvrage peut se lire selon quatre "preuves" indépendantes bien que complémentaires : preuve cartésienne selon l'ordre et la mesure (tome 1), preuve kantienne-hégélienne selon l'histoire de la philosophie (tomes 2 et 3), preuve scientifique selon la psychologie de l'enfance (tome 4) et preuve populaire prise dans l'espace médiatique (tome 5). Ils peuvent se lire séparément, mais font partie d'un même projet de critique de la philosophie française contemporaine. Ces cinq volumes peuvent se lire séparément.
Une interprétation ontologique de la Nuit mystique chez saint Jean de la Croix Une expérience vécue peut être enrichissante sur le plan existentiel et elle peut l'être aussi sur le plan philosophique quand, réfléchissant rétrospectivement sur elle, on arrive à comprendre et à intellectualiser son contenu. Chez saint Jean de la Croix, l'expérience de la Nuit mystique unit l'esprit à Dieu. La conceptualisation et l'interprétation philosophiques de cette expérience visent à mettre en évidence un rapport ontologique entre la nature de l'intellect, Dieu et l'équivalent philosophique de la Nuit. Charbel El Amm enseigne au département de philosophie de l'Université Saint-Joseph de Beyrouth.