La littérature consacrée au génocide des Juifs dans l'Allemagne nazie est abondante. Pourtant aucun historien ne s'était jusqu'alors attelé à une analyse de cette ampleur mêlant le point de vue des bourreaux et celui des victimes. C'est le premier tour de force que réalise Saul Friedlander. Fondé sur de nombreuses archives inédites, nourri de voix innombrables (journaux intimes, lettres, mémoires), ce second volume de L'Allemagne nazie et les Juifs est magistral : implacablement et sobrement, il déroule l'effroyable scénario qui mène à la « solution finale » et à sa mise en oeuvre.
Complicité des autorités locales, soutien actif des forces de police, passivité des populations et notamment des élites, mais aussi promptitude des victimes à se soumettre aux ordres dans l'espoir d'améliorer leur sort : c'est cette histoire d'une extrême complexité qui est ici racontée avec une maîtrise rare.
Le grand historien du nazisme et de l'extermination des Juifs, prix Pulitzer 2008, livre ses réflexions sur l'histoire et la mémoire du nazisme et sur plus de trente années de débats publics dans une série de conversations passionnantes.
Depuis sa rencontre avec l'amiral Dönitz, le successeur désigné de Hitler, au tout début des années 1960, jusqu'à l'écriture de L'Allemagne nazie et les Juifs (achevée en 2008), pour laquelle il invente une nouvelle forme de récit qui donne toute sa place à la parole des victimes, en passant par les grandes controverses des années 1980 avec les historiens allemands, Saul Friedländer n'a cessé de s'interroger sur les moyens de penser le nazisme et le génocide des Juifs et d'écrire une histoire qui soit à la mesure du phénomène.
Répondant aux questions du journaliste Stéphane Bou, il évoque aussi bien Hannah Arendt que Raul Hilberg, Fassbinder que Lanzmann, la mémoire juive que les mémoires allemandes de la Shoah. Et n'hésite pas à se dire moraliste.
Une parole d'une grande liberté qui n'a rien perdu de son tranchant.
Ce premier volume décrit l'arrière-plan de l'extermination des Juifs. Fondé sur une très riche documentation, l'ouvrage montre que, sous une apparente confusion, la politique nazie envers les Juifs du Reich, puis d'autres pays, se radicalisait sans relâche. Et que, sans qu'il y ait de plan ni de but ultime clairs, les années de persécution auguraient déjà du pire, en cas de guerre.
Paru aux éditions du Seuil en 1964, Pie XII et le Troisième Reich a marqué l'historiographie. Événement intellectuel, succès commercial, le livre s'imposa comme un livre pionnier. Il reste une référence aujourd'hui. Pour cette nouvelle édition, Saul Friedländer a rédigé une longue postface (« Pie XII et l'Holocauste. Un réexamen ») : qu'a-t-on appris depuis quarante-cinq ans sur les troubles relations du Vatican avec le régime nazi ? Sur Pie XII lui-même et sur son silence à propos du génocide ? Alors que les archives de cette période demeurent encore inaccessibles, Saul Frieländer fait le bilan de plus de quatre décennies de recherche.