Le grand historien du nazisme et de l'extermination des Juifs, prix Pulitzer 2008, livre ses réflexions sur l'histoire et la mémoire du nazisme et sur plus de trente années de débats publics dans une série de conversations passionnantes.
Depuis sa rencontre avec l'amiral Dönitz, le successeur désigné de Hitler, au tout début des années 1960, jusqu'à l'écriture de L'Allemagne nazie et les Juifs (achevée en 2008), pour laquelle il invente une nouvelle forme de récit qui donne toute sa place à la parole des victimes, en passant par les grandes controverses des années 1980 avec les historiens allemands, Saul Friedländer n'a cessé de s'interroger sur les moyens de penser le nazisme et le génocide des Juifs et d'écrire une histoire qui soit à la mesure du phénomène.
Répondant aux questions du journaliste Stéphane Bou, il évoque aussi bien Hannah Arendt que Raul Hilberg, Fassbinder que Lanzmann, la mémoire juive que les mémoires allemandes de la Shoah. Et n'hésite pas à se dire moraliste.
Une parole d'une grande liberté qui n'a rien perdu de son tranchant.
Paru aux éditions du Seuil en 1964, Pie XII et le Troisième Reich a marqué l'historiographie. Événement intellectuel, succès commercial, le livre s'imposa comme un livre pionnier. Il reste une référence aujourd'hui. Pour cette nouvelle édition, Saul Friedländer a rédigé une longue postface (« Pie XII et l'Holocauste. Un réexamen ») : qu'a-t-on appris depuis quarante-cinq ans sur les troubles relations du Vatican avec le régime nazi ? Sur Pie XII lui-même et sur son silence à propos du génocide ? Alors que les archives de cette période demeurent encore inaccessibles, Saul Frieländer fait le bilan de plus de quatre décennies de recherche.