Le jour de son douzième anniversaire, Victor Baxter est enlevé dans la cour de son école par un étrange personnage surnommé le Capitaine. Il était en effet l'enjeu d'une partie de backgammon que son père a perdue. Le Capitaine, un aventurier au passé mystérieux, le confie à Liza, une femme dont il est follement amoureux. Ce n'est que parvenu à l'âge adulte que Victor - rebaptisé Jim -, devenu journaliste, pourra découvrir la vérité sur cet homme et l'affronter.
Si l'on retrouve dans cet ultime ultime roman de Graham Greene tout son univers, un thème s'en distingue : la solitude de l'enfance. La compagne de l'auteur (à qui est dédié le livre) y retrouva des traces d'une de leurs conversations, traces d'autant plus précieuses qu'elles donnent une des clés de l'oeuvre : « Aimer, et aimer bien : enfant, ce fut sans doute difficile pour moi de faire la distinction entre les deux. »
Dans l'Espagne postfranquiste, le père Quichotte se lie avec Zancas, le maire communiste de sa ville, une amitié que le supérieur du prêtre, un évêque dépité par la mort de Franco et par la transition politique qui a suivi, voit d'un très mauvais oeil. Aussi, lorsque Quichotte est nommé monsignor par le pape, saute-t-il sur l'occasion et l'envoie-t-il en congé. Mais au même moment, le maire perd les élections et décide de quitter le village. Le prêtre catholique et le maire communiste s'embarquent alors ensemble sur les routes d'Espagne. Munis de caisses de vin et de bons fromages, les deux hommes, compagnons de voyage pour le moins saugrenus, vivront des aventures rocambolesques rythmées par un long dialogue sur la foi et la politique.
Graham Greene signe ici un roman savoureux, plein de rebondissements, dont le ton léger sert au mieux le sujet philosophique plus grave qui en est le fi l rouge.
À Genève, où il a fait fortune dans la pharmacie, le docteur Fisher vit entouré d'une cour de parasites qu'il traite avec mépris, mais retient par ses largesses et des soirées fastueuses. Jones, le narrateur, après avoir épousé la fille du docteur, entre dans cet univers vénéneux, malgré les réticences de sa jeune femme. Fasciné et horrifié tout à la fois, il en découvre les détours comme ces dîners où les invités sont prêts à toutes les humiliations et à tous les risques en échange d'argent. De cette plongée dans le monde et l'âme du Dr Fischer, le lecteur remonte chancelant, comme au terme d'un voyage au bout de la nuit et de l'absurde.