S'appuyant sur une très large masse d'archives, Julian Jackson explore ici toutes les dimensions du mystère de Gaulle, sans chercher à lui donner une excessive cohérence. Personne n'avait décrit ses paradoxes et ses ambiguïtés, son talent politique et son pragmatisme avec autant d'acuité et d'esprit. Des citations éblouissantes d'intelligence, de drôlerie, de méchanceté parfois, restituent la parole de De Gaulle mais aussi les commentaires de tous ceux qui ont appris à le connaître, à se méfier de lui ou à s'exaspérer de son tempérament de feu.
Julian Jackson relit cette existence politique hors norme et son rapport à la France à la lumière des questions du passé et de celles qui nous occupent aujourd'hui - et notamment l'histoire coloniale et l'Europe, la place de la France dans le monde, mais aussi évidemment les institutions de la Ve République.
Une biographie pleine de nuances, qui fait ressortir le caractère extravagant d'un personnage singulier à tout point de vue, extraordinairement romanesque dans ses audaces comme dans ses parts d'ombre, et dont l'héritage ne cesse de hanter la mémoire des Français.
À douze ans, Yanka est plus grande et plus forte que tous les autres enfants du village, du moins en apparence. Trouvée devant une grotte d'ours quand elle était bébé, elle s'est toujours demandé d'où elle venait. À cette question, elle n'a eu pour toute réponse que des contes et des légendes. Mais à présent Yanka veut savoir qui elle est vraiment. Et elle part en forêt pour mener son enquête. C'est le début d'un voyage extraordinaire, bien au-delà de tout ce qu'elle aurait pu imaginer : des rivières de glace et des montagnes de feu, des animaux malicieux et des loups affamés, des histoires magiques et des aventures en cascade.
Le 28 juin 1914, dans Sarajevo écrasée de soleil, un certain Gavrilo Princip se réfugie à l'ombre d'un auvent pour guetter le cortège officiel de l'archiduc François-Ferdinand... Cinq semaines plus tard, le monde plonge dans une guerre qui entraînera la chute de trois empires, emportera des millions d'hommes et détruira une civilisation. Pourquoi l'Europe, apparemment prospère et rationnelle, était-elle devenue si vulnérable à l'impact d'un unique attentat perpétré à sa périphérie? Quels formidables jeux d'alliances géopolitiques toujours fluctuantes et d'intérêts nationaux contradictoires se mêlaient-ils? Quelles craintes ancestrales, quelles mythologies nationales animaient les opinions publiques et influencèrent les décisions des diplomates? C'est ce que raconte cette fresque magistrale. Multipliant les points de vue et faisant dialoguer avec brio études classiques et sources inédites (en anglais, allemand, français, bulgare, serbe et russe), Christopher Clark replace les Balkans au coeur de la crise la plus complexe de l'histoire moderne et en décrit minutieusement les rouages. Plus clairement que jamais, il montre que rien n'était écrit d'avance:l'Europe portait en elle les germes d'autres avenirs, sans doute moins terribles. Mais de crise en crise, les personnages qui la gouvernaient, hantés par leurs songes et aveugles à la réalité des horreurs qu'ils allaient déchaîner, marchèrent vers le danger comme des somnambules.
Fondée en 1847, la maison Cartier est à l'origine une humble bijouterie artisanale. Au tournant du XXe siècle, les trois petits-fils du fondateur reprennent l'entreprise avec pour devise : « Ne jamais copier, toujours créer. » Leur rêve : conquérir le monde grâce à leurs talents complémentaires. Louis, l'aîné, créateur de génie et esprit rebelle, reprend la boutique du 13, rue de la Paix à Paris. Pierre, le cadet, a le sens du commerce et est entrepreneur dans l'âme : il s'installe sur la Ve Avenue à New York. Jacques, le benjamin, le globe-trotter de la fratrie, prend ses quartiers à Londres, au plus près de la cour de l'Empire britannique. Ses connaissances en gemmologie permettent d'accéder aux meilleurs rubis, émeraudes et saphirs du monde.
Ensemble, les trois frères donnent naissance au « style Cartier » : un subtil mélange de classique et de moderne, une fabrication hors pair, une élégance intemporelle et une légèreté toute parisienne. Francesca Cartier Brickell a parcouru le monde entier à la recherche de l'histoire de sa famille, ses drames, ses passions, ses intrigues et ses trahisons.
Cette saga riche d'archives inédites nous plonge dans l'histoire des bijoux les plus emblématiques et de celles et ceux qui les ont portés. Un livre déjà best-seller en langue anglaise.
Lorsque la Grande Dépression lui prend presque tout ce qu'elle possède, la famille d'Ellie est contrainte de quitter sa maison en ville et de recommencer à zéro, au coeur des forêts sauvages de la toute proche montagne aux échos. Là-bas, Ellie se découvre un profond amour pour la nature. Surtout, elle y retrouve une force et une liberté plus que bienvenues, après qu'un accident a laissé son père dans le coma. Déterminée à ramener son père parmi les vivants, la jeune fille se lance dans une expédition pour rejoindre le sommet de la montagne. Une femme y vivrait. Surnommée « la sorcière », elle posséderait d'extraordinaires secrets de guérison. Mais la sorcière et la montagne ont encore beaucoup d'histoires à révéler à Ellie. Et, avec elles, une nouvelle chance de bonheur.
Tout ce que veut Marinka, 12 ans, c'est un ami. Un véritable ami. Pas comme sa maison aux pattes de poulet. Bien sûr, la maison peut jouer à chat ou à cache-cache, mais Marinka voudrait un compagnon humain. Quelqu'un à qui elle pourrait parler, et avec qui elle pourrait partager des secrets. Mais c'est difficile quand votre grand-mère est une Yaga, une gardienne qui guide les morts dans l'au-delà. C'est encore plus difficile quand vous vivez dans une maison qui parcourt le monde, vous emportant avec elle. Pire encore : Marinka est formée pour devenir Yaga. Cela signifie pas d'école, pas de fêtes ni de camarades de jeu. Alors, quand Marinka tombe sur l'occasion de se faire un véritable ami, elle n'hésite pas à enfreindre toutes les règles... même si cela implique un dangereux voyage dans l'au-delà.
Enfant, Helen rêvait d'être fauconnier. Elle nourrit des années durant son rêve par la lecture.
Devenue adulte, elle va avoir l'occasion de le réaliser. De manière brutale et inattendue, son père, journaliste qui a marqué profondément sa vision du monde, s'effondre un matin dans la rue. Terrassée par le chagrin, passant par toutes les phases du deuil, le déni, la colère, la tristesse, Helen va entreprendre un long voyage physique et métaphysique. Elle va se procurer un rapace de huit semaines, le plus sauvage de son espèce, Mabel. Réputé impossible à apprivoiser. Elle va s'isoler du monde, de la ville, des hommes. Et emprunter un chemin étonnant.
Les douze années de son existence, Corneille les a passées sur l'une des minuscules îles qui composent l'archipel Elizabeth, dans le Massachusetts. Abandonnée à sa naissance sur un bateau laissé à la dérive, Corneille n'a jamais connu personne d'autre que Osh, l'homme qui l'a recueillie puis élevée, et Miss Maggie, leur voisine. Corneille a toujours été curieuse de tout. Lorsqu'une nuit, elle aperçoit la lueur d'un feu de camp par-delà les flots, la jeune fille se met en tête d'en découvrir l'origine. Commence alors une quête qui va la mener bien plus loin encore que tout ce qu'elle aurait pu imaginer, sur les sentiers tortueux et pleins de dangers de son énigmatique passé...
Cinquante lignes : telle est la modeste place qu'occupe l'histoire d'Adam et Ève dans la Bible. Pourtant, rien n'a plus durablement influencé notre conception des origines de l'homme. Comment ce récit peut-il être considéré, encore aujourd'hui, comme le miroir exact de l'aube de l'humanité ?Stephen Greenblatt, auteur de l'inoubliable Quattrocento, retrace l'histoire de nos origines, des récits millénaires de la Création jusqu'aux rivages darwiniens de l'évolutionnisme, en passant par les voies tumultueuses de la pensée de saint Augustin, par l'atelier des plus grands artistes de la Renaissance, de Dürer au Caravage, et par Le Paradis perdu de Milton.Chercheur érudit et conteur passionné, l'auteur nous guide dans ce labyrinthe d'interprétations rivales, célébrant en chacun de ses détours l'inextinguible pouvoir de la narration.
L'auteur s'interroge sur la manière dont le jeune provincial William Shakespeare, sans réseau personnel ni éducation, a pu venir à Londres vers les années 1580 et devenir en peu de temps le plus grand dramaturge de son siècle. Mention spéciale (prix Pierre-François Caillé de la traduction 2015) décerné à M.-A. de Béru.
Après dix ans de fouilles intenses dans les archives - en ex-URSS, en Europe et aux Etats-Unis -, d'entretiens et d'enquêtes de terrain - en Russie, en Ukraine et en Biélorussie, et ce jusque dans la Zone d'exclusion -, l'historienne américaine Kate Brown nous révèle l'ampleur non seulement de la catastrophe, mais aussi des actions entreprises pour dissimuler la vérité et convaincre la communauté internationale et l'opinion publique de l'innocuité des retombées radioactives. Ses découvertes mettent en lumière les conséquences irréversibles de la radioactivité anthropique sur le vivant, et nous confrontent, jusqu'à la sidération, à ce que nous ont légué des décennies d'accidents et d'essais nucléaires en tout genre. Premier grand travail scientifique sur Tchernobyl. Un ouvrage sans équivalent.
Ils sont Français, catholiques, protestants, juifs, communistes gaullistes, pétainistes antiallemands, simples citoyens français de la zone libre ou de la zone occupée mais aussi des colonies... Ils sont étrangers : Espagnols, Polonais, Italiens, Allemands antinazis, agents britanniques et américains. Ils ne sont pas forcément entrés en résistance pour les mêmes raisons, mais ensemble, ils forment la longue liste des Combattants de l'ombre.
Ce livre est le fruit de plus de dix ans de recherches et d'enquêtes conduites en France par l'historien britannique Robert Gildea. Pour la première fois, l'histoire de la Résistance est racontée du point de vue des résistants eux-mêmes. Sur une trame chronologique, l'auteur passe en revue l'ensemble des groupes types de résistants, et illustre son propos par de nombreux témoignages.
Un récit vivant et incarné.
Elle n'a pas le choix, Annabelle. Depuis la ferme où elle habite, pour se rendre à l'école avec ses deux petits frères, elle doit traverser la Combe aux Loups. Tout le monde a oublié depuis longtemps pourquoi cet endroit de la forêt s'appelle ainsi. Mais il y rôde toujours des créatures un peu sauvages : Betty, une fille experte en mauvais coups, et Toby, un marginal, un silencieux, vétéran du premier conflit mondial, que la violence des combats a laissé hébété.
Aux Etats-Unis, en 1943, la guerre est une réalité lointaine. Mais, certainement, un drame se prépare non loin d'Annabelle. Et quand on va avoir douze ans, on n'est pas encore très armé face aux mystères et aux cruautés de la vie.
Aux yeux du monde, les Franais seraient arrogants, prsomptueux, ingouvernables... Ne seraient-ils pas d'abord et avant tout de grands amoureux des ides ? C'est, en tout cas, dans cette passion spcifiquement franaise qu'il faut, selon l'historien britannique Sudhir Hazareesingh, chercher les racines de notre identit, et en particulier celles de notre fameuse exception culturelle.Au fond, quoi reconnat-on la pense franaise ? Peut-tre cette faon d'tre un art de vivre partag par tous. Sans doute aussi son inextinguible vitalit : si les Franais donnent l'impression de ne jamais dbattre sans se disputer, c'est qu'ils ont l'exercice de la controverse trop coeur ; s'ils passent facilement pour des donneurs de leons, c'est qu'ils aspirent toujours vivement l'universel, au point de s'en estimer seuls garants ; s'ils sont rleurs, anarchiques et prompts la rvolte, c'est qu'ils ont une me frondeuse et l'esprit critique chevill au corps ; s'ils se croient suprieurs, c'est qu'ils ont le got de l'abstraction, l'art d'inventer des concepts qui sduisent au-del des frontires - le socialisme, le structuralisme, l'existentialisme, la dconstruction, le mot mme d'intellectuel. Enfin, s'ils sont enclins aujourd'hui broyer du noir, c'est qu'ils sont nostalgiques de leur grandeur passe et qu'ils refusent d'abdiquer.Catalogue passionn des spcificits de la pense franaise, ce livre nous dcrit mieux que nous ne saurions le faire, en mme temps qu'il nous pousse interroger l'inquitude que nous inspire l'ide de notre dclin.
Rosemary est la petite soeur du futur président John Fitzgerald Kennedy. Différente des autres membres de la fratrie, elle accuse un léger retard mental associé à des troubles de l'humeur. Pour le père, Joe Kennedy, obsédé par la réussite, sa famille doit incarner le rêve américain. Ce n'est pas le cas de Rosemary. Un peu rebelle, elle affectionne les fêtes, pratique la voile et le tennis. En 1939, elle obtient un diplôme d'éducatrice auxiliaire, mais son comportement effraie son père.
Frénétique dans sa recherche de méthodes pour la soigner, il va trop loin et fait lobotomiser sa fille à la fin de l'année 1941. L'opération tourne mal. La jeune femme en sort lourdement handicapée, à la fois physiquement et mentalement. Elle est alors internée, cachée, effacée. Pendant longtemps, ses frères et soeurs ignorent même ce qu'est devenue Rosemary. Une histoire aussi taboue que touchante.
Isabelle Duriez, Elle. Un destin tragique. François Forestier, L'Obs.
Qui était Shakespeare ? De l'homme, rien ou presque n'a survécu. Seule l'oeuvre a traversé les siècles. Se pourrait-il qu'elle éclaire une partie de ce mystère que le dramaturge semble avoir délibérément entretenu ? Stephen Greenblatt le croit. Et avec sa tranquille érudition nous en offre une lecture passionnante, la confrontant à l'histoire du xvie siècle élisabéthain et aux plus récentes découvertes.
La voix de Shakespeare est alors si présente, l'Angleterre décrite si vivante qu'elles donnent à l'ouvrage une saveur d'autobiographie. Le monde dans lequel le dramaturge a grandi revit sous nos yeux, les rites et les traditions, les travaux des jours et des saisons, les expériences sensorielles et émotionnelles. On découvre avec étonnement comment s'est forgé l'imaginaire de l'artiste, de quels souvenirs son oeuvre est pétrie, quelles associations d'idées sont à l'origine d'un vers ou d'une scène, comment cet homme, qui a fui sa province natale et le métier de gantier qui lui était promis, a transformé sa vie, sans appui ni héritage, en une incroyable success story.
Mais le portrait serait incomplet s'il n'avait pour toile de fond l'Angleterre elle-même, Londres et sa prodigieuse vitalité, coeur d'une nation déchirée par les persécutions religieuses et sur le point de basculer du Moyen Âge vers les Temps modernes, dans cette Renaissance foisonnante que Stephen Greenblatt - les lecteurs de Quattrocento le savent - raconte mieux que personne.
Vo : Will in the World : How Shakespeare Became Shakespeare Couverture : Portrait gravé de William Shakespeare © Mary Evans / Rue des Archives.
Copyright © 2004 by Stephen Greenblatt.
Published in agreement with the author, c/o BAROL INTERNATIONAL, INC., Armonk, New York, USA. Tous droits réservés.
L'ouvrage original a paru sous le titre Will in the World : How Shakespeare Became Shakespeare, New York et Londres, Norton & Compagny.
Traduction © Flammarion, 2014.