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MARIE DARRIEUSSECQ
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Dans ces essais écrits dans les années 1940 et 1950 alors qu'il n'avait qu'une vingtaine d'années, James Baldwin s'interroge sur ce que signifie être noir aux États-Unis. Ses réflexions sur la vie à Harlem, la politique, la religion, la presse, la littérature ou le cinéma, écrites dans une prose riche, dense et percutante, sont d'une profonde et vibrante actualité.
La force de ce recueil réside dans la virtuosité avec laquelle Baldwin entremêle sa critique d'une société injuste et clivante, et le récit très personnel de son expérience et de ses souvenirs.
L'évocation de la mort de son père, figure insondable d'un pasteur guetté par la démence, l'entraîne à commenter les émeutes de 1943 à Harlem ; le témoignage de son emprisonnement injustifié dans la prison de Fresnes le conduit à poser un regard lucide sur le rapport de la France à la colonisation ; la chronique d'un voyage à Atlanta lui donne l'occasion de dénoncer le racisme systémique et le paternalisme des politiques qui infantilisent la communauté noire. Avec une justesse incomparable et une franchise désarmante, il détaille ainsi les comportements, explore les méandres des relations entre les Noirs et les Blancs et donne à voir une société en prise avec ses contradictions.
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"Alice était assise près de sa soeur sur la berge et elle commençait à s'ennuyer sérieusement, d'autant qu'elle n'avait rien à faire du tout : une fois ou deux, elle avait glissé un oeil vers le livre que sa soeur lisait, mais il n'avait ni images ni dialogues. Et à quoi bon un livre, songea Alice, sans images ni dialogues ?"
Pour la première fois en France, les éditions Cambourakis publient les illustrations que Tove Jansson, créatrice des célèbres Moomins, avait imaginées pour l'un des plus grands classiques de la littérature jeunesse. Et qui mieux que Tove Jansson pour saisir toute la fantaisie et la singularité de Lewis Carroll ?
Pour l'occasion, l'écrivaine Marie Darrieussecq signe une toute nouvelle traduction du chef-d'oeuvre de Carroll, célébrant à son tour avec brio toute l'inventivité du conteur anglais. -
Pourquoi Hamlet n'a-t-il pas été écrit par une femme ? À cette question, faussement naïve et vraiment provocante en 1929, Woolf répond : car une femme n'aurait pas eu «un lieu à elle» pour écrire. De quel lieu s'agit-il ? Espace concret de la pièce de travail où s'isoler ; espace temporel où les femmes sont libérées des tâches domestiques ; espace mental où elles sont libres de penser. Espace de liberté économique, aussi, qui leur permette de s'assumer seules. C'est enfin l'espace qui reste à créer dans la tête des hommes (et des femmes) pour admettre que oui, les femmes peuvent travailler, penser et écrire à l'égal des hommes. Impeccable démonstration historico-sociale sur les obstacles qui ont conduit les femmes à demeurer dans un état de minorité face aux hommes, Un lieu à soi est un texte hybride, tout à la fois essai, récit autobiographique, fiction utopique et manifeste idéologique. Woolf met sa finesse et son ironie au service d'une cause toujours actuelle.
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Leukerbad 1951 / 2014 : un étranger au village ; corps noir
James Baldwin, Teju Cole
- Zoé
- Ecrits D'ailleurs
- 3 Mars 2023
- 9782889071791
1951, Baldwin est le premier Noir qui séjourne à Leukerbad (Haut Valais, Suisse).
Les enfants crient «Neger!», les gens le dévisagent : qui est cet Américain qui ressemble aux indigènes d'Afrique dont on finance la conversion, à l'église? Dans «Un étranger au village», texte virtuose et puissant, Baldwin décrit la rage et l'humiliation que les Noirs ressentent aux États-Unis et qui trouvent leur écho dans le racisme primaire de ce village au bout du monde.
2014, les émeutes de Ferguson viennent d'éclater après l'assassinat d'un Noir par un policier blanc. Depuis Leukerbad, Teju Cole dialogue avec Baldwin: les choses ont bien changé, mais le racisme persiste : «On est d'abord un corps noir, avant d'être un ado qui marche dans la rue, ou un professeur de Harvard qui a perdu ses clefs.» -
II y a deux mille ans exactement, en décembre 08, Ovide est exilé par Auguste aux confins du monde connu, chez les Barbares du delta du Danube. Après un long périple par les mers et les terres, le grand poète mondain va vivre huit ans entouré d'hommes vêtus de peaux de bêtes, qui ne parlent ni latin ni grec. Et il écrit, une centaine de lettres autobiographiques, que j'ai eu envie de traduire pour leur beauté, leur mélancolie, et le regard qu'elles portent sur d'autres mondes.