MARCEL BLANC
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L'homme partage plus de 98 % de ses gènes avec le chimpanzé pygmée et le chimpanzé commun.
On en mesure habituellement peu les implications. Le langage, l'art, la technique et l'agriculture - qui distinguent ce "troisième chimpanzé" - sont le fruit d'une évolution non pas seulement anatomique, mais également comportementale : le faible nombre de petits par portée, les soins parentaux bien au-delà du sevrage, la vie en couple, l'espérance de vie, la ménopause particularisent le cycle vital de l'homme.
À quel stade le troisième chimpanzé fit-il le saut quantique en matière de réussite évolutive, avec l'acquisition de l'aptitude au langage, il y a moins de cent mille ans? Depuis lors l'animal humain déploie tous ses traits particuliers - notamment son aptitude unique à détruire massivement son genre et les écosystèmes, à ruiner la base même de sa propre alimentation. Génocide et holocauste écologique posent désormais la question cruciale de l'extinction de l'espèce humaine, à l'instar de milliards d'autres espèces disparues au cours de l'histoire de l'évolution.
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En 1972, Stephen Jay Gould bouleversa, avec Niles Eldredge, l'orthodoxie darwinienne, autrement appelée la "théorie synthétique de l'évolution".
Il formulait la théorie de l'équilibre ponctué : le changement, au cours des temps géologiques, ne s'était pas fait de manière graduelle, comme l'avait soutenu Darwin, mais par des phases de stabilité suivies de phases de changement rapides, permettant l'apparition de nouvelles espèces. Depuis lors, cette théorie s'est imposée. Les espèces, loin de n'être que des segments de lignages arbitrairement définis, sont des entités réelles, soumises, à leur propre niveau, à des processus de sélection, de dérive aléatoire ou de changement directionnel.
A l'instar d'individus, elles ont un moment où elles naissent (celui de la spéciation), une durée de vie donnée (plus ou moins longue, mais caractérisée par une absence de changement important), et un moment où elles meurent (celui de leur extinction). Bien plus, sur la vaste scène de l'évolution, les espèces jouent un rôle semblable à celui qui est envisagé traditionnellement pour les individus dans le cadre de la théorie darwinienne : elles peuvent s'éteindre pour de nombreuses raisons, et notamment parce qu'elles sont surclassées par d'autres espèces, au nombre desquelles leurs propres descendants.
Comme les individus, elles présentent des aptitudes variables, en vertu desquelles elles réussissent inégalement dans la compétition qui les oppose. Tel est le bouleversement apporté par la théorie de l'équilibre ponctué.
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La vie est belle ; les surprises de l'évolution
Stephen Jay Gould
- Points
- Points Sciences
- 23 Octobre 1998
- 9782020352390
Il y a plus de 500 millions d'années, d'étranges créatures peuplaient les mers : Opabinia avec ses cinq yeux et sa trompe frontale, Anomalocaris, redoutable prédateur à machoire circulaire, Hallucigenia dont l'anatomie justifie amplement le nom. Cette faune, fossilisée dans le Schiste de Burgess, est si extraordinaire qu'il a fallu près d'un siècle pour en reconnaître l'originalité. Cette véritable révolution scientifique conduit à une profonde remise en cause de nos conceptions traditionnelles. Il nous faut désormais regarder l'évolution comme un ensemble d'événements à la fois parfaitement logiques et susceptibles d'être rigoureusement expliqués en rétrospective, mais absolument impossibles à prédire et non-reproductibles. Le maître mot de l'histoire, celle de la vie comme celle de l'homme, est donc bien celui de contingence. Comme dans le merveilleux film de Frank Capra avec James Stewart, « La vie est belle », par son unicité et son imprévisibilité même.
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L'émergence de l'homme : essai sur l'évolution et l'unicité humaine
Ian Tattersall
- Folio
- Folio Essais
- 10 Avril 2003
- 9782070427949
Ce pourrait être la fable de l'arbre et du buisson. L'arbre, c'est la manière dont trop souvent encore, en France, on présente les origines de l'homme : comme un tronc planté droit, sans presque aucune branche morte, qui aurait vu se succéder les hominidés jusqu'à Homo sapiens, notre ancêtre. Le buisson, c'est désormais l'image de branches multiples et sans descendance, fruit d'une évolution qui tâtonne et bricole sous l'empire du seul hasard. Une évolution discontinue, marquée par le décalage constant entre les progrès des caractéristiques anatomiques et les progrès de l'intelligence.Cette image nouvelle se dégage des découvertes advenues au cours du dernier quart de siècle. Ces découvertes conduisent à postuler désormais qu'il n'y a pas eu uniquement succession des espèces, mais bien coexistence de certaines d'entre elles dans le temps et dans l'espace.Langage, faculté symbolique, conscience de la mort et invention de l'art n'apparaissent que très tardivement, au stade d'Homo sapiens, il y a 100 000 ans. Autant de caractéristiques qui n'avaient rien d'inéluctable, l'évolution ayant pu s'arrêter avec l'homme de Néandertal qui ne jouissait pas de celles-ci. C'est en ce sens qu'on peut parler d'unicité de l'espèce humaine, c'est en cela qu'il n'y a pas eu «naissance» de l'homme, mais «émergence», fruit imprévu d'adaptations contingentes.
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La 6e extinction ; comment l'homme détruit la vie
Elizabeth Kolbert
- Vuibert
- La Librairie Vuibert
- 14 Août 2015
- 9782311100617
Depuis l'apparition de la vie sur Terre, il y a eu 5 extinctions massives d'espèces. Aujourd'hui, les scientifiques estiment que le monde est en train de vivre la sixième, peut-être la plus dévastatrice de toutes. Cette fois, l'homme en serait la cause. En sera-t-il la victime ? Pour prendre enfin la mesure du moment décisif que l'humanité est en train de traverser, Elizabeth Kolbert signe une vaste enquête sur l 'épopée de la vie terrestre. A la croisée du reportage de terrain et de l 'histoire des idées, elle donne à voir la science en train de se faire tout en donnant la parole à de grands savants tels Cuvier, Darwin et d'autres. Loin de tout dogmatisme, elle a arpenté la planète à la rencontre de scientifiques sur leurs lieux de travail, pour raconter le destin d'espèces disparues ou menacées (la grenouille dorée du Panama, le rhinocéros de Sumatra, une ammonite du Crétacé). Dans une prose limpide et percutante, aussi rigoureuse qu'accessible, Elizabeth Kolbert réussit à rendre compréhensibles et sensibles des concepts généralement difficiles à appréhender.
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Médecines douces ; infos ou intox ?
Simon Singh, Edzard Ernst
- Cassini
- Cassini
- 3 Juin 2014
- 9782842252083
Chapitre 1. Comment établit-on la vérité ? Pour savoir ce que vaut un traitement, il suffit de le tester, non ? L'idée, en fait, est plus nouvelle qu'on ne le pense : pendant des siècles les praticiens de la saignée, une thérapie « officielle » à l'époque, ont fourni maintes justifications, sans jamais penser à comparer un groupe traité par la saignée à un groupe témoin non traité. À partir de cet exemple et de celui de la guérison du scorbut, Singh et Ernst expliquent ce que sont les méthodes réellement scientifiques d'évaluation des thérapeutiques.
Chapitre 2. La vérité sur l'acupuncture. Il s'agit essentiellement d'un effet placebo.
Chapitre 3. La vérité sur l'homéopathie. Aucun effet si ce n'est le placebo.
Chapitre 4. La vérité sur la chiropraxie. Peut présenter des dangers, préférer l'ostéopathie.
Chapitre 5. La vérité sur la phytothérapie. Souvent efficace, d'ailleurs la majeure partie de la pharmacopée officielle est issue des plantes ; problèmes de dosage et d'interaction avec les médicaments : préférer les gélules.
Chapitre 6. La vérité importe-t-elle ? Laisser se pratiquer une thérapeutique qui n'est efficace que par son effet placebo, n'est-ce pas tromper les patients ?
Appendice. Petit guide des autres thérapies alternatives. De l'aromathérapie au shiatsu.
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Dans Supercheries ou vraies thérapeutiques ?, la maîtrise du vaste sujet des médecines alternatives dont fait preuve Edzard Ernst s'allie avec l'exceptionnel talent d'explication et de vulgarisation scientifique de Simon Singh, qui s'est déjà exprimé dans trois ouvrages de vulgarisation en mathématiques et physique, tous best-sellers, pour offrir au grand public un ouvrage accessible traitant des médecines alternatives d'un point de vue critique, mais sans esprit polémique.
Supercheries ou vraies thérapeutiques ? s'ouvre par un remarquable premier chapitre intitulé « Comment établit-on la vérité ?». À partir des exemples des ravages de la saignée jusqu'au xixe siècle, de la découverte de la guérison du scorbut, de la démonstration par Florence Nightingale, à la fois créatrice de la profession moderne d'infirmière et brillante statisticienne, de l'importance cruciale de l'hygiène dans les hôpitaux, et enfin de l'étude menée sur 30 000 médecins britanniques qui prouva le rôle du tabac dans le cancer du poumon, les auteurs montrent ce que sont les méthodes réellement scientifiques d'évaluation des thérapeutiques : essais cliniques avec groupes de contrôle, études de cohortes, choix randomisé, placebo, double aveugle, etc.
Quatre chapitres sont ensuite consacrés aux principales thérapies alternatives : acupuncture, homéopathie, chiropraxie, phytothérapie. Dans chaque cas, après avoir retracé l'histoire de la thérapie et décrit ses pratiques, après avoir donné la parole à ses praticiens, les auteurs s'attachent à en évaluer l'efficacité. Ils s'appuient pour cela sur les données de nombreuses expérimentations, illustrées par des narrations historiques et des études de cas qui rendent l'exposé vivant et facile à suivre, sans que cela interfère sur la rigueur et la neutralité de la démonstration.
L'une de leurs conclusions est que l'homéopathie n'a qu'un simple effet placebo, tout comme l'acupuncture. Les conclusions sont plus nuancées dans les autres cas.
Les traitements par les plantes jouent ici un rôle à part, puisque nul n'ignore que la plupart des molécules utilisées en pharmacie classique proviennent des végétaux. Au-delà de l'efficacité d'un traitement « global » par une plante dont on ne cherche pas pas à isoler le principe actif, se pose la question des risques du traitement, qui s'avèrent non négligeables. La question de l'innocuité est aussi abordée pour les autres thérapies. Le livre s'achève par une série de brèves études sur 36 autres thérapies moins répandues.
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Coquillages de leonard. reflexions sur l'histoire naturelle (les)
Stephen Jay Gould
- Seuil
- Science Ouverte
- 27 Avril 2001
- 9782020358545
" Ce nouveau volume de mes essais diffère des ouvrages précédents en ce qu'il révèle ma façon atypique d'écrire sur l'histoire naturelle.
S'il existe un thème fédérateur dans mon oeuvre, c'est la tentative de formuler une " histoire naturelle humaine ". J'aime, certes, la nature. Mais je suis encore plus fasciné par l'histoire de la façon dont les êtres humains ont appris à étudier et à comprendre la nature. Je suis donc avant tout un " naturaliste humaniste ".
Je me concentre ici sur ce phénomène unique dans l'histoire des êtres vivants sur la Terre : la lutte d'un agent conscient et questionneur pour comprendre les pourquoi et les comment, et pour intégrer cette connaissance à sa recherche sur le sens de sa propre existence.
Autrement dit, je suis enthousiasmé par les faits bruts constitutifs du monde matériel, mais encore plus passionné par la tentative de saisir comment un instrument excessivement fragile et singulier, l'esprit humain, arrive à connaître ce monde, et comment l'histoire contingente du corps humain, de la personnalité et de la société imprime sa marque sur cette connaissance. "
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Pierres truquees de marrakech. avant-dernieres reflexions sur l'histoire naturelle (les)
Stephen Jay Gould
- Seuil
- Science Ouverte
- 26 Avril 2002
- 9782020407595
" J'ai essayé, au cours des années, de faire passer mon approche " humaniste " de la science du statut de simple stratagème à celui d'une véritable démarche visant à mêler l'essai littéraire et l'article de vulgarisation scientifique pour en faire quelque chose d'original, dépassant l'antagonisme traditionnellement posé entre ces deux façons d'écrire, pour le bénéfice de l'un comme de l'autre de ces domaines : la science, parce que l'expression personnelle authentique de la part d'auteurs qualifiés ne peut jamais faire de mal, et la littérature, parce qu'elle ne doit pas écarter a priori l'idée de faire vibrer le lecteur par l'évocation du monde naturel.
A tout le moins, une telle entreprise ne peut qu'augmenter l'intérêt de la vulgarisation scientifique, car elle ne fait rien perdre de la beauté et de la signification des phénomènes naturels, tout en ajoutant à la présentation traditionnelle de ce que nous pensons en connaître une dimension supplémentaire, celle de la démarche complexe qui nous permet de réussir (ou d'échouer) à les comprendre. " S.
J. G.
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Beaux-livres 23.10 €
Indisponible