La poésie de François Villon est double : à côté d'une philosophie optimiste et d'un rire tout rabelaisien se déploie la satire grinçante d'un homme que le désespoir menace. Oscillant entre sa vision carnavalesque de l'existence et son obsession de la mort, cet excellent artisan du vers use d'un mélange de bouffonnerie et de gravité, d'ironie et de pathétique, de grossièreté et de délicatesse. Il rit, il pleure.
Cette ambiguïté rend compte de l'incertitude du monde : à ses yeux, il est quasiment impossible d'appréhender la réalité, les êtres humains et le langage, qui gardent leur opacité. Face à ces apparences trompeuses, le texte littéraire devient le lieu de la métamorphose du réel : masques, changements de rôles et animalisation des hommes bouleversent les normes et triomphent des angoisses. Pour autant, Villon n'est pas dupe : le rire libère, mais il ne dure pas ; la fête est là, mais la fête finira.
Publiée pour la première fois à l'Imprimerie nationale, cette édition a obtenu le Grand prix de l'édition critique de l'Académie française en 1984.
Perceval vit à l'écart du monde, ignorant de tout, et même de son nom. Un jour dans la forêt, il croise, émerveillé, cinq chevaliers revêtus de leur armure et décide de rejoindre la cour du roi Arthur pour se faire à son tour armer chevalier. Ainsi débutent les aventures de Perceval qui affrontera cent ennemis, rencontrera l'amour et tentera de percer le mystère du graal. Comment un enfant rustre et naïf va-t-il devenir un parfait chevalier ? C'est toute l'histoire de ce roman d'apprentissage avant la lettre. Car Perceval ne parviendra au plein épanouissement de sa personnalité qu'à condition de connaître les codes en vigueur. Et même alors, il lui restera à s'en détacher pour accéder à une plus haute vérité.
Voici comment se termine Le prud'homme qui sauva son compère. Celui qui a été secouru ne serait donc pas reconnaissant à celui qui lui a fait du bien? La nature humaine est pleine d'imperfections, les fabliaux sont là pour en témoigner! Ces petites histoires mettent en lumière la gourmandise, la bêtise, la faiblesse... Et même si elles se terminent par une moralité, pour la morale, on repassera!
+ un dossier en quatre parties :
Je découvre.
J'analyse.
Nous avons la parole.
Prolongements.
Pièce jouée au début du XIIIe siècle mettant en scène un épisode de la légende de saint Nicolas. Un roi d'Afrique musulman, qu'un chrétien tente de convertir, annonce dans son royaume qu'il laisse ses richesses sans protection sauf celle d'une statue de saint Nicolas. Le saint apparaît à des voleurs qui ont dévalisé le palais royal et leur ordonne de rendre leur butin.
Huon le Roi accumule au long de son oeuvre les signes qui rattachent Le Vair Palefroi au lai et qui sont des embrayeurs du merveilleux. Mais dans ce texte qui ne comporte pas de personnages ni danimaux merveilleux, ni non plus de châteaux périlleux, ni de chapelle aux cercueils, on assiste à une rationalisation constante et appuyée des événements. De bout en bout, lauteur explique rationnellement laventure. Il témoigne de lesprit nouveau qui sépanouit dans le Roman de la Rose de Jean de Meun, et qui, se proposant délargir le champ de la causalité naturelle, donne la priorité aux causes secondes pour les choses de la nature. Ce qui fait lintérêt du Vair Palefroi, cest non seulement que Huon le Roi écrit un plaidoyer en faveur des jeunes chevaliers aux dépens des vieux seigneurs, mais aussi quil prend le contre-pied des évidences courtoises dont il renouvelle les clichés « dans une inversion piquante et savamment ménagée» (Marie-Luce Chênerie) : la prouesse, qui nenrichit guère, ne suffit pas à conquérir la femme ; la vie aventureuse de Guillaume et son absence permettent à son oncle félon de perpétrer sa trahison ; laction se dénoue favorablement non pas par la quête et le courage du chevalier, mais par lerrance de la jeune fille désespérée, qui se laisse porter par le vair palefroi, et dont la faiblesse est compensée par laide de Dieu, qui prend parti, comme Huon le Roi, pour la jeunesse, lamour et la générosité.
D'abord écrits pour l'historien Angelo Cato, ces mémoires sont ensuite devenus une oeuvre autonome où l'historien ne se contente pas de raconter l'histoire mais la commente et la juge. Dans les six premiers livres, Commynes relate le règne de Louis XI.