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FREDERIC JOLY
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Réflexions sur la connaissance et le progrès
Walter Benjamin
- Payot
- Petite Bibliotheque Payot ; Philosophie
- 8 Janvier 2025
- 9782228937795
"Le monde va finir", affirmait Baudelaire. Walter Benjamin ne voit pas plus dans le progrès et son idéologie de quoi se réjouir. Il consacre à cette question une importante section de "Paris, capitale du XIXe siècle", dont on trouvera ici une nouvelle traduction par Frédéric Joly, où l'on croisera en particulier Marx, Baudelaire et Simmel, et qui fournit un précieux éclairage aux textes fameux de "Sur l'histoire".
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Comment la société est-elle possible ?
Georg Simmel
- Payot
- Petite Bibliotheque Payot ; Classiques
- 12 Février 2025
- 9782228937849
Qu'est-ce qu'une société ? Sur quoi repose-t-elle ? Et comment reste-t-elle soudée ? Pour éclairer ces questions toujours très actuelles, ce livre regroupe deux essais du grand sociologue et philosophe, tirés de "Sociologie : études sur les formes de la socialisation" : "Comment la société est-elle possible ?" et "Fidélité et gratitude", et les propose dans une traduction nouvelle.
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Le souverain laborieux : Une théorie normative du travail
Axel Honneth
- GALLIMARD
- Nrf Essais
- 12 Septembre 2024
- 9782073031792
Un des plus grands défauts de presque toutes les théories de la démocratie consiste à oublier obstinément que les membres de ce Souverain qu'elles invoquent à cor et à cri sont toujours aussi des sujets laborieux. On s'imagine que les citoyennes et les citoyens se soucient avant tout de prendre part aux débats politiques pour y défendre leurs idées ; mais la réalité sociale est que, jour après jour, la plupart des individus se consacrent à un travail, ce qui - en raison de leur position subalterne, de leur faible rémunération ou du surmenage auquel ils sont exposés - leur interdit en pratique ne serait-ce que de se projeter dans le rôle d'acteurs autonomes de la formation démocratique de la volonté. Le point aveugle de la théorie de la démocratie est donc une division sociale du travail qui est née sur le sol du capitalisme moderne et qui, en raison de positions très inégalement dotées, détermine qui détient quelles possibilités d'influencer le processus de la formation démocratique de la volonté. Négliger cette sphère est d'autant plus fatal pour une théorie de la démocratie qu'elle perd ainsi de vue l'un des rares leviers qui permettent à l'État démocratique d'agir sur ses propres conditions d'existence : en dehors de l'instruction scolaire, l'État démocratique peut, en agissant sur les conditions de travail, déterminer quels sont les schémas comportementaux bénéfiques, c'est-à-dire coopératifs.
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Pourquoi l'amour fait mal : l'expérience amoureuse dans la modernité
Eva Illouz
- Points
- Points Essais
- 25 Septembre 2014
- 9782757845769
Si le mal d'amour a toujours existé, il y a une manière spécifiquement moderne d'aimer et de souffrir de l'amour, que ce livre entend éclairer.
À partir de nombreux témoignages et d'exemples issus de la culture populaire, Eva Illouz dresse le portrait de l'individu contemporain et de son rapport à l'amour, ainsi que des pathologies qui lui sont associées : incapacité de choisir, refus de s'engager, évaluation permanente de soi et du partenaire, psychologisation à l'extrême des rapports amoureux, tyrannie de l'industrie de la mode et de la beauté, marchandisation de la rencontre, etc. Tout cela dessine une économie émotionnelle et sexuelle qui laisse l'individu désemparé, pris entre une hyper-émotivité paralysante et un cadre social qui tend à standardiser, dépassionner et rationaliser les relations amoureuses.
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Que sommes-nous ? essais sur la condition humaine
Siri Hustvedt
- Actes Sud
- Babel
- 1 Novembre 2023
- 9782330183837
Un ouvrage aussi exigeant qu'ambitieux qui rassemble diverses conférences prononcées par Siri Hustvedt sur la condition humaine. On y trouvera notamment une puissante lecture de Kierkegaard, une analyse tranchante du suicide, et des réflexions pénétrantes sur l'hystérie, la synesthésie, la mémoire, l'espace, et les dilemmes philosophiques posés par la fiction.
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Le capitalisme comme religion
Walter Benjamin
- Payot
- Petite Bibliotheque Payot ; Classiques
- 13 Mars 2019
- 9782228922975
"In God We Trust" : la formule orne les billets de banque américains. Mais qu'est-ce que l'argent a à voir avec Dieu ou la religion ? «Le capitalisme comme religion», l'un des textes les plus célèbres de Walter Benjamin, soutient que l'investissement, la spéculation, les opérations financières, les manoeuvres boursières, l'achat et la vente de marchandises, sont les éléments d'un culte et que le capitalisme est une religion à part entière. Les textes qui composent se recueil sont suivis du "Caractère fétiche de la marchandise et son secret", de Marx. Avec une préface de Baptiste Mylondo, philosophe et économiste, spécialiste de la décroissance et l'un des promoteurs du revenu minimum universel.
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A la mort de Zygmunt Bauman, en janvier 2017, Roger Pol-Droit soulignait dans le Monde que le lire, c'est toujours « rencontrer une éthique contemporaine sans dogme ni concession ». Philosophe et sociologue aussi érudit qu'inclassable, né en Pologne mais ayant vécu l'essentiel de son existence en Grande-Bretagne, cet intellectuel europeéen par excellence éclaire notre temps à l'instar d'un Norbert Elias ou d'un Georg Simmel. Rétrotopie, publié à titre posthume quelques mois après sa disparition, peut être considéré comme une manière de testament - et comme une mise en garde de poids.
C'est que Bauman, avant de disparaître, constatait partout un refus général de se confronter véritablement aux grands défis de ce XXe sècle naissant - et, notamment, aux questions soulevées par des flux migratoires. Partout, on observe l'avènement d'une forme d'aspiration rétrograde, la volonté d'en revenir à un passé plus ou moins mythifié : soit le meilleur moyen d'éluder les questions les plus brûlantes tout en entamant un processus de régression possiblement catastrophique. « Le défi de la modernité, nous rappelle Bauman, est de vivre sans illusion et sans être désillusionné. » Il reste à relever et ce livre nous y aide puissamment.
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Ce nouveau recueil d'essais de Siri Hustvedt, qui mêle philosophie féministe et mémoire familial, explore les frontières mouvantes qui définissent l'expérience humaine, y compris celles que l'on pense immuables - entre nous et les autres, entre nature et culture, entre spectateur et oeuvre d'art - et qui se révèlent finalement bien plus poreuses qu'on ne l'imaginait.
Siri Hustvedt déploie ses connaissances interdisciplinaires et toute la profondeur de sa pensée dans un recueil qui passe avec une grande aisance des histoires sur sa mère, sa grand-mère et sa fille à celles sur ses mères artistiques - Jane Austen, Emily Brontë et Louise Bourgeois -, avant de s'intéresser à la question du maternel au sens plus large, dans une culture façonnée par la misogynie et les fantasmes d'autorité paternelle. Mères, pères et autres est un voyage éclairé à travers les questions d'amour et de haine au sein de la famille, les préjugés humains, la cruauté et le pouvoir de transformation de l'art.
Ce livre plus personnel, émouvant et féroce, dit en substance ceci : être en vie signifie être dans un état constant et dynamique d'échanges avec ce qui nous entoure, et l'impulsion qui nous pousse à ériger des frontières conceptuelles strictes alors qu'il n'y en a aucune constitue un danger. -
Philosophie du langage
Walter Benjamin
- Payot
- Petite Bibliotheque Payot
- 14 Octobre 2020
- 9782228926560
Recueil de quatre essais du grand philosophe sur le langage.
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Happycratie ; comment l'industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies
Eva Illouz, Edgar Cabanas
- Premier Parallèle
- 23 Août 2018
- 9791094841761
Depuis la fin des années 1990, une science du bonheur a fait son apparition : la psychologie positive. Elle s'attache à conférer une légitimité scientifique à une idée fort simple : le bonheur se construirait, s'enseignerait et s'apprendrait. Il suffirait donc de vouloir, et d'écouter les experts, pour devenir heureux. L'industrie du bonheur affirme ainsi pouvoir façonner les individus en créatures capables de faire obstruction aux sentiments négatifs, de tirer le meilleur parti d'elles-mêmes en contrôlant totalement leurs désirs improductifs et leurs pensées défaitistes.
Mais n'aurions-nous pas affaire ici à une autre ruse destinée à nous convaincre, encore une fois, que la richesse et la pauvreté, le succès et l'échec, la santé et la maladie sont de notre seule responsabilité ; que les maux des individus importent infiniment plus que les problèmes sociaux ? Et si la dite science du bonheur visait à nous convertir à un modèle individualiste niant toute idée de société ?
Se faisant autant archéologues d'un pseudo-savoir que sociologues, Edgar Cabanas et Eva Illouz reconstituent ici avec brio les origines de cette nouvelle « science » et explorent les implications d'un phénomène parmi les plus captivants et inquiétants de ce début de siècle.
Un livre urgent, accessible et provocateur.
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Sociologie de la concurrence
Georg Simmel
- Payot
- Petite Bibliotheque Payot
- 27 Avril 2022
- 9782228928199
Un essai inédit du grand sociologue allemand sur une spécificité humaine, au coeur de nos sociétés marchandes et d'évaluation : la comparaison à autrui et l'espoir d'être le meilleur. Mais faut-il vraiment, comme on le dit si souvent aujourd'hui, plus de concurrence pour résoudre les problèmes économiques et sociaux ?
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L'esprit du capitalisme ; le fantôme dans la machine financière
Max Weber, Arjun Appaduraï
- Payot
- Petite Bibliotheque Payot
- 5 Juin 2019
- 9782228923934
L'esprit du capitalisme, ce ne sont pas ses doctrines ni son idéologie, mais une sensibilité culturelle, un style moral, une psychologie. C'est moins le marché, le profit, le calcul, et plus un tempérament. Il intègre de l'irrationnel, donc du risque et de l'incertitude. Tel est le thème du célèbre chapitre 2 de «L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme» (1904), chef-d'oeuvre de Max Weber, l'un des trois pères, avec Simmel et Durkheim, de la sociologie moderne. Le texte de Weber est suivi, en postface, d'un essai d'Arjun Appadurai, "Le fantôme dans la machine financière", où l'auteur d'«Après le colonialisme» montre combien la pensée de Weber permet de comprendre le capitalisme financier de ces dernières décennies.
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Une histoire de la philosophie Tome 1 : la constellation occidentale de la foi et du savoir
Jürgen Habermas
- GALLIMARD
- Nrf Essais
- 21 Octobre 2021
- 9782072894558
Depuis l'apparition du platonisme chrétien dans l'empire romain, la discussion sur la foi et le savoir a façonné le développement ultérieur de l'héritage philosophique des Grecs. Dans cette discussion Jürgen Habermas trouve le fil directeur de sa généalogie d'une pensée postmétaphysique. Il montre comment la philosophie - en parallèle à la formation d'une dogmatique chrétienne dans les concepts philosophiques - s'est pour sa part approprié des contenus essentiels issus des traditions religieuses et s'est transformée en un savoir capable de fondation. C'est précisément à cette osmose sémantique que la pensée séculière qui succéda à Kant et à Hegel doit la thématique de la liberté rationnelle et les concepts fondamentaux de la philosophie pratique qui, jusqu'à aujourd'hui, se sont révélés déterminants. Alors que la cosmologie grecque a été déracinée, les contenus sémantiques d'origine biblique ont été transférés dans les concepts fondamentaux de la pensée postmétaphysique.L'histoire de la philosophie peut être aussi envisagée comme une succession irrégulière de processus d'apprentissage provoqués de façon contingente. Une telle «généalogie» non seulement met en évidence ces contingences, mais elle met en lumière la nécessité d'un concept compréhensif de raison et la conception que la pensée philosophique se fait d'elle-même à l'aune de ce concept. Habermas élabore une conception dialectique de l'émancipation de la science par rapport à la théologie et du savoir par rapport à la foi. Et il encourage l'instauration d'une relation dialogique vis-à-vis de toutes les traditions religieuses. La pensée postmétaphysique se situe entre sciences et religion.
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L'étranger : menace ou promesse ? Une étude magistrale d'un des pères de la sociologie moderne sur une question qui agite nos sociétés à l'heure des tensions communautaires et du scandale des migrants. Pour Simmel, dans ce texte culte, c'est quelqu'un qui appartient à un groupe sans en faire partie car, venu d'ailleurs, il n'en partage ni l'histoire ni la culture. Ce n'est pas un marginal, et pas non plus un exclu. Ce n'est pas un touriste. Il y a du positif en lui puisqu'il apporte au groupe des qualités étrangères à celui-ci. Ni là-bas, ni d'ici, il est l'intermédiaire idéal, le pont, entre deux groupes. Il importe des idées et des marchandises. Il est plus libre dans son jugement, moins empêtré dans les conventions et les habitudes. On se confie à lui, et il est bon juge. C'est d'ailleurs en Italie, pays de plus en plus violemment opposé aux étrangers, que certaines cités, autrefois, ont fait appel à des étrangers pour rendre la justice. Peut-être est-ce l'occasion de le rappeler.
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Ecrit dans l'amour d'une femme, Sens unique est le sommet de l'oeuvre littéraire de Walter Benjamin et probablement l'un des plus grands livres de l'entre-deux-guerres. Composé d'aphorismes, de fragments, de vignettes où tout s'interpénètre, se répond dans un jeu subtil de correspondances et d'analogies, il propose un choc émotionnel, une expérience philosophique et poétique radicale, celle d'un homme qui promène son regard enflammé de désir sur les objets, l'histoire et la pensée, illuminant une multiplicité de thèmes, dont le couple, le monde de l'enfance, la mort et le deuil.
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Philosophie de la religion
Georg Simmel
- Payot
- Petite Bibliotheque Payot
- 19 Octobre 2016
- 9782228916448
Que faire de la religion, que tout concourt à déqualifier, mais qui résiste, obstinément, à la menace de sa disparition ? Et qui résiste, non pas comme un vestige du passé, mais comme une ressource de mobilisation, une source de sens et de légitimité de l'action collective, un outil de construction de soi, en dépit de tout, parfois au risque du pire ? Cette question est au coeur des quatre principaux essais, dont deux sont inédits en français, que Simmel consacre, entre 1903 et 1912, à la religion et à la religiosité : « Du salut de l'âme », « La religion », « La personnalité de Dieu » et « La religion et le positionnement religieux aujourd'hui ».
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De l'avarice, du gaspillage et de la pauvreté ; les pauvres
Georg Simmel
- Payot
- Petite Bibliotheque Payot
- 8 Juillet 2020
- 9782228924627
Quel sens peuvent avoir l'avarice et le gaspillage, alors que l'argent se caractérise par son abstraction ? Et qu'est-ce que la pauvreté, qu'elle soit choisie comme dans le cas de certaines communautés religieuses (franciscains et bouddhistes) ou subie ? Pour y répondre, deux essais du grand sociologue allemand : un texte de 1905, inédit en français, suivi de la célèbre étude de 1907 où Simmel montre que le pauvre n'est pas caractérisé par le manque de ressources, mais bien plutôt celui que nous désignons comme pauvre et que nous plaçons dans une relation d'assistance. Dès lors, comment le pauvre peut-il sortir de la pauvreté ?
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Le regard ramassé : une anthologie de l'art moderne
Paul Nizon
- Actes Sud
- Essais Litteraires
- 2 Novembre 2022
- 9782330160876
Comme en préambule à son oeuvre littéraire, Paul Nizon a écrit un certain nombre de critiques d'art. De Goya à Hodler en passant par Turner, de Picasso et Malevitch à Morandi, Rothko et Giacometti, en passant par Soutine et Miró, l'écrivain y dessine, comme en passant, sa propre existence avec l'art et en l'art.
«Ces textes sont pleins d'érudition sans jamais verser dans l'académisme ; d'une écriture nerveuse, presque frénétique parfois, on y sent toute la passion de Nizon, qui s'avère être avec ce livre un critique d'art hors du commun.» Matthias Kussman, Deutschlandfunk -
Du temps acheté ; la crise sans cesse ajournée du capitalisme démocratique
Wolfgang Streeck
- Folio
- Folio Essais
- 8 Février 2018
- 9782072765520
Sociologue de l'économie, Wolfgang Streeck analyse la crise financière et fiscale de 2008 non pas comme un événement singulier, mais comme une séquence de l'évolution du capitalisme depuis 1945.
Plus particulièrement de ce que l'auteur appelle le «capitalisme démocratique» - ce régime économique qui, jusqu'aux années 1970, achetait l'adhésion des populations occidentales grâce à la promesse d'un constant progrès de leur condition sociale et par les possibilités d'emprunt et de crédit. Il fallait gagner du temps sur la crise éventuellement à venir.
Dès les années 1980, suite à la résistance à l'impôt des producteurs de richesses financières et à leur lutte pour les allègements fiscaux, un nouveau régime se met en place, marqué par l'inflation et les déficits budgétaires nationaux. Le financement de la dette publique passe à des institutions privées qui exigent en retour la consolidation par la dérégulation des marchés financiers, puis la compensation de leur faillite par les États.
Plus que jamais, l'économie ne relève pas d'une gestion technicienne, mais d'une instabilité constante dans les rapports de force entre producteurs de biens et producteurs de profits : aujourd'hui les marchés entendent s'internationaliser sans plus rencontrer d'obstacles politiques du fait des Parlements nationaux ni de leur législation.
La globalisation est un leurre qui masque la réalité : à l'État fiscal classique a succédé dans les années 1970 l'État débiteur, qui entendit, par les emprunts publics et les crédits privés, désamorcer les antagonismes sociaux et maintenir une forme de croissance. Aujourd'hui, nous vivons dans l'État de consolidation - celui qui fait payer aux citoyens le service de la dette par des réformes de structure visant à se délester de ses fonctions régaliennes et de certaines missions de service public au profit d'institutions hors de portée des représentations démocratiques nationales : l'euro et la Banque centrale européenne en sont deux exemples avérés.
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Dans la solitude et l'enfermement, Slavoj Zizek observe ce qui est à l'oeuvre à l'échelle du monde. La pandémie a mis à nu ce que nous parvenons d'ordinaire à accepter ou à dissimuler : la barbarie à visage humain dans ses multiples formes. Il traque les virus idéologiques qui ont favorisé l'apparition et la dissémination du Covid-19, mais aussi ceux que la pandémie active ou réactive, les virus des «fake news», des théories du complot, du racisme qui explose, etc. Il forme le voeu d'un autre type d'infection, propice à l'invention d'une société alternative. Une société qui ne pourra s'actualiser que dans la solidarité et la coopération. En un mot, un virus bénéfique qui nous contraindrait à des décisions éminemment politiques, radicalement neuves.
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Depuis toujours, des re´fugie´s, emmene´s par la guerre et la faim, toquent a` la porte de mieux lotis. Pour ceux qui se trouvent derrie`re ces portes, ces importuns ont toujours d'abord e´te´ des e´trangers, des e´trangers porteurs de peur et d'angoisse.
Nous sommes, aujourd'hui, confronte´s a` une forme extre^me de ce motif historique. Alors que les me´dias sont obse´de´s par une « crise migratoire » qui menacerait notre mode de vie, on voit nai^tre une ve´ritable panique morale. L'ide´e que le bien-e^tre de nos socie´te´s est menace´e est de´sormais largement re´pandue.
C'est cette panique morale que disse`que Zygmunt Bauman dans ce petit essai incisif paru en 2016.
Il revient sur la manie`re dont hommes et femmes politiques ont exploite´ la peur pour la re´pandre d'abord chez les plus de´she´rite´s d'entre nous. A` ceux-la`, on promet d'e´riger des murs, non des ponts. Mais si cette promesse rassure a` court terme, elle est condamne´e a` l'e´chec sur le long terme.
Car la crise a` laquelle nous sommes confronte´s concerne l'humanite´ dans son ensemble. Nous sommes, plus que jamais, de´pendants les uns des autres. Raison pour laquelle il nous faut inventer de nouvelles manie`res de vivre ensemble.
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1971, en pleine guerre du Vietman. Michel Walzer a 36 ans ; il enseigne à Harvard et milite activement. Les États-Unis viennent d'envahir le Cambodge quand il écrit, en quelques semaines, ce qui deviendra ce Manuel d'action politique : un guide pratique et intellectuel pour toute personne désireuse de s'engager. Comment s'assurer que la cause défendue sera au bénéfice du plus grand nombre ? Quelle stratégie adopter pour obtenir gain de cause?? Comment s'assurer que ses objectifs ne pèchent pas par irréalisme ? Comment composer avec les désaccords internes?? Comment convaincre ses opposants??
2018, Trump est au pouvoir. Les étudiants américains veulent s'organiser. Leur prof leur photocopie son exemplaire de ce Manuel, indisponible depuis longtemps. « Pourquoi n'existe-t-il rien de ce genre dans les librairies ? » lui demandent-ils. Il y a là, affirment-ils, la réponse à toutes leurs questions. En 2019, la maison d'édition de la New York Review of Books le réédite.
Intentionnellement écrit sans référence au contexte de l'époque par celui qui deviendrait l'un des plus grands penseurs politiques de ces dernières années, ce manuel saisit par sa pertinence. Ce livre, sérieux et plein d'esprit, est une ressource indispensable pour les militants, une source de réflexion politique pour tous, et un appel à l'action formidablement réjouissant.
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Les femmes ont été l'un des principaux thèmes des écrits de Simmel pendant dix ans, entre 1890 et 1900 environ. Ce texte inédit se présente comme la matrice de sa fameuse théorie de l'individu.
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«Il n'y a pas un seul écrivain dont l'oeuvre pourrait nous être d'un usage pratique plus urgent et plus immédiat.» Ainsi Simon Leys parlait-il d'Orwell, qualifiant par ailleurs la biographie que Bernard Crick lui a consacrée de «magistrale et définitive». À ce jour, en effet, aucune étude sur Orwell n'est parvenue à proposer une vision de l'homme et de sa pensée politique plus complète et pénétrante.Cet ouvrage de référence retrace un itinéraire hors du commun, en particulier le contexte historique de son oeuvre et sa difficile réception, à une époque où faire preuve de liberté et de lucidité était impardonnable. La vie courte mais exceptionnellement riche de George Orwell montre qu'il était possible pour un intellectuel de parcourir la première moitié du XXe siècle en s'opposant d'un même mouvement à l'imposture du totalitarisme et aux ravages du capitalisme.