Dans ce texte, écrit en 1910, Freud s'attache à étudier le processus de la création artistique chez Léonard de Vinci. Il part d'un des premiers souvenirs rapporté par le peintre. Pour Freud, il s'agit plutôt d'un fantasme, qu'il appellera « le fantasme au vautour » que Léonard « s'est construit plus tard et qu'il a alors rejeté dans son enfance ». Derrière, se cache « la réminiscence d'avoir tété le sein maternel, scène d'une grande et humaine beauté qu'avec beaucoup d'artistes Léonard entreprit de représenter dans ses tableaux de la Vierge et l'enfant ». Composé « du double souvenir d'avoir été allaité et baisé par la mère », ce fantasme fait « ressortir l'intensité du rapport érotique entre mère et enfant ». Le singulier sourire énigmatique de la Joconde ou de sainte Anne s'éclaire alors d'être trace de ce que « sa mémoire conserva comme la plus puissante impression de son enfance ».
Il y a plus de trois siècles, naissait Rousseau. Ces anniversaires ont bien souvent des allures de mausolées érigés en l'honneur de grands hommes qu'on ne célèbre que pour mieux s'autoriser à oublier leur pensée. Mais à cette aune, Jean-Jacques fait encore aujourd'hui de la résistance. C'est ce que montre Jean-Paul Jouary dans ce « Rousseau, citoyen du futur » qui, au-delà des élèves et étudiants, s'adresse à toutes celles et ceux qui cherchent à inventer de nouvelles formes politiques propres à réconcilier la citoyenneté de chacun avec les exigences collectives de toute vie sociale.Au service de cette pensée dont l'acuité est trop souvent noyée sous les lieux communs, Daniel Mesguich met un mélange de subtilité, de véhémence et de conviction qui rend enfin justice à l'analyste inspiré du Contrat social.