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Tetras Lyre
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Aujourd'hui un ange et un oiseau sont morts Je les ai vus dans mon jardin tomber hors de la vie comme dans un ciel à l'envers - C'est pourquoi ce soir je voudrais faire un enfant, dit rêveusement la jeune femme.
(Déjà pour lui un ballon roule sur l'herbe.)
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... aux Dianes, Madécasses des jadis et naguères de l'Ile Memuthias, Cerné, Sarandib, Mascareignes, San Lorenzo, Saint Laurent, Madagascar, l'Ile Rouge, aux Dianes, engeances des Vazimba, premiers arrivants sans doute, de souches indonésiennes, bantoues et africaines, engeances des étreintes en vigueur, premières ethnies qui s' édifièrent, engeances des arabo islamistes, Antalaotsy Antalaotra ces gens de la mer, et leurs langues, écritures et sorabe, et leurs jours, mois fastes ou néfastes,
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A force de se chercher de se trouver de se perdre de rouvrir le sentier des rencontres de déplorer les malentendus les impasses de célébrer les retrouvailles ils déboucheront dans la clarté sans fin d'un tourniquet fugace
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Pour ma dalle: qu'elle soit jetée Comme sur un lit maigrement défait Pour vous: que vous restiez sans Crainte des images même feintes.
Pour mon épitaphe: qu'elle se lise Comme une feuille d'horoscope Pour moi, même de moi-même privé:
Que rien , que rien, que dalle.
Pour mes os: un boulier, un bouclier pour mieux les enfiler
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Un jour le pourquoi de ce côté-ci du visage lumière ne sera jamais pleine.
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Mes mains saignent de délire les quelques visages qu'elles retiennent accouchent de souffles glaciaux partout la neige suspend son glissement sur ma nostalgie
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Je repose mon cri sous tes hanches Les montreurs d'ours capitulent Je te grave sur les os douloureux de l'enfance Un autre agira entre tes doigts Je découpe dans l'attente les ombres tuméfiées d'une femme ordinaire Aucune trace n'a survécu à la brume criminelle de novembre Les rêves ne dorment pas Il ne me reste que moi pour nous traverser Je sais tout de ce rien qui nous humilie
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De la cucaracha qui voulait se faire aussi haute que l'albatros et de ce qu'il advint
Dominique Massaut
- Tetras Lyre
- Accordeon
- 24 Janvier 2008
- 9782930494883
Les multiples interrogations qui nourrissent le poème de Dominique Massaut ne contribuent-elles pas - par le biais d'un cancrelat - à tout remettre à plat et à reconquérir cette sensation d'unité face aux interstices de l'oubli: et à quelle heure de cet âge gonfleront enfin / ces vagues chaudes sous le poumon / celles qui recousent / d'un coup / la sensation rare d'être un tout? (Revue Traversées, 43 - Gérard Paris)
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J'énumère les splendeurs de ton corps sans soleil écoutant pousser le temps/ en alternance de toi grandir béquillant / exilé au laps de mes utopies en exil / je veux voir tes entrailles et celles de la terre/ ainsi, quand tu ne seras plus là/ que je puisse donner un nom aux arbres une valeur ajoutée
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Je regarde sans regarder Je ploie l'épaule pour un rein Un dé de fatigue tombé Une secousse un billet chiffonné
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Le soir le tournesol souffre de torticolis.
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J'ai parcouru le fleuve Irrawaddy entre les cités désertes et Pagan accroupi à hauteur du sexe des boeufs en une longue journée saignée par les femmes aux joues d'or
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L'encre renfle je ne dors pas je me coule dans un sommeil invisible où s'articule à l'aise ma timidité tu exhibes la première image de moi mais je suis méconnaissable sauf peut-être tout au fond de tes yeux en y regardant bien mais qui oserait se pencher sur une rose aussi profonde à si peu d'âge et les mots manquent pour se retenir au bastingage qui nous sépare de la banalité
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Par la gravité de son propos et l'authenticité de son ton, l'oeuvre d'Alain Suied n'interpelle pas seulement les amateurs de poésie, mais aussi tous les hommes lucides qui s'interrogent sur un monde déboussolé. Alain Suied pratique la poésie avec des bonheurs d'écriture admirables qui dénotent une harmonie parfaite entre l'éthique et l'esthétique (Gaspard HONS, Mensuel littéraire et poétique, n° 266).
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Battements crépusculaires ; six poèmes en hommage à Salvatore quasimodo (1901-1968)
Mathy/Ruelle
- Tetras Lyre
- Accordeon
- 31 Janvier 2019
- 9782930685403
"6 poèmes sont nés suite à la découverte de l'oeuvre de Quasimodo par Philippe Mathy et ce poème, qui figure en frontispice du livre « Chacun se tient seul sur le coeur de la terre transpercé d'un rayon de soleil et soudain c'est le soir ». C'est la sixième collaboration avec l'artiste André Ruelle. Leurs oeuvres sont similaires à bien des égards. La même attention apportée à la contemplation et au silence. Une même sensualité pour les fruits d'ici-bas. Les deux artistes sont sensibles au monde qui s'anime ou s'agite autour de nous non pour le reproduire mais comme des artisans soucieux d'y déceler la beauté ignorée, la part invisible du rêve, des désirs.
Par ailleurs, ce livre est publié dans la collection Accordéon des Editions Tétras Lyre."
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Une telle voix ne vient pas de nul part. Murie, elle se dépose dans l'histoire, dans une réelle connaissance, un amour des avancées poétiques qu'a compté le XXè siècle. Et pourtant, elle s'adresse à nous d'un lieu sans trajectoire ni origine. Elle est. Elle parle et ne demande rien qu'advenir. Sans prétention, ni volonté de séduire, elle apparait, continuum qu'aucune image, ni circonstance ne fixent : nous l'écoutons (bruire). Pure densité, l'écriture de Catherine Debaresde, qui signe ici son premier livre, aborde, avec le vertige de la grâce, la difficulté, voire l'inhumanité de tout dialogue. A ce titre, A cela sans accès est plus tentative de transcription de l'inhalation du monde, dans son opacité, qu'ex-pression. Ce qui doit être dit, ce qu'exige le poème ne peut s'envisager qu'à travers un voyage dans la langue. Voyage qui est aussi sa perte, en tant qu'outil de généralisation, et sa propre finalité puisque s'y dessine une trajectoire entre silence et discours, intime et extérieur où la poétesse conquiert son être. Ainsi plongée dans l'idiome, Catherine Debaresde en fait soudre des éclats qu'elle travaille à bras le corps, dans une sphère où les notions de syntaxe, d'oralité, de ponctuations sont élargies afin de dresser les parois du sensible. Un sensible habité. A travers l'impossibilité qu'ils révèlent, provoquent et mettent à mal, à travers leur puissance contenue aussi, les poèmes d' A cela sans accès constituent la gageure réussie d'une voix nouvelle.
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Le fleuve, sa ténacité à charrier mes absences, sa fuite impatiente, à peine alourdie par les berges Sur des chemins de peine, à fouler les silences enfouis haleur sans corde d'une charge qui me brise
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L'une a les dents rugueuses de la nuit.
L'autre nous sourit, laiteuse et fragile.
L'une est la mort dans le futur de glace.
L'autre fut la vie d'un tourniquet fugace
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Ce chemin bientôt plus court au fur et à mesure que les arbres défilent.
Quel horizon du temps dans la nuit sans lumière.
Viennent les heures dans le fruit familier de la pièce odorante
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Jours de pruniers bleus Ton coeur ne bat pas encore et le nôtre trop.
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Tu m'invites à la lenteur voilà l'élan d'amour le feu patiente aux lampes à huile à même l'haleine
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Le poète ne connaît ni angoisse, ni compromission, il inscrit radicalement son chant hors tout pour soi, hors tout bavardage, entre le quelque part et le nulle part; dans un insituable, ne donnant ni repos, ni certitude. Et en même temps hors tout souci de l'autre. Le poème de Jean-Marie Corbusier n'offre de maison à personne ; celui qui y accède, prend le risque du chemin non tracé (Gaspard Hons, in Le mensuel littéraire et poétique, n°254).
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«Dans cet ensemble de douze poèmes, Maximine nous livre des impressions toute de simplicité dans une langue d'une grande pureté. « Est-ce qu'il y a encore en France des lecteurs assez jeunes de coeur pour accueillir cette poésie dépourvue de tous les maniérismes à la mode? Je le souhaite» (Georges Mouir).