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Rocher
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" pour le voyageur arrivant par la mer, la ville s'élève, même de loin, comme une belle vision de rêve, se découpant nettement contre un ciel bleu vif que le soleil réchauffe de ses ors.
Et les dômes, les monuments, les vieux châteaux surplombent la masse des maisons, tels les lointains hérauts de ce délicieux séjour, de cette région bénie des dieux. " fernando pessoa " lisbonne, ville de l'intranquillité, après la prague de kafka et le dublin de joyce, fait son entrée dans la littérature, et son "passant intégral", fernando pessoa, en est l'introuvable et mélancolique fantôme. " antoine de gaudemar, libération
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Les Horreurs de la démocratie : Scolies pour un texte implicte
Gomez Davila/Volpi
- Rocher
- Anatolia
- 20 Février 2003
- 9782268044675
Nicolas Gomez Davila (1913-1994) consacra sa vie à la lecture et à l'écriture. Chez lui, à Bogota, sa bibliothèque était le centre de sa maison, un lieu de recueillement et de méditation d'où se dégageait le parfum du savoir et de la littérature de l'ancienne Europe. Selon son ami Alvaro Mutis, son oeuvre, " un livre immense ", est un " territoire jalousement maintenu dans la pénombre ". Et Gabriel Garcia Marquez aurait avoué en privé : " Si je n'étais pas communiste, je penserais en tout et pour tout comme lui. " " Démagogie est le mot qu'emploient les démocrates quand la démocratie leur fait peur. " " La grande ambition de l'artiste actuel, c'est que la société le couvre d'opprobre et la presse d'éloges. " " Les opinions révolutionnaires ouvrent la seule carrière, dans la société actuelle, qui assure une position sociale respectable, lucrative, et paisible. " " Le Progrès se réduit finalement à voler à l'homme ce qui l'ennoblit, pour pouvoir lui vendre au rabais ce qui l'avilit. " " Cela fait deux siècles que le peuple a sur le dos non seulement ceux qui l'exploitent, mais aussi ses libérateurs. " " Son dos s'est courbé sous ce double poids. " " Que le christianisme soit né comme une conspiration de prolétaires, seul peut le croire quelqu'un dont le coeur se sentirait comblé par l'argent. " " La toute-puissance de l'argent a été le prix de l'égalité sociale. " La toute-puissance de l'Etat sera le prix de l'égalité économique. "
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" Cette oeuvre superbe, qui propose à la fois une fertile théorie de l'histoire et une inattaquable doctrine politique... se penche aussi sur l'humanité stupide et fruste parmi laquelle nous nous démenons la plupart du temps. Si insolite et ambitieux que nous apparaisse cet ouvrage, il concerne également nos petites affaires de tous les jours. Que les lecteurs y soient attentifs, et ils en retireront le plus grand profit spirituel. " Alvaro Mutis. La liberté est un rêve d'esclaves. L'homme libre sait qu'il a besoin de soutien, d'aide, de protection. / Les philosophes actuels sont cernés par plus de tabous que le sorcier primitif. / Lorsque la rouerie commerciale des uns exploite la crédulité culturelle des autres, on parle de diffusion de la culture. / La pensée réactionnaire fait irruption dans l'histoire comme le cri d'alarme de la liberté concrète, comme un spasme d'angoisse devant le despotisme illimité auquel atteint celui qui s'enivre de liberté abstraite. / Les communications plus faciles ne vivifient pas les régions écartées, elles leur sucent la moelle. / Sans instruction primaire il est impossible d'abrutir définitivement un peuple. / La vie intellectuelle d'une grande ville moderne est une combinaison de provincialisme de quartier et de cosmopolitisme d'hôtel.
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Ce livre regroupe quelques conseils d'anton tchekhov, extraits de sa correspondance, à l'intention de ceux qui écrivent.
Il s'agit de minutieuses indications que le grand auteur russe avait tirées de sa propre expérience de lecteur et d'écrivain. "une mauvaise critique vaut mieux que rien. ne crois-tu pas ?" écrivait-il à son frère aîné, alexandre. il pensait ainsi l'aider, en atténuant la solitude qui accompagne l'écriture. dans une de ses lettres à gorki, tchekhov observa un jour : "on écrit parce qu'on se casse le nez et qu'il n'y a rien d'autre à faire.
" dans le calepin oú il notait ses pensées, tchekhov ironisait sur le rôle d'une certaine critique : "l'opinion d'un professeur : ce qui compte, ce n'est pas shakespeare, c'est le commentaire sur shakespeare. " c'est pourquoi le petit livre que voici propose les conseils de tchekhov sans commentaire, mais en invitant le lecteur à les prendre au sérieux. au départ, ils ont été relevés à des fins personnelles, mais les suggestions d'un grand auteur peuvent être utiles à tout un chacun.
Ecrivez sur divers sujets, drôles ou larmoyants, bons ou mauvais. donnez des récits, des petits riens, des anecdotes, des traits d'esprit, des calembours, etc. , etc.
Je n'ai pas encore de conception du monde politique, religieuse ou philosophique arrêtée. j'en change tous les mois. aussi dois-je me borner à décrire la façon dont mes héros aiment, se marient, ont des enfants et s'expriment.
On ne doit jamais mentir.
L'art a ceci de particulièrement grand qu'il ne tolère pas le mensonge. on peut mentir en amour, en politique, en médecine. on peut tromper les gens, voire dieu, mais dans l'art, on ne peut mentir.
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Prenant pour devise le mot de Montaigne : " On ne parvient à l'universel qu'à partir de l'ultralocal ", devise dont se réclamait Dali, ce livre est une incantation au génie visionnaire qui s'inspira toute sa vie de la magie et de la force " ultralocales ".
Empruntant à tous les registres du Dali-Protée, paranoïaque, Avida Dollars, dandy, hédoniste, anarchiste-monarchiste, histrion héro de sa propre mythologie, surréaliste rebelle au Logos officiel, Dali-Christ, Dali-incarnation de l'esprit catalan, Gifreu plonge dans l'abîme aux mille métaphores du pur paradoxe dalien et nous révèle toutes les incarnations de la Dalimania. Tous les pères spirituels qui envoûtèrent Dali surgissent ici : Raymond Lulle, fondateur de la littérature catalane, l'architecte Antoni Gaudi, J.V.
Foix, le poète-pâtissier, Lidia de Cadaqués, la poissonnière-sorcière, Narcis Monturiol, le militant communiste. Ce livre visionnaire, enchanteur et poétique, est un manifeste tonique au verbe joyeux et sensuel, qui résonne comme un ultimatum de la fin d'une ère.
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En réponse aux Lettres à la fiancée de Fernando Pessoa, voici un choix de lettres écrites par la fiancée, Ofélia Queiroz, au poète, publiées pour la première fois au Portugal tout récemment et inédites à ce jour en français.
" Cher Monsieur, votre présence dans l'entreprise Félix, Valladas & Freitas, Lda, m'est extrêmement agréable, et je me permets de vous dire que c'est à cause d'elle que je ne me trouve pas dans une autre entreprise où je gagnerais sûrement plus, mais... Votre présence dans l'entreprise Félix, Valladas & Freitas m'est très chère, car je suis très attirée par vous... " Ainsi commence la relation amoureuse entre Fernando Pessoa et Ofélia Queiroz, au début de l'année 1920.
Ofélia est alors une jeune femme de dix-neuf an et travaille dans la même entreprise que le poète, de onze ans son aîné. Une série de longues. " Aujourd'hui c'était vraiment bouche sucrée... n'est-ce pas, mon amour ? Savez-vous que la moustache de mon Ibis a fait des chatouilles à la bouche de son Ibis? Mais quelle grande surprise ! Bébé a énormément aimé et il est déjà tout plein de nostalgie... " Mon désir est de dévorer mon Ibis chéri.
Venez là, Nininho, tout près de moi! je vais aller vous chercher sans attendre, je vais vous voler et vous mettre dans une très jolie petite boîte doublée de satin jaune, toute parfumée, et de temps en temps, j'ouvrirai la boîte, je vous donnerai des tas de baisers, puis je refermerai la boîte, mes bisous vous contenteront, Nininho, vous ne mourrez jamais, vous serez toujours à moi rien qu'à moi, et je vous transporterai toujours avec moi.
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Alexis Remizov (Moscou, 1877-Paris, 1957) est l'un des plus prodigieux écrivains russes du XXe siècle, et l'un des plus prolifiques.
Il connut le bagne et la relégation, puis une authentique notoriété littéraire, puis la guerre et la révolution, l'exil à Berlin et à Paris : la pauvreté, la perte de son public, l'impossibilité de se faire publier. Les années de l'Occupation furent les plus noires de sa vie. D'abord parce que la situation précaire des exilés, toujours au bord de la misère, avait empiré avec les difficultés d'approvisionnement, les bombardements, les arrestations des proches, les tracasseries administratives et policières.
Ensuite parce que sa femme, Serafima Pavlovna, mourut en mai 1943, après être restée de longs mois grabataire. La Flûte aux souris est un témoignage de cette époque. La peinture de Paris occupé, la description des milieux littéraires, ses souvenirs de Moscou, les mésaventures de ses traducteurs : tout est vivant, drôle, tragique. La Flûte aux souris n'est pas un roman. oeuvre inclassable, composite, elle juxtapose des souvenirs, des portraits, des rêves, des légendes, des réflexions sur la destinée ; c'est aussi un art poétique.
Remizov avait déjà utilisé ce procédé de " collage " dans La Russie dans la tourmente, cette extraordinaire chronique de la Première Guerre mondiale et de la révolution. Il fut proche des surréalistes, notant ses rêves, hanté par l'absurdité du monde. Marcel Arland, Jean Paulhan, Jacques Rivière, toute l'équipe de la Nouvelle Revue française l'ont apprécié et aidé. De plus, Remizov était un calligraphe et un dessinateur extraordinaire.
Picasso le connaissait et l'admirait, Kandinsky aussi.
Puisse le vieil enchanteur " envoûté par les mots " trouver de nouveau son chemin vers les lecteurs français, lui qui a fait parler russe à Mélusine, Tristan et Iseult et les lamas tibétains...