Elles ont brûlé, dans les ténèbres du XXe siècle cette longue nuit de guerres, de totalitarismes, de barbarie où nous errons encore, de leur désir de vérité et de cette volonté qui consiste à aimer inconditionnellement. Trois femmes, trois voix qui s'entrelacent sans le savoir en une seule flamme dans la nuit ou le Verbe se fait silence, dans trois langues vivantes et soeurs, le français, l'italien, l'espagnol. Si différentes dans leur absolue singularité, elles se ressemblent, toutes trois de la lignée d'Antigone, éminente figure du sacrifice, de l'offrande sans concession, de l'amour sans conditions, du moi consumé pour accéder à l'être, sans lesquels il n'est pas de révolte authentique. Dans le temps de vie qui leur fut imparti, brève et fulgurante trajectoire de Simone Weil (1909-1943), morte à trente-quatre ans, longue vie de María Zambrano (1904-1991) du début à la fin du siècle, parcours orienté dès la naissance par la maladie pour Cristina Campo (1923-1977) qui ne connut pas la vieillesse, elles ont eu cette capacité si rare de transformer leur vie en destin. Chacune de ces femmes laisse entendre une voix singulière, libérée de la pesanteur, d'une extraordinaire pureté, voix monacale, dépouillée comme le chant grégorien de Simone Weil, voix transparente aux mythes et aux rites de Cristina Campo, voix où bruissent les fleuves de l'exil, charriant les douleurs et les pleurs secrets de María Zambrano.
Les lettres que Cristina Campo a écrites à María Zambrano entre 1961 et 1975 nous permettent de découvrir un sommet de l'écriture épistolaire campienne et constituent sans aucun doute une clé d'accès indispensable pour une connaissance authentique de la vie et de l'oeuvre de deux des plus importantes figures féminines du XXe siècle. Quotidien, joie, poésie, écriture, amis, livres, liturgie, prière, distance et nostalgie, (dans la fidélité à la confiance et à la tendresse, la douleur, l'espérance, « ce qui rend possible l'attente indéfinie d'un miracle » : tout cela Cristina Campo confie à son amie lointaine, qui le transfigurera au centre de ses recherches philosophiques dans la figure aurorale de la flamme, le petit traité inépuisable que María Zambrano dédia en 1977 à la mémoire de Vittoria-Costina.
Le grand Ernesto Sabato vitupère ici, dans ce court essai, contre le dogmatisme et son atteinte à la liberté d'expression et de création, propres à tous les systèmes à visée totalitaire. Puis il aborde sous cette lumière le problème éternel de la création artistique qui a pour vocation d'exprimer à la fois le désirable et le réel, souvent contradictoires. Il rappelle enfin que le droit à la contradiction, au désaccord, au débat, est l'un des plus importants qui doit être assuré à la personne humaine, et défend ici des positions exprimées par le personnalisme d'Emmanuel Mounier. Des analyses éclairantes et percutantes qui visent à se débarrasser de lieux communs destructeurs et de mensonges écrasants, pour faire émerger la figure de la personne humaine, libre et créatrice.
Dès les années 1930, Bernard Charbonneau acquiert la conviction que le XX° siècle serait à la fois celui du saccage de la nature et celui du totalitarisme. En effet « le régime totalitaire pourrait se définir comme un brusque accomplissement des virtualités sociales de la technique » (L'Etat). La course aveugle au développement industriel et technoscientifique engendre une désorganisation environnementale et sociale et des crises d'une gravité croissante. Le seul moyen d'éviter le chaos qui s'annonce sera alors de procéder à une réorganisation en profondeur de la vie économique et sociale, et pour cela il faudra exercer un contrôle rigoureux des activités humaines et des territoires qui ne laisse rien de côté. La préservation du taux d'oxygène nécessaire à la vie ne pourra être assurée qu'en sacrifiant cet autre fluide vital : la liberté.
L'émergence de la problématique écologiste nous permettra-t-elle de résister aux tendances totalitaires du système techno-industriel ?
Dans cette Situation, Péguy accuse le positivisme engendré par le monde moderne de s'être substitué aux anciennes humanités.
Il prend pour cible le « parti intellectuel », son arrivisme, son arrogance et son mépris des traditions spirituelles du passé, sa « barbarie » nouvelle plus dangereuse encore que celle des partis politiques, son péché d'avoir réduit l'ancien désir de gloire, spirituel et légitime, en une forme de domination temporelle, pleine de mesquinerie, de bureaucratie et de parvenus. Avec verve, il s'emporte contre la modernité, le modernisme, contre l'embrigadement éducatif, contre la dénaturation et la défiguration malhonnête, lui, le Républicain, de la France de l'Ancien régime. Mais il rappelle aussi au fil des pages qu'il est un poète, un styliste : il livre ainsi un portrait au souffle hallucinant de Paris, du Paris moderne, auquel il oppose les villages de France, sa Beauce et son « océan de blés », la Sologne, le fil de la Loire, « cette Reine que les Rois ont aimée » ; coagulant avec passion l'histoire de France, il réhabilite l'épopée, l'héroïsme, l'aventure collective.
Tout entier animé de la colère du Juste et de la lucidité du visionnaire, il nous offre un grand livre plein de vie.
Alors que les avions allemands bombardent incessamment Londres, Orwell livre ses réflexions sur la situation britannique et en vient à la conclusion suivante : la seule manière de résister au nazisme et au communisme totalitaires, c'est de défendre une révolution socialiste et patriote au Royaume-Uni.
Dans l'un de ses essais les plus importants, Orwell s'en prend au système de classe britannique dépassé et vieilli, alliance entre aristocratie dépassée voire idéologiquement compromise avec le nazisme, uniquement soucieuse de ses intérêts de classe, et intellectuels défaitistes, antipatriotes et souvent sympathisants soviétiques. Il plaide à la place pour un socialisme démocratique typiquement anglais, fondé sur la longue histoire de l'Angleterre et les vertus du peuple britannique, unifiant élites et peuple dans un système plus juste et plus égalitaire, dont « Le lion et la licorne », figures héraldiques du blason royal, forment le symbole le plus expressif.
Dans ce petit pamphlet primesautier, Stendhal critique avec ironie et légèreté la prétention des industriels à se faire passer pour des hommes admirables et bienfaiteurs de l'humanité, et l'injonction qu'ils nous font de les reconnaître tels.
Stendhal rappelle qu'au contraire, les seuls hommes admirables sont ceux qui, au-delà de tout calcul, conservent leur intégrité morale et sacrifient leurs intérêts à une cause supérieure - qu'ils soient célèbres comme Byron, Lamartine ou La Fayette, ou inconnus comme tant d'anonymes admirables.
S'il visait alors Saint-Simon, le parallèle avec les grands capitaines d'industrie d'aujourd'hui (d'Elon Musk à Jeff Bezos en passant par Mark Zuckerberg) est si frappant qu'il fait de ce petit texte une friandise délicieuse, éclairante et rafraichissante.
Avec Patria mia, Pound dresse un portrait enthousiaste des Etats-Unis dont il loue l'optimisme impérissable, la fierté de sa richesse et de son sens pratique. Mais il émet aussi des critiques parfois âpres à l'encontre des revues littéraires formatées au goût du jour et surtout des universités qui offrent un enseignement de plus en plus spécialisé au détriment d'une formation humaniste propice au développement d'une pensée libre.
Cet essai inédit est rédigé au moment où Londres et Paris se disputent les expérimentations littéraires et artistiques les plus novatrices. Lorsqu'il développe ces réflexions, Pound vient de connaître une percée poétique en donnant naissance à l'Imagisme, mouvement s'affranchissant de la tradition victorienne et proposant un renouvellement radical de la poésie. Il est aussi devenu le correspondant en Europe pour la revue Poetry, devenant ainsi un exilé, tels Whistler ou Henry James. Mais s'il s'éloigne de son pays, c'est pour mieux le servir et participer activement à sa renaissance intellectuelle qu'il pressent comme imminente et dont il perçoit par exemple les germes dans l'essor architectural de la ville de New York.
Dans ce combat ouvert contre l'inertie culturelle de ses compatriotes, ce qu'il l'importe c'est l'avenir de la littérature américaine et de la vie culturelle de son pays. Ces pages témoignent de l'attachement profond qui lie le poète à celui-ci.
L'Orwell essayiste a écrit de très nombreux essais, la plupart parus dans la presse de l'époque. Peu cependant traitent directement de la liberté d'expression et de pensée, thèmes chers s'il en est à l'auteur de La Ferme des Animaux et de 1984. Dans ce petit texte offensif, prononcé à l'occasion d'un événement en faveur de la liberté de la presse, Orwell s'insurge contre les discussions sur le sexe des anges quand elles ne sont pas de franches louanges envers le communisme soviétique et l'URSS. Il se livre ensuite à un plaidoyer prémonitoire et lucide sur la nature du totalitarisme et ses rapports avec la liberté d'expression, les écrivains et la littérature en tant que telle - la littérature avait en effet toujours été la passion d'Orwell, qui n'écrirait 1984 que quelques années plus tard. C'est dans ce texte qu'il faut lire la défense qu'en fait Orwell, dans des termes et au moyen d'analyses qui n'ont rien perdu de leur pertinence aujourd'hui.
Paru de manière posthume, resté de manière bien inexplicable en marge par rapport au reste de l'oeuvre de Drieu, ce texte est pourtant d'une importance capitale pour saisir Drieu et son destin. Confession d'une sincérité désarmante et d'une qualité littéraire indubitable, Récit Secret joue un grand rôle dans le mythe littéraire qu'ont construit ses admirateurs. Mettant le suicide (dont il aura beaucoup parlé, notamment dans son court roman le plus connu, Le Feu Follet) au premier plan de son oeuvre comme de sa vie, Drieu semble anticiper un destin qui, selon lui, n'a fait que l'attendre. Calme, méditatif voire résigné, se plaçant au-dessus de la politique, même si l'on ne peut faire abstraction des circonstances dans lesquelles Drieu l'écrivit, ce récit est une magnifique porte d'entrée pour ceux que son oeuvre effarouche injustement encore, comme pour ceux qui voudront connaître un Drieu plus intime, connaître le dernier Drieu.
LÂÂ'Univers et soi (1945) rend compte de la crise existentielle qui sÂÂ'empara dÂÂ'Ernesto Sabato et qui allait venir en Occident. Dans cet abécédaire qui lui valut lÂÂ'un des prix les plus prestigieux dÂÂ'Argentine (décerné par un jury où siégeait son illustre ainé Bioy Casares), le jeune Sabato, déjà lucide, méditatif, drôle, révolté, passe en revue les faits politiques et philosophiques hérités du XIX? siècle et analyse leurs conséquences au siècle suivant. Il y exprime son interrogation permanente quant à la nature et la condition humaines, et sÂÂ'élève contre la pseudo-neutralité de la science. SÂÂ'y trouvent avec une fulgurance aphoristique aussi bien des entrées sur la découverte de lÂÂ'Amérique, le fascisme, la théorie de la relativité, Galilée, Newton ou le surréalisme.
Parabole d'une grande puissance devenue classique et proverbiale, la légende du Grand Inquisiteur (passage des Frères Karamazov) est l'un des textes les plus puissants du génie russe, ici reproduit en intégralité. Florence Louis et Edouard Schaelchli font apparaître dans leurs analyses toute l'ampleur, la complexité et la profondeur des questions posées et provoquées par ce texte de Dostoïevski, en s'appuyant sur différents textes et auteurs qui en prolongent l'écho : Un Satan chrétien, de Bernard Charbonneau ; La passion de la nuit et la loi du jour, de Jean Brun ; L'amour et l'ordre, de Jacques Ellul (tous trois en version intégrale) ; ainsi que d'extraits de Soloviev, Kierkegaard ou encore Villiers de l'Isle d'Adam. Le livre le plus complet sur l'un des textes les plus importants qui ne cessent de hanter la pensée occidentale.
Récit lyrique et philosophique d'une grande profondeur et d'une grande beauté, dans le sillage de l'Hyperion d'Holderlin, Asklépios est une excellente porte d'entrée dans l'oeuvre de Miguel Espinosa. Il y met en scène un être dont le destin est celui d'un Grec classique né par erreur dans le monde moderne. Tout entier tourné vers le Vrai, le Bon et le Bien, Asklépios traverse l'existence, de la naissance à la mort, de la découverte de l'amour à la découverte de soi, dans un style dense mais limpide, d'une solaire mélancolie. Miguel Espinosa mit beaucoup de lui-même dans ce texte qui n'est ni une confession, ni un jeu littéraire, ni une fuite idéaliste hors du temps - mais une recherche assoiffée de soi-même, vertigineuse et vraie. En quelques lignes, il nous arrache au temps pour nous plonger dans l'intemporel, et enfin nous le restitue dans une forme plus pure ; comme toutes les grandes oeuvres.
Écrit en pleine crise du coronavirus en Chine, ce petit livre est un brûlot qui valut à son auteur, intellectuel prestigieux et réputé, d'être démis de ses fonctions à l'université de Tsinghua avant d'être emprisonné. En colère contre la gestion calamiteuse du Parti unique du coronavirus, Xu décrit incrimine impitoyablement le système de plus en plus autocratique mis en place par Xi Jinping et passe en revue tout ce qui a contribué à la crise : corruption, lâchetés, incompétence, mépris de la vie humaine et du peuple, tyrannie, politique de cour, censure, totalitarisme, surveillance globale et numérique. Ce texte courageux, écrit par un intellectuel d'un grand courage, offre une vision de l'intérieur sans pareil de la situation chinoise actuelle.
Dans ce 11e numéro de Philitt (désormais éditée par les éditions R&N), articles, essais et entretiens permettent de s'interroger sur l'état de la littérature contemporaine, en mêlant critiques et apologies. Si certaines pratiques du milieu de l'édition favorisent le développement d'une littérature commerciale et obligent à redéfinir le statut d'écrivain, des entreprises authentiquement littéraires perdurent et méritent d'être valorisées. Contre la tentation d'une déploration univoque de la perte de la littérature, la revue tient à rappeler que la littérature vit toujours à travers certaines grandes figures contemporaines. Un numéro rafraîchissant, ample, à la pointe d'aujourd'hui, avec deux entretiens inédits de deux des plus grands écrivains contemporains (Krasznahorkai et Cartarescu...), à ne louper sous aucun prétexte !
Ce livre percutant a été écrit par Unamuno lors de son exil parisien douze ans après Du Sentiment Tragique de la Vie (1913). Il rappelle qu'Unamuno est avant tout un grand auteur européen, s'inscrivant dans la lignée de Pascal ou encore de Kierkegaard. Exilé aux Canaries par Primo de Rivera après avoir remis en cause le roi d'Espagne, Unamuno part pour la France où, dans la souffrance et la solitude, il rédige ce court essai qui prend pour objet la foi, entendu comme effort personnel et véritable et non comme pratique sociale. Rappelant avec finesse, érudition et force que, sans cet effort, sans ce combat et cette lutte permanents pour conquérir et reconquérir la foi et la vérité du christianisme, toute vie religieuse et spirituelle est vouée à la mort et à la disparition, il propose une inclination vers un ascétisme sans cesse renouvelé qui prend part au monde pour mieux le vivre.
Il était écrit que le dernier roman de Drieu ne comporterait pas de politique, ou si peu, comme si, malgré les apparences, et comme il l'a écrit dans Récit secret, son autre grande oeuvre posthume, cela n'avait pas tant compté dans sa vie. Roman de formation d'un jeune peintre, Les Mémoires de Dirk Raspe est probablement le plus beau et le plus abouti des romans de Drieu. Prenant la vie de Van Gogh comme prétexte, d'une finesse étourdissante, ce roman qui traite de l'art, de la peinture, de l'artiste, des pauvres et des déshérités de Flandres, a parlé et paradoxalement comme aucun autre du Drieu intime, véritable, du Drieu essentiel qui, pour une fois, trouve une juste distance entre confidences de soi et récit romanesque. Les tensions et contradictions de l'artiste vis à vis des femmes, des pauvres, de la foi et de la politique, conduisent ce héros ascétique, affligé par sa laideur, au bout de lui-même et de la beauté du monde. Un grand roman, qui n'a pas fini de nous éblouir.
« Pour sûr ! Le père Homère, le barde grec à la blanche barbe, n'eût pas chanté le noble Ulysse, non, mais le noble chevalier Schenapahnski, si le hasard n'avait voulu qu'il vécût à une époque où il n'y avait ni piano ni cigares de Manille, où l'on ne pensait pas plus à Berlin qu'à Don Carlos. Homère est mort. Moi, je suis vivant. Et c'est ce dernier point qui me réjouit le plus. Ce que Homère ne put faire, je le fais. Homère chanta Ulysse - je rends gloire au chevalier Schenapahnski. » Ainsi commence le premier roman feuilleton allemand, paru dans la gazette de Marx & Engels. Il a pour héros un chevalier à la moralité douteuse que nous suivrons dans ses aventures galantes et sa soif de renommée ; nous le verrons tomber dans les abysses de l'indigence morale et pécuniaire : en cours de route, il s'entichera de la comtesse de S. ; affrontera au sabre le comte de G. ; s'endettera dans une affaire de diamants pour les yeux d'une belle ; partira en Espagne pour s'engager comme reître dans les rangs de don Carlos, avant de faire la cour à une richissime et chauve duchesse qui, avec la clé de son coeur, lui livrera celle de sa fortune et des honneurs au parlement de Francfort. Ami de Marx, Engels et Heine, Georg Weerth (1822-1856) est un fidèle chroniqueur de la révolution industrielle, le plus grand poète du prolétariat (sic) et un feuilletoniste à l'ironie affûtée, aussi drôle et gai que critique et perspicace. Désenchanté par la littérature, il s'engage dans l'aventure et meurt de maladie à Cuba à l'âge de trente-quatre ans.
À l'été 1968, Pier Paolo Pasolini inaugure une rubrique dans « Tempo » qu'il intitule Le Chaos : c'est l'année des contestations, des manifestations étudiantes, de la lutte pour les droits civils. Dans un pays qui est en train de changer rapidement, Pasolini intervient de manière fortement polémique sur les thèmes dominants du jour, et qui sont prétextes à des réflexions - réunies ici pour la première fois - fondamentales et novatrices : la condamnation de la télévision, la question émergente de la jeunesse, les positions de l'Église, les accusations du capitalisme. Il profite également de cet espace de liberté pour livrer à l'inspiration de magnifiques pages poétiques et littéraires, sur le cinéma, l'écriture, sa propre vie
Byung-Chul Han poursuit dans ce livre capital son analyse alarmante d'une société sur le point de s'effondrer, débutée dans La Société de la fatigue. Se concentrant sur la relation entre violence et individualité, il montre que malgré la thèse répandue selon laquelle la violence aurait été éradiquée de nos sociétés modernes, elle a seulement changé de forme pour opérer plus subtilement. S'appuyant sur Freud, Benjamin, Schmitt, Sennett, Girard, Agamben, Deleuze, Foucault, Bourdieu ou encore Heidegger, Han étudie les formes classiques de la violence issues de la négativité - la violence archaïque du sacrifice et du sang, la violence virale du terrorisme, la violence verbale des paroles blessantes - avant d'analyser la violence nouvelle, issue de la positivité.