Texte faisant partie des Ecrits de Londres, écrit à la même période que l'Enracinement, La Personne et le Sacré prend son origine dans le mot de « personne » qui avait fondé le courant personnaliste autour d'Emmanuel Mounier et que Simone Weil trouve impropre. Mais ce texte est bien plus qu'une querelle sémantique : il devient tout de suite méditation philosophique lumineuse et de très grande importance (jusque-là sous-estimée) sur les notions de droit, de démocratie, de justice, de mal et de beauté. Prenant à contrepied le personnalisme chrétien en affirmant que « Ce qui est sacré, bien loin que ce soit la personne, c'est ce qui, dans un être humain, est impersonnel », Simone Weil se livre à un plaidoyer d'une rare justesse pour ce qui fonde l'être humain en dehors de toute collectivité ou institution. Un texte capital pour approfondir l'oeuvre de Simone Weil et qui saura parler à tout lecteur qui recherche une clarté pure, exigeante et dénuée de tout artifice sur des thèmes intemporels.
Paru de manière posthume, resté de manière bien inexplicable en marge par rapport au reste de l'oeuvre de Drieu, ce texte est pourtant d'une importance capitale pour saisir Drieu et son destin. Confession d'une sincérité désarmante et d'une qualité littéraire indubitable, Récit Secret joue un grand rôle dans le mythe littéraire qu'ont construit ses admirateurs. Mettant le suicide (dont il aura beaucoup parlé, notamment dans son court roman le plus connu, Le Feu Follet) au premier plan de son oeuvre comme de sa vie, Drieu semble anticiper un destin qui, selon lui, n'a fait que l'attendre. Calme, méditatif voire résigné, se plaçant au-dessus de la politique, même si l'on ne peut faire abstraction des circonstances dans lesquelles Drieu l'écrivit, ce récit est une magnifique porte d'entrée pour ceux que son oeuvre effarouche injustement encore, comme pour ceux qui voudront connaître un Drieu plus intime, connaître le dernier Drieu.