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Lettre Volee
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Pasolini, poète et romancier : de la pulsion de régression à la crise de la représentation
Philippe Di Meo
- Lettre Volee
- Palimpsestes
- 12 Janvier 2024
- 9782873176235
Dès ses premiers poèmes, l'essentiel de l'oeuvre de Pier Paolo Pasolini s'articule autour de la figure de Narcisse. C'est travers l'évocation de ce mythe qu'il assouvit un impérieux besoin de confession publique. Mais Narcisse livre une lutte perdue d'avance contre le passage du temps. Pasolini mène ce combat en faisant un usage immodéré de l'analogie pour essayer de concilier instant et durée. Bientôt ce jeu acrobatique se révèle intenable. Il remet alors en cause l'idée même de représentation qui avait été initialement la sienneà travers deux oeuvres majeures : La Meilleure Jeunesse (1975) et Pétrole (posthume, 1992), mais également dans un court-métrage comme Que nous disent les nuages ?(1968). Il invente alors des formes nouvelles comme malgré lui et contre ce en quoi il avait longtemps cru : un univers fondé sur l'éternel retour.Philippe Di Meo est écrivain, critique et traducteur. On lui doit notamment des traductions françaises couronnées de plusieurs prix des oeuvres de Giorgio Manganelli, Andrea Zanzotto, Carlo Emilio Gadda, Bartolo Cattafi, Pier Paolo Pasolini, Giorgio Caproni, Giuseppe Bonaviri, Federigo Tozzi, Edgardo Franzosini, etc. Il a en outre écrit denombreux essais sur la littérature française et italienne, la peinture et le cinéma et collabore à de nombreux sites et revues littéraires.
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Herstory : féminisme, minorité et visualité
Maryam Kolly
- Lettre Volee
- Essais
- 5 Mai 2023
- 9782873176013
Ce livre rassemble des récits de féministes minoritaires du début du vingt-et-unième siècle en Europe. À travers des auto-ethnographies de la sororité, l'ouvrage répond à un objectif : celui de réécrire l'histoire du point de vue des dominées - en mettant l'accent sur l'utilité des images à cette fin. Un terme issu des sciences sociales anglosaxonnes traduit ce geste que l'on reprendra à notre compte ici, en disant que l'ensemble des contributrices sont ici les instigatrices d'une HERstory iconique intersectionnelle et décoloniale. Contributions de Salwa Boujour (journaliste multimédia, assistante chargée d'exercices à l'ULB, conférencière et formatrice), Maja-Ajmia Yde Zellama (réalisatrice, directrice de casting, DJ, event-manager et travailleuse sociale), Manal Yousfi (fonfatrice de la plateforme Soeur Muz qui concerne les femmes musulmanes), Souhaïla Amri (coordinatrice de projets socio-culturels à Ras El Hanout et chargée de formations chez TYN), Fatima-Zohra Ait El Maâti (artiste, programmatrice d'art et curatrice), Samira Hmouda (curatrice et manager culturelle), Malika Hamidi (enseignante suppléante du cours Islam en Europe contemporaine du Master en Sciences Politiques à l'Université Libre de Bruxelles), Benedikte Zitouni (sociologue à l'Université Saint-Louis de Bruxelles), Nadia Fadil (Professeur au département d'anthropologie culturelle et sociale à la Katholieke Universiteit Leuven). Maryam Kolly est sociologue, enseignante-chercheuse à l'USL-B, membre du GECo à l'ULB et conférencière à l'École de Recherche Graphique, après une trajectoire d'intervenante sociale jeunesse d'une dizaine d'années. Licenciée en Philosophie et Lettres et Docteure en sciences sociales et politique, elle a publié deux monographies, Diplomate au pays des jeunes (Academia, 2019) et De la religion que l'on voit à la religion que l'on ne voit pas (Presses USL-B, 2018) issues de recherches doctorales et postdoctorales sur les politiques de prévention et le travail social, les jeunesses urbaines, les masculinités et féminités marginales postcoloniales, l'épistémologie pragmatique.
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Une île battue par les vents : Sur le cinéma de Roman Polanski
Laurent Van Eynde
- Lettre Volee
- 15 Novembre 2024
- 9782873176426
Cet essai sur le cinéma de Roman Polanski explore l'enjeu formel et thématique de l'espace clos, en le décalant néanmoins du trop classique et trop univoque huis clos vers une dialectique affinée de l'intérieur et de l'extérieur. Par le biais de différentes figures de cette dialectique, c'est le statut même de l'image que le cinéma de Polanski permet de penser. Le choix est aussi fait ici de mobiliser les références à la peinture qui travaillent de l'intérieur le cinéma de Polanski et contribuent de manière décisive à son esthétique.
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Mario Luzi (1914-2005), l'un des plus grands poètes italiens du XXe siècle, est aussi l'auteur d'une oeuvre importante d'essais sur la littérature et son histoire. Si l'essentiel de son oeuvre poétique est désormais traduit en français, il n'en va pas de même pour ses essais. Ce livre est la première traduction de son étude sur Stéphane Mallarmé, publiée en 1952. En Italie, pour sa génération, le poète français avait été un modèle d'autonomie spirituelle à opposer à la rhétorique du régime fasciste. Luzi y revient après la guerre, dans un moment de crise et de régénération de son pays et de sa poésie, et le réinscrit dans un contexte européen : au-delà des filiations évidentes, françaises, il retrouve les échos de Mallarmé chez Yeats, George, les Espagnols, mais surtout chez Eliot, Rilke et Ungaretti. C'est à partir de leur expérience radicale du langage et de la poésie, qui est aussi la sienne propre, que Luzi relit le corpus poétique de Mallarmé. Par des analyses denses et rapides, il retrace une « biographie intellectuelle » du poète, où le contexte n'est plus séparable des significations intérieures. La finesse de son analyse esquive certaines alternatives trop simples de l'histoire littéraire (continuité / discontinuité, influence / invention) et rend à l'histoire et à l'expérience de la poésie la complexité qui leur revient.
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« Le poème migre / Il s'appelle / Chant sans Terre / il est serpent et dragon / tout à la fois sol des Migrants et Mer / Sans racine de terre, / Ulysse de justesse ? » Laure Gauthier poursuit ici son travail poétique sur l'énonciation et la polyphonie. Ainsi les dialogues de la première suite chorale intitulée Le terme des lamentations sont de véritables chants tenus par des protagonistes où se découvrent à la fois l'évocation de personnages classiques de la culture prémoderne (Abélard, Héloïse...) et la projection d'une sensibilité à fleur de voix. La deuxième suite poétique intitulée Le serpent b nous entraîne sur les hautes terres de l'Asie afin d'évoquer la légende chinoise des deux serpents vivant dans la montagne, et qui, après mille ans d'existence et de méditation, se transforment en femmes. Ces deux suites ne sont pas étrangères l'une à l'autre, elles inscrivent un même terrain de l'expérience du monde et de la relation à l'autre, plus singulièrement, de la relation amoureuse au sens le plus large et profond qui soit.
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C'est ainsi : Vérène, Toinon, Ulrich et Cécile voient sans cesse la misogynie ordinaire se rejouer dans leur vie?; constamment, il et elles en subissent la logique. La haine des femmes s'y double de l'horreur du féminin - le féminin en chacune et en chacun. Le féminin comme marque d'un certain penchant, d'un goût plus ou moins prononcé pour ce qui reste ouvert, ce qui fuit, ce qui ne se suffit pas. Autant dire que Vérène, Toinon, Ulrich ou Cécile ne sont plus à l'abri de rien, quand celles et ceux qui préfèrent les formes closes et les ensembles pleins croisent leur chemin. Tôt ou tard - c'est certain -, on leur décochera un énoncé mortifiant. Alors, la flèche fusera et, se fichant dans leur chair, les projettera au bord de l'abîme où on les verra vaciller. Avec une encoche dans l'âme - encore une -, quelque part entre le coeur et l'abdomen.
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Le sec et le vif : Une histoire de l'arbre-sculpture depuis 1968
Natacha Pugnet
- Lettre Volee
- 6 Décembre 2024
- 9782873176334
Cet essai interroge le devenir-oeuvre d'arbres, qui, morts ou vivants, dessinent une catégorie sculpturale dans laquelle le bois n'est plus envisagé comme un matériau auquel donner forme. Tout ensemble être-là naturel et chargé de références culturelles, l'arbre-sculpture s'inscrit dans une archéologie et une histoire spécifiques. Exhibé tel quel ou presque dans le white cube, il semble déplacé, bousculant l'idée même d'exposition. Planté, et devenu sculpture vivante, il porte à reconsidérer les pratiques in situ. Le Sec et le Vif s'attache à saisir les enjeux communs à ces réalisations aussi bien que la diversité des démarches et sensibilités au monde que celles-ci révèlent, s'agissant notamment d'écologie. Puissamment anthropologique, la figure de l'arbre permet d'éclairer l'histoire de l'art récent - de Giuseppe Penone et Robert Smithson à Mark Dion et Roman Onda
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Né à Privas le 4 mars 1927 et disparu le 27 octobre 2012 à Paris, Jacques Dupin offrit à ses lecteurs, par des livres rares et intenses, de Gravir (1963) à Dehors (1975) jusqu'à Contumace (1986]) ou Discorde (2017), la traversée d'expériences âpres, toujours tendues vers ce qu'elles ignoraient d'elles-mêmes. La tâche à laquelle le poème de Jacques Dupin se doit est celle d'un dehors à affronter. Dépassionnée et comme à distance, tout autant qu'exposée à ses pulsions contradictoires, son écriture se mesure à cette ironie, à ses affres, autant qu'aux embardées réitérées dont elle fit son moteur. ce livre rassemble tous les textes (essais, portraits, chroniques, etc.) d'emmanuel Laugier sur l'oeuvre de Jacques Dupin écrits entre 1993 et 2017. ces textes, dont certains inédits, ont tous été revus, même s'ils conservent intacts l'élan et la tonalité qui les motivèrent. c'est d'ailleurs la variation des voix qui a présidée à l'agencement de l'ouvrage. Ainsi l'ensemble du livre dit l'attention fidèle portée à l'oeuvre de Jacques Dupin, tout autant que les mouvements internes qui en animent la lecture. « ils esquissent puis précisent le parcours du lecteur que j'ai été depuis plus de vingt ans et que je ne cesse d'être vis-à-vis du poète et de l'ami », dit l'auteur.
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Correspondances dans le labyrinthe des sons
Alexandre Castant, Philippe Franck
- Lettre Volee
- 4 Juin 2024
- 9782873176310
Ce recueil de textes critiques (2005-2022) constitue une correspondance - au sens propre comme au figuré -, entre Alexandre Castant et Philippe Franck autour des arts sonores. Ce sont des parcours mais aussi des écoutes actives en dialogue avec des oeuvres et des artistes contemporains dont le commun dénominateur est cette matière sonore mise en espace, mais aussi en images, en réseaux et en formes diverses. Le champ exploratoire principal en est le festival international des arts sonores City Sonic, créé en Fédération Wallonie-Bruxelles en 2003 par Transcultures sous la direction artistique de Philippe Franck, et qu'Alexandre Castant a suivi et commenté depuis ses débuts. De manière plus générale, cet ouvrage propose une vision ouverte et hybride des arts sonores d'aujourd'hui considérés dans leur grande diversité de pratiques et d'esthétiques. L'acquisition de ce livre donne également accès à une compilation de pièces sonores extraites du catalogue City Sonic (label Transonic).
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« Avec les arts plastiques, je n'ai pu que m'engager en terrain ennemi », disait Marcel Broodthaers. Quel est le sens de cet engagement ? Quel est l'enjeu du combat qui le conduit à la douloureuse décision de délaisser le champ de l'écriture poétique ? Son oeuvre multiforme déjoue les interprétations. Plusieurs fils s'y tressent, selon une logique originale que déploie cet Éloge. Les références essentielles en sont Mallarmé, qu'il tient pour « l'inventeur de l'espace moderne », Magritte, à qui il fait crédit d'un « resserrement de la notion de sujet » et Lacan, pour qui « la vérité a structure de fiction ». Une poétique de l'objet et de l'absence d'objet s'en déduit, ainsi qu'une pratique ironique des équivoques de la communication. S'y dessine la figure d'un artiste génial, qu'on n'a pas fini de découvrir.
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Il y a vingt ans, dans le cadre de la manifestation « Bruxelles 2000 », Thierry de Duve a monté au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles une grande exposition intitulée Voici, 100 ans d'art contemporain comprenant plus de 200 oeuvres remontant jusqu'à Manet et Rodin ainsi que trois installations commandées à des artistes contemporains (Michael Snow, Dan Graham et Sylvie Blocher).?Manifeste des principes qui construisent sans solution de continuité l'art moderne et contemporain selon Thierry de Duve, le catalogue (épuisé) contenait un long essai de Thierry de Duve repris dans Voici - vingt ans après, accompagné d'une soixantaine de photos d'installation dues à Philippe De Gobert ainsi que d'une sélection de quelques articles marquants qui avaient salué et vilipendé l'exposition dans la presse artistique internationale, des conférences de Herman Parret et de Mieke Bal données autour de Voici dans un colloque organisé à Louvain à l'époque et les réponses faites par Thierry de Duve.
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L'art et la cécité : voir et ne pas voir
Anne Sauvageot
- Lettre Volee
- Essais
- 12 Janvier 2024
- 9782873176259
De tous les archétypes qui peuplent nos imaginaires depuis les temps les plus anciens, la figure de l'aveugle, demeure sans doute l'une des plus présentes. La peur des ténèbres entretient toutes sortes de fantasmagories, celles de nos mythologies grecques comme celles des récits bibliques, celles de la littérature comme celles des arts tout au long de leur histoire. Comment ainsi comprendre et interpréter la démarche d'artistes contemporains qui ont fait de la cécité leur thématique ? Si certains d'entre eux choisissent d'oeuvrer en partenariat avec des aveugles - Sophie Calle, Miquel Barceló, Javier Téllez, Prune Nourry... - d'autres s'exercent eux-mêmes à peindre ou sculpter en aveugle, notamment les yeux bandés ou obturés, tels Robert Morris, Giuseppe Penone, Claude Jeanmart... Comment nous donnent-ils à interpréter la cécité, à la voir et à la comprendre ? La réflexion de manière plus large porte sur la dialectique du voir et du ne pas voir. Les frontières entre le visible et l'invisible sont en effet de plus en plus ténues. Certains artistes et scientifiques travaillent ensemble pour donner à voir ou redonner à voir certaines oeuvres retravaillées à des échelles inédites, celles du musée du Louvre entre autres.
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Alfreda Hitchcock & sisters
Martine Doyen
- Lettre Volee
- Livres D'art Et De Photographie
- 19 Novembre 2021
- 9782873175825
Partant du paradoxe que son panthéon cinématographique est quasi exclusivement composé d'hommes dont les films la touchent profondément et l'inspirent, en tant que cinéaste mais aussi en tant que spectatrice, Martine Doyen s'est prise au jeu de féminiser les traits de ses idoles pour découvrir ce qu'ils seraient en femmes, à défaut de pouvoir imaginer ce que leurs films auraient pu être, s'ils l'avaient été. et en attendant que s'installe la parité chez les réalisateurs et réalisatrices de films, cela soulage et permet de continuer à les adorer car, dans le fond, nos grands cinéastes sont des femmes aussi. reste à savourer cette galerie de portraits en tentant de reconnaître qui se cache derrière chacune de ces femmes dans ce who's who du cinéma international.
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La métaphore transpercée : Hélion, Ponge, Lacan
Pierre Malengreau
- Lettre Volee
- 10 Mai 2024
- 9782873176372
Il y a dans la parole analysante une forme d'inertie et de polarisation qui se répète et que l'expérience d'une psychanalyse rend incandescente. Il est alors légitime de se demander s'il est possible d'y introduire du nouveau. La référence que Lacan fait à Francis Ponge éclaire ce que serait un nouvel usage des mots, un usage qui permettrait de rejoindre de temps en temps ce qu'il y a de réel, d'insensé et d'ininterprétable dans toute parole. Ponge, dans un texte qui s'intitule « Hélion », aborde cette question en faisant entrer son lecteur dans l'atelier du peintre Jean Hélion. Tout est fait dans ce texte pour suggérer une oeuvre dont le mode d'engendrement passe par une mise en cause permanente de la figuration. Ponge ne décrit pas les tableaux d'Hélion, il les écrit. Il fait passer dans la langue l'indécidable qui les habite. Il introduit dans le sens que nous leur donnons un « je-ne-sais-pas-quoi » qui le transperce.
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Longue suite composée de 91 poèmes, ce livre de poésie se présente sous la forme d'une adresse au poète et écrivain Claude Esteban, d'un dialogue avec l'auteur disparu. Il y a dans cette suite quelque chose d'une complicité magnifique entre l'auteure et celui auquel elle s'adresse, ce dont témoigne la plupart des poèmes, discrètement mais sûrement, dont celui-ci : « Tu te souviens / elle n'était pas / morte / tout à fait / ni / sa main / ni / le pourpre des / peintures ni / la langue où / je la veille». On y trouve une parole poétique d'une très grande maîtrise, et qui, dans l'adresse à l'autre, cherche à formuler ce que nous sommes, sans jamais préjuger de ce que nous serons. Les lieux sont rarement déterminés et pourtant témoignent des itinéraires, qui sont ceux de la vie. Comme souvent chez cette auteure, le moment réflexif, l'ordre de la pensée jamais refermée sur elle-même accompagne ces moments de surgissement de la parole poétique en cette distance par rapport à la banalité de la traversée des jours.
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Surgi de la salvation, Andrea Zanzotto
René Noël
- Lettre Volee
- Palimpsestes
- 12 Janvier 2024
- 9782873176242
Fidèle à toutes les inscriptions de la poésie de son siècle, non seulement d'Italie mais d'Europe occidentale jusqu'à l'Inde, l'art poétique d'Andrea Zanzotto (largement traduit en français par Philippe Di Meo) ne se réduit pas à un échantillonnage, à une combinaison de genres et de styles antagonistes mais compose et joue le va-tout de la poésie par rapport à ses périodes fastes et même décadentes. Zanzotto a l'oreille musicienne initiant les formes nouvelles du poème, ouïe qui prend langue avec l'oeil et la parole mobile des vivants rapportant les mémoires des morts, portant leurs langues, leurs mots et leurs paroles vives au coeur du présent.René Noël (né en 1959 à Givet dans les Ardennes), poète et critique vivant à Strasbourg, est l'auteur de deux recueils de poèmes : Bancs de Rayons (Toulon, La Termitière, 2010) ; D'étoiles (Toulon, La Nerthe, 2023) et d'un essai consacré à Vélimir Khlebnikov : Créations critiques (des mimésis). Khlebnikov (Toulon, La Nerthe, 2020). Ses poèmes et études critiques sur Alejandra Pizarnik, Paul Celan, Gerard Manley Hopkins et d'autres poètes contemporains sont publiés notamment dans les revues La Polygraphe, L'Étrangère, Cahier critique de poésie et sur le site Sitaudis.fr.
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Ce livre de photographie consacré aux nus du photographe belge Michel Hanique réunit ses prises de vue qui suivent un protocole immuable, à savoir le choix du lieu et de la pose par ses modèles qui s'exposent librement et délibérément à son objectif pour révéler et offrir au regard quelque chose de leur désir, de leur plaisir - ce que le photographe exprime par ces mots qu'il voulait placer en exergue du livre : « Je ne te prendrai pas en photo... ».
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Sur Robert Smithson : variations dialectiques
Olivier Schefer
- Lettre Volee
- Palimpsestes
- 19 Novembre 2021
- 9782873175818
Cet essai propose la première traversée théorique de langue française de l'oeuvre de l'artiste américain robert smithson (1938-1973) depuis ses premières toiles figuratives jusqu'à ses oeuvres environnementales en passant par son travail de sculpture (non-sites). Figure majeure du Land Art, proche du minimalisme et de quelques artistes conceptuels, smithson est surtout connu pour son oeuvre implantée sur le Grand Lac salé, la Spiral Jetty.
Mais il est aussi un théoricien, un écrivain et un lecteur avisé de la littérature d'avant-garde (Beckett, robe-Grillet), un connaisseur des sciences humaines des années 1960, auxquelles il emprunte plusieurs concepts, et un spécialiste de séries B et de Pop culture. ces Variations dialectiques suivent le parcours multiforme de cet artiste multimédia avant l'heure et montrent comment les différents champs des arts et des sciences, de la philosophie et de l'ethnologie, de la fiction et du document s'interpellent et se recoupent chez lui dans une dialectique ouverte et relationnelle qui récuse l'autonomie de l'oeuvre moderniste « absolue », promue par les critiques clément Greenberg et Michael Fried. cet ouvrage est par ailleurs le fruit de recherches menées à Washington Dc dans les Archives de l'artiste (smithson et nancy holt Foundation). il comporte des documents peu connus et des traductions inédites de textes de l'artiste.
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Depuis Art Poems, stéphane Lambert nourrit sa poésie de sa fréquentation des oeuvres d'art, convaincu que s'y jouent à échelle réduite les grands enjeux de l'être. sensible à la temporalité parallèle à laquelle donne accès la création, il rapproche la genèse et la forme de l'écriture poétique de celles de l'image peinte, sans les substituer l'une à l'autre.
À partir de ses émotions esthétiques, il éprouve et traduit la profondeur du regard en faisant résonner le bouleversement provoqué par la confrontation à la polysémie des oeuvres - leur portée indéterminée. Dans ce nouveau recueil, il élargit le spectre de la création à des questionnements cosmogoniques qui, à leur tour, se fondent dans la plasticité du geste artistique. « Du bout des lèvres, stéphane Lambert tire [...] de ses expériences esthétiques, des idées sur le temps ; sur les cycles ; sur les territoires totalement neufs ou inédits, où débarque l'esprit. Du bout des lèvres, ses poèmes disent combien nos corps, nos esprits, sont littéralement mobilisés, ébranlés, à force de contempler les ruines, les restes de fresques antiques, par exemple, les matières quasi minérales laissées par des traits, des traces de couleurs. Du bout des lèvres, stéphane Lambert nous incite à y aller voir de plus près. De tenter nous aussi l'expérience, en somme. D'aller voir ce qu'on peut, nous autres, humains humaines, corsetés dans nos corps, en tirer.
Ce n'est pas rien. c'est superbement ambitieux. superbement littéraire », dit vincent tholomé à propos d'Art Poems. -
L'étrangère n.56 : Esther Tellermann et varia
Pierre-Yves Soucy
- Lettre Volee
- L'etrangere
- 7 Octobre 2022
- 9782873175986
L'oeuvre poétique d'Esther Tellermann autour de laquelle nous avons construit ce dossier marque son époque tout comme elle en porte les traces profondes. Ce dossier met en évidence non seulement la profondeur et la mobilité de cette écriture poétique, laquelle se décline sous d'autres formes expressives telles que le récit et l'essai. Dense, sa poésie témoigne de la fragilité du monde dans lequel nous vivons. Cette parole poétique est forte, sans concession, alors qu'elle cherche à percer toutes les facettes de l'existence, depuis les moments les plus intime jusqu'aux événements les plus englobant de la culture, de l'histoire comme de ses dérives catastrophiques du monde actuel avec la violence et la barbarie que l'on y décèle, ouvrant sur des moments d'effondrement généralisé. François Rannou, qui a coordonné ce dossier, rappelle de manière très juste dans sa présentation l'état du monde dans lequel nous vivons, en reprenant les mots mêmes d'Esther Tellermann : « La guerre entre les sexes, entre les peuples, la torture, le chaos qu'instaure l'homme sur la Terre dans le même temps qu'il construit ses échafaudages politiques, philosophiques, psychologiques, scientifiques ». Nous complétons le dossier ici présenté par quelques contributions d'auteurs qui accompagnent le cheminement de la revue depuis un moment.
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Breve histoire de l'art en sonnets
Denis de Rudder
- Lettre Volee
- Poesis
- 17 Février 2023
- 9782873176068
Une traversée décapante et drôle mais néanmoins érudite de l'histoire de l'art en sonnets par un artiste peintre raffiné amoureux des rimes. Dans le respect le plus strict de la forme du sonnet classique et de contraintes additionnelles de versification, l'auteur compose un recueil en suivant le fil conducteur de l'histoire de l'art occidental, depuis la Grèce antique jusqu'aujourd'hui. Pour être subjectif, l'exposé n'en est pas moins fondé sur de sérieuses références. Un certain effet comique naît paradoxalement de la conjonction d'une forme et d'un sujet des plus austères. L'objectif est de divertir, dès lors qu'il s'avère possible d'« instruire en distraisant, treize ans et demi maximum », comme le chantait Bobby Lapointe. Denis De Rudder (Bruxelles, 1957 est artiste peintre, du moins a-t-il été considéré comme tel au tournant du XXIe siècle. Par ailleurs, il a enseigné le dessin durant une quarantaine d'années, en école supérieure des arts, ce qui ne compte sans doute pas pour rien dans son approche délibérément didactique de l'histoire de ceux-ci. Le présent recueil constitue sa première publication.
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écriture et expérience de la vie ordinaire : Perec, Ernaux, Vasset, Quintane
Maryline Heck
- Lettre Volee
- 6 Octobre 2023
- 9782873176174
L'une des marques de fabrique du contemporain littéraire réside dans son investissement du réel, conçu comme un espace à arpenter et documenter, un terrain d'enquêtes plus ou moins exotiques, et une matrice de l'écriture. De ce projet général, cet essai met au jour un aspect singulier car il porte sur des textes s'élaborant à partir de protocoles d'action, qui orientent les gestes de leurs auteurs et autrices, et les modalités de leur écriture. Qu'il s'agisse de faire des courses, un trajet en métro, d'arpenter les friches urbaines ou d'observer les passants dans la rue, ce sont toujours des formes et des usages de la vie ordinaire qui sont en jeu. Ces écrivains et écrivaines s'attachent à les enregistrer ou bien à instruire des règles vouées à en détourner le cours, en s'inspirant souvent des pratiques de l'art contemporain ou des méthodes des sciences sociales. Dans leur minimalisme parfois radical, leurs textes, qui s'échelonnent des années 1970 à nos jours, questionnent autant notre rapport au réel que notre imaginaire de la littérature. On se propose ici de montrer comment ils contribuent à la définition de quelque chose comme un contemporain en littérature.
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Nous retrouvons dans ce numéro de L'étrangère des suite poétiques, celle Michael Palmer, poète américain contemporain dont l'importance fait l'objet d'une reconnaissance de plus en plus manifeste, lequel propose une suite chargée d'impressions centrées sur la lumière et ses ombres, déclinées sous ses multiples manifestations. Nous avons sollicité des textes de plusieurs jeunes auteurs(es) afin de rejoindre au plus près ce qui est vécu du monde tel qu'il s'offre de nos jours, pour dire à la fois son éclatement, afin de mieux faire entrer la poésie dans les débats auxquels nous ne pouvons pas nous dérober, laquelle transcende par l'articulation des différentes dimensions expressives sur lesquelles elle se fonde : de Mathieu Nuss à Adèle Nègre et Alexis Audren, de Myette Ronday à Denis Ferdinande et Guillaume Artous-Bouvet, ou encore ces poésies de Fanny Lambert et d'Isabel Guerrero. Cette dernière nous offre des textes qui sont ses toutes premières publications. Les héritages poétiques des uns et des autres, si différents soient-ils, marquent des convergences de sensibilités, une attention àl'époque et les figures sous lesquelles elle se décline. Une attention à l'inscription de la poésie, ou encore, en textes portés par une prose poétique, peut prendre la forme d'une pièce dramatique. C'est ce que nous propose ici Henri-Pierre Jeudy, confronté à la réalité rugueuse de la vie qui est aussi l'exigence de confronter la mort dont la parole ici donne lieu à un dialogue soutenu par cette volonté de vérité. Le volume de clôt avec un essai de Claude Le Manchec consacré au poète André du Bouchet, dans la perspective où celui-ci fut et est resté jusqu'à la fin de sa vie très proche et très sensible autant qu'attentif aux oeuvres d'Ossip Mandelstam comme de Varlam Chalamov, et de bien d'autres. Pierre-Yves Soucy : Ouverture : Retour sur le réel et sur ce qui se dérobe ; Michael Palmer: Mouvements ténus / Light Moves ; Henri-Pierre Jeudy : Palinodie ; Fanny Lambert : Rondements ; Alexis Audren : sauf le sauvage; Isabel Guerrero : lucide wild ; Mathieu Nuss : Abois ; Adèle Nègre : Volées, feuillets très concrets, défets ; Denis Ferdinande : Divers plateaux ; Myette Ronday : Légers ressacs ; Guillaume Artous-Bouvet : Sel du sel (extrait) ; Claude Le Manchec : Le silence d'André du Bouchet.
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« voici un nouvel os dans la littérature, écrit tristan sautier à propos de ce premier recueil de poésie de Laurence skivée. il ne surgit pas pour l'esthétique. un os, c'est pas spécialement décoratif, et rien n'est gratuit ici.
Os qui ne nourrirait pas un chien, mais qui doit servir. et il travaille, cet os ! il est là pour râcler le réel, l'appréhender, le connaître. enfance de l'art ou art de l'enfance, l'os creuse à travers les images afin de reconquérir une part d'être perdue ou effacée. os chercheur d'un moi égaré. L'os mène celle qui l'écrit et s'écrit à travers lui vers un surplus d'être. rien n'est gratuit ici, je le répète. L'os procurera un plus d'être à son auteure et, qui sait, peut-être aussi aux lecteurs. telle est ma certitude. » et comme le précise encore Laurence skivée à propos de son écriture : « J'écris parce qu'il m'arrive quelque chose, parce que ma vie bouge, parce que les autres me font bouger. Écrire un poème, c'est reprendre sa respiration contre ce qui nous l'a enlevée. ensuite, c'est du travail. enfin et au mieux, c'est retrouver l'autre.
La poésie est un exercice de lucidité. Écrire est une posture, un acte politique, un don. J'utilise l'écriture comme une arme. Je taille, coupe et tranche dans la chair de ma propre vie. Les mots ont une âme. "