L'auteur pose clairement la question : quelle place accorder dans l'Église aux pratiquants occasionnels ?
Lorsque de sa publication en 2017, l'ouvrage a reçu un accueil inattendu, rejoignant les préoccupations d'un grand nombre. Cette 2e édition revue et amplifiée tient compte de tous les dialogues qu'il a suscités.
Beaucoup ignorent que, pendant un millénaire, l'Église catholique a reconnu des femmes diacres en son sein. Si le Nouveau Testament recèle peu de traces de leur présence, les témoignages par la suite abondent. Le lecteur trouvera ici un accès solide à leur histoire à travers des portraits de femmes très contrastés.
Avec ce volume, John O'Malley clôt sa trilogie sur les trois derniers conciles : L'événement Vatican II (2011) et Le Concile de Trente : ce qui s'est vraiment passé (2013). Le but principal du concile consista à définir le dogme de l'infaillibilité pontificale. Le pape de l'époque, Pie IX, avait publié en 1864 le Syllabus, texte officiel dans lequel il condamnait entre autres les idées modernes et la « liberté de conscience ». Pie IX revendiquait aussi dans le Syllabus la suprématie du fait religieux sur l'ordre temporel. Dix ans auparavant, le 8 décembre 1854, Pie IX avait défini ex cathedra le dogme de l'Immaculée Conception de la Vierge Marie, sans réunir un concile comme il est d'ordinaire pour les questions concernant les dogmes.
Au bout de débats parfois houleux, le 18 juillet 1870, le concile, à une écrasante majorité, affirme la primauté universelle du pape comme de droit divin et définit que l'infaillibilité pontificale est une vérité de foi divinement révélée. Cette infaillibilité est strictement et précisément délimitée : elle concerne le cas où le pape, en vertu de sa charge et en matière de foi ou de morale, prononce solennellement et ex cathedra qu'« une doctrine doit être tenue par toute l'Église ». Le monde catholique suivit dans son ensemble.
La singularité du regard de John O'Malley consiste à nous faire participer à tous les débats, tractations, conciliabules, non seulement théologiques mais politiques. Il met en particulier en valeur les débats qui eurent lieu en France entre partisans d'une Église gallicane et ceux d'une Église totalement soumise à Rome (« ultramontaine »). L'auteur nous fait pénétrer dans ces débats avec son humour habituel et comme si ces débats, plus actuels que l'on ne pense, se déroulaient sous nos yeux.
Le présent volume est marqué par la conviction du rôle décisif de la liturgie dans l'évangélisation. En effet, il ne saurait y avoir d'Évangile que l'on annonce et auquel on croit, s'il n'y a pas en même temps d'Évangile célébré. La liturgie est l'Évangile célébré au quotidien dans l'Église. Elle n'est rien d'autre que l'Évangile en acte. Ce qui se passe au sein de la liturgie doit donc être entièrement justifié dans l'Évangile. En christianisme, ce qui n'est pas évangélique ne peut être liturgique. Voilà pourquoi la liturgie est un Évangile pour nos sens. Paroles, gestes, positions, comportements attitudes intérieures et extérieures, vêtements et expressions artistiques doivent avoir un fondement évangélique, une consistance, une qualité évangélique.
L'Évangile n'est pas seulement une parole, un message, un contenu, il est aussi une forme. La beauté de la liturgie est avant tout dans son être évangélique.
Le 16 novembre 1965, trois semaines avant la clôture du Concile, une quarantaine de pères conciliaires se sont engagés, dans la catacombe Sainte-Domitille, à vivre une certaine pauvreté pour mieux annoncer l'Évangile. Tous ont signé un pacte en 13 points, s'engageant à « vivre selon le mode ordinaire de leur population ». Ce pacte entend pallier le « schéma manquant » de Vatican II qui n'a pas évoqué, malgré la demande insistante de ces évêques, cette question de la pauvreté de masse. 500 évêques, non présents au Concile, ont signé ce pacte dans la foulée. La moitié étaient latino-américains, annonçant la théologie de la libération. Le pape François s'est clairement inspiré de ce pacte présenté ici sous trois angles : historique, ecclésial et biblique. C'est la conférence de Medellin (dont nous fêtons le cinquantenaire cette année) qui a voulu mettre en oeuvre ce pacte au sein de l'Église, en particulier celle d'Amérique latine.
Cet ouvrage a pour objet de raconter l'histoire de la plus ancienne institution occidentale, née il y a quelque deux mille ans. L'importance de la papauté apparaît aujourd'hui plus essentielle que jamais. Son origine remonte à Pierre, le premier des apôtres. Entre lui et François, on compte quelque 266 hommes, qui se sont succédé au cours des siècles. L'histoire des papes n'a pas toujours été des plus reluisantes. C'est celle d'êtres humains, de saints parfois, qui eux-mêmes présentèrent des côtés obscurs. Si certains eurent un comportement en tout point répréhensible, la plupart tentèrent de mener une vie bonne et conforme à ce que l'on considérait comme tel à leur époque. Avec une grande rigueur et un humour pince-sans-rire qui sont sa marque inimitable, l'auteur, historien réputé, redonne vie à ces hommes dans leur épaisseur psychologique, leur mentalité, leurs compromissions politiques et leurs engagements religieux. Cette fresque a remporté un grand succès dans le monde anglophone.
En termes simples, le cardinal Martini nous brosse un portrait tout en nuances de ce personnage familier et pourtant peu connu qu'est l'évêque diocésain. Comment devient-on évêque ? Quelles qualités de gouvernement peut-on attendre de lui ? Comment se déroulent ses journées ? Avec qui noue-t-il des relations privilégiées ? Quels dangers le guettent dans son ministère ? Le cardinal répond à ces questions avec toute la richesse de son expérience d'archevêque de Milan et la force de sa personnalité. À travers ombres et lumières, c'est une figure de l'évêque attachante et étonnamment proche de la vie quotidienne du chrétien qu'il nous présente ici.
Yves Congar (1904-1995), théologien qui refuse la recherche d'une position confortable, n'est jamais autant lui-même, novateur et héritier, que lorsqu'il se penche en historien, autant qu'en théologien, avec lucidité, sur la tension entre ce qu'est l'Église comme mystère de foi et l'Église comprise comme institution. L'auteur de cet ouvrage démontre que Congar a développé une théologie de l'Église en la rendant intelligible à d'autres confessions, notamment en intégrant d'emblée l'oecuménisme dans l'ecclésiologie. Ainsi, l'oecuménisme fait partie intégrante d'une ecclésiologie vraiment, et résolument, catholique.
Les turbulences que traverse aujourd'hui la vie religieuse constituent une extraordinaire occasion de conversion si elles sont vécues comme un appel à revenir aux fondements sur lesquels elle est bâtie. Fort de cette conviction, Simon Pierre Arnold propose aux religieux un travail de remise en question priante qui les renvoie aux trois axes fondamentaux de leur vie que sont la pauvreté, la chasteté et l'obéissance, dans une double perspective de fidélité à la source évangélique et aux interpellations du monde contemporain. Ecrit dans un contexte latino-américain, Au risque de Jésus-Christ peut cependant rejoindre tout religieux soucieux de donner sens à son engagement. Il aide à redonner goût et audace à la suite toujours actuelle de Jésus-Christ.
Cet ouvrage est le premier à proposer une synthèse historique de la vie religieuse à partir du concile Vatican II. Sans taire les crises qu'elle a connues dans les années 1970, l'auteur fait d'abord connaître l'histoire de son processus de rénovation, qui est, selon lui un «récit de l'Esprit» à l'intérieur de l'histoire du renouvellement de l'Église. Il montre ainsi que le magistère, lorsqu'il s'adresse aux consacrés, le fait avant tout sur le mode de suggestions ou de stimulations, en respectant leur variété, leur inscription en différents lieux qui échappent aux paroisses. Dans un second temps, l'auteur se livre à une réflexion sur le cheminement de l'Esprit Saint dans la vie consacrée. Une conviction l'emporte : les consacrés sont des chercheurs passionnés de Dieu, ses témoins dans ce monde qu'il a créé et qu'il aime. Il s'agit pour eux de rester éveillés, de se poser les questions ultimes, de promouvoir l'étonnement, de susciter une admiration devant ce qu'on nous donne gratuitement, sans perdre le rythme de la prière, la méditation de la Parole du Seigneur, le travail dans la vie ordinaire.
La pratique synodale manifeste, par son existence même, le fait que, dans l'Église, existe la possibilité d'expériences et de parcours pluriels, en même temps que chacun est appelé à confronter son expérience et son parcours avec ceux des autres, jusqu'au point de devoir, éventuellement, décider ensemble, de façon démocratique. En outre, une telle pratique synodale véhicule une certaine image de Dieu et une manière déterminée de penser le rapport avec les hommes : elle peut être déterminante dans l'annonce du Dieu de Jésus-Christ, puisque cette annonce est faite précisément à des hommes qui recherchent une expérience religieuse qui ne mortifie pas ce que chacun est et manifeste de personnel et d'unique. Pour cette édition, un épilogue a été ajouté afin de tenir compte des avancées en la matière depuis l'élection du pape François.
La doctrine catholique de l'infaillibilité de l'Église, et particulièrement de celle du pape, fait difficulté. Cette«prétention» est souvent jugée abusiveet parfois même intolérable, en contradiction en tout cas avec la modestie de la science, toujours critique. Peu d'ouvrages abordent cette question de front. Celui-ci présente une histoire théologique, à la fois bienveillante et critique, du développement de cette doctrine depuis la promesse faite par Jésus à Pierre (Mt 16) jusqu'à nos jours. Sont ainsi passées en revue les grandes «crises» au cours desquelles la doctrine de l'infaillibilité s'est constituée: le don de l'inerrance au premier millénaire; l'entrée en scène des canonistes et des théologiens du XIe au XIIIe siècle; la naissance du terme dans le vocabulaire ecclésiastique et la première crise à propos de la pauvreté au XIVe siècle; la crise conciliariste consécutive au grand schisme d'Occident ; la crise janséniste du droit et du fait ; la définition de Vatican I ; Vatican II et ses développements. Au terme de ce parcours, l'auteur traite deux questions : l'exception de l'infaillibilité dans le cadre de la faillibilité générale de l'Église et les positions des chrétiens non catholiques à l'égard de ce dogme. Dans cet ouvrage, le discernement théologique accompagne toujours les données historiques, parfois surprenantes.
De plus en plus de laïcs cherchent la perfection évangélique en nouant avec un institut religieux une relation particulière. Celle-ci leur permet de vivre de la spiritualité de cet institut et éventuellement de collaborer à sa mission. Certains d'entre eux vont plus loin, en s'engageant dans le célibat, voire dans la pauvreté et l'obéissance. C'est ce dernier type de consécration qui est ici approfondi. Sur quoi porte l'engagement d'un laïc associé à la pauvreté et à l'obéissance ? Quel est le motif de sa décision ? En quoi cet engagement affecte-t-il l'institut auquel le laïc est associé ? Ces questions concernent au premier chef les laïcs en recherche d'un lien fort avec un institut religieux, mais elles sont susceptibles d'intéresser aussi les religieux eux-mêmes.
Édition originale italienne : Il profumo di Betania. La vita consacrata come mistica, profezia, terapia - 1997, Dehoniane, Bologne Édition revue et augmentée de l'original italien, traduit par C. Dumont, s.j. Préface : Cardinal Godfried Danneels L'exhortation pontificale Vita consecrata a donné aux conclusions du Synode sur la vie consacrée (1994) une ampleur remarquable. Une symbolique originale - celle de la transfiguration - projette sa lumière sur cet état de vie aux formes si diverses. Bruno Secondin présente d'abord la genèse du document romain ; il en commente ensuite les points forts. Qu'est donc cette «consécration» propre à la vie consacrée? Comment le Christ en est-il le centre? Quelles sont la place et la mission de cet état de vie dans l' Église? Dans une troisième partie, c'est l'avenir de la vie consacrée qui est envisagé. La dimension sprirituelle, l'oeuvre d'inculturation, la tâche prophétique et le témoignage eschatologique seront la marque distinctive du consacré dans le monde de demain. La presse en parle «Cette étude met en relief les «icônes» bibliques susceptibles de révéler le sens de la vie religieuse» Téléma
Pour beaucoup de chrétiens occidentaux, le monachisme orthodoxe reste mal connu, qu'on l'exalte en idéalisant une figure du moine plus imaginaire que réelle ou qu'on lui reproche injustement d'être coupé du monde, de la «vie véritable». Michelina Tenace nous invite ici à dépasser les clichés et les a priori pour découvrir une histoire et des visages : Antoine, l'ermite initiateur de la longue tradition du monachisme chrétien, les moines de la république du mont Athos, Grégoire Palamas ou encore les auteurs de la Philocalie. Au fil des pages, le moine oriental apparaît comme icône de la vie chrétienne : son expérience spirituelle peut inspirer chacun. La vision de la personne humaine qui émerge alors est aux antipodes de toute spiritualité désincarnée : c'est comme corps, âme et esprit que nous accueillons le salut, nous qui sommes appelés à vivre dans la «joyeuse lumière» du Ressucité. La presse en parle «Ce livre est destiné à tout chrétien désireux d'approfondir sa foi, car parler de la spiritualité monastique, c'est parler de la spiritualité chrétienne tout court.» Irénikon «Le moine est l'icône du baptisé. En nous rappelant ce principe fondamental de l'Orient chrétien [...], l'auteur nous livre la clé de son ouvrage : présenter la richesse de l'expérience spirituelle des moines d'Orient, c'est finalement traiter de la vocation de tout baptisé.» Vies consacrées
Lire de plus près les Constitutions de la Compagnie de Jésus et les Normes complémentaires qui viennent d'en renouveler l'interprétation, c'est s'exposer à la force spirituelle d'un document qui reste peu connu, même de ses premiers destinataires. En suivant l'itinéraire qui va du prologue au chapitre final des Constitutions, le lecteur voit les énergies individuelles s'intégrer au corps apostolique qu'elles enrichissent et qui les stimule en retour. Dans son langage clair, le commentaire que voici se veut sapientiel : il entend faire écho à la sagesse de Maître Ignace et attester avec lui que la personne devient elle-même en s'ordonnant à la mission reçue et partagée. La presse en parle «Le père de Jaer nous offre un livre précieux pour la compréhension d'un texte dont la vigeur a inspiré et continue d'inspirer non seulement la Compagnie de Jésus mais aussi tant d'autres congrégations religieuses apostoliques.» Franck Janin (Vie consacrée)
Tout être humain est concerné par la vie communautaire. Mais il est difficile de construire une communauté véritable. On peut même se demander s'il ne s'agit pas de la tâche la plus ardue qui soit pour un homme. Depuis ses origines, l'Église est habitée par ce désir de faire communauté. Déjà, les premiers chrétiens ont tenté de constituer une communauté idéale, vivant selon l'Esprit. Cet idéal est ensuite devenu le modèle à imiter par les ordres monastiques. Dans la suite, il a pris des formes de plus en plus variées, de plus en plus souples aussi. Aujourd'hui, en Occident, le dynamisme de l'Église se manifeste notamment par l'éclosion de «communautés nouvelles». La vie communautaire est certainement un des grands enjeux de l'Église de demain. Chez Augustin également, la communauté joue un rôle central. C'est à sa lumière qu'on peut considérer les autres dimensions de la vie humaine. Elle peut s'épanouir en amitié, elle peut exiger aussi beaucoup d'ascèse, mais, d'une manière ou d'une autre, elle se construit toujours sur l'amour. Ainsi vécue, elle constitue une des plus grandes joies qui s'offre à l'homme. La presse en parle «L'auteur a vraiment l'art d'actualiser, pour notre époque, les intiuitions éprouvées par l'idéal augustinien» H. Jacobs (Nouvelle Revue Théologique) «Un ouvrage à la fois très respectueux des cheminements personnels et du 'droit des communautés', qui aidera chacun à se situer entre idéal et réalité.» Denise Geneviève André (Repsa)
Si le pontificat de Jean-Paul Il a indéniablement marqué les esprits, il n'est pas évident d'en dégager une orientation générale.
Il conjugue en effet différents mouvements divergents : souci de mettre en oeuvre le concile et lecture "normalisatrice" de Vatican II ; promotion des droits de l'homme et de la paix et condamnation des théologiens de la libération ; recherche de l'unité des Eglises chrétiennes et renforcement de l'autorité romaine ; demande de pardon pour les fautes de l'Eglise et méfiance vis-à-vis de la laïcité...
Avec sa sagacité et sa culture d'historien de l'Eglise, Giovanni Miccoli identifie les ressorts fondamentaux de l'action de Jean-Paul II. Par une analyse fouillée et rigoureuse, il nous fait revivre les grands moments du pontificat, sans cacher ses ambiguïtés, voire ses contradictions, tout en évitant de verser dans la critique systématique. Dans les deux derniers chapitres de l'ouvrage, il dégage les perspectives ouvertes par le début du pontificat de Benoît XVI, en soulignant les continuités et les prises de distance à l'égard de son prédécesseur.