Filtrer
Rayons
- Littérature (398)
- Sciences humaines & sociales (10)
- Arts et spectacles (5)
- Policier & Thriller (5)
- Jeunesse (4)
- Sciences & Techniques (1)
- Dictionnaires / Encyclopédies / Documentation (1)
- Bandes dessinées / Comics / Mangas (1)
- Vie pratique & Loisirs (1)
- Tourisme & Voyages (1)
- Religion & Esotérisme (1)
Éditeurs
Le Dilettante
-
"...
Non, ne pleure pas... tiens, prends mon mouchoir, petite fille... mais il y a une chose que je dois te dire : les gens qui s'arrêtent de parler deviennent fous. chu ta, par exemple, je ne te l'ai pas dit tout à l'heure, mais il est devenu fou et très malheureux aussi... très, très malheureux et très, très fou. il n'a retrouvé la paix que lorsqu'il était un vieillard. tu ne vas pas attendre d'être une vieillarde, toi, n'est-ce pas ? dis-moi que non.
Tu es très douée, tu sais ? tu es la plus douée de tous les élèves que j'aie jamais eus, mais ce n'est pas une raison, camille... ce n'est pas une raison... le monde d'aujourd'hui n'est plus comme celui de chu ta et tu dois te remettre à parler. tu es obligée, tu comprends ? sinon, ils vont t'enfermer avec de vrais fous et personne ne verra jamais tous tes beaux dessins... " ce livre ne raconte rien d'autre qu'une histoire d'amour.
Une histoire d'amour entre quatre éclopés de la vie. camille, franck, philibert et paulette. des bons à rien, des cabossés, des coeurs purs. quatre allumettes placées ensemble au-dessus d'une flamme. et, pfiou... tout s'embrase.
-
Indispensable précis de détestation du travail
Frédéric Schiffter, Muzo
- Le Dilettante
- 6 Novembre 2024
- 9791030801460
Schiffter nous livre, d'« Absentéisme » à « Zèle », non le Dictionnaire des idées reçues laborieuses, mais le lexique sadique des usiniers, l'argot des garde-chiourme contemporains, le patois toxique du bien-vivre en suant sa journée. Sa méthode est simple, débarbouiller le vocabulaire des hiérarques de l'entreprise pour le rendre à sa nue vérité noire. Avec lui, il n'y a plus d'acteur et de talent, de boîte et de bilan, de société, de cadre, de carrière ou de cible, mais des esclaves corvéables, soumis et diligents, et des maîtres à engraisser. La convivialité managériale et la performance reçoivent enfin une appellation correcte : celle de l'asservissement régulé et de l'abêtissement planifié du cheptel laborieux. Précis fort précieux en ces temps de start up modèle et de coolitude directoriale.
-
Jackie Berroyer, c'est l'humaniste sans tabou, l'homme qui dit tout et le reste, à tous et aux autres, un être gonflé au Diogène, ce gaz rare, tour à tour hilarant et désolant. Presque mort à Venise mêle une évocation (enfin) déceptive de Venise (tout et plus a déjà été dit) à une randonnée planétaire entre l'île de Ré et Budapest, en passant par l'Arc de triomphe, le Japon, New-York, Bangui, le Sénégal... Il y a du missionnaire chez cet homme doux comme un séisme de magnitude - 1, appliqué à avoir toujours sous la main une flûte à décontracter, une mandoline à humoriser. Quoi qu'il arrive, une visite des égouts de Paris ou une tentative d'habiller le dessinateur Vuillemin en Loubavitch, un concert du jazzman Phil Woods ou une confession intime de Jean-François Stévenin, Jackie décompresse l'ambiance, le monde flue, Dieu s'en roule une. Une réussite qu'il tient de sa complexion intérieure ainsi définie : La nature a choisi mon genre, il sera du type à la va-comme-je-te-pousse, velléitaire, d'une infatigable paresse, radicalement mou et bouchon au fil de l'eau. Il vivra dans le frivole, que ça plaise ou non. Il ne sera utile en rien. Il faut faire ce qu'on peut avec ce qu'on est. Le moyens-du-bordisme est-il un humanisme ? Oui, et jovial avec ça.
-
Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part
Anna Gavalda
- Le Dilettante
- 26 Août 1999
- 9782842630256
Douze nouvelles délectables. Anna Gavalda est douée pour croquer les gens. Elle fait parler aussi bien une Parisienne qui drague boulevard Saint-Germain, qu'un organisateur de concert rock qui, à l'aube de la quarantaine, tombe amoureux d'une photographe, qu'un jeune militaire complexé par la réussite de son frère, qu'une vétérinaire violée par des Normands éméchés, qu'un gosse qui a eu un accident avec la voiture de son père, qu'un comptable qui vit avec ses deux soeurs et a une folle envie de la responsable des ventes. À chaque fois c'est la justesse du parler et du ton qui est remarquable. Des fous rires, des pleurs avec des gens ordinaires. Gavalda a un coeur gros comme ça.
-
12 avril 1961 : la capsule Vostok 1 s'envole pour l'espace. Le cosmonaute Youri Gagarine s'arrache pour la première fois à la gravité terrestre et prononce la phrase devenue célèbre :"Je salue la fraternité des hommes, le monde des arts et Anna Magnani."
Mais s'agit-il d'une citation historique ou de la toute première des fake news ?
Ce roman est tout à la fois un portrait de femme dans la cinquantaine, une histoire d'amour passionnel, une balade dans le cinéma italien des années 60, un road book le long de la côte ligure, un essai loufoque, mais tout ce qu'il y a de plus sérieux sur la vie sexuelle d'un pilote soviétique, et enfin... une enquête sans assassin ni meurtrier, mais qui porte sur un crime de notre époque, c'est-à-dire sur une phrase. -
Claude Lévi-Strauss, le saint patron des ethnologues, serait-il un serial killer, coupable d'avoir empoisonné nombre de ses rivaux ? C'est du moins la théorie d'Anatole Bernolu, jeune universitaire un brin fantasque qui semble être l'objet d'une inquiétante persécution depuis qu'il planche sur cette affaire. Qu'une berline louche le suive tous feux éteints passe encore, mais ajoutez à cela une kyrielle de désillusions sentimentales et de problèmes de robinetterie, et vous aurez un héros parfaitement dépassé par les événements.
À la fois roman de formation, polar burlesque et satire débonnaire, ce premier roman comporte des marabouts africains et des considérations sur le polyamour, les premiers étant peu portés sur le second, mais là n'est pas la question. -
On a connu ce dialecticien des bords de route enseignant en prison, barde de la sagesse voyoute et de la gymnosophie, féministe contemplateur et promoteur du gitanisme, on le découvre, pour ce sixième esclandre jovial au Dilettante, coureur des bois solitaire épris de la vie sylvestre, de sa faune fragile, de ses émois végétaux et de ses rôdeurs espiègles. De la camaraderie avec les sangliers à la patience des arbres, il nous dépeint les fastes forestiers avec une émotion d'accoucheur. Notre maïeuticien assiste au monde, à son souffle, à sa pousse, à ses drames minuscules et cela suffit. Mais Guyard s'appelle Guyard et la volée de bois vert (en vieux germain, Guyard c'est l'amateur de bois dur) n'est pas qu'un vain mot : sont dûment rossés tous les graphomanes eschatologiques qui attendent que la fin du monde arrive, les débitants en ensauvagement, les ermites télévisuels, les négociants en quotidien rugueux et autres disciples approximatifs de Muir et Thoreau.
-
L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea
Romain Puértolas
- Le Dilettante
- 17 Août 2013
- 9782842637767
Il était une fois Ajatashatru Lavash Patel (à prononcer, selon les aptitudes linguales, « j'arrache ta charrue » ou « achète un chat roux »), un hindou de gris vêtu, aux oreilles forées d'anneaux et considérablement moustachu. Profession : fakir assez escroc, grand gobeur de clous en sucre et lampeur de lames postiches. Ledit hindou débarque un jour à Roissy, direction La Mecque du kit, le Lourdes du mode d'emploi : Ikea, et ce aux fins d'y renouveler sa planche de salut et son gagne-pain en dur : un lit à clous. Taxi arnaqué, porte franchie et commande passée d'un modèle deux cents pointes à visser soi-même, trouvant la succursale à son goût, il s'y installe, s'y lie aux chalands, notamment à une délicieuse Marie Rivière qui lui offre son premier choc cardiaque, et s'y fait enfermer de nuit, nidifiant dans une armoire. expédiée tout de go au Royaume-Uni en camion.
Digne véhicule qu'il partage avec une escouade de Soudanais clandestins. Appréhendés en terre d'Albion, nos héros sont mis en garde à vue. Réexpédié en Espagne comme ses compères, Ajatashatru Lavash Patel y percute, en plein aéroport de Barcelone, le taxi floué à qui il échappe à la faveur d'un troisième empaquetage en malle-cabine qui le fait soudain romain. et romancier (l'attente en soute étant longue et poussant à l'écriture). Protégé de l'actrice Sophie Morceaux, il joue une nouvelle fois la fille de l'air, empruntant une montgolfière pour se retrouver dans le golfe d'Aden puis, cargo aidant, à Tripoli. Une odyssée improbable qui s'achèvera festivement en France où Ajatashatru Lavash Patel passera la bague au doigt de Marie dans un climat d'euphorie cosmopolite.
Sur le mode rebondissant des périples verniens et des tours de passe-passe houdinesques, voici donc, pour la première fois dans votre ville, L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea, un spectacle en Eurovision qui a du battant, du piquant et dont le clou vous ravira. Non, mais.
-
Pour une stupide histoire de tromperie, Jean-Christophe Vitalon tue avec un couteau à pain son ami Anatole Bétancourt, turfiste repenti et désormais factotum dans une résidence seniors. "Jicé" vide alors son congélateur coffre bahut, y entrepose le cadavre et embarque quelques affaires dans un sac de sport. Jean-Christophe Vitalon a cherché asile dans un sous-sol. On y trouve normalement la paix et le calme.
Pas au 2, allée Jean-Bart, dans cette bonne ville de Nantes où, d'ordinaire, il ne se passe pas grand-chose. Enfin si, quand même parfois... Dans la veine de cet humour belge qu'il apprécie tant, Sylvain Chantal livre ici un récit grinçant, où l'absurde se vit entre parenthèses et l'haletante inaction entre quatre murs. C'est arrivé près de chez vous : oui, à la cave. Personnages empêchés, digressions savantes ou idiotes, adresses au lecteur, sautes de ton et d'humeur, on retrouve, dans Comédie en sous-sol, les ingrédients qui constituaient le sel de son précédent roman, Fièvre de cheval, mais en pire. -
Parce que sa belle-fille est malheureuse, Pierre Dippel, soixante-cinq ans, décide de l'emmener à la campagne. Parce qu'elle ne se nourrit plus, il décide de faire la cuisine. Parce qu'elle n'arrête pas de pleurer, il va chercher du bon vin à la cave. Et malgré tout ça, malgré le bordeaux et le boeuf carottes, elle continue de gémir, il décide d'aller se coucher. Et puis finalement, non. Il revient. Il s'assoit à côté d'elle et se met à parler. Pour la première fois, il parle. De lui. De sa vie. Ou plutôt de ce qu'il n'a pas vécu. Cette histoire est donc la confession d'un homme dans une cuisine. ça n'a l'air de rien et pourtant, comme toujours avec Gavalda, tout est dit. Tout est là. Nos doutes, notre ironie et notre tendresse, le tapage de nos souvenirs et « la vie comme elle va »...
-
On me demande d'écrire quelques mots pour présenter mon nouveau livre aux libraires et aux critiques et, comme à chaque fois, ce sont ces quelques mots qui sont les plus difficiles à trouver. Je pourrais dire que c'est un recueil de nouvelles, que ce sont des histoires, qu'il y en a sept en tout et qu'elles commencent toutes à la première personne du singulier mais je ne le vois pas ainsi. Pour moi, ce ne sont pas des histoires et encore moins des personnages, ce sont des gens.
De vrais gens. Pardon, de vraies gens. C'est une faute que j'avais laissée dans mon manuscrit, "la vraie vie des vrais gens", avant que Camille Cazaubon, la fée du Dilettante, ne me corrige : l'adjectif placé immédiatement avant ce nom se met au féminin. Quelles gens ? Certaines gens. De bonnes gens. Cette règle apprise, je suis allée rechercher tous mes "gens" pour vérifier que tous s'accordaient bien et j'ai réalisé que c'était l'un des mots qui comptait le plus grand nombre d'occurrences.
Il y a beaucoup de "gens" dans ce nouveau livre qui ne parle que de solitude. Il y a Ludmila, il y a Paul, il y a Jean (!) et les autres n'ont pas de nom. Ils disent simplement "je". Presque tous parlent dans la nuit, pendant la nuit, et à un moment de leur vie où ils ne différencient plus très bien la nuit du jour justement. Ils parlent pour essayer d'y voir clair, ils se dévoilent, ils se confient, ils fendent l'armure.
Tous n'y parviennent pas mais de les regarder essayer, déjà, cela m'a émue. C'est prétentieux de parler de ses propres personnages en avouant qu'ils vous ont émue mais je vous le répète : pour moi ce sont pas des personnages, ce sont des gens, de réelles gens, de nouvelles gens et c'est eux que je vous confie aujourd'hui.
Anna Gavalda
-
C'est le récit d'un drame familial, d'un cruel apprentissage de la vie et du monde du travail. C'est aussi un thriller psychologique : la disparition d'un être cher, le quotidien entre loisir et travail à la caisse du Shopi, et puis le suspense qui enveloppe ce trou noir, ce manque, voilà les trois chemins que suit Claire, jeune fille tendre et fragile, affaiblie par l'absence de son frère. Un roman réaliste aussi étonnant qu'émouvant sur la douleur de la séparation.
-
Rejoindre Vincent, le petit dernier, devenu guide saisonnier d'un château perdu au fin fond de la campagne tourangelle. Oubliant pour quelques heures marmaille, conjoint, divorce, soucis et mondanités, ils vont s'offrir une dernière vraie belle journée d'enfance volée à leur vie d'adultes.
Légère, tendre, drôle, L'Echappée belle, cinquième livre d'Anna Gavalda aux éditions Le Dilettante, est un hommage aux fratries heureuses, aux belles-soeurs pénibles, à Dario Moreno, aux petits vins de Loire et à la boulangerie Pidoune.
-
Il y a les jours avec et les jours sans. Jours ouvrés, second ouvrage au Dilettante de Francis Navarre,"charpentier lettré", évoque ces jours avec, pleinement dans la tâche à accomplir, avec les camarades de travail à côtoyer, la hiérarchie à affronter, le poids des outils à endurer. Depuis les premiers gestes de l'apprenti compagnon jusqu'aux besognes aventureuses de l'artisan manoeuvrier en parfaite maîtrise de son corps en mouvement et des outils qui semblent naître dans ses mains, mesurant au plus juste la tâche à fournir, on suit l'évolution du charpentier Navarre s'affairant à toutes sortes de bâtis et de constructions : stands d'exposition ou ventre d'un grand palace des Champs-Élysées, musée ou ministère. C'est la civilisation par le travail conçu comme discipline intime et oeuvre initiatique qui nous est ici offerte.
-
Sept couples d'Histoires, singuliers tandems narratifs où le récit ne duplique pas son voisin, pas plus qu'il n'en offre une version décalée dans le temps ou rejouée dans un autre espace, mais deux façons de transpositions où la même énergie dramatique circule en boucle d'un texte à l'autre : chaque histoire étant une version tremblée de sa soeur, le même spectacle vu d'un autre point de l'orchestre.
-
Pendant presque trois ans (mille quatre-vingt-quinze jours), j'ai vécu dans la tête, et le corps, d'un homme qui s'appelle Charles.
Charles Balanda. (Parce que le matin où je me suis dit « Allez... J'y vais. Je commence aujourd'hui », nous étions en août 2006 et qu'avant de monter dans ma soupente, j'avais (pour gagner du temps !) feuilleté le journal. On y faisait part du décès d'un homme qui portait ce nom et j'aimais cette idée, de contrarier un peu les Parques... (À ce moment-là, j'ignorais tout de ce Charles (ce qui m'amuse dans l'écriture, c'est de me lire évidemment) et ne savais pas qu'il aurait une peur panique des chevaux, (j'étais loin d'imaginer qu'il en croiserait...), or il se trouve que Balanda (cela je le savais, Galoubet etc.) est un nom célèbre dans le milieu hippique. Bah...
Nobody's perfect...) (Beaucoup de parenthèses et un(e) prière d'insérer qui part déjà dans tous les sens, tant pis pour l'éditeur...)) Au début de l'histoire, ce Charles, mon Charles, 47 ans, apprend la mort de la mère d'un de ses amis d'enfance et perd complètement les péd... les étriers. Comme c'est un garçon cartésien (architecte et ingénieur), il prend sur lui et fait de grands efforts pour se remettre en selle. En vain.
Bien des chapitres plus tard, sa soeur, inquiète, lui demandera :
- Hé. Tu ne serais pas en train de nous préparer une petite crise de la cinquantaine, toi ?
La midlife crisis, comme ils disent...
- Tu crois ?
- Mais ça m'en a tout l'air...
- Quelle horreur. J'aurais aimé être plus original... Je crois que je me déçois un peu, réussit-il à plaisanter.
Non, Charles, je vous rassure. Ce n'est pas ça. Enfin, ce n'est pas ce que j'ai voulu... Je n'aurai pas le culot d'affirmer que vous êtes, que nous sommes tous les deux, « plus originaux », mais la crise de la cinquantaine n'était pas du tout mon propos.
Ce que je voulais, c'était vous choper un matin à la descente d'un avion, vous tabasser, vous rouer de coups jusqu'à ce que vous soyez à terre, et vous le serez, souvenez-vous, sur le boulevard de Port-Royal, à terre et couvert de sang, pour ensuite vous aider à vous relever en vous tendant... d'autres rênes...
Voilà qui n'est pas tellement plus original, je le concède, mais ce qui « bouge encore » à l'heure de ma prière, ce sont les deux femmes qui encadrent votre chute.
Celle qui vous a désarçonné, qui s'appelle Anouk, qui était très gaie, mais qui donne à ce texte un petit goût triste et amer.
Et l'autre, her name is Kate, qui va vous aider à virer les éperons, et qui "en nous racontant des choses affreuses, en nous prenant à la gorge le temps de sa confession" changera la lumière.
La lumière, le ton, l'écriture, et même la typographie de cette histoire.
Tout devient plus léger, plus souple, plus... incliné.
Donc vous voyez, c'est vous qui m'avez obsédée, mais ce n'est pas vous le héros.
Ce sont elles. Vous étiez là pour les servir. Et si nous les avons tant aimées, vous et moi, c'est parce qu'elles sont, chacune à leur manière, absolues, absolument généreuses.
Encore des bons sentiments, on va dire...
Oui. Pardon. À défaut de faire de la bonne littérature, les gens généreux font de beaux personnages. Je dis pardon mais n'en pense rien. À la page 478, Kate m'a déjà graciée : « ... il ne faut pas croire à la bonté des gens généreux. En réalité ce sont les plus égoïstes... » Et puis il y a les enfants aussi...
Je voulais un livre avec des enfants qui soient vivants à l'intérieur.
Et là, ce mercredi 6 février 2008, à l'heure où je m'insère comme je peux en comptant mes abattis, je me souviens qu'ils y sont, ces enfants, et, rien que pour eux, je suis bien heureuse de l'avoir écrit...
Deux femmes, un homme qui va boitillant de l'une à l'autre et plein de gamins tout autour.
Voilà pour La Consolante.
A.G.
-
Comment survivre dans le monde cruel du capitalisme triomphant quand on est, comme Antoine, un jeune homme lucide et moral ? Martin Page traite une qualité reconnue, lintelligence, comme un défaut. Selon LEcclésiaste, « qui accroît sa science, accroît sa douleur ». Son héros, Antoine, jeune étudiant surdoué, est persuadé que son esprit insatiable est à lorigine de son mal de vivre ; sil est intelligent, il narrive pas à vivre avec intelligence. Après quelques tentatives thérapeutiques radicales, il entreprend de se guérir de cette maladie dintelligence. Avec application, il cherchera la méthode pour soffrir une vie enfin un peu douce. Un premier roman drôlement intelligent.
-
Se méfier des trous perdus : ils sont souvent sans fond et manifestent une furieuse tendance à avaler ceux qui s'y égarent. Prenez Cortez, dans le Colorado, bourgade-étape se composant d'une highway, d'un motel, de quelques commerces et de quoi faire le plein. De la halte à l'état pur. C'est en tout cas ce que pense le héros anonyme de God Bless America, premier roman de François Ide, qui s'y gare en toute ingénuité. Quand soudain..." Don Chalmers "! La simple vue de ce nom sur la plaque d'un pick-up, un Minotaure de chrome et d'acier, le fascine. Mais qui est" Don Chalmers ", redneck ou Antichrist ?
-
Paru en 1930, ce livre, largement autobiographique et dont le titre était un défi, raconte la terrible expérience des combattants de 14-18 face à la férocité et l'inutilité de cette guerre. Au Dilettante, nous n'abusons pas des superlatifs mais il s'agit sans nul doute d'un chef d'oeuvre... Écoutons Jacques Tardi: «Tout le monde devrait lire et relire La Peur.»
-
Les nouvelles aventures du fakir au pays d'Ikea
Romain Puértolas
- Le Dilettante
- 2 Mai 2018
- 9782842639464
Rappel de l'épisode précédent narré dans L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea : soit Ajatashatru Lavash Patel et un soubresautant tour du monde emboîté dans une armoire Ikea qui l'avait vu, par avion ou par cargo, transbahuté d'Angleterre en Espagne et de Paris à Tripoli. Nous avions laissé l'homme coulant les plus doux des jours avec Marie Rivière, la dame de son coeur et écoulant par palettes entières le récit de sa déménageante saga. Notre héros macère dans l'aisance avec la volupté d'un cornichon dans la saumure, notre fakir est devenu mou du clou, glabre du sabre et son tapis de braises vire à la moquette haute laine. Et notre Patel de partir à la reconquête de soi. Cap sur la Suède pour rencontrer Dieu lui-même, l'Allah de la clé Allen, le maître d'Ikea, et se fournir en Kisifrøtsipik, la Rolls du tapis à clous. Romain Puértolas, en digne fils de Jules Verne et parfait gendre d'Alexandre Dumas, réaffirme cette vérité d'évidence : le monde n'est qu'une commode Ikea, pleine de fausses portes et de doubles fonds, et que l'on n'assemblera jamais.
-
Né pauvre dans une ferme du Missouri en 1891, le jeune William Stoner est envoyé à l'université par son père, et au prix de quels sacrifices, pour y étudier l'agronomie.
Délaissant peu à peu ses cours de traitement des sols, ce garçon solitaire découvre les auteurs, la poésie et le monde de l'esprit. Il déçoit les siens, devient professeur, se voue corps et âme à la littérature, sert ses étudiants, assiste impuissant aux ravages causés par une terrible crise économique et deux guerres mondiales, se trompe d'histoire d'amour et finit par renoncer au bonheur. Tout cela l'entame, mais rien ne le diminue : il lit.
Célébration d'une âme droite enchâssée dans un corps que la vie a très tôt voûté, voilà le récit d'une vie austère en apparence, ardente en secret. « Au cours de sa quarante-troisième année, William Stoner apprit ce que d'autres, bien plus jeunes, avaient compris avant lui : que la personne que l'on aime en premier n'est pas celle que l'on aime en dernier et que l'amour n'est pas une fin en soi, mais un cheminement grâce auquel un être humain apprend à en connaître un autre » .
-
Dans ce roman l'auteur recueille la confession de Lazare devenant sous le regard complaisant du mari l'amant fougueux de sa femme, venue des steppes du Kazakhstan. Et comment ce marivaudage ludique tourne à la rivalité démente. Dans un décor qui évoque Simenon et Jean Vigo, une histoire magistralement menée.
-
Prendre quelques éoliennes, un ou deux Tchétchènes, un gendarme et un transgenre, ajouter un écrivain fatigué et un parc régional menacé. Bien mélanger et faire cuire le tout aux énergies fossiles. À déguster par tous ceux qui, à l'instar du Prince Mychkine dans L'Idiot, restent convaincus, en dépit du bon sens, que seule la beauté sauvera le monde.
-
Georges hyvernaud est né en 1902 en charente, professeur dans les écoles normales d'instituteurs, il fut mobilisé en 1939, capturé et prisonnier en allemagne.
La peau et les os (publié en 1949) est le témoignage de ces années. la parution à partir de 1985 de ses å'uvres complètes a fait sortir de l'oubli cet écrivain que raymond guérin et etiemble ont défendu. georges hyvernaud est mort le 24 mars 1983.