Depuis #MeToo, un certain féminisme voit en la femme non plus un sujet libre de son désir mais un être fragile soumis aux injonctions du patriarcat que l'on rend responsable de sa condition. Est-ce là un progrès ? Loin des mobilisations pour le droit de vote, pour la liberté et pour l'égalité sexuelles, qui faisaient le cÅ?ur du féminisme d'émancipation, ce nouveau féminisme méconnaît également la complexité, pour tous, de la relation sexe/genre, et donc celle du trajet de sexuation, toujours marqué par d'énigmatiques...
À l'heure des fake news et du fact-checking de mauvaise foi, de l'information en continu et des sciences alternatives, on pourrait facilement croire que tout est relatif. Mais si l'on veut ne pas céder au cynisme ou au nihilisme, on peut se tourner vers les recherches récentes associant sciences humaines et sociales, qui ont fait progresser l'analyse des mécanismes à l'oeuvre dans les manipulations des négateurs de la science.L'heure n'est plus à la déploration. Pour lutter contre cette nouvelle idée-force, cet essai voudrait suggérer d'autres armes : prendre conscience de nos biais cognitifs et des sources variées d'enfumage et d'entourloupe, cultiver nos vertus épistémiques et tenir l'évidence des faits pour une exigence première, mais aussi nuancer l'opposition entre faits et valeurs, cesser d'occulter les aspects positifs des émotions comme de réduire la rationalité à une peau de chagrin en en faisant un épouvantail positiviste, ne pas confondre déni de la science et aveuglement scientiste, comprendre que travailler dans un « esprit scientifique » implique de refuser toute compromission avec la société, la moralité et la pratique.De façon plus urgente encore, cet essai de philosophie engagée suggère d'éviter des malentendus élémentaires sur les concepts de vérité, de connaissance, ou de réalité, trop souvent déformés par l'idée-même de post-vérité. De nous méfier de nos préjugés métaphysiques les plus ancrés et d'oeuvrer à une authentique connaissance métaphysique ; enfin, de nous installer dans un espace académique et démocratique des raisons, seul à même de garantir la liberté de conscience, en démontrant que les idéaux de vérité et de connaissance constituent moins un rempart ou un déni de la vie qu'ils ne sont les meilleurs alliés de nos idéaux de solidarité et de justice sociale.
Chronique d'une voyageuse solitaire, Carnets perdus du Japon rassemble les fragments de deux carnets de voayge de l'auteur, écrits à dix ans d'intervalle, agrémentés de notes récentes. L'auteur y explore les géographies intérieures et extrérieures en interrogeant l'écriture comme mémoire du passé.
L'originalité de cette narration pleine d'images est de s'élaborer à partir de la notion de perte : celle des carnets que l'écrivain a perdus pendant son voyage, celle des êtres trop tôt disparus et celle, aussi, d'un pays qui n'est peut-être déjà plus.
Patricia Almarcegui nous invite à plonger dans un bain de cyprès, à déambuler sur la Promenade des philosophes à Kyoto, ou établir des listes à la manière des Notes de chevet de Sei Shônagon. A mi-chemin entre l'essai, le journal intime et le carnet de voyage, Patricia Almarcegui esquisse ici, à la manière d'un haïku savant et ludique, sa vision d'un Japon longtemps contemplé et arpenté, qu'elle nous livre avec délicatesse et nuances.
1421 suit les traces de Zheng He, l'amiral chinois du XVe siècle qui, à la tête de sa flotte, aurait découvert l'Amérique 70 ans avant Christophe Colomb, l'Australie 350 ans avant Cook, et réussi le tour du globe un siècle avant Magellan. Gavin Menzies déroule l'histoire à la manière d'un roman policier, où l'on suit les balbutiements de la navigation astrale dans l'hémisphère sud et l'avancement incroyable de la technique maritime orientale juste avant le grand isolement chinois. 1421 est une enquête au long cours qui finit par nous apprendre une vérité commodément oubliée depuis plus de 500 ans : les grands navigateurs européens n'étaient sans doute que des nains juchés sur les épaules des géants asiatiques qui les avaient précédés.
Bulgarie, milieu des années 1980. La jeune Alba est hospitalisée pour une paralysie galopante à la jambe. Là, elle rencontre Guéo, cinquante-cinq ans, membre du Politburo.
L'homme est absorbé par l'écriture d'un rapport qui doit permettre à la Bulgarie de faire sa mue démocratique avant que le communisme ne s'effondre.
Peu à peu, Guéo dévoile à la pétillante Alba son passé, ses faiblesses, sa culture et son amour du français.
De Sofia à Varna, la jeune fille et l'apparatchik vont se découvrir... Mais la grande histoire les rattrape tandis que les paranoïas, les rêves étouffés, les velléités de liberté déferlent sur le pays. L'étau se resserrant à mesure que le régime vacille, Alba et Guéo vont se donner rendez-vous à Paris.
Tandis que l'Europe commémorait les 30 ans de la Chute du Mur, avec des amies originaires d'ex pays de l'Est, nous avons eu l'idée de créer ensemble une série de textes courts proposant un panorama de nos jeunesses de l'autre côté du Mur. L'imaginaire occidental sur ce qu'a été ce monde disparu est très empreint de ce qu'ont donné à entendre les dissidents des années 1950, 1960, 1970 : l'absence de liberté, l'empêchementâ€- Sans nier les pans sombres de cette histoire, il y a aussi, peut-être, une autre histoire à mettre en lumière: celle de l'égalité inscrite dans la loi et souvent dans les faits, celle de l'égalité salariale et d'accès à l'emploi, celle de l'accès à l'avortement plusieurs décennies avant beaucoup de pays de l'Ouest, celle des mythologies communistes construites sur des figures de femmes combattantes... qui ont inspiré nos parcours et nos engagements dans les pays où nous avons choisi de vivre.
La bible de l'élégance masculine parisienne. Écrit par le gentleman parisien par excellence, dont la présence active sur la toile a influencé des centaines de milliers de passionnés de mode masculine à travers le monde. Plus de vingt-cinq des plus grandes marques de luxe, avec des photographies exceptionnelles et inédites. Un rare aperçu de l'héritage et du patrimoine des grandes marques, mais aussi des meilleurs artisans du monde, du tailleur au fabricant de chemises, en passant par la confection de chaussures, la maroquinerie, la parfumerie, les malletiers, lunetiers, etc.
La notion d'extrémisme est une notion confuse. Censée permettre une classification, elle est surtout une diabolisation de l'adversaire. Mais ce terme polémique oublie souvent de décrire ce qu'il considère comme le Mal absolu. Il faut donc s'efforcer de dissocier, dans le discours politique, les réactions passionnelles et les réflexes idéologiques des menaces objectives, ce qui n'est guère facile. Les incarnations de la condamnation pour extrémisme sont nombreuses - « radical », « ultra- », « fasciste », « populiste » - et permettent souvent à peu de frais de s'exonérer de la description politique elle-même.Pour reconstruire la catégorie d'extrémisme et la rendre opératoire dans l'analyse des attitudes et des comportements politiques contemporains, il faut supposer l'existence d'une connexion entre trois composantes :
1° la légitimation de la violence comme méthode de résolution des problèmes politiques ;
2° l'intolérance et le sectarisme ;
3° le fanatisme, impliquant l'intransigeantisme, le manichéisme et le jusqu'au-boutisme, qui supposent de placer la défense de la Cause au-dessus de tout.
Alors peut-être pourra-t-on redéfinir un horizon politique désirable par-delà les extrémismes en tout genre qui brident nos libertés. Car on devrait pouvoir concevoir des limites légitimes et respectables en sortant du cercle des extrémismes.
Belgrade, années 1970. Milena, une jeune scénariste, entame une relation épistolaire avec Sam, l'un des deux Américains qu'elle a rencontrés lors d'un séjour à Paris. Berlin, années 1930. Clara, fille unique d'un couple d'avocats juifs et Lily, sÅ?ur aînée d'une famille ouvrière, se rencontrent et tentent de s'aimer. France, 2020. En plein confinement, une romancière parisienne endeuillée reçoit une cantine remplie des lettres de Milena. Sonia RistiÄ?, par son talent de conteuse, noue pour le lecteur les liens translucides qui traversent les siècles. Liens d'amour, liens de folie, liens de liberté farouche, liens d'écriture ou de création. Elle recrée ce que la mémoire et le temps ont effacé. Dans cette Chambre à soi moderne, elle tisse un fil entre ces femmes mues par leur indépendance, leur créativité et leur fière détermination à vivre un amour qui soit à la hauteur de leur liberté.
Le Liban des années 1970 est le théâtre d'une guerre aux ramifications multiples. C'est aussi celui d'une passion débordante entre un jeune peintre français en quête d'exotisme et une Libanaise maronite nourrie de culture française et d'idéalisme. Séparé par la géopolitique et par des traditions que tout oppose, le couple franchit une première série d'obstacles pour tenter de vivre cet amour au grand jour, d'abord au Liban puis en France.
Mais la terre d'accueil ne semble pas à la hauteur des clichés romantiques qu'elle véhicule. Et surtout, l'exil ne saurait être un exutoire à certains conflits, qu'ils soient intimes ou politiques. Bien au contraire.
Un amour sous la guerre est un roman saisissant qui tisse des résonances subtiles entre les déchirements intimes et les brisures de l'histoire.
Que désigne-t-on par l'anglicisme « cancel culture » ? S'agit-il seulement d'une « culture de l'effacement », selon la francisation recommandée par l'Académie française ? L'histoire de la cancel culture depuis son émergence dans les mouvements progressistes américains de défense des minorités, mise en perspective dans une histoire plus large de la censure des opinions et des oeuvres, permet de comprendre les dangers qui menacent aujourd'hui, en France, le débat d'idées et l'art. L'expression « cancel culture » peut bien avoir un usage polémique, elle n'en décrit pas moins une réalité : celle d'une culture de la censure qui est en train de s'instaurer sous nos yeux au nom des meilleures intentions.
HAND est une histoire de mains, une histoire de rencontres. La main que l'on tend, touchante et touchée, au centre de toutes les communications. Elle est sans doute l'un des symboles les plus anciens utilisés par l'humanité. HAND est une galerie de portraits réalisée au rythme de rencontres exceptionnelles. Des portraits intimes, des images, des empreintes où chacun met en scène ses propres mains sous les lumières, souvent pour la première fois, et prend ainsi le temps et le recul de se découvrir dans cet étrange miroir.
Quand, au mois de mars 2020, le premier confinement s'est abattu sur la France, telle une chape de plomb sur nos existences, un étrange phénomène s'est produit dans le quartier de Belleville Ménilmontant, au nord-est de Paris. Cela s'est passé dans une résidence composée de lourds immeubles des années 1960 séparés par de grands espaces verts : ''Le Pressoir''.
Alors que partout dans le pays ce mot hideux de «distanciel» s'est imposé dans notre grammaire collective, nous, les 2 000 habitants du «Pressoir», nous sommes retrouvés. Alors que partout le mot d'ordre était le repli sur soi, nous nous sommes découverts. Alors qu'il fallait s'auto-autoriser par attestation à sortir de chez soi, nous avons reconfiguré notre chez-nous, comme on le pouvait, sans prendre de risques inutiles face à la maladie qui, partout, guettait.
Condamnés au dedans, nous avons donc inventé notre dehors. Des petites choses. Des concerts improvisés, mêlant des musiciens professionnels et des amateurs. Des cours collectifs, sous l'arbre, pour les petits. Des leçons de sport pour les plus grands. Une entraide entre tous pour les courses alimentaires. Des petites solidarités entre générations. Des désagréments aussi, bien sûr, comme dans un village...
Et, au milieu de ce drôle de laboratoire existentiel, sorte de kibboutz urbain placé sous la cloche d'une pandémie, il y avait Magali Delporte, ''notre'' photographe, qui a saisi ces instants uniques qui ont fait du ''Pressoir'' l'un des secrets les mieux gardés de Paris.
Fabrice Arfi
Qu'est-ce qu'une idéologie ?
Entre savoir et croyance, les idées qui constituent notre environnement mental ont une pertinence politique.
Le cadre de pensée qui surgit aujourd'hui semble remettre radicalement en cause « le monde d'avant ». Déconstruction du réel, post-humain, nouvelles identités dites « de genre », « décolonialisme » sont quelques-uns des thèmes où l'on voit à l'oeuvre des ambitions utopiques d'inspiration marxiste transposées dans les moeurs. La volonté de créer un « homme nouveau », la déconstruction de la nation et de la citoyenneté remettent en cause une démocratie qui dépend soudain de sa validation par les médias et les réseaux sociaux. Sous le manteau d'un anti-pouvoir, ce sont bien de nouveaux pouvoirs totalitaires qui émergent de manière incontrôlée. Avec la précision méthodologique du sociologue, Shmuel Trigano analyse comment ces différentes configurations idéologiques s'articulent en un tout cohérent et reflètent les intérêts d'une base sociale. L'enjeu : cartographier le postmodernisme comme forme de pensée qui échappe à notre conscience.
"Le récit des Petites fées de New York démarre avec Morag et Heather, deux petites fées hautes de cinquante centimètres, portant épéé, kilt vert et cheveux mal teints, qui volettent par la fenêtre du pire violoniste de New-York, un type antisocial et obèse nommé Dinnie, et vomissent sur sa moquette. Qui sont-elles et comment sont-elles arrivées à New-York, et en quoi tout cela concerne-t-il l'adorable Kerry, qui vit dans l'immeuble d'en face, est atteinte de la maladie de Crohn et confectionne un alphabet des fleurs, et en quoi tout cela concerne-t-il les autres fées (de toutes nationalités) de New-York, sans oublier les pauvres fées opprimées de Grande-Bretagne, voilà le sujet du livre. Il contient une guerre, ainsi qu'une mise en scène fort inhabituelle du Songe d'une nuit d'été de Shakespeare, et des solos de guitare de Johnny Thunders des New York Dolls. Que peut-on demander de plus à un livre ?" (Neil Gaiman)
Mékong écoportrait est une immersion dans les mutations de la péninsule indochinoise.
Pendant sept mois, Martin Bertrand a parcouru l'Asie du Sud-Est, traversant le Vietnam, le Cambodge, le Laos et la Thaïlande avec le mythique fleuve Mékong comme colonne vertébrale. Il témoigne des conséquences de l'expansion des grandes mégapoles gourmandes en énergie et en ressources sur les zones rurales et en particulier sur les ressources naturelles du Mékong, déjà mises à rude épreuve par le dérèglement climatique.
En plaçant les questions environnementales au coeur de ce voyage, Martin Bertrand parvient à embrasser les enjeux les plus cruciaux pour l'avenir de la région, comme la montée des eaux dans le delta du Mékong et la modification du rythme des crues, qui mettent en péril une grande partie de la population.
D'Hô-Chi-Minh Ville à Bangkok, de Phnom Penh à Vientiane en passant par les replis les plus reculés du Mékong, c'est un territoire en mouvement que donne à voir Martin Bertrand, dans ce livre conçu comme un carnet de voyage, avec cartes et croquis, anecdotes de terrain et digressions.
Le Ballet des retardataires est le témoignage unique d'une des rares Européennes à avoir pénétré le monde ultra fermé et traditionnel du taïko au Japon, et la première à avoir séjourné dans l'école la plus secrète et la plus fermée du Japon.
Jeune Française n'ayant jamais voyagé, elle arrive pleine de naïveté dans un monde aux règles incompréhensibles, à la discipline quasi militaire et où personne ne parle anglais. Aux entraînements, succèdent incompréhension chronique, fatigue extrême, typhons, tremblements de terre et fantômes. L'héroïne distingue de plus en plus mal la réalité du fantasme et emmène le lecteur vers cette frontière flottante où la réalité et le rêve se chevauchent.
Roman initiatique sur les transformations intérieures que peut provoquer le choc des cultures, l'héroïne s'y révèle à elle-même tandis qu'elle fait découvrir au lecteur une facette méconnue du Japon. Le Ballet des retardataires est en effet un témoignage unique sur l'art du tambour japonais traditionnel.
Le récit progresse au rythme des journées sans fin de l'apprentie, teinté d'une étrange poésie et d'un humour truculent. Le livre devient alors une sorte de partition, hommage au taïko, si méconnu en Europe.
Le Ballet des retardataires ne se lit pas, il se déguste comme un bonbon, succulent, coloré et piquant.
En Qarabie, une petite monarchie du Moyen-Orient enrichie par les hydrocarbures, John Summerbee, professeur d'art fraîchement débarqué des États-Unis, croise la route de Qatarina, la responsable du ministère du Tourisme qarabien. Ce qui les réunit ? Une exposition exceptionnelle à la gloire de la culture qarabienne, que les étudiants de John sont chargés de concevoir en prélude à la coupe du monde de hole-ball, que la Qarabie doit accueillir bientôt. Mais à mesure que les préparatifs avancent, John et Qatarina vont se retrouver plongés au cÅ«ur d'un jeu dangereux dont ils ne maîtrisent pas les règles.
Depuis dix ans, les Athéniens et les Spartiates sont en guerre. La déesse Athéna, lasse de voir son peuple se battre, décide d'envoyer à Athènes Brémusa, redoutable amazone peu encline au dialogue, et Métris, nymphe dont le seul pouvoir est de faire apparaître où bon lui semble des marguerites et des boutons d'or. C'est donc ce duo improbable qui se voit chargé d'une mission capitale : faire en sorte que la conférence de paix qui doit se tenir à Athènes aboutisse à un succès.
La Paix, c'est justement la pièce que monte au même moment Aristophane, et il se pourrait bien qu'elle joue un rôle décisif dans l'accomplissement de la mission de Brémusa et Métris. Mais encore faudrait-il pour cela qu'il parvienne à la monter, car entre ses rivaux dramaturges qui monopolisent toute l'attention des citoyens, l'aspirant poète qui lui colle aux basques, l'incapacité de ses acteurs à retenir ne serait-ce qu'une réplique, et son propre mécène qui semble avoir été piqué par la mouche de la radinerie, Aristophane ne s'en sort pas.
D'autant que chez les généraux des deux camps, la paix semble loin de faire l'unanimité... Mêlant les mouvements d'humeur de dieux tatillons, les débats politiques qui rappellent furieusement ceux du xxie siècle et les coups bas dans les coulisses d'un théâtre, Martin Millar compose une farce spirituelle et fort à-propos sur une Grèce antique aux prises avec des maux qui sont aussi ceux de notre temps.
En août 1991, Tiziano Terzani navigue sur le fl euve Amour en Sibérie lorsqu'il apprend la nouvelle du coup d'État qui vient de renverser Gorbatchev à Moscou. Il se lance aussitôt dans un long périple qui le mène pendant plus de deux mois à travers la Sibérie, l'Asie centrale et le Caucase jusqu'à Moscou, la capitale de ce qui est en train de devenir la nouvelle Russie. Conçu à l'origine comme une exploration des confi ns orientaux de l'empire soviétique, ce voyage se transforme peu à peu en un voyage vers la fi n du monde et de l'époque soviétiques.
Cet ouvrage, constitue, 30 ans après la chute de l'URSS, un témoignage de première main sur l'une des transformations les plus radicales qu'ait connue cette partie du monde. Via une galerie de portraits hauts en couleur, la redécouverte de peuples oubliés et de minorités isolées ou un panorama de villes de légende où les vestiges du passé sont parfois balayés en quelques jours, Terzani compose l'oraison funèbre du communisme soviétique et un des grands récits de voyage à la Bruce Chatwin, Nicolas Bouvier ou Ryszard Kapuscinski.
Bonne nuit, Monsieur Lénine analyse non seulement les contradictions du communisme, mais aussi celles du capitalisme sauvage qui le remplace. De Samarcande à Boukhara, d'un souk poussiéreux à un kibboutz sibérien, Tiziano Terzani possède cette capacité unique de décrire la réalité pour ce qu'elle est, sans idéologie ni parti-pris. Avec lui on se passionne pour le sort des Ouzbeks, des Turkmènes, des Kirghizes, des Tadjiks ou des Arméniens. Avant beaucoup d'analystes, Terzani observe le réveil des nationalismes et de l'islamisme sur les cendres encore chaudes du colonialisme soviétique. Une immersion fascinante pour comprendre le passé et peut-être surtout entrevoir l'avenir géopolitique du territoire qu'on appelait autrefois l'URSS.
Ai Weiwei est un artiste contemporain polyvalent : sculpture, installation, photographie, performance et architecture sont quelquesuns de ses moyens d'expression. Il est également l'un des artistes les plus influents au monde et un réalisateur de documentaires engagé.
Son oeuvre toute entière alerte sur les attaques contre la démocratie et la liberté d'expression, les violations des droits de l'Homme et les déplacements de personnes.
Ce recueil de citations illustre l'éventail et la profondeur des réflexions d'Ai Weiwei sur notre humanité et sur les migrations de masse, questions qui l'occupent depuis des décennies. Les mots d'Ai Weiwei témoignent d'une urgence profonde. Ils témoignent aussi d'un rôle impérieux que peut avoir l'art pour donner une voix aux sans-voix.
Tomas Fischer, docteur en psychologie et chauffeur-routier, part se réfugier dans une ville isolée et lointaine après la mort de sa femme et de ses deux enfants. Il s'installe à Lasciate où la vie semble à l'arrêt : on s'y ennuie beaucoup, les voitures roulent au ralenti et l'alcool y est en apparence interdit.
Tomas entame une nouvelle vie, clandestine, dans les marges de Lasciate, où son statut interlope lui permet de rendre bien des services. Mais Lasciate n'est pas une ville comme les autres, même si les politiques menées ressemblent à celles que l'on observe partout. Car un secret inouï distingue ses citoyens du commun des mortels.
Dimitris Sotakis est un écrivain de l'absurde proche. Proche car ses personnages ont souvent une logique à peine différente de celle de la plupart d'entre nous. En poussant le bouchon à peine plus loin du bord de la conscience, il entraîne ses personnages dans des labyrinthes qui sont autant de pièges que l'existence tend au citoyen d'aujourd'hui.
Dans chacun de ses romans, Sotakis crée un univers débordant de toutes sortes de réalités très concrètes, infimes, terre à terre, et il les développe, les amplifie, les grossit jusqu'à créer un état d'ivresse chez le lecteur semblable à la démesure qui caractérise ses héros. Un grand serviteur est à ce titre un livre remarquable sur la lutte de l'homme avec son moi et l'attribution consciente du bonheur à un « tu ».
Sous des allures de Mariage de Figaro à l'heure des réseaux sociaux, il constitue aussi une réflexion plus profonde qu'il n'y paraît sur la notion de pouvoir.