Le jeune Marcello grandit, livré à lui même, dans une famille désunie. Le bouillonnement de l'adolescence l'effraie, il se sent traversé par des instincts violents, meurtriers. Terrorisé par le sentiment d'être différent des autres, Marcello décide, une fois adulte, de devenir comme tout le monde, irréprochablement normal. Dans l'Italie de Mussolini, être normal cela veut dire être fasciste. Marcello a mis le doigt dans un engrenage qui le conduira très loin.
Relire Le Conformiste dans sa première édition, c'est redonner à ce texte qui a suscité tant d'interprétations une virginité. C'est, enfin, laisser la parole aux mots.
«Les programmes de Mrs Manford étaient immuables. On en venait à douter que la maladie, ou même la mort, puisse les désorganiser. Tenter de modifier la mosaïque complexe de ses rendez-vous aurait été comme chercher à démolir la pyramide de Khéops...» Prise dans le tourbillon de la vie new-yorkaise, Pauline ne s'épargne pas. Guérisseurs, assistantes sociales, gourous et marchands d'art s'arrachent le temps de cette femme exemplaire qui préfère s'adonner aux exercices d'élévation de l'âme plutôt que de se plier aux aspirations intimes de son époux.
Rien d'étonnant à ce que celui-ci soit sensible à l'extrême légèreté de Lita, sa belle-fille, à son profil d'ange primitif, voire à ses extravagances. Mais ce besoin d'évasion annonce un drame...
" Madonna Santa ! Ces visions, ces folles visions.
Comme si je les avais toutes déjà vues. Comme si elles étaient éternelles. Comme si tout cela avait été écrit d'avance, et comme s'il n'y avait rien de nouveau sous le soleil, ni le plaisir, ni la misère, ni les larmes, ni les rires d'un homme. Comme s'il n'existait qu'une seule histoire, susceptible de s'écrire sur une tête d'épingle, et avec elle toutes les histoires de tous les hommes. " Un homme se noie.
A mesure que la mort approche, il revoit, revit et réinvente les plus forts instants de sa vie. Envahi de visions terribles et merveilleuses, il pénètre dans un monde où le rêve a remplacé la pensée. À contre-courant est un véritable torrent d'amour, de colère et de rédemption dont le souffle prodigieux puise sa force dans le lyrisme des grands écrivains du Sud, de William Faulkner à Walker Percy.
La Chine du Nord, dans les années 20. Songlian, belle étudiante de dix-neuf ans dont la famille est ruinée, accepte de devenir la quatrième épouse du riche Chen Zuoqian. Dans le huis-clos de sa nouvelle demeure, une seule loi, la séduction: la favorite de la nuit régente, le jour, la vie de la maison. Songlian, l'indépendante, sera-t-elle victime ou complice du système féodal qui commande en ces lieuxoePassion, possession, et pouvoir colorent de feu et de sang ce ballet de charmes, où les quatre épouses et concubines se livrent une danse à mort pour le plaisir du maître.Un livre ramassé, fiévreux, où Su Tong, porte-parole de la nouvelle génération renoue, paradoxalement, avec la Chine ancienne. Un regard moderne qui évoque néanmoins les classiques, de Fleur en fiole d'or à Rêve dans un pavillon rouge.
La vie d'Agostino bascule définitivement le jour où il voit sa mère éprouver du désir pour un homme. La déesse intouchable qu'il imaginait est aussi une femme. Abîmé et perdu par cette découverte, l'adolescent se lie à une bande de voyous qui lui ouvre cruellement les yeux sur le sexe, la violence et les rapports sociaux. Il apprendra beaucoup plus qu'il n'en pourra supporter.
Agostino est le récit clinique de l'odyssée suspendue et douloureuse d'un être pris entre deux âges.
Relire Agostino dans sa première édition, c'est redonner à ce texte qui a suscité tant d'interprétations une virginité. C'est, enfin, laisser la parole aux mots.
Suzy et Nick Lansing passent leur voyage de noces en Italie aux crochets d'amis plus fortunés. En échange, Suzy a accepté de rendre un service à la maîtresse de maison : envoyer chaque semaine au mari de cette dernière une lettre, écrite à l'avance, donnant l'illusion qu'elle et sa fille sont toujours à Venise alors qu'elle sillonne l'Italie en compagnie de son amant. A son retour, la richissime amie offre de superbes pierres précieuses au jeune couple pour les remercier. Mais ce cadeau, bien loin de leur apporter sérénité et sécurité financière, agit comme un révélateur de la nature profonde de chacun. De Venise à Gênes et jusqu'à Paris, Edith Wharton plonge dans les profondeurs ténébreuses des coeurs amoureux, disséquant avec une savoureuse férocité cet univers cosmopolite et mondain La Splendeur des Lansing, son dernier roman inédit, est une étonnante réussite de cette experte du combat des âmes et des caprices de la fatalité. Un roman élégant et acerbe.
Chine du Sud. Les pluies ont détruit les rizières. Wulong, au terme d'un douloureux exil, débarque, affamé, dans une petite ville portuaire, bientôt embauché à la boutique du patron Feng. On y achète et vend du riz. Au fil des mois, ces grains éclatants attisent les désirs de Wulong, confondant la faim, la sexualité et le gain. Entre ses mains, le riz devient un instrument de tyrannie et de jouissance brisant la famille Feng.Violent, fougueux, Riz décrypte sans états d'âme la vertigineuse ascension de Wulong vers la cruauté et la corruption. Captant les dernières lueurs du féodalisme et de la Chine décadente, Su Tong marque sa modernité par sa formidable acuité à sonder l'étrangeté de l'âme humaine, capable de commettre et d'engendrer le crime dans le même temps que la vie.
Le premier texte, écrit en 1877 à l'âge de 14 ans, décrit les chassés-croisés amoureux de Georgie et de Guy Hastings et contient en germe les thèmes whartoniens : l'impossibilité d'aimer son égal, l'horreur du mariage ou la solitude de l'adolescence. La seconde nouvelle, rédigée trente ans plus tard, se moque des ambitions littéraires passées d'E. Wharton et des moeurs éditoriales.
"Art Spiegelman est une quadruple menace, unique en son genre : c'est un artiste qui dessine et peint, un caméléon qui peut parodier et embellir tous les styles picturaux, un écrivain qui s'exprime avec des phrases vivantes et acérées, et un provocateur qui a un don pour l'humour le plus sauvage et le plus ravageur. Mêlez tous ces talents, mettez-les au service d'une profonde conscience politique, et vous aurez un homme capable de marquer fortement le monde. C'est précisément ce que, pendant dix ans, Art Spiegelman a fait au New Yorker." Art Spiegelman est un des auteurs cultes de la BD underground qui ont redonné vie à la BD américaine dans les années 60 et 70. Dans les années 80, il a cofondé Raw, magazine de BD d'avant-garde de renommée mondiale avec sa femme Françoise Mouly. Il est l'auteur de Maus : un survivant raconte (Flammarion, 1987), best-seller mondial traduit dans plus de vingt langues et distingué par de nombreux prix parmi lesquels un Prix Pulitzer special décerné en 1992.
Pendant dix ans l'illustrateur le plus célèbre de l'underground américain a collaboré au magazine le plus respecté de l'intelligentsia new-yorkaise. Dans Bons baisers de New York, Art Spiegelman raconte les années qui ont fait de lui l'illustrateur le plus controversé du New Yorker en 78 ans d'existence.
Des émeutes raciales de Brooklyn à l'élection de George Bush en passant par l'affaire Monica Lewinsky ou les attentats du World Trade Center, cet ouvrage nous plonge dans la vie sociale, culturelle et politique américaine vue à travers les débats qui ont agité la rédaction du prestigieux magazine. C'est aussi pour Spiegelman l'occasion de revenir sur sa carrière, de parler de ses multiples influences et de rendre hommage à ses maîtres dans une série de planches inédites en France.
Ethan Ford mène une existence heureuse dans une petite ville du Massachusetts, jusqu'au jour où tout son univers s'écroule. Accusé d'avoir violé et assassiné une adolescente quinze ans plus tôt, il est jeté en prison. Le choc est terrible pour ses proches comme pour la petite communauté brusquement déchirée par les rumeurs. Son épouse prend aussitôt ses distances et se lance dans une enquête terrifiante. Certains habitants créent au contraire un comité pour la défense de cet homme jusqu'alors admiré de tous. La belle Rosarie Williams qui, à dix-sept ans, fait chavirer tous les coeurs et la petite Kat, enfant secrète et tourmentée par la mort de son père, voient à leur tour leur destin transformé par la résurgence de ce crime. Alice Hoffman brosse avec une grande férocité le portrait d'une société confrontée à ses propres démons tout en ménageant un suspense qui tient le lecteur en haleine jusqu'aux toutes dernières pages.
Inès, trente-cinq ans, revient dans la ville de son enfance après dix-huit ans d'absence pour comprendre ce qui s'est passé «ce jour-là». Elle renoue avec ses anciens amis, Byron et Martin, seuls vestiges de son passé. Ensemble, ils se souviennent:Lancelot, le professeur et mentor, la découverte de l'amour, la fatalité. Cette introspection les entraîne sur les traces de leur adolescence, quand ils ne soupçonnaient pas encore le prix de l'innocence. Un jour Byron, secrètement amoureux d'Inès, apprit de la bouche de Lancelot qu'ils étaient amants. Bientôt, cette liaison que les deux intéressés pensaient secrète allait être dévoilée au grand jour, entraînant dans son sillage désespoir et déshonneur. Les voix des trois héros se mêlent pour dépasser la douleur et accéder enfin à la vérité. Susana Fortes nous invite à dénouer les liens mystérieux et complexes qui unissent ce trio amoureux. Son écriture, toute en sensualité, est mise au service d'une écoute des coeurs et de leurs soupirs.
" C'est facile de se noyer, en fin de compte.
On ne se débat pas, on n'essaie pas de flotter, on se soumet, on s'annule, on ne respire plus et voilà, on est noyé. Simple. Mais lent. Douloureux. Parfois, pendant la noyade, nous croyons éprouver du plaisir. Et le plaisir est la plus puissante des drogues. Donne-moi du plaisir et je te donnerai la vie. Le plaisir est le destin de quelques-uns. " Servi par une écriture simple, dépouillée, Donne-moi du plaisir est l'histoire d'une passion impossible entre deux femmes.
Une passion amoureuse, absolue, tyrannique, dévastatrice. Une histoire finie. Prête à tout pour ne pas perdre l'amour de sa vie, la narratrice a accepté ce qui allait précisément la perdre. Aujourd'hui que sa vie est dévastée, elle entreprend ce long et dérangeant monologue, récit douloureux d'une femme qui a besoin de trouver les mots non pour essayer de comprendre mais pour vivre encore un peu. Lutte contre le silence, le vide et l'oubli, ce roman est un traité de la douleur d'aimer, un manuel de survie sentimentale.
Dans le Taipei des années 60, l'étudiant «Petit Ye» habite avec dix-sept autres locataires un immeuble appartenant à la délicieuse madame Xin, une femme d'un certain âge qui a pris le jeune homme sous sa protection.À la mort de la vieille dame, les locataires découvrent avec stupeur et jubilation qu'elle leur a légué l'immeuble! Mais cet acte charitable éveille égoïsmes et cupidités. Le jeune homme ne peut que conclure, avec une certaine sérénité toutefois, que le goût de la charité est en effet bien amer.Ce roman d'éducation touche à des thèmes essentiels: la bassesse de la nature humaine, la passion amoureuse, les incertitudes de la jeunesse, le poids des souvenirs.Pointilliste, Huang Fan saisit les vacillations d'un tissu social en mutation. Sa plume aiguë capture jusqu'à l'évanescence.
Clémence et Constance, 83 et 81 ans, forcent l'admiration de leur quartier par leur culture, mais savent aussi jurer comme des charretiers. Ces deux soeurs décident un jour de participer à un jeu télévisé pour gagner une voiture et, surtout, pour lire en latin une déclaration incendiaire sur la bêtise du monde et de la société de consommation.
Vita a neuf ans quand elle débarque à New York en 1903 avec Diamante, douze ans, venu comme elle d'un petit village du Mezzogiorno. Ils retrouvent une famille dominée par un père autoritaire qui fait régner sa loi dans une modeste pension du quartier italien de Prince Street. Le rêve américain ne résistera pas longtemps aux dures réalités quotidiennes qui les attendent. Diamante multiplie les petits boulots tandis que Vita apprend l'anglais à l'école et travaille à la pension. Au fil des années, le lien qui les unit et les protège de la violence comme de la misère se mue en un amour secret, inavouable, inaccessible à tous ceux qui voudraient l'empêcher.La violence du crime organisé parviendra toutefois à les séparer. Diamante est obligé de fuir pour n'avoir pas respecté la loi du Milieu. Des années d'errance n'entameront pourtant jamais son désir de retrouver l'amour de sa vie. Mais à son retour Vita a changé, beaucoup changé. Un grand roman d'amour ayant pour cadre l'immigration italienne dans l'Amérique du début du siècle, inspiré par la véritable histoire des grands-parents de l'auteur.
GODSPEED UNE VIE DE KURT COBAIN Véritable roman graphique, Godspeed retrace la vie tourmentée du Kurt Cobain, chanteur du groupe Nirvana et dernière icône rock & roll du XXe siècle, disparu le 5 avril 1994. Partant des couleurs lumineuses d'une enfance idyllique, la palette s'assombrit à mesure que se déploie sous nos yeux le destin tragique de la rock star (le mariage tumultueux avec Courtney Love, l'enfer de la drogue, enfin le suicide à l'âge de 27 ans). Bien plus qu'une biographie en image, Godspeed est un objet culte, un hommage poétique à l'ange noir du rock'n'roll, un événement pour les nombreux fans de Kurt Cobain, qui s'apprêtent à fêter le dixième anniversaire de sa mort.
«Je suis le seul qui soit encore en vie. Quand je mourrai, la famille Hollander s'éteindra. Ce sera un soulagement. Nous sommes enfin parvenus à destination après avoir voyagé pendant des siècles. Nous n'avons rien accompli mais, Seigneur des Mondes, nous avons enfin la paix.» Nathan Hollander raconte l'histoire de son étrange famille qui avait le don singulier de prendre toujours la mauvaise décision au mauvais moment. Venus de l'Est, propulsés par les forces de l'histoire, ils étaient horlogers, artisans ambulants, et devinrent physiciens, sociologues, faux messies et conteurs. Cette tour de Babel revisitée par Bruegel, labyrinthe d'histoires où le lecteur avance les yeux fermés et se délecte page après page, est animée par la verve de ce conteur hors pair qu'est Marcel Möring.
Après la crucifixion, Judas Thomas Didyme, disciple de Jésus, part à la recherche du corps du Christ. Dans sa quête, il est aidé par le récit d'une femme du nom de Tirza à qui le Christ a sauvé la vie. Celle-ci avoue la violence de ses sentiments pour le Nazaréen. Une relecture psychologique de la passion du Christ.
Du Cap-Breton début de siècle jusqu'au New York des années Jazz, Un parfum de cèdre nous fait partager le destin mouvementé de James Piper et de ses quatre filles. Kathleen, l'aînée, développe en grandissant une voix exceptionnelle. Son père lui voue une adoration sans bornes et veut faire d'elle une cantatrice célèbre. Mais le destin de la famille semble marqué par le drame. Et l'admiration de devenir obsession...
Les nuances du langage et la subtilité d'Ann-Marie MacDonald dépeignent parfaitement l'époque et les moeurs rigides qui entourent le plus lourd et le plus terrible des secrets de famille. Best-seller littéraire, Un parfum de cèdre a séduit dix-sept pays et a valu à son auteur de nombreuses récompénses prestigieuses parmi lesquelles le Prix du Commonwealth du premier roman.
En 1898, Antonio Majna émigre en Argentine dans l'espoir d'une vie meilleure, laissant en Italie sa femme et sa fille. Il fonde une nouvelle famille dans son pays d'adoption. Dans les années 70, ses petits-enfants partent en Italie pour fuir la dictature, l'Europe représentant désormais l'espoir. Relate le destin de six familles italiennes soumises à l'exil par les dictatures.
Dépeint la classe moyenne américaine de la génération du baby-boom à travers les retrouvailles en 2000 des étudiants de la promotion 69 au Darton Hall College, dans le Minnesota. C'est l'occasion de confronter leur parcours de vie des trente dernières années.
Jamie a 10 ans lorsqu'il décide de ne plus supporter son père violent et alcoolique et sa mère victime de cet homme «qu'elle a dans la peau». Il fugue chez ses grands-parents paternels qu'il connaît peu mais qui l'accueillent à bras ouverts. Là, Jamie va découvrir la personnalité de son grand-père Hugh, homme du peuple, bâtisseur idéaliste des cités ouvrières des années 50, mais aussi père catastrophique incapable d'aimer un fils qui l'a déçu.
Ce voyage initiatique dans le passé familial le conduira du père aux pères, aux pairs et aux ancêtres. L'Ecosse, la fierté, l'alcoolisme, l'échec, la paternité, le socialisme et l'espoir : autant de thèmes qui trouvent un troublant écho dans la poésie de ce superbe texte aux accents âpres et rugueux.
«Dès la première page, Le Crépuscule des pères se déploie avec une verve et une assurance à vous couper le souffle.» Sunday Telegraph
Dans la petite ville de Haddan (Massachusetts), chacun a plutôt tendance à rester à sa place. Les étudiants de la prestigieuse école privée installée dans l'agglomération depuis plus d'un siècle ne se mélangent pas avec le reste de la population locale. Même à l'intérieur de l'établissement, tout est fait pour que les élèves, le personnel et les professeurs tiennent leur rang.Jusqu'au jour où le cadavre d'un étudiant est découvert dans la rivière qui jouxte les bâtiments de l'école privée.
Abel Grey, le policier chargé de l'enquête, va pénétrer dans l'enceinte sacrée de ce véritable sanctuaire et faire tomber une à une toutes les frontières, visibles et invisibles.
L'occasion pour Alice Hoffman de mettre son talent de conteuse hors pair au service d'une histoire bouleversante.«Le Roi du fleuve confirme qu'Alice Hoffman est bien la plus originale et passionnante romancière contemporaine.»USA Today«Un roman obsédant.»The Boston Herald