À rebours du développement personnel, Ilaria Gaspari nous livre un guide philosophique des émotions. Nostalgie, angoisse, gratitude, etc. : les mots que nous mettons sur nos maux ont une histoire, des récits initiatiques d'Homère à Schopenhauer en passant par Spinoza. À travers ce voyage émotionnel dans le temps et la philosophie, elle partage son expérience personnelle et enjoint à se reconnaître et à s'assumer comme émotif. Car ce qu'il y a de plus intime est aussi universel : les émotions sont bien le signe de notre humanité.
Après la mort de son père, Didier Eribon retourne à Reims, sa ville natale, et retrouve son milieu d'origine, avec lequel il avait plus ou moins rompu trente ans auparavant. Il décide alors de se plonger dans son passé et de retracer l'histoire de sa famille. Évoquant le monde ouvrier de son enfance, restituant son ascension sociale, il mêle à chaque étape de ce récit intime et bouleversant les éléments d'une réflexion sur les classes, le système scolaire, la fabrication des identités, la sexualité, la politique, le vote, la démocratie...Réinscrivant ainsi les trajectoires individuelles dans les déterminismes collectifs, Didier Eribon s'interroge sur la multiplicité des formes de la domination et donc de la résistance.Un grand livre de sociologie et de théorie critique.
Il y a vingt-cinq siècles, dans la Chine des «Royaumes Combattants», était rédigé le premier traité sur «l'art de la guerre».
Si Éric Zemmour veut récrire l'histoire de Vichy et de la persécution des juifs, c'est qu'il cherche à rendre légitimes des politiques disqualifiées depuis les crimes de la collaboration : mettre à bas l'État de droit, stigmatiser des minorités, expulser un million d'étrangers...Se fondant sur des sources inédites, exhumant des controverses oubliées, Laurent Joly démontre que le polémiste n'hésite pas à manipuler et à falsifier les faits historiques afin d'unir les droites sous l'étendard de la haine de l'étranger.Par cet essai puissant et engagé, l'auteur met un point d'honneur à rétablir la vérité historique à l'ère de la malhonnêteté intellectuelle triomphante.
La pédagogie Montessori suscite un intérêt croissant, accompagnant la remise en question de nos systèmes éducatifs traditionnels. Mais si le nom de sa fondatrice est désormais célèbre, sa parole, souvent entendue à travers le filtre d'interprétations successives, mérite d'être redécouverte.Dans L'Enfant, son grand livre publié en 1936, Maria Montessori expose la plupart des concepts fondateurs de sa pédagogie, en s'appuyant sur des exemples tirés de sa propre expérience. Attachée à respecter la personnalité de l'enfant, elle dévoile l'existence de «périodes sensibles», met en lumière le rôle de l'adulte comme celui de l'environnement et du matériel utile à l'individu en devenir. Sur le ton de la conversation, elle dresse les piliers d'une pédagogie novatrice qui, depuis la première «Maison des enfants» fondée à Rome en 1907, a inspiré de nombreuses pratiques et contribué à changer le regard porté sur l'enfance dans le monde entier.
Un polar contemporain qu'il faut lire pour ne pas en être la victime.Avec la montée en puissance des réseaux sociaux, une lame de fond s'abat sur les démocraties : le tissu social se déchire, les opinions sont manipulées, les élections sont déstabilisées. Si les outils numériques ont représenté une innovation majeure dans la production et la diffusion de savoirs, ils ont également leurs côtés obscurs : ils donnent les clés de l'influence sociale à tout acteur, politique ou étatique, qui souhaiterait asseoir ses idées auprès d'un grand nombre de nos concitoyens.Comment se prémunir des intoxications et sauver notre démocratie de l'overdose numérique ?La science révèle notre dangereuse inadaptation à la nouvelle donne numérique mais nous aide également à en combattre les ravages. Livrant une analyse stupéfiante des effets de l'action des GAFAM dans notre quotidien, David Chavalarias propose des pistes concrètes, tant individuelles que collectives, pour nous en protéger.
Au cours d'une vie, nous faisons l'amour des milliers de fois. Et si nous prenions le temps de réfléchir à nos gestes et à nos habitudes, pour donner à l'acte sexuel une intensité nouvelle ?Voilà la proposition d'Alexandre Lacroix, qui explore la sexualité d'aujourd'hui, telle qu'elle se pratique à notre époque où la pornographie est massivement diffusée et où le plaisir se consomme comme le reste.L'auteur procède par courts chapitres, portant chacun sur une facette ou un moment de la relation sexuelle : préliminaires, rythme, changements de position, conversations, domination, orgasme... Alexandre Lacroix n'élude aucun sujet, mais les traite tous en philosophe, prenant soin d'éclairer ce qui nous détermine et nous entrave pour nous mettre sur la voie d'un acte amoureux authentiquement accompli.
29 décembre 1890, Dakota du Sud, États-Unis : 300 Sioux Lakota sont massacrés par un régiment de l'armée américaine à Wounded Knee. Cette bavure militaire d'une ampleur inouïe n'épargne ni femme ni enfant, et provoque la mort de Big Foot, l'un des derniers grands chefs indiens. La résistance du peuple sioux, converti de force à l'American way of life, s'achève dans le sang. Et alors qu'articles et témoins se bousculent pour relayer la violence du drame, le jugement qui s'ensuit désespère les tribus visées et soumet au silence les survivants.Cent trente ans après les faits, l'archéologue Laurent Olivier livre une enquête inédite sur les causes multiples de ce massacre. Entre histoire, reportage et essai, cet ouvrage fait la lumière sur l'un des derniers grands conflits indiens de l'histoire américaine et, par les faits et par l'image, appelle à la justice en apportant les preuves qui manquaient encore à l'établissement de la vérité.
«Pendant longtemps, seule une poignée de puissants, souverains, religieux, marchands, ont eu le monopole de l'information, de sa fabrication à sa circulation.Une information libre, diffusée par des médias accessibles à tous et établie par des professionnels cherchant la vérité est le fruit d'une histoire récente, inattendue, fascinante. Et elle est à présent terriblement menacée.»Jacques Attali nous livre une histoire de la diffusion de l'information, des premières tentatives de communication aux réseaux sociaux contemporains en passant par la révolution de l'imprimerie et la naissance du journalisme. Une somme passionnante et un ouvrage éminemment politique qui interroge avec finesse la différence entre distraction et information, l'emprise des fake news ou encore l'avenir du métier de journaliste.
Premier livre de Stephen Hawking écrit à l'intention du non-spécialiste, succès incontournable dès sa parution, Une brève histoire du temps présente dans un langage simple et accessible les développements contemporains de l'astrophysique. Retraçant les grandes théories du cosmos, de Galilée à Newton en passant par Einstein et Poincaré, racontant les avancées prodigieuses de la recherche sur l'espace et le temps, expliquant la nature des trous noirs, l'auteur propose de relever le plus grand défi de la science moderne : la quête d'une théorie capable d'unifier la relativité générale et la mécanique quantique.
À l'heure où le monde semble fragilisé par des bouleversements profonds, quel regard porter sur les premières décennies de notre siècle ? Le «premier XXI? siècle», comme la première version d'un logiciel insuffisamment testé, révèle chaque jour de nouvelles failles. L'individu, qui croyait pouvoir changer le monde, est de plus en plus écrasé par lui. Il a perdu confiance dans la démocratie, et l'utopie identitaire remplace l'utopie politique. Comment en est-on arrivé là dans des sociétés aussi différentes que l'Amérique de Trump, le Brésil de Bolsonaro, l'Inde de Modi ou le Royaume-Uni de Boris Johnson ?Avec la hauteur de vue que lui confère son expérience dans la haute diplomatie, Jean-Marie Guéhenno va au-delà des explications économiques : la crise des démocraties - à laquelle l'élection de Biden et l'éviction de Bolsonaro et de Johnson n'ont pas mis fin - est une crise des sociétés.Analysant avec finesse un monde où l'émiettement de la puissance efface les repères et effraie, l'essayiste dresse un constat sombre mais non désespéré. Un autre avenir est possible : une écologie repensée, une nouvelle séparation des pouvoirs, une Europe qui ne cherche pas à être un super-État, sont quelques-unes des voies proposées par ce livre ambitieux et novateur.
Même les femmes les plus féministes se surprennent à aimer le regard conquérant des hommes sur elles ou à préférer des tâches ménagères à des activités censément plus épanouissantes. Ces désirs sont-ils incompatibles avec leur indépendance ? Comment la soumission se manifeste-t-elle ? Comment est-elle vécue et comment s'explique-t-elle ?
Les scandales sexuels qui ont agité le monde ces dernières années ont jeté une lumière crue sur l'envers de la domination masculine : le consentement des femmes à leur propre soumission.
Tabou philosophique et point aveugle du féminisme, la soumission des femmes n'est jamais analysée en détail, dans la complexité des existences vécues. Sur les pas de Simone de Beauvoir, Manon Garcia s'y attelle avec force, parce que comprendre pourquoi les femmes se soumettent est le préalable nécessaire à toute émancipation.
Peut-on jouir, dans un monde injuste, sans être complice de l'injustice ? Pourquoi la politique, et en particulier la gauche, a-t-elle cessé de prendre au sérieux les questions du corps et du plaisir ?Dans un monde où nos plaisirs, qu'ils soient érotiques, alimentaires ou festifs, semblent formatés par le capitalisme et restreints par des impératifs politiques, Michaël Foessel tente de comprendre comment la dévalorisation de ce sentiment a fait, trop souvent, confondre modération et ascèse.Il nous invite à redécouvrir la dimension politiquement subversive du plaisir et à nuancer les injonctions du moralisme progressiste ambiant. Parce qu'il est temps, «devant l'imminence du désastre, de lui préférer les éclats de rire, le jeu ou toute autre forme d'allégresse susceptible de convaincre, malgré tout, que la fête n'est pas finie».
«Lire Shakespeare, c'est lire le monde. J'adorais ça : ces rois et ces reines inconnus, ce théâtre qui allait voir au-dehors, qui ne s'arrêtait pas aux portes capitonnées d'un salon...»De l'éblouissement de ses premières lectures au souvenir vivace des grands rôles qui ont marqué sa vie, Philippe Torreton nous livre «son» Shakespeare. Tour à tour intime, touchant et drôle, il transmet avec délicatesse sa passion pour le plus grand des dramaturges, qui, à quatre siècles de distance, s'adresse encore à chacun de nous.
Pourquoi l'Iran fait-il trembler l'Occident depuis quarante ans ? Comment est née cette république islamique dont dépend en partie la paix au Moyen-Orient ?Depuis l'avènement des Qâjârs au début du XIX? siècle, la modernisation de l'État a progressé en même temps que la violence politique. Un nationalisme particulier s'est développé en réaction contre les ingérences des puissances européennes. Une première révolution, en 1906, a doté l'Iran d'une monarchie parlementaire. Soixante-dix ans plus tard, la révolution qui a renversé le chah a été menée par les mollas associés à des intellectuels libéraux et à des forces de gauche. Derrière le rideau de l'islam militant, les cortèges révolutionnaires réclamant l'indépendance et la liberté dénonçaient autant l'absolutisme du chah que l'impérialisme de Washington.En 2009, le «Mouvement vert», démesurément amplifié par les médias occidentaux, a fait long feu ; à l'automne 2022, la contestation a grondé à nouveau mais la révolte semble s'essouffler. D'où le régime tient-il son dynamisme, et de quelle légitimité se réclame-t-il ? Les Iraniens cherchent la liberté malgré le retour incessant de l'autoritarisme.
Aliénor d'Aquitaine, Richard Coeur de Lion, Jean sans Terre... Ces noms désormais célèbres appartiennent à cette famille qui a fait les riches heures de notre Moyen Âge : celle des Plantagenêts. Le premier du nom était angevin, mais qui s'en souvient encore trois siècles après ? Leur renommée a dépassé les frontières de l'Anjou et la dynastie est entrée dans la grande histoire de l'Europe.L'histoire commence au XII? siècle avec Henri II. Outre l'Angleterre et la Normandie dont il est déjà détenteur, il est devenu, en épousant Aliénor d'Aquitaine, le maître de la moitié de la France. Un vassal plus puissant que son roi, un vassal encombrant... Dans cette histoire épique, où les traîtres et les ambitieux ne semblent jamais trouver le sommeil, Dan Jones fait revivre sous nos yeux ces rois et reines aux prises avec le pouvoir.
Après les industries lourdes, automobiles, électroniques, la Corée est en passe de réussir dans de nouveaux domaines où on ne l'attendait pas : le cinéma, les livres ou encore la musique. Une conquête mondiale, un soft power presque parfait qui hisse désormais le pays au rang des nations les plus développées...Pourtant, la péninsule hyper connectée et résolument tournée vers l'avenir a connu des heures sombres : après son annexion par l'empire japonais en 1910, la nation disparaît de la scène mondiale et ne réapparaît qu'avec la guerre de Corée.Dans cet ouvrage, Samuel Guex raconte la longue histoire d'un pays qui se réinvente sans cesse et ne renonce jamais. Mêlant son récit aux débats actuels qui agitent les Coréens - et la Réunification n'est pas l'un des moindres -, il montre à quel point le passé reste fondamental pour comprendre la modernité de la Corée...
La mécanique quantique, la cosmologie et la physique des particules fascinent, mais comment ne pas se sentir écrasé sous les montagnes de signes cabalistiques qu'elles manipulent ? Ne craignez plus les équations ! Laissez Bruno Mansoulié vous guider pour appréhender ce langage mathématique, de l'élégance de ses graphismes à l'étendue de ses conséquences.Les équations de la physique sont autant de portes d'entrée pour percer les secrets de l'Univers... Mieux : leur langage universel révèle l'incomparable beauté du monde qui nous entoure.Chacune des quinze équations présentées par l'auteur est illustrée par un dessin plein d'humour et de poésie de Lison Bernet.
Pourquoi dort-on ? L'énergie noire, c'est quoi ? Mais comment la vie est-elle apparue ?Tout ou presque semble avoir été découvert en sciences. Pourtant, à bien y regarder, elle fourmille de propositions insolubles à ce jour, d'énigmes millénaires et de casse-tête moins saugrenus qu'il n'y paraît.Et si vous vous essayiez à ces questions qui résistent encore et toujours à la sagacité des chercheurs ? Découvrez dix-huit des plus grands problèmes de la science d'aujourd'hui, présentés par le créateur de la chaîne YouTube «Science étonnante» qui réunit plus d'un million d'abonnés.
Avec cette somme magistrale, Peter Frankopan renverse le récit traditionnel de l'histoire mondiale, qui gravite autour de la Grèce antique, de Rome et de l'irrésistible ascension de l'Occident - une approche réductrice, qui méritait une relecture approfondie.
Élargissant la perspective, Frankopan se tourne vers « une région située à mi-chemin entre Orient et Occident, qui va des rives orientales de la Méditerranée jusqu'à la mer Noire et à l'Himalaya ». C'est là, au carrefour des civilisations, qu'il situe le centre névralgique du globe. Et c'est les yeux rivés sur ce « coeur du monde » que, des campagnes d'Alexandre le Grand aux luttes géopolitiques du XXIe siècle, il retrace avec brio 2 500 ans d'histoire.
Salué par la presse internationale comme « le plus important livre d'histoire publié depuis des décennies », Les Routes de la soie est un voyage grisant à travers les siècles, qui décentre avec audace le regard du lecteur pour éclairer d'une lumière nouvelle notre compréhension du monde.
L'histoire débute à la fin du XIX? siècle. Persuadés d'avoir retrouvé en Afrique la nature disparue en Europe, les colons créent les premiers parcs naturels du continent. Puis, au lendemain des années 1960, les anciens administrateurs coloniaux se reconvertissent en experts internationaux. Il faudrait sauver l'Éden ! Mais cette Afrique n'existe pas. Il n'y a pas de vastes territoires vierges de présence humaine, arpentés seulement par ces hordes d'animaux sauvages qui font le bonheur des safaris. Il y a des peuples, qui circulent depuis des millénaires. Pourtant, ces hommes, ces femmes et enfants sont encore expulsés des parcs naturels africains, où ils subissent aujourd'hui la violence quotidienne des éco-gardes soutenus par l'Unesco, le WWF et tant d'autres ONG.Convoquant archives inédites et récits de vie, ce livre met au jour les contradictions des pays développés qui détruisent chez eux la nature qu'ils croient protéger là-bas, prolongeant, avec une stupéfiante bonne conscience, le schème d'un nouveau genre de colonialisme : le colonialisme vert.
Le problème, c'est l'obéissance. Ce monde va de travers, à tel point que lui désobéir devrait être une urgence partagée et brûlante : d'où vient donc notre docilité ? Conformisme social, soumission économique, respect des autorités, consentement républicain ? Pour Frédéric Gros, c'est en repérant les styles d'obéissance qu'on se donne les moyens d'inventer de nouvelles formes de désobéissance.Sous sa plume, la pensée philosophique, en même temps qu'elle nous enjoint de ne jamais céder aux évidences, nous fait retrouver le sens de la responsabilité politique. À l'heure où les décisions des experts se présentent comme le résultat de statistiques glacées et de calculs anonymes, désobéir devient une affirmation d'humanité.
Il y a vingt-cinq siècles, dans la Chine des «Royaumes combattants», était rédigé le premier traité sur «l'art de la guerre», devenu un grand classique de la pensée politique.Sun Tzu n'y décrit pas les batailles grandioses et le fracas des épées, pas plus qu'il n'énumère des techniques vouées à l'obsolescence.Pour atteindre la victoire, le stratège habile doit s'appuyer sur sa puissance, mais plus encore sur le moral des hommes, les circonstances qui l'entourent et l'information dont il dispose.La guerre doit être remportée avant même d'avoir engagé le combat.
De quelle Russie Poutine est-il le maître ? Pour unifier ce peuple pluriel conquis par les Vikings et les Mongols, sans frontières naturelles, aussi européen qu'asiatique, la Russie a fait de ces multiples influences son identité propre, quitte à en forger les légendes. Mais, en jouant de ce passé, elle s'est enfermée et contrainte dans ses rapports avec le monde extérieur. Telle est la thèse de Mark Galeotti qui, en relatant avec brio son histoire en quelques chapitres enlevés, nous donne les clés pour comprendre ce pays. Une réflexion passionnante et très accessible pour mieux comprendre la figure de Vladimir Poutine et la crise géopolitique actuelle.