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Sciences humaines & sociales
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Il faut se soucier de la démocratie. Les philosophes l'ont bien compris, eux qui, depuis l'Antiquité, ont interrogé ce régime politique où le pouvoir est détenu par le peuple et où chacun, à la fois gouverné et gouvernant, a charge de veiller au bien commun.
Ce régime est-il vraiment le meilleur de tous ? Si le démocrate est d'abord celui pour qui le lien social doit être pensé selon une norme d'égalité, de quelle égalité parle-t-on ici ? Comment la démocratie articule-t-elle liberté de l'individu et souveraineté commune ? Ne contient-elle pas aussi en elle les germes de la tyrannie ?
Alors que la démocratie est en passe de devenir, dans le discours contemporain, un terme vide, visant essentiellement à teinter d'une nuance laudative ce qu'il est supposé qualifier, il est urgent de relire les penseurs qui se sont attachés, fût-ce pour la critiquer, à la questionner et à lui donner sens.
Cette anthologie rassemble les plus grands textes sur la démocratie, de Platon à Habermas, en passant par Aristote, Cicéron, Hobbes, Spinoza, Montesquieu, Rousseau, Kant, Constant, Hegel, Tocqueville, Marx, Arendt, Castoriadis ou encore Rawls.
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À quoi bon la morale ? Pourquoi chercher des réponses à nos dilemmes intérieurs dans des livres anciens éloignés de notre présent ? Et qui sont ces soi-disant «sages», «amélioreurs de l'humanité» (Nietzsche), pour nous dire quel genre de vie mener ? Il semble difficile de se fier à des préceptes intangibles délivrés par des hommes las de la vie, retirés dans leur tour d'ivoire, pour qui le monde était «mieux avant». Mais est-ce là tout ce que représente la morale ? Déprécier le monde actuel en faisant miroiter des valeurs, sublimes et inatteignables ? Demandons-nous plutôt pour quelles raisons notre époque la soupçonne tant et discrédite les donneurs de leçons. Et, plus encore : pourquoi, tout en tenant la morale pour obsolète, nous nous obstinons à juger le comportement d'autrui. Dans notre méfiance, nous confondons souvent la morale avec le moralisme, voire avec l'hypocrisie ou le conformisme. Peut-on pour autant se passer de la morale ? Et d'ailleurs, qu'est-ce que la morale ?Cette anthologie rassemble les plus grands textes sur la morale, de Diogène de Sinope à Éric Weil, en passant par Platon, Aristote, Épicure, Épictète, Descartes, La Rochefoucauld, Spinoza, Leibniz, Hume, Rousseau, Kant, Hegel, Nietzsche ou encore Paul Ricoeur.
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Films d'action, jeux vidéo, faits divers criminels, harcèlement, catastrophes naturelles, conflits armés : la violence traverse nos sociétés de part en part. Cette évidente omniprésence ne doit pourtant pas masquer la complexité d'une notion délicate à définir, aux frontières ténues avec les idées de force, de puissance, d'autorité. Faut-il distinguer violence physique et violence morale ? Toute atteinte corporelle relève-t-elle nécessairement de la violence ? Peut-on mettre sur le même plan la violence exercée par un tyran sur ses sujets et celle de la révolution qui les en libérera, autrement dit existe-t-il une violence constructrice et juste ? En scrutant tour à tour ses origines, ses manifestations diverses, sa légitimité, les penseurs qui se sont intéressés à la violence - philosophes antiques, théoriciens du droit naturel, anthropologues, sociologues... - n'interrogent rien de moins que la bestialité et la cruauté radicale de l'homme, ainsi que les fondements de la vie en société. Cette anthologie rassemble les plus grands textes sur la violence, de Platon à Derrida, en passant par Machiavel, Spinoza, Hobbes, Kant, Clausewitz, Nietzsche, Gandhi, Hannah Arendt, Michel Foucault, Konrad Lorenz ou encore René Girard.
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«Vaste et orageux océan, empire de l'illusion, où maint brouillard, maints bancs de glace en fusion présentent l'image trompeuse de pays nouveaux, attirent le navigateur parti à la découverte, et l'entraînent en des aventures auxquelles il ne pourra plus s'arracher, mais dont il n'atteindra jamais le but.» Par ces mots, Kant entend décrire les affres de la métaphysique. Quête du sens et de l'essence des choses, créatrice de concepts destinés à mieux saisir l'universalité et la transcendance, la métaphysique cherche à penser ce qui est «au-delà des réalités physiques». Si beaucoup de penseurs l'ont critiquée, elle n'en reste pas moins fascinante. Peut-on la pratiquer sans déjà raisonner en métaphysicien ? À quoi sert-elle ? Est-elle encore légitime aujourd'hui ? La métaphysique est-elle indissociable de l'expérience ou bien est-il possible de penser a priori ?
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À l'heure du chômage de masse, de la précarisation des emplois et de l'automatisation des tâches, le travail est-il encore une valeur qui fédère notre société ? Pouvant être défini comme toute activité effectuée en vue d'un gain, le travail tel que nous l'entendons aujourd'hui est avant tout une construction héritée du XVIII& essup ;iècle. La révolution industrielle et l'émergence de l'ouvrier comme nouvelle catégorie sociale, le déclassement de la noblesse au profit de l'idéologie bourgeoise ou encore la naissance de la discipline économique ont participé à la valorisation du travail comme moyen pour l'individu de se réaliser. Mais faut-il voir dans le travail l'accomplissement de l'homme ou son aliénation ? Joue-t-il toujours son rôle d'insertion sociale ou est-il devenu un facteur d'exclusion ? Et devant l'essoufflement du secteur industriel, doit-on en finir avec le travail ?
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Les anthologies de la collection corpus se composent d'une introduction, d'un choix de textes présentés, d'un répertoire des principales notions liées au thème et d'une bibliographie.
Sommaire :
I. L'art est-il imitation ou création ?
II. Qu'est-ce qu'une oeuvre ?
III. Le jugement esthétique IV. L'action de l'art Cette anthologie comporte notamment des textes de : Alain, Arendt, Aristote, Balzac, Baudelaire, Benjamin, Bergson, Goethe, Goodman, Hegel, Hume, Kant, Merleau-Ponty, Nietzsche, Platon, Plotin, Proust, Rodin, Rousseau, Schopenhauer, Simondon, Vinci.
Le vade-mecum : beau / sublime, classicisme/romantisme, dessin/couleur, esthétique, forme, génie, goût, idéal, musée, nature, perfection/utilité, pouvoir/savoir, société, symbole, technique.
Édition relookée.
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Nous sommes nés pour la connaître, la nommer : liberté. Elle est le propre de l'homme, la condition du bonheur et la pierre d'achoppement de toute philosophie. Intimement liée à la responsabilité, au devoir, au respect, elle est au coeur de la réflexion morale. Associée aux notions de souveraineté, de loi, de droit, elle est l'horizon de la politique et la raison d'être de la cité. Mais la liberté est aussi de ces mots qui chantent plus qu'ils ne parlent, et dont le sens demeure fuyant. Si elle se manifeste au pluriel - libertés d'expression, de pensée, de mouvement-, que désigne-t-elle au singulier ? Sommes-nous bien sûrs qu'elle n'est pas une illusion ou un idéal inaccessible ? Par quel biais l'éprouve-t-on ? Quel rapport entretient-elle avec l'autorité ou avec la raison ? Souffre-t-elle les compromis ? Et l'homme, face aux déterminismes de tous ordres, peut-il se prémunir absolument contre l'aliénation ?
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Au commencement était le verbe. Exprimer, raconter, convaincre, persuader, infirmer, échanger, concevoir, penser:rien de tout cela ne serait possible sans le langage, qui nous distingue de la bête. Qui que nous soyons, d'où que nous venions, quelle que soit notre langue maternelle, nous parlons. Quelle est l'origine du langage? Comment fonctionne-t-il? Grâce â lui, nous pouvons décrire la réalité, la modifier, voire la réinventer; mais quel rapport le mot entretient-il avec la chose qu'il désigne? Et que penser des beaux parleurs, des mensonges, des malentendus - faut-il se méfier du langage? Aux frontières de la philosophie, de la linguistique, de la psychologie et de la biologie. L'interrogation sur le langage met en lumière les multiples facettes de cet instrument unique par lequel l'homme se constitue comme sujet.
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À l'instar d'une idole sacrée, l'État est à la fois vénéré et abhorré. Certains voient en lui la part divine de l'homme, et le célèbrent comme le remède à tous les vices et à tous les maux. Pour d'autres, il est une structure d'oppression issue de l'aliénation des volontés, et doit être combattu comme le principal responsable de la servitude et de la misère humaines. La virulence des jugements qu'il inspire est paradoxale. Épicentre de la vie politique moderne, il n'est pas un simple organe parasitaire que l'on pourrait supprimer d'un trait. Prêt à sacrifier ses sujets lorsque ses intérêts propres sont en jeu, il n'est pas non plus cette providence de l'homme à laquelle il faudrait vouer une confiance aveugle. S'il assume en principe le monopole de la violence légitime, ainsi que les fonctions sécuritaire, législative, exécutive et judiciaire, il lui arrive d'agir contre l'intérêt général. Penser l'État, c'est en somme questionner sa nature ambiguë, pour connaître sa vocation et les pouvoirs que la société doit - ou non - lui attribuer. Cette anthologie rassemble les plus grands textes sur l'État, de Platon à Rawls, en passant par Aristote, Hobbes, Spinoza, Locke, Montesquieu, Rousseau, Kant, Hegel, Tocqueville, Mill, Engels, Max Weber ou encore Simone Weil.
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Quoi de plus varié que les différentes nuances de l'amour ? Amour-passion des amoureux, amour filial, amour platonique, amour hétéro- ou homosexuel, amour des belles choses, du vin ou du chant, amour du pouvoir, amour de Dieu, «de Saint-Simon et des épinards» (Stendhal) : où situer l'unité conceptuelle de l'amour ?Aimer, c'est élire. L'aimé est exceptionnel. Mais d'où vient cette préférence pour un être plutôt qu'un autre ? L'amour est-il ce je-ne-sais-quoi qui nous fait tomber sous le charme, ou est-ce la reconnaissance de qualités intellectualisées ? L'amour suspend parfois le réel, et nous fait voir l'être aimé meilleur qu'il n'est en réalité. Il s'apparente alors à une illusion, une chimère, une image idéalisée. Aimer, serait-ce une folie ? Aime-t-on toujours au risque de se perdre ? Entre félicité et soumission, coup de foudre et déception, l'amour se décline dans toutes les langues et sur tous les tons.Cette anthologie rassemble les plus grands textes sur l'amour, de Platon à Levinas, en passant par Aristote, Sophocle, saint Paul, saint Augustin, Descartes, Molière, Racine, Pascal, Spinoza, Leibniz, Rousseau, Kant, Balzac, Hugo, Stendhal, Kierkegaard, Schopenhauer, Nietzsche, Freud, Thomas Mann ou encore Proust.
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Je voudrais réussir dans la vie, mais l'avenir est incertain ; je suis attiré par cette femme, mais elle ne m'accorde pas un regard ; j'aimerais manger ce gâteau, mais aussi rester mince...
Le désir est d'abord source d'inquiétude. A l'origine de toutes les frustrations et de toutes les convoitises, il menace notre équilibre. Comment le maîtriser ? En sommes-nous toujours capables ? Et d'abord, faut-il vraiment, pour être en paix, en finir avec le désir ? Marque de notre nature imparfaite, n'est-il pas aussi ce débordement de vie qui pousse l'homme à espérer, à agir, à créer, à connaître ? A la fois manque et excès, nostalgie de et aspiration à, le désir offre à l'homme la possibilité d'une aventure sans fin.
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Anthologie de textes philosophiques sur le mal.
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En politique, en amour, au travail, sur les bancs de l'école comme dans les cours de récréation, le pouvoir gouverne les relations humaines.
Comment expliquer que certains commandent, tandis que d'autres obéissent ? Parce qu'il s'exerce non sur des choses, mais sur des volontés, libres de coopérer ou de résister, le pouvoir est d'abord influence ; or par quel moyen faire faire à d'autres ce qu'ils ne feraient pas spontanément ? Faut-il user de la force, de la séduction, de la ruse, ou encore de la philosophie ? Y a-t-il un art de diriger ? Comment le pouvoir se légitime-t-il, et se maintient-il dans la durée ? Existe-t-il s'il ne se manifeste pas en acte ? Et surtout, pourquoi obéissons-nous ? Ce volume rassemble les plus grands textes sur le pouvoir, de Platon à Foucault, en passant par Aristote, Machiavel, Hobbes, Pascal, Montesquieu, Rousseau, Tocqueville, Marx, Nietzsche, Weber, ou encore Arendt.
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Le nihilisme, à en croire l'étymologie, est une pensée négatrice, une adhésion au rien, l'école de l'absolu refus. Faut-il pour autant le réduire à l'expression d'un tempérament sombre, sensible à la douleur d'exister, attiré par la mort ? Qui est nihiliste ? Le sophiste Gorgias, qui s'emploie à démontrer que rien n'existe ? Ou bien Karamazov s'écriant : «Si Dieu n'existe pas, alors tout est permis» ? Marcel Duchamp, dont la Joconde à moustache signe la fin d'un art multiséculaire ? Le nihilisme est-il une vision du monde ou un processus historique, indissociable de l'histoire de l'Occident et de sa métaphysique ? Du nihilisme athée des romanciers russes au nihilisme festif de Dada en passant par le nihilisme héroïque de Nietzsche, ce recueil s'attache à rendre compte de toutes les dimensions du concept et s'interroge sur l'existence d'un nihilisme constructif, qui puisse conduire, loin du désenchantement, à un état de détachement ironique, et non moins lucide.Cette anthologie rassemble les plus grands textes sur le nihilisme, de Gorgias à Vattimo, en passant par Crevier, Schopenhauer, Jacobi, Stirner, Tourgueniev, Dostoïevski, Nietzsche, Maupassant, Kandinski, Cioran, Camus, Deleuze, Juliet, Badiou ou encore Jaccard.
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«Dieu est mort !» : plus d'un siècle après la célèbre affirmation de Nietzsche, alors même qu'on annonce le grand retour du religieux - et de sa face obscure, le fanatisme-, force est d'admettre que la religion... ne nous a jamais quittés. L'homo religiosus trouve en elle la signification de l'existence ; elle répond à notre soif d'absolu comme aux exigences de la vie en société. Quelle est au juste la nature du lien religieux ? Est-ce Dieu qui a créé l'homme, ou l'homme qui a créé Dieu ? La raison peut-elle établir la vérité de la foi, ou la religion est-elle d'abord une provocation pour cette autre quête de sens qu'est la philosophie ? Qu'on l'envisage à l'aune des pratiques cultuelles, des rapports qu'elle entretient avec le pouvoir séculier ou de son lien à la vérité, la religion apparaît d'abord comme une transgression du cours ordinaire des choses : elle suppose que le sens d'un acte, d'une pensée ou d'une vie se situe ailleurs. Que l'on soit ou non croyant, on peut lui reconnaître un singulier mérite : celui de rendre équivoque l'expérience, et d'empêcher toute clôture du sens.
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La question de Dieu ne doit pas rester l'apanage de la théologie. Le croyant ne court-il pas le risque de voir son discours disqualifié? Au philosophe incombe la tâche d'essayer une autre approche. Mais peut-on penser Dieu sans y croire? Nombreux furent les penseurs à s'être penchés sur la question. Comment en effet ne pas s'interroger:est-ce Dieu qui a créé l'homme ou l'homme qui a créé Dieu? Existe-t-il des preuves d'une existence divine? L'idée de transcendance n'est-elle pas indispensable à celui qui recherche la vérité ou les fondements d'une morale universelle? Qui est le dieu des philosophes? Dieu est-il vraiment mort? Les auteurs retenus dans ces pages, en cherchant à penser Dieu, explorent finalement la condition humaine.
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La mémoire est-elle une zone d'archivage du cerveau ou bien une certaine capacité à établir des relations entre des réalités différentes ? Pourquoi oublie-t-on ? N'est-il pas quelquefois préférable d'oublier ? de privilégier certains souvenirs à d'autres ? La mémoire est-elle un élément constitutif de notre personnalité ? Comprendre ce qu'est la mémoire, à quoi elle sert et son rôle dans la construction du moi, tels sont les objectifs de cette anthologie, qui rassemble des extraits des plus grands textes sur le sujet.
À l'heure où notre société accorde une si grande importance au « devoir de mémoire » et où la maladie d'Alzheimer cause tant de souffrances, comment ne pas s'interroger sur cette notion-clé qui fait de nous ce que nous sommes ?
Cette anthologie rassemble les plus grands textes sur la mémoire, de Platon à Squire, Kandel et Rosenfi eld, en passant par Aristote, le Pseudo-Cicéron, Plotin, saint Augustin, Locke, Spinoza, Leibniz, Hegel, Schopenhauer, Kierkegaard, Taine, Ribot, James, Nietzsche, Freud, Husserl, Bergson, Proust, Halbwachs, Benjamin, Borges, Sartre, ou encore Ricoeur.
Virginie Berthemet© Flammarion © Flammarion, Paris, 2014.
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Fécondations in vitro, greffes, clonage, modifications génétiques:le temps est venu de la manipulation de la vie et de l'hybridation du vivant et de la machine. Mais que cache ce mot, «vie», qui dit le plus intime et le plus mystérieux? Et qui a autorité pour en parler? Relevant à la fois du champ de l'éthique, du droit, de la science et de la métaphysique, la vie est tantôt décrite par les biologistes comme une somme de phénomènes quantifiables, tantôt assimilée par les métaphysiciens à l'âme, à l'esprit, au souffle. Suis-je en vie parce que mon coeur bat ou parce que j'exerce ma pensée, libre et autonome? La vie se manifeste d'abord parce qu'il y a des êtres qui se forment, croissent et dépérissent. Est-elle donc toujours la durée qui s'écoule entre la naissance et la mort?
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«Une mauvaise expérience vaut mieux qu'un bon conseil», écrivait Paul Valéry. Parce qu'elle fournit à notre esprit des éléments que le raisonnement seul serait incapable de lui procurer, l'expérience nous instruit. Peut-on pour autant la considérer comme la source principale, voire unique, de la connaissance ? Quelle valeur accorder à notre appréhension empirique de la réalité ? Quelle place l'expérience, au sens d'expérimentation, occupe-t-elle dans l'élaboration d'une théorie scientifique ? A travers l'expérience, c'est notre rapport au savoir, à la raison et à la vérité que la philosophie interroge.Cette anthologie rassemble les plus grands textes sur l'expérience, d'Aristote à Daniel Dennett, en passant par Bacon, Galilée, Locke, Leibniz, Hume, Kant, Husserl, Wittgenstein, Russell, Feyerabend, Quine, Hacking, Nagel ou encore John McDowell. Textes choisis et présentés par Anouk Barberousse.
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"On peut tout fuir, sauf sa conscience", écrivait Zweig. Par elle, l'homme, éprouvant son existence et son unité, se constitue comme sujet. Elle conditionne son rapport à lui-même, à autrui, au monde, au temps, à l'action. Envisagée dans une perspective morale, c'est elle qui fait de lui un être responsable, agissant en connaissance de cause. Depuis la formulation, au XVIIe siècle, du cogito cartésien dont dérive la conception moderne de la conscience, quels chemins ont été empruntés pour la penser ? Comment la mise au jour de l'inconscient par la psychanalyse et les recherches des sciences cognitives ont-elles fait évoluer, plus récemment, notre manière de l'appréhender ? Question philosophique, mais aussi éthique, psychanalytique, cognitive, spirituelle, la conscience, par laquelle l'homme prend la mesure tout à la fois de sa finitude et de sa liberté, est une source inépuisable d'interrogations.Cette anthologie rassemble les plus grands textes sur la conscience, de Descartes à Block, en passant par Locke, Rousseau, Kant, Kierkegaard, Hegel, Nietzsche, Husserl, Freud, Bergson, Sartre, Lacan, Rosenthal, Dennett ou encore Varela et Thompson.
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L'avènement du libéralisme, présenté aujourd'hui comme inéluctable, permettrait de proclamer la victoire du «modèle libéral» sur tous ses concurrents. Mais comment définir la nature plurielle du libéralisme, à la fois croyance, philosophie, système économique et pratique politique?
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« Bovarysme » : affection dont est atteinte l'héroïne de Flaubert, Emma Bovary, qui construit sa vision du monde à partir de ses lectures de romans. Cette version féminine de Don Quichotte symbolise la tension entre univers fictionnel et univers réel.
Les fictions, qu'il s'agisse d'oeuvres littéraires, de séries télévisées ou encore de jeux vidéo, sont définies comme des constructions imaginaires indépendantes de la réalité. Pourtant, est-il justifié de refuser à ces productions toute prétention référentielle ? Ne faut-il pas plutôt envisager la fiction comme une manière de penser et d'expérimenter le monde ? Dans ce cas, l'art ne serait-il pas le meilleur outil pour représenter le réel ? Reconnaître un texte comme fictionnel implique un mode de lecture particulier, une « suspension volontaire de l'incrédulité », d'après le mot du poète Coleridge. Flaubert ne prétend pas à ce que je croie sérieusement à l'existence d'Emma Bovary, ni à sa maison, ni à ses rêves. Libre à moi de jouer le jeu et d'entrer dans sa maison comme j'entre dans un livre : en croyant y être tout en sachant que je n'y suis pas. Et vous, comment « entrez »-vous dans la fiction?
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«L'instinct de l'homme, fortifié par la raison, le porte à la société comme au manger et au boire», écrivait Voltaire. Peut-on dire que l'homme est un animal social? Doit-on penser la société indépendamment de l'État? Par quels rapports de force une société est-elle sourdement traversée? Et à quel point détermine-t-elle les conduites individuelles? Interroger la société -son origine, sa structure, ses lois, ses limites-, c'est aussi mesurer comment les hommes, entre indépendance et interdépendance, peuvent s'y accomplir.
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Un enfant devient un homme sans changer d'identité : exister, c'est être un et même.
Mais comment ressaisir l'identité à travers les nombreuses transformations qui marquent une existence ? Quel est le rôle de la conscience, de la perception, de la mémoire, de l'imagination dans sa construction ? Comment expliquer les troubles qui lui sont parfois liés ? Puis-je changer de corps - dans le cadre d'une transplantation d'organe, par exemple - sans l'affecter ? Embrassant tout à la fois les champs scientifique (qu'est-ce que la nature ?), psychologique (qui suis-je ?), politique (qu'est-ce qu'une communauté ?) et philosophique (qu'est-ce que l'homme ?), la question de l'identité nous invite à penser ce qui, à l'image du fleuve d'Héraclite ou du morceau de cire de Descartes, n'est jamais, à deux moments donnés, ni tout à fait le même ni tout à fait un autre.